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  • 19/05/2025
Investissements étrangers en France : plus de 20 milliards d'euros attendus au sommet Choose France.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 19 mai 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:02Et tout de suite l'invité d'RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui Eric Lombard,
00:07le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique,
00:11qui a rendez-vous tout à l'heure à Versailles avec les investisseurs étrangers.
00:14Bonjour et bienvenue sur RTL, Eric Lombard.
00:16Bonjour Thomas Soto.
00:17Les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes en économie.
00:19Et tout à l'heure avec la 8ème édition de Choose France, donc au château de Versailles,
00:22on va pouvoir se réjouir des investissements d'entreprises étrangères en France.
00:26L'an dernier, 15 milliards de projets y avaient été annoncés.
00:29Cette année, ce sera combien ? On entend 20 milliards, c'est dans ces eaux-là ?
00:32En fait, ce sera 37 milliards, donc c'est un record.
00:35C'est 20 milliards de projets totalement nouveaux.
00:37Et 17 milliards, vous vous souvenez, il y a quelques semaines,
00:39le président de la République avait reçu à l'Elysée les investisseurs de l'intelligence artificielle et des data centers.
00:46Et là, on a 17 milliards d'euros qui avaient été promis dans le cadre des 109 milliards de l'époque,
00:51qui vont atterrir.
00:52Je vais signer d'ailleurs à Bercy avec MGX, un grand investisseur des Émirats Arabes Unis,
00:57un projet de campus IA en Ile-de-France.
01:00Donc 17 milliards qui avaient déjà été promis et 20 milliards de frais en quelque sorte,
01:03ce qui fait 37 milliards au total.
01:05Combien d'emplois vont créer ces investissements ? Est-ce qu'on le sait ?
01:08Ça participe du redéploiement d'une puissance industrielle française.
01:14Alors le nombre d'emplois n'est pas chiffré,
01:17mais je veux dire que dans une période de difficultés économiques relatives,
01:21l'emploi se tient.
01:22Il y a un chiffre qui circule, c'est environ 30 000.
01:24C'est dans ces eaux-là ?
01:26Oui, mais après il y a l'effet d'enchaînement.
01:28Ce que nous pensons, c'est qu'avec ces investissements,
01:31on peut redevenir offensif sur l'emploi.
01:34Et il se trouve que nous avons des jeunes de talent qui cherchent un emploi.
01:37Le taux d'emploi des jeunes est insuffisant, même s'ils remontent.
01:40Et puis il y a aussi les seniors que nous aimerions garder plus longtemps au travail.
01:43Donc ça va être une des réponses au sujet du chômage.
01:46Je rappelle d'ailleurs que le chômage n'a jamais été aussi bas depuis 30 ans.
01:49La question du chômage, ça contribue à la résoudre.
01:53On va en reparler, mais je voudrais quand même qu'on souligne un paradoxe.
01:56C'est qu'on a des entreprises étrangères qui misent sur la France.
01:59Et dans le même temps, on a des géants français qui regardent ailleurs.
02:00Je pense à Sanofi, champion tricolore de l'industrie pharmaceutique,
02:04qui a décidé d'investir au moins 20 milliards aux Etats-Unis d'ici 2030.
02:08Est-ce que Sanofi joue contre les intérêts de la France ?
02:11Est-ce que c'est de l'antipatriotisme économique de faire ça ?
02:14Alors, je veux rappeler, j'ai parlé au président Paul Hudson, qui est le directeur général, le patron de Sanofi.
02:20C'est que Sanofi continue à produire en France un tiers de sa production mondiale
02:24et que le rythme des investissements en France va rester tout aussi élevé.
02:28Je vais laisser l'entreprise, naturellement, le moment venu faire ses annonces.
02:31Mais il y a un engagement de Sanofi aux Etats-Unis.
02:33Sanofi va annoncer l'équivalent de 20 milliards en France ?
02:36On peut penser que ce sera un montant de même importance sur un rythme de plusieurs années.
02:42C'est en discussion.
02:43Et donc, c'est logique qu'une entreprise investisse dans le monde qu'on signe une entreprise mondiale.
02:48Ce que nous souhaitons, c'est ce que fait Sanofi, c'est qu'ils ne se désengagent pas de France
02:52et ils n'ont pas du tout l'intention de le faire,
02:53parce que la France est un lieu de production qui reste compétitif et qui reste rentable.
02:57Mais ils sont atteints de surdité partielle,
02:58parce qu'il y a quelques jours, Emmanuel Macron avait appelé les entreprises françaises à geler leurs projets américains,
03:03au moins le temps que les discussions sur les droits de douane avec Donald Trump retombent.
03:06Ça, ils n'en ont rien à faire, Sanofi.
03:08Eh bien, clairement, les discussions qui étaient engagées...
03:10C'est un problème ou pas, ça ?
03:12Dans les 20 milliards annoncés, ce que nous disent les dirigeants de Sanofi,
03:17c'est que c'est des discussions qui avaient été déjà engagées et qui se confirment.
03:21Donc, on est dans une concurrence mondiale.
03:23J'ai déjà eu l'occasion de dire que j'aurais préféré que le moment de cette annonce soit retardé,
03:29parce qu'effectivement, nous sommes en négociation avec les Américains.
03:31Maintenant, c'est aussi la liberté des entreprises.
03:33Vous n'avez pas l'impression un peu qu'ils veulent le beurre, l'argent du beurre et la vertu de la crémie ?
03:36Ils prennent les aides, ils prennent le crédit impôt recherche,
03:38ils écoutent d'une oreille distraite le chef de l'État et ils mènent leur vie,
03:41ils investissent leurs 20 milliards au moment où stratégiquement, économiquement, ça desserre la France.
03:46Mais c'est exactement ça, Thomas Soto.
03:48Nous sommes dans une concurrence mondiale qui est très dure pour attirer les investissements.
03:53La semaine dernière, j'ai passé 6 heures avec M. Hollifeng.
03:57Les Français ne le connaissent pas.
03:58C'est le vice-premier ministre qui est le patron de l'économie chinoise.
04:01Et pendant 6 heures, nous avons discuté pied à pied investissement, entreprises.
04:05Évidemment, les Chinois ont envie que les Européens continuent à investir chez eux et réciproquement.
04:10Et c'est pareil avec les États-Unis.
04:11Je me rends en G7 demain.
04:13Ça sera au Canada.
04:14Pour veiller à ce qu'il y ait un minimum de coordination mondiale.
04:19Mais la réalité, c'est que nous sommes en concurrence.
04:21Et Choose France montre que dans cette concurrence mondiale, la France a des armes.
04:25La France est à l'offensive pour attirer les capitaux.
04:27Il y a Choose France, c'est la partie qui va bien.
04:29Et puis, on a quelques questions économiquement concrètes à vous poser sur ce qui inquiète un peu plus les Français.
04:34Le budget.
04:35On a eu un tout petit 0,1% de croissance au premier trimestre.
04:38On sait que le budget 2025, il est bâti sur une croissance, une prévision de 0,7%.
04:42Est-ce que cette prévision ne doit pas être revue à la baisse dès maintenant ?
04:45Est-ce qu'on va tenir ces prévisions de 0,7% de croissance en 2025 ?
04:49La prévision de 0,7%, elle partait d'un 0,1% au premier trimestre.
04:53On est en ligne avec ce qui était prévu.
04:55Et elle donnait compte aussi des hausses de tarifs aux États-Unis d'Amérique.
04:59Donc, aujourd'hui, cette prévision est tenable.
05:03On suit cela de façon très précise.
05:05Tous les mois, avec la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, on regarde l'exécution budgétaire.
05:10Et d'ailleurs, comme on craignait de décaler un peu, on a gelé 5 milliards d'euros de crédit.
05:15Et donc, on va continuer à faire un pilotage très fin pour tenir notre objectif.
05:19Les 40 milliards, c'est tenable ?
05:21Les 40 milliards, c'est pour le budget 2026.
05:24La réduction du déficit, pourquoi est-ce qu'elle est impérative ?
05:27Parce que le déficit, il produit de la dette.
05:29La dette, on doit payer des intérêts à nos créanciers.
05:31Cette année, c'est près de 60 milliards d'euros.
05:34C'est plus que le budget de la Défense.
05:35Et si on continue, ce sera 100 milliards d'euros dans trois ans.
05:38Donc, c'est vraiment d'intérêt général de baisser le déficit.
05:41Et c'est pour ça qu'on y travaille.
05:42En tout cas, pour l'instant, on ne change pas les indicateurs, si je vous ai bien suivi.
05:45Est-ce que vous souhaitez, comme le Premier ministre en a évoqué l'idée,
05:47un référendum pour faire avaler aux Français la pilule de ce que sera le budget 2026 ?
05:52Le Président de la République s'est exprimé là-dessus.
05:54Ce qui est important.
05:55Ça veut dire quoi ?
05:55C'est pour ça que je vous remercie de m'inviter.
05:58Vous êtes le bienvenu.
05:58Que les Françaises et les Français comprennent que la bataille du budget, c'est une bataille pour tous.
06:03Parce qu'en réalité, qui va payer cette dette à l'avenir ?
06:06Ce sont nos enfants et nos petits-enfants.
06:08Donc, il est impératif de maîtriser la dépense publique.
06:11Et en fait, le montant d'économie dont on parle,
06:13ce n'est pas tellement un montant d'économie,
06:15parce que ça se calcule par rapport à une tendance historique.
06:18Mais moi, ce que je comprends, c'est qu'on va tous devoir se serrer la ceinture.
06:20Alors, je ne le dirais pas comme ça.
06:23Nous dépensons 57% de la richesse nationale en dépenses publiques.
06:27Il faut que le niveau de la dépense publique soit stabilisé.
06:30Et un ménage qui stabilise ses dépenses parce que ses revenus n'évoluent pas,
06:35c'est quand même le cas de la plupart d'entre nous,
06:37dont les revenus n'évoluent pas d'une année sur l'autre.
06:39Et l'État devra faire pareil.
06:41La sécurité sociale devra faire pareil.
06:43Ne pas dépenser plus l'année prochaine que cette année.
06:45Juste, le référendum s'est plié en oubli, si j'ai bien compris.
06:48Le président de la République a dit que s'il y avait un sujet sur lequel
06:50on devait consulter les Français parce qu'il y avait un désaccord, il le ferait.
06:54Je ne vais pas paraphraser ce qu'il a dit.
06:58Autre warning.
06:58Le chômage.
06:59Le patron de la CPME est très inquiet.
07:01La CGT a listé 400 plans sociaux.
07:03Au moins, l'emploi industriel recule.
07:05Depuis l'été 2024, les fermetures d'usines sont plus nombreuses que les ouvertures.
07:08Est-ce que vous créez une inversion réelle de la courbe du chômage,
07:11le retour du chômage de masse ?
07:13Est-ce que c'est ça le risque aujourd'hui ?
07:15Pour le moment, les choses tiennent.
07:16On a eu une sorte de mise sous bulle à la suite des protections accordées pendant le Covid.
07:23Cette mise sous bulle, elle s'est arrêtée.
07:25Donc des entreprises qui étaient fragiles ferment, malheureusement.
07:28Mais c'est la vie économique.
07:29D'autres ouvrent.
07:30On parlait d'autres choses, France et des investissements.
07:32Le taux de chômage est stabilisé autour de 7,3, 7,4.
07:36Avec une tendance à la hausse ?
07:380,1%.
07:39Avec deux bonnes nouvelles.
07:41Le chômage des jeunes se réduit.
07:44Et ça, ça fait partie des politiques publiques que nous menons depuis ces dernières années.
07:48Et aussi, le taux d'emploi des seniors a augmenté de deux points.
07:52Et on sait bien qu'un des problèmes budgétaires français, c'est un peu la dépense publique.
07:57Et c'est beaucoup le fait qu'il n'y a pas assez de Français au travail.
07:59Quand les Français sont au travail, ils travaillent.
08:01Ils sont efficaces, ils sont productifs, ils sont engagés.
08:04Mais on n'a pas assez de jeunes au travail, on n'a pas assez de jeunes au travail.
08:05Mais le spectre du chômage de masse, c'est l'actualité ou pas ?
08:08Nous sommes à la bataille pour l'éviter.
08:11On ne voit pas dans les tendances de court terme d'inquiétude sur le fait qu'il y aurait le chômage de masse dont vous parlez.
08:18Une proposition de loi propose précisément d'interdire les licenciements aux entreprises qui font des bénéfices.
08:23Vous y êtes favorable, le gouvernement y est favorable ?
08:24On l'a testé dans les années 80, où il y avait une autorisation préalable au licenciement.
08:28Quelle a été la conséquence ?
08:30Le chômage a explosé.
08:31Parce que les entreprises ont arrêté de...
08:32Donc c'est non.
08:33Donc, je n'y suis pas favorable.
08:35Le chef de l'État qui veut lancer une conférence sociale sur le financement d'un modèle social, ce sera quand ?
08:40La conférence sociale dépend largement des partenaires sociaux avec lesquels nous parlons.
08:46C'est évidemment Catherine Vautrin, Astrid Panossian-Bouvet qui en ont la responsabilité.
08:51Mais c'est vrai que les partenaires sociaux se sont saisis avec énergie du sujet des retraites,
08:56puisqu'on leur a confié et ils souhaitent même continuer à travailler parce qu'ils n'ont pas encore conclu.
09:01Ce qui me paraît bon signe.
09:02Ça serait dans la foulée ?
09:03Ça pourrait être dans la foulée.
09:04Donc avant la fin de l'année ?
09:05Il faut que ce soit avant la fin de l'année, puisque ça peut avoir des conséquences,
09:10y compris dans la préparation du budget de 2026.
09:12Emmanuel Macron qui a aussi ressuscité l'idée d'une TVA sociale, il l'a sous-entendu.
09:15Il ne l'a pas dit aussi clairement, mais l'idée étant de transférer sur la TVA une partie du financement de la Sécu.
09:20Ça, c'est une idée lancée comme ça ?
09:22C'est un ballon d'essai ?
09:23C'est une piste parmi d'autres ?
09:24C'est un projet ?
09:25C'est quoi la TVA sociale ?
09:26Alors pardon Thomas Soto, le mot...
09:29C'est ce que j'ai dit.
09:29Même le mot TVA n'a pas été prononcé.
09:31C'est ce qu'a dit le Président, et c'est une idée qui effectivement mérite d'être regardée attentivement.
09:39Aujourd'hui, la protection sociale, la retraite, la santé, la famille, repose essentiellement sur le travail,
09:44raison pour laquelle les charges sur le travail sont importantes,
09:47ce qui pèse et sur les salaires et sur les entreprises.
09:49Et donc l'idée de trouver une base plus large et plus équitable pour financer le modèle social est une idée qui est dans l'air.
09:57Ça relève vraiment des partenaires sociaux.
09:59Ne comptez pas sur moi pour vous dire quelle façon de faire.
10:04C'est à eux de nous le dire.
10:05On arrive au résultat, mais c'est à eux de voir comment on y arrive, c'est ça ?
10:07Il y a beaucoup de résultats possibles, parce qu'il y a beaucoup de façons de financer la protection sociale.
10:10Merci beaucoup Eric Lombard.
10:11Vous avez envoyé quoi comme message à Bruno Retailleau hier soir pour le féliciter ?
10:14Eh bien, je lui ai envoyé un message de félicitation immédiatement,
10:17parce que c'était un collègue du gouvernement avec lequel nous avons des désaccords,
10:20mais nous sommes dans une coalition, et c'est logique que dans une coalition, tout le monde n'ait pas le même avis.
10:25Et il m'a répondu chaleureusement, et nous allons continuer à travailler ensemble
10:30et à régler à l'intérieur du gouvernement des désaccords que nous pouvons avoir ici et là.
10:34Continuer à régler des désaccords, c'est un sacré projet. Merci Eric Lombard.

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