"Enzo" est présenté à la Quinzaine des cinéastes au Festival de Cannes 2025
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00:00Je ne me sens pas du tout réduite, justement, au rôle de mère et tout ça.
00:03Parce que je participe à des films.
00:06Enfin, j'ai la chance de participer à des films qui sont très impactants.
00:12De celui-ci à l'Amourouf, il y a un très grand écart.
00:16Et malgré tout, on est dans du cinéma, quoi, qui nous parle à nous tous.
00:22Enzo ?
00:23T'as le droit d'avoir tes ambitions un peu plus grandes, voilà.
00:26Tu vois, j'ai des ambitions toutes petites, moi.
00:30Ok, donc tu seras maçon toute ta vie.
00:32Et alors ? C'est déshonorant ?
00:35Alors, il paraît que c'est une maison de milliardaires, une grande piscine et tout.
00:40J'aimerais bien avoir ta maison.
00:42C'est pas chez moi, c'est chez mes parents.
00:47Il paraît que tu as une petite copine.
00:48Bah ouais.
00:51Vous êtes très beau, tous les deux.
00:54Je vais t'aider.
00:56C'est Laurent qui m'a choisie pour ce film.
01:03Donc j'ai rencontré Laurent.
01:05On a beaucoup parlé de nos enfants, en fait, la première fois qu'on s'est rencontrés.
01:12Il y a eu une évidence.
01:15Et je me souviens que quand je suis sortie de ce rendez-vous, je me suis dit, bah, c'est ça aussi de faire des films et du cinéma.
01:21C'est de faire des choses avec des gens qui ne sont pas de notre famille, mais qu'on aime tout de suite comme si c'était quelqu'un de notre famille.
01:34Et puis voilà, et on s'est rencontrés plusieurs fois.
01:39Et puis à un moment, il m'a dit que Robin allait rentrer dans l'équation, qu'il allait l'accompagner sur le tournage du film.
01:48Et puis voilà, et puis il est parti avant de pouvoir tourner le film.
01:56Donc c'est Robin qui a repris Les Reines du bateau.
02:02Et voilà, ça a été super.
02:04Deux collaborateurs avec effectivement leur cinéma très différent.
02:11Donc oui, c'était, je pense, très complémentaire.
02:20Et c'est devenu quand même le film de Robin.
02:23Enfin, c'est le film de Laurent et c'est complètement devenu le film de Robin.
02:26Donc ça peut paraître complexe, mais c'est très simple.
02:32Et c'est très simple, le tournage a été de cet ordre de simplicité-là, en fait.
02:40Le tournage a été très vivant.
02:42T'as du talent, t'as quelque chose.
02:44Je suis sûr que tu pourrais troncer les beaux-arts.
02:47Hé, je sais pas pourquoi tu insistes.
02:49On ne peut plus être obligé à faire ce que nous, on veut, il n'a plus l'âge.
02:52Et peux-tu en retourner à l'Ukraine ?
02:54Pourquoi je vais retourner à l'Ukraine ?
02:56Pour te battre, pour ta famille.
02:58J'ai pas envie de cette vie-là.
02:59Tous ces trucs, tous ces gens.
03:01Tout le monde fait la tête comme si tout allait bien.
03:03T'es un petit bourge qui se raconte des histoires, c'est tout.
03:06Je trouve ça assez fascinant que, de tout temps, en fait,
03:13il y ait toujours eu une fascination pour la jeunesse au cinéma.
03:17Sur ce moment très fugace, mais tellement chargé de plein de choses,
03:24d'énormément de complexité, à plein d'endroits,
03:27qui on est, où on va, ce qu'on veut être, d'où on vient, ce qu'on rejette,
03:31ce à quoi on aspire.
03:33Moi-même, je l'ai vécu à travers les films,
03:37donc de manière très immersive.
03:39J'avais l'âge de mes personnages à l'époque.
03:42Et là, d'être à l'endroit du parent, en fait,
03:47avec toute mon histoire personnelle et mon histoire dans le cinéma,
03:53en fait, ça m'émeut beaucoup parce que c'est comme un zoom out.
03:59En fait, je porte un regard encore plus empathique,
04:03encore plus ému sur cette jeunesse, en fait.
04:08Aussi bien avec L'Amourouf, où je faisais La Maman de François Civil,
04:12ou dans d'autres films, La Maman de Simone Veil,
04:15dans le film d'Olivier Daron.
04:18Il y a quelque chose de très tendre que de jouer les mères.
04:22J'apprécie aussi parce que c'est dans l'ordre des choses
04:24et que j'ai l'âge de jouer les mères et qu'un jour,
04:28j'aurai l'âge de jouer des grands-mères.
04:30Et que moi, j'ai plutôt envie d'embrasser tous les âges de la vie
04:36et de ne pas aller contre.
04:38Et puis, je crois que je l'ai choisi bien
04:41par rapport au film que je viens de citer.
04:45Je suis très inspirée par ma propre vie, par moi en tant que mère,
04:49avec mes enfants.
04:51Je suis inspirée par ma mère aussi, sa tendresse,
04:54Alors, c'est un terrain de jeu qui me plaît beaucoup.
05:00Les gens, dans le cinéma, c'était sans doute plus complexe
05:03de m'imaginer, de me projeter pendant ma quarantaine, en fait.
05:12Je ne sais pas complètement pourquoi.
05:15Après, je pense que j'ai été identifiée, marquée,
05:18si fort, si jeune, avec des rôles qui symbolisaient la jeunesse,
05:25que le passage a été un peu compliqué.
05:28Et que pendant très très longtemps, on a continué à me proposer aussi des rôles
05:32qui n'étaient plus en adéquation avec l'âge que j'avais
05:35et ce que j'avais envie de faire.
05:37Donc, il y a eu ce passage de la quarantaine où j'ai attendu tranquillement au théâtre, en fait.
05:46Et c'était merveilleux.
05:48Et effectivement, là, je suis sur une vague de la cinquantaine
05:53qui est beaucoup plus accueillante, en fait.
05:56Donc, je me réjouis.
05:59Je ne me sens pas du tout réduite, justement, au rôle de maire et tout ça.
06:03Parce que je participe à des films.
06:05Enfin, j'ai la chance de participer à des films
06:07qui sont très impactants.
06:11De celui-ci à l'Amourouf, il y a un très grand écart.
06:15Et malgré tout, on est dans du cinéma, quoi, qui nous parle à nous tous.
06:20Est-ce que tu as pris du maire ?
06:22Ouais.
06:22Tu dis ça, je suis sûre que tu n'en as pas pris.
06:26Tu adores ça au petit-déjeuner.
06:28Hein ? Alors ?
06:30Non, je n'en ai pas pris.
06:32Tu le savais.
06:36Pourquoi tu mens ?
06:38Mais je mens pas.
06:38Je ne mens pas si je ne prends plus de petit-déjeuner.
06:41Je me réveille trop tard.
06:44Arrête, arrête, arrête de faire l'idiot.
06:46Ne fais pas l'idiot.
06:50La bêtise, c'est une malédiction, crois-moi.
06:52Tu crois que je suis mari ?
06:54Non.
06:56Moi, je pense que tu as le choix.