00:00Vous n'avez eu de cesse, Laurent Wauquiez, durant ces mois de campagne, de marteler votre différence,
00:04avec Bruno Rotaillot affirmant que n'étant pas dans le gouvernement, vous n'êtes donc pas soluble dans le macronisme.
00:10Mais qu'est-ce qui garantit à ceux qui nous regardent, à ceux qui nous écoutent, que demain, vous ne le serez pas ?
00:15Qu'est-ce qui garantit qu'une fois patron des LR, vous n'accepterez pas un beau ministère, un grand Marocain demain ?
00:21Est-ce que vous pouvez dire très clairement ce matin que vous n'entrerez pas dans un gouvernement sous bannière macroniste, quel que soit le poste ?
00:28Oui, évidemment. Et c'est l'engagement que je prends.
00:32Quand je serai président des Républicains, je m'engage à n'entrer dans aucun gouvernement macroniste.
00:37Et je vais expliquer pourquoi.
00:38Si le président des Républicains est en même temps ministre dans un gouvernement sous la tutelle d'Emmanuel Macron,
00:44ça signifie que petit à petit, on se dissout dans le bloc central.
00:48On perd notre capacité à incarner la rupture.
00:51Et ça aboutit à quoi ?
00:52Ça aboutit à ce qu'on commence à entendre chez beaucoup de soutien de Bruno Rotaillot,
00:55qui consiste à dire, à l'élection présidentielle, il faudra soutenir le candidat de la Macronie.
01:01Édouard Philippe, probablement.
01:02Moi, je ne veux pas de ça.
01:04Je considère que notre avenir, c'est une droite indépendante
01:07qui porte un projet de rupture et qui tourne la page du macronisme.
01:10Et donc, il faut être cohérent.
01:12Et pourtant, il y a quelques mois encore, vous vouliez entrer à Bercy.
01:15Et pourtant, il y a quelques mois encore, vous avez vous-même validé Laurent Wauquiez
01:18et entériné cette entrée des LR au gouvernement, aux côtés des macronistes et d'anciens socialistes.
01:23Alors, que répondez-vous ce matin à ceux qui affirment que le Wauquiez-Risme est un opportunisme ou un contorsionnisme ?
01:29Non, c'est tout l'inverse.
01:31Oui, on m'a proposé de rentrer à Bercy.
01:33Michel Barnier me l'a proposé.
01:34Et j'ai refusé.
01:35Vous n'avez pas hésité ?
01:36J'ai refusé sans hésitation.
01:37Vous n'avez pas posé vos conditions sur la table ?
01:38Non, pourquoi ?
01:39Parce que Michel Barnier avait été très honnête avec moi.
01:42Il m'avait dit, c'est pour augmenter les impôts.
01:43J'ai géré ma région Auvergne-Rhône-Alpes pendant 8 ans, c'est la seule région de France où on n'a augmenté aucune taxe, aucun impôt.
01:50Je n'allais pas aller au gouvernement pour faire l'inverse de mes convictions.
01:53Et par contre, votre question me permet de bien préciser les choses.
01:57Qu'on ait des ministres LR, dans cette période très particulière,
02:01qui soient au gouvernement, si c'est pour faire du travail utile, je le comprends.
02:05La différence, c'est si en plus, le président des Républicains lui-même est à l'intérieur du gouvernement,
02:11parce que là, c'est toute la parole des Républicains qui devient sous la tutelle du macronisme.
02:15Et c'est ça, ce que je ne veux pas.
02:17Et c'est pour ça que je suis convaincu que dans cette élection des Républicains,
02:21il faut que chacun soit dans son rôle.
02:22Si Bruno Retailleau a fait le choix, et il l'a dit plusieurs fois,
02:25c'est le choix qu'il veut garder, de rester ministre dans le gouvernement d'Emmanuel Macron,
02:29et bien ça, il ne faut pas cumuler avec le président des Républicains.
02:32Parce que sinon, la droite ne pourra plus incarner en 2027 la rupture.
02:36Et donc, il y a deux choses qui sont différentes.
02:38Il y a le travail utile, et j'espère, que peuvent faire en ce moment des ministres au gouvernement.
02:43Mais on ne doit jamais perdre de vue ce qu'est notre devoir.
02:46Notre devoir, c'est de tourner la page de toutes ces années calamiteuses qu'on a connues pour reconstruire.
02:50On vous entend, mais comment est-ce que vous tournez la page,
02:52leur invoquez tout en étant un soutien, en réalité, au gouvernement,
02:56puisque vous avez voté le budget et que vous ne le censurez pas ?
02:59C'est pour ça que ma force, c'est que président des Républicains, moi je serai libre.
03:03Libre à la fois pour mettre la pression sur Bayrou, libre pour dire...
03:06Vous ne l'êtes pas aujourd'hui ? Ça veut dire qu'aujourd'hui vous ne l'êtes pas encore ?
03:09Pour l'instant, on n'a pas notre président des Républicains.
03:11Non, mais vous êtes quand même à la tête d'un groupe conséquent.
03:14Moi, vous le savez.
03:15Et à chaque fois que je suis en désaccord avec Emmanuel Macron ou François Bayrou,
03:19personnellement, je n'ai aucun problème pour le faire entendre,
03:22et je n'ai pas besoin de prendre du papier de soi.