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  • 16/05/2025
Un film documentaire écrit et réalisé par Gilles Coudert
Une coproduction APRES Production / TL7, Télévision Loire 7

Une ligne invisible sépare le bassin méditerranéen du bassin atlantique : c’est la ligne de
partage des eaux qui a lentement dessiné, siècle après siècle, le paysage que nous
admirons aujourd’hui. Elle a creusé les vallées, dessiné les pentes, aplani les crêtes,
décidé des routes et sentiers. Elle a naturellement inspiré un parcours artistique le long du
chemin de randonnée GR7 au sein du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche. Là,
une dizaine d’œuvres pérennes interroge les enjeux planétaires que porte la ligne de
partage des eaux. La question de l’eau, de sa qualité, de sa préservation et de son
partage est directement liée à la menace du changement climatique dû à l’activité
humaine.
Dans le film, raconté par Charles Berling, nous suivons Eric, un passionné d’art et de
nature, tout au long de ce parcours pour découvrir à la fois les œuvres et ce territoire. Les
artistes, des scientifiques et les acteurs du projet, nous donnent des clefs de
compréhension et d'interprétation du territoire au côté d’habitants et de visiteurs qui nous
font part de leur ressentis. Cette frontière géographique ne divise pas mais relie les
hommes entre eux. Elle les inclue dans le cycle de l’eau, emblématique à la fois de ce
territoire et des grands enjeux mondiaux.
Avec entre autres les artistes Gloria Friedmann, Kôichi Kurita, Olivier Leroi, Henrique
Oliveira, Stéphane Thidet, Felice Varini, Eric Watt du Collectif Toplamak ainsi que
Gilles Clément, jardinier, paysagiste, écrivain et Eric Benqué, designer.

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Transcription
00:30En rembobinant le film que l'artiste Olivier Leroy a réalisé en survolant la Loire,
00:36on est littéralement transporté pendant 7 heures sur plus de 1080 kilomètres,
00:43depuis son estuaire à Saint-Nazaire au bord de l'océan Atlantique
00:47jusqu'à sa source au mont Gerbier-de-Jeau,
00:51perché dans les monts d'Ardèche à la limite du plateau du Velay en Haute-Loire.
00:57Là, une ligne invisible de partage des eaux sépare le bassin méditerranéen du bassin atlantique.
01:06Elle a naturellement inspiré le partage des eaux,
01:09un parcours artistique pérenne à ciel ouvert,
01:14quand l'art partage les eaux.
01:28Suivons Eric, passionné d'art et de nature,
01:32tout au long de ce parcours pour découvrir à la fois les œuvres et ce territoire.
01:39Laissons-nous guider par les voies du GPS artistique conçu par le groupe d'artistes Toplamak.
01:48À votre gauche, plan large vers la Méditerranée,
01:51avec parfois des nuages, parfois de la brume,
01:54parfois du vent, parfois du brouillard,
01:57parfois de la neige.
02:01Parfois, on ne voit rien.
02:05Nous n'en avons pas besoin,
02:08nous avons le droit d'y aller.
02:12Parfois, on ne voit rien.
02:16Nous nous dirigeons vers le mont Gerbier-du-Jonc.
02:19C'est deux joncs.
02:20Oh, pardon.
02:21Le nom Gerbier-du-Jonc est trompeur,
02:24car il n'y a ni gerbier, qui signifie meule de gerbe,
02:28ni jonc, qui signifie jonc.
02:31L'origine du nom est l'association de deux termes préseltiques,
02:35gar et yougoum, rocher et montagne.
02:39Et sous le gerbier, une nappe phréatique,
02:42d'où l'eau sort en plusieurs endroits,
02:45qui se rejoignent pour former la Loire.
02:48La Loire prend sa source au mont Gerbier-du-Jonc,
02:51à 1417 m d'altitude.
03:10Dans 300 m, tournez légèrement à gauche
03:13sur la départementale 631.
03:22Tournez légèrement à gauche sur la départementale 631.
03:29À droite, c'est beau succès au nord
03:32du Céponnais et du Cepoux.
03:35Avec des sapins, sommets pointus
03:37comme des milliers de triangles.
04:00C'est à partir de là qu'il y a l'oeuvre d'Olivier Leroy
04:04qui va de 1020 et quelques kilomètres
04:07jusqu'à l'Atlantique.
04:12Donc on va voir Olivier Leroy.
04:15Remontez en direction du mont Gerbier-du-Jonc.
04:18Ah là là, ça c'est superbe.
04:29Le projet c'était de me poser la question
04:31quand l'eau part d'ici, où elle va
04:33et de suivre la Loire.
04:38Les 1020 kilomètres correspondent
04:41à la longueur de la Loire, de ses sources,
04:44parce qu'il y a plusieurs sources, d'ici du mont Gerbier.
04:47On a suivi très simplement le fil de la Loire
04:50jusqu'à Saint-Nazaire.
04:54On voit comment on passe d'un petit filet,
04:57même d'un petit tube, et après c'est la Loire.
05:00Et après à Saint-Nazaire, c'est énorme avec les industries,
05:03il y a l'architecture aussi, les châteaux de la Loire.
05:06C'est comme un grand livre qu'on parcourt comme ça.
05:09Je me suis dit, quand les gens arrivent ici,
05:12il y a beaucoup de gens qui ne savent pas où on est.
05:15On dit la Loire, oui, où ça va.
05:17On ne se la représente pas forcément,
05:19on n'a pas forcément une carte.
05:21Donc on a fait cette plaque émaillée
05:24qui représente le lieu ici, les 3 sources notifiées.
05:27Il y a plein de sources, c'est une éponge ici.
05:30Source authentique, source véritable et source géographique.
05:39On a fait une plaque pour chaque source,
05:42et une plaque qui reprend les sources et le déroulé de la Loire,
05:45avec aussi toutes les îles, quelques animaux,
05:48quelques oiseaux, quelques poissons et des insectes aussi,
05:51parce qu'il y en a beaucoup, et aussi les centrales nucléaires,
05:54parce que la Loire a quand même 4 centrales nucléaires.
05:57Donc 5h30 de vol pour arriver à un film de 7h30,
06:00pour qu'il corresponde à une journée d'ouverture de la maison de site.
06:03C'est montré ici, mais c'est surtout montré à la ferme du Bourlattier,
06:06où on peut être dans une relation au film de manière immersive.
06:09Donc on part et on va pendant 7h30 d'ouverture
06:12jusqu'au soir à Saint-Nazaire.
06:14Et on est presque zen, on devient presque un moine zen.
06:19La ligne de partage des eaux a lentement dessiné, siècle après siècle,
06:23le paysage que nous admirons aujourd'hui.
06:26Elle a creusé les vallées, dessiné les pentes,
06:29aplani les crêtes, décidé des routes et des sentiers.
06:32Elle incarne l'extrême contraste climatique du territoire
06:36entre le versant atlantique aux hivers longs et rigoureux
06:39et la grande générosité du soleil sur le versant méditerranéen.
06:44Bienvenue en Ardèche,
06:46bienvenue en Ardèche.
06:48C'est moi qui le dis ça.
06:50Bienvenue en Ardèche.
06:52Le partage des eaux commence en 2014.
06:56Il y a le parc naturel régional des monts d'Ardèche
06:59qui se dit que ce sera intéressant de penser un projet artistique
07:05qui vienne répondre en quelque sorte
07:08au projet d'ouverture de la restitution de la grotte Chauvet.
07:12Ici en Ardèche, on a la plus vieille trace d'art de l'humanité.
07:16Le parc se pose la question en ce moment-là,
07:18comment répondre à ça en invitant la création contemporaine.
07:21C'est quoi la ligne de partage des eaux atlantique-méditerranée ?
07:24C'est tout simple.
07:26Si on regarde vers le nord,
07:29mon pied droit est en Méditerranée
07:32et mon pied gauche est en Atlantique.
07:35Donc s'il y a une goutte d'eau de pluie qui tombe à mon pied droit,
07:39ça va vers le Rhône.
07:41Et s'il y a une goutte d'eau qui tombe à mon pied gauche,
07:44ça va vers la Loire.
07:47En commençant à travailler sur le partage des eaux,
07:51je me suis dit que le premier artiste que je vais inviter,
07:55c'est Gilles Clément.
07:57En pionnier de l'écologie en France,
08:00avec la poésie qu'il a pour lire les paysages,
08:03il faut que je l'embarque tout de suite
08:05pour repérer avec lui cette ligne de partage des eaux
08:08qu'il a citée dans son texte sur le Gerbier de Jean.
08:15Cette série d'interventions sur la ligne du partage des eaux
08:20n'est pas seulement destinée à faire intervenir des artistes
08:24avec leur excellence et ne parler que de ce relief.
08:29Certes, l'eau qui tombe là
08:31s'en va d'un côté vers l'Atlantique
08:33et d'autre vers la Méditerranée.
08:35Mais la question de l'eau sur la planète
08:37est une question qui concerne la totalité de la biosphère,
08:40c'est-à-dire une petite épaisseur du vivant.
08:42Et cette eau, elle ne cesse de se déplacer.
08:45L'eau qui nous tombe dessus, la pluie,
08:47on ne sait pas d'où elle vient.
08:49Elle peut avoir été évaporée ailleurs,
08:51s'est transformée en nuages,
08:53circulée autour de la planète et tombée là.
08:56Évidemment, elle est chargée,
08:58car une gouttelette se forme sur une impureté.
09:01Qu'est-ce qu'on met dans l'air ?
09:03Autrement dit, ça peut être du poison comme de l'engrais.
09:07Cette ligne du partage des eaux
09:09fait référence à l'eau en partage pour la survie.
09:13On ne peut pas vivre sans eau.
09:28C'est l'idée de Gilles
09:30qui un jour passait par le mont Gerbier
09:34et il a imaginé que ces tours rocheuses
09:38étaient une tour à condensation de la vapeur d'eau.
10:04La tour à eau a été construite à un endroit
10:07où on ne voit pas le mont Gerbier,
10:09mais il y a une forme qui rappelle celle conique
10:12de cette cheminée volcanique,
10:14car ce n'est pas du tout un volcan,
10:16mais ce qui en reste.
10:35En montant le mont Gerbier de Jon,
10:37je me dis que ça fonctionne comme une tour à eau,
10:40c'est-à-dire que pendant la nuit,
10:42l'air humide se condense,
10:44se stocke là-dedans et s'en va par le pied
10:47et ça devrait capturer de l'eau.
10:50On a ces grandes ailettes
10:52qui sont des pierres traversantes
10:55qui font dans les 1,60 m, les plus longues,
10:58avec un canal où l'air va circuler
11:02et va se condenser pour venir goûter
11:05et tomber dans la vasque qu'on a réalisée.
11:10De cette vasque partent deux canalisations
11:13à la base de la tour,
11:15donc on a deux vasques qui vont recevoir ces eaux,
11:19l'une vers l'est, la Méditerranée,
11:22et de l'autre côté, la Loire, avec son estuaire.
11:27Musique douce
11:50Vous êtes exactement sur le point
11:54Vous êtes exactement sur la ligne du partage des eaux
11:58A droite, c'est l'Atlantique, le relief est doux
12:02A gauche, attention à la route
12:05A gauche, regardez, c'est la Méditerranée
12:16L'idée, c'était de parler de ce qu'on ne voit pas forcément
12:19et d'avoir des points de déclenchement comme un vrai GPS
12:22mais qui soient autre chose que d'indiquer le chemin
12:25En fait, c'est comme une espèce d'encyclopédie
12:28du paysage en mouvement
12:31Au-là-haut, un faucon pèlerin
12:34Là, plus bas, des marcassins somnoles
12:40On les invite à regarder à droite, à gauche, derrière, en haut
12:43Tout à coup, il peut y avoir un oiseau, un rapace
12:46qui passe, parce qu'il y a beaucoup de fiction aussi
12:49Tout ce que nous, on a vu, on les superpose à un réel
12:53qu'eux vont vivre dans un autre temps
12:56On est beaucoup plus dans l'ordre de la poésie
12:59de la littérature, d'une certaine façon
13:02Quand on lit un livre, on voit des images
13:05Ici, sur le plateau, pendant longtemps régnaient les puissances
13:08On écoutait les arbres et les animaux
13:11On entendait la terre craquer, bouger, onduler
13:14C'était lyrique, quand même, ici
13:17On sent bien la force, et pourquoi ?
13:20Parce que c'est la nature de la terre
13:23Tout est hyper puissant et sauvage, c'est rester sauvage
13:26Avec cette technique, on raconte aussi
13:29peut-être cette sauvagerie
13:36Là, on arrive dans un temps vraiment orageux
13:39On a vraiment l'eau qui nous accueille pour le partage
13:47À ce niveau-là, on a un petit peu du mal de savoir
13:50qu'est-ce qui va partir à la Méditerranée
13:53et à l'Atlantique
13:56Là, on tourne à gauche
13:59Nous arrivons bientôt à la Chartreuse de Bonnefoy
14:02Préparez-vous à tourner à gauche
14:05en direction du Béage, vers la Chartreuse
14:08Voilà, ça se calme
14:11On va voir l'œuvre de Stéphane Thidé
14:14La Chartreuse de Bonnefoy
14:22Les Chartreux, comme les Cisterciens, sont issus du même retour aux sources
14:25En droite ligne de l'esprit des ermites solitaires
14:28les Chartreux se regroupent dans des communautés de prière
14:31vivant en cellules séparées
14:34où ils reconstituent leur désert
14:45Quand je me suis renseigné sur cette façade
14:48qui est une ruine, un reste d'une chartreuse
14:51qui était un bâtiment qui était très peu en dialogue
14:54avec le paysage, l'environnement
14:57et les habitants de la région
15:00je ne voulais pas rajouter de forme à ce bâtiment
15:03qui est déjà très fort
15:06et je n'avais pas envie de faire concurrence à ce bâtiment
15:09donc il était important pour moi d'être présent en absence
15:15Je voulais lui faire entrer du paysage à l'intérieur
15:18donc il se met à discuter avec l'extérieur
15:21ce qui n'a pas eu comme rôle auparavant
15:24On voit bien qu'à l'arrière de cette façade
15:27il y a une colline qui ferme l'ouverture vers le ciel
15:30et donc il y a posé des miroirs
15:33créés comme ça, une sorte de percée dans cette colline
15:36Agir avec un geste doux, simple
15:39qui nécessite un temps d'observation
15:42parce qu'il évolue selon la lumière
15:45selon les différents climats
15:48avec la neige, avec l'automne
15:51donc c'est un paysage changeant
15:54Les premiers signes d'un bâtiment qui va arriver à tomber en ruine
15:57ce sont les carreaux qui se cassent
16:00Un des premiers symboles d'une maison
16:03qui va tomber en abandon et qui va petit à petit se déconstruire
16:06c'est un signe assez fort
16:09Le fait qu'il y ait des verres à ces endroits-là
16:12la stabilisait dans le temps d'une certaine manière
16:33Toutes les oeuvres ont été pensées et créées
16:36par le site qui les accueille
16:39On est dans des oeuvres in situ
16:42avec cette idée de générer un dialogue très fécond
16:45où l'oeuvre, finalement
16:48elle provient du site
16:51et le site en retour est révélé par l'oeuvre
16:54Chacune des oeuvres vient parler
16:57d'un élément du paysage
17:01On a très tôt réfléchi avec
17:04notamment David Moinard, le directeur artistique du projet
17:07à la question de comment est-ce qu'on s'installe dans le paysage
17:10comment est-ce qu'on perçoit
17:13et ce territoire et cette ligne de partage des eaux
17:16qu'est-ce que ça implique pour le mobilier
17:19En fait, on s'installe le long du GR7
17:22dans des contextes très différents
17:25soit c'est des couverts forestiers très denses
17:29Comment est-ce que le visiteur
17:32qui eux aussi sont très différents
17:35s'installe avec leur corps dans ce paysage
17:38Comment est-ce qu'ils prennent place
17:41Quand on est assis dans un canapé ou sur un tabouret
17:44on n'a pas la même conversation
17:47On n'a pas la même perception de l'environnement
17:50Là, par exemple, c'est une typologie assez ouverte
17:53C'est à la fois un transat, une chaise longue, une estrade, un banc
17:56On n'a pas le même point de vue sur le paysage
18:02Le banc, par exemple, il fait 3 mètres de long
18:05C'est comme une grande table d'hôte
18:08C'est un banc d'hôte, on va dire, peut-être
18:11qui est très grand et qui encourage les gens à se réunir
18:14et puis, j'imagine, à échanger, après j'espère
18:17autour du paysage
18:20Pour moi, la ligne de partage des eaux
18:23C'est un ordinaire de l'eau qui est très puissant
18:26Quand on est sur la ligne de partage, on a le sentiment
18:29qu'on sait où on est sur la carte
18:32Ça aide à se situer dans le monde
18:35Parce qu'on est là
18:38À droite, ça va dans la Méditerranée et à gauche dans l'Atlantique
18:41Je voulais que les meubles soient transparents
18:44L'eau les traverse complètement
18:47et qu'ils aient le minimum d'impact sur le trajet de l'eau
18:50La ligne de partage des eaux, c'est la ligne végétale, animale
18:53Là, on le voit, la végétation a repris son parcours
18:56Elle traverse le mobilier, elle pousse en dessous, à côté
18:59Ça ne gêne pas
19:04La ligne de partage des eaux, c'est le fil conducteur
19:07C'est la ligne rouge qui nous donne ce caractère un peu magique
19:10Ce parcours qui lui donne son identité
19:13Mais en même temps, les artistes qui ont été invités
19:16n'ont pas été invités à réfléchir sur la question de l'eau
19:19C'est une thématique à illustrer
19:22Les artistes ont été choisis par rapport au site où ils étaient invités
19:25et pas le contraire
19:28C'est le site qui a dicté le choix de l'univers de l'artiste
19:31de l'œuvre qui allait en émerger
19:34Tout ça pour créer un dialogue le plus fécond et le plus intéressant possible
19:41Là, je vais aller voir une œuvre qui me tient particulièrement à cœur
19:44J'ai eu quelques difficultés pour la première fois
19:47que je l'ai vue à trouver
19:50Elle est un petit peu dans des chemins de randonnée, de GR
19:53Et ça se mérite, il faut aller visiter ces œuvres
19:56par les chemins de randonnée
19:59Mais cette œuvre est vraiment magnifique
20:02près de la tourbière, de l'ancienne verrerie
20:17C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:20C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:23C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:26C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:29C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:32C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:35C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:38C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:41C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:44C'est une œuvre qui me tient à cœur
20:47C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:14C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:17C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:20C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:23C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:26C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:29C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:32C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:35C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:38C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:41C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:43C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:46C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:49C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:52C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:55C'est une œuvre qui me tient à cœur
21:59Qu'est-ce que vous voulez reconnaître
22:01dans cet Итакit de la veine,
22:03cet humour,
22:05que vous détruites et que je regretterais
22:08church,
22:10exprès,
22:12Je ne sais pas si vous pouvez le voir, mais il y a plusieurs couches de matériel,
22:31donc vous ne ressentez pas le bruit de l'eau si facilement.
22:37Si c'était un vrai log, ça serait très lourd.
22:42Je donne à ces images de logs une flexibilité,
22:47sinon ce serait impossible en réalité, en nature.
23:07Ils étaient au milieu d'une forêt, donc ils avaient le combustible,
23:10et ils se servaient de l'eau et de la tourbe pour faire tourner l'usine.
23:21Toute l'eau qui est là, ce n'est que de l'eau pluviale.
23:23Elle n'est pas alimentée par des sources ou quoi que ce soit.
23:25C'est comme si on était en haut de la zone de captation d'eau,
23:29qui après va être drainée par les sols.
23:32Le temps qu'elle soit digérée par les sols,
23:34elle va nourrir tous les bois qui sont là, qui vont mourir dedans, etc.,
23:37qui vont faire un humus extrêmement profond.
23:54J'aime l'idée de ce genre de végétation avec de l'eau,
23:57ce genre de chute.
23:59Dans le travail, il y a une matérialité
24:01qui rappelle le royaume des plantes.
24:04Le partage des eaux s'est opéré pendant des millénaires,
24:32par le seul fait que la morphologie des continents a déterminé l'écoulement des eaux de part et d'autre des reliefs
24:39et a favorisé l'implantation des hommes sur des territoires irrigués par ces cours d'eau.
24:47À l'échelle historique,
24:49tout montre que les hommes n'ont jamais été arrêtés par les lignes de partage des eaux. Ces mêmes populations du haut et du bas,
24:55elles cohabitent et elles échangent, les productions ne sont pas les mêmes.
25:00Et on circule à dos de mules et autres, entre les vallées et puis les hautes terres.
25:07Si on va tout droit, on arrive vite au Mazé, au Chambon-sur-Lignon.
25:16Voilà le paysage qu'on voit, c'est le plateau protestant du nord du massif du Mézins.
25:23C'est à la fin de l'après-histoire, au moment où les hommes commencent à manipuler le milieu végétal et le milieu animal,
25:35au moment où se développe l'agro-pastoralisme, que la ligne de partage des eaux joue peut-être un rôle limitant plus évident pour toutes ces populations.
25:50C'est vrai que le versant oriental est très découpé, très abrupt et peu propice à des installations de petits villages,
25:59alors que le versant occidental sur lequel nous nous trouvons est un versant doux,
26:05sur lequel on peut installer des grandes pâtures et installer des grands terroirs agricoles.
26:11On a choisi de fixer certaines limites administratives de régions, de départements sur des limites naturelles,
26:21des lignes de crête ou des lignes de partage des eaux.
26:25Mais ça n'a jamais empêché les hommes de circuler d'un versant à l'autre.
26:32Aujourd'hui, dans le contexte de l'évolution climatique et environnementale,
26:37la question, ce n'est pas celle de la ligne de partage, c'est la manière dont on fait en sorte que chacun puisse profiter,
26:47enfin profiter, puisse disposer de la ressource en eau dont il a besoin.
26:54Une seule eau, puis plusieurs sources.
26:57Une seule eau partagée.
26:59Est-ce qu'elle se partage bien, même évaporée, en gouttelettes, en brouillard, en nuages ?
27:05Alors là, on s'approche d'une des six mires du parcours de partage des eaux.
27:13Toutes ces mires sont situées et positionnées sur des points élevés qui nous ouvrent sur le paysage.
27:21Et là, on va aller visiter la première sur cette crête, ce paysage absolument magnifique.
27:29Voilà, superbe.
27:33Magnifique.
27:51Donc ici, c'est le projet des mires.
27:53Je ne sais pas si vous en avez entendu parler.
27:56Le principe, c'est de donner à voir la ligne de partage des eaux dans le paysage.
28:02Nous, on a relevé des points sur cette ligne.
28:03Il faut avoir une position fixe dans le paysage avec le regard qui a une certaine hauteur.
28:07Si vous n'avez pas l'échelle, vous ne pouvez pas voir la ligne.
28:11Là, cette échelle a été calculée aussi pour que les barreaux puissent s'adapter
28:17à la taille d'un enfant d'un mètre à peu près,
28:22puisque la hauteur du regard est à 2,20 m du sol, matérialisée par ces angles.
28:30A peu près, pour un bon 1,75 m, on va sur le deuxième barreau.
28:34Et de là, en posant notre visage au centre du cadre,
28:39c'est là que les points s'alignent les uns après les autres.
28:43Donc, on a une vue qui est à peu près à 160, 180 degrés.
28:47Mais la ligne continue toujours, elle est là avant, elle est là après.
28:50C'est jusqu'ici.
28:51Dans cette position d'observateur, on est d'un côté soit atlantique, soit méditerranée
28:56avec cette ligne face à nous.
29:00On peut arriver, en montant sur un escabeau, à trouver la ligne d'horizon
29:06qui part du sommet de la mire sur ce chamfrein et va buter sur un relief lointain.
29:10Et là, on est sur la ligne du partage des eaux.
29:13Il y a donc une carte qui coïncide avec ça, c'est-à-dire que chaque point est colorié,
29:18comme sur la mire, sur la ligne du partage des eaux au niveau de la carte.
29:21Et à chaque fois qu'on rencontre ce genre de mire, on pourra viser un point
29:26qui est sur la ligne du partage des eaux.
29:28Et cela concrétise visuellement, d'une certaine façon.
29:32Aujourd'hui, plus que jamais, l'accès à l'eau est décisif pour l'humanité,
29:37en termes quantitatifs pour sa survie, mais aussi en termes qualitatifs
29:42pour préserver l'écosystème qu'il partage avec le vivant, qu'il soit animal ou végétal.
29:50Chacun des objets et des éléments qui sont posés sur cette ligne du partage des eaux
29:54n'est pas uniquement l'envoi de l'eau d'un côté du relief vers l'océan Atlantique,
30:00de l'autre vers la Méditerranée, et qui donc est une chose extrêmement importante,
30:04ne serait-ce que parce que ça l'a façonné, le relief.
30:07Mais ça renvoie à une problématique beaucoup plus générale de l'eau sur la planète.
30:12Donc c'est effectivement l'eau en partage.
30:25Nous allons bientôt arriver à Mazan-l'Abbaye.
30:29Si vous voyez parfois de très vieilles croix en vous promenant, ce sont peut-être celles-là,
30:35des croix plantées là par les moines vers 1519,
30:39pour signifier qu'en ces lieux, une sorcière a rencontré le diable.
31:25Je suis Ardècheois d'origine et je me suis expatrié dans les grandes villes pour travailler.
31:31Et je trouve souvent dommage que ce soit l'art, le théâtre,
31:36se retrouvent toujours, enfin pas toujours, mais principalement dans les grands centres-villes
31:41et les grandes villes de l'Europe,
31:43et que ce soit l'art, le théâtre, que ce soit l'art, le théâtre,
31:49se retrouvent toujours, enfin pas toujours,
31:52mais principalement dans les grands centres-villes et les grandes métropoles.
31:55C'est dommage de priver ce type de régions de projets de la sorte.
32:10C'est un contraste entre la roche, entre l'organique, le vert.
32:14Le choix des formes, de la position des formes dans cet espace
32:17a été déterminé avant tout par l'abbaye et par le paysage environnant.
32:26Vous avez des blocs de granit.
32:28Et sur ces blocs de granit, il y a des petits points brillants or.
32:32Donc je suis allée voir en me disant, est-ce qu'ils ont été jusqu'à faire des petits points ?
32:35Et non, c'est le mica qui naturellement graine des points d'or sur le granit.
32:44L'œuvre résonne avec ce bloc de granit qui date de l'ère primaire,
32:48avec du mica qui brille comme de l'or, comme si on avait saupoutré de l'or,
32:53exactement comme ce qui se passe là.
32:55Et puis avec ces arcs de quartz qui rappellent, entre autres,
32:58les portions de tracé des cercles de Félicé.
33:02Donc c'est vraiment extraordinaire.
33:15J'ai fait très peu de pièces avec de l'or.
33:18J'étais face à une réalité très minérale.
33:20J'étais un peu en doute entre de l'argent et de l'or.
33:23Mais puis finalement, j'ai choisi l'or parce que je trouvais que le contraste était très intéressant.
33:29Et puis la captation lumineuse de l'or est très particulière.
33:33Il prend le dessus sur la réalité.
33:35Il amène une lumière très inattendue et toujours surprenante.
33:40Je travaille avec une géométrie simple,
33:42donc le carré, le triangle, le cercle, l'ellipse.
33:46Après, je choisis peut-être une forme et puis je choisis quel type de forme,
33:52quelle quantité de forme, quelle distribution de forme par rapport à un espace donné.
33:57Mais là, c'est tout de suite le cercle qui est apparu.
34:00J'amène la courbe dans cette réalité très minérale et très ordonnée.
34:11L'or
34:23Vous voyez ce petit détail là au-dessus du cloître.
34:27Il met tout à fait en valeur les arches qu'on aurait certainement vues,
34:32mais ça lui donne un cachet particulier.
34:35Ces lignes qui vont en direction du clocher, ça me fait découvrir l'abbaye d'une autre façon.
34:42Et ça ne me disperse pas le regard en fait.
34:45Ça complète le regard, je trouve.
34:49Et moi, ce tour me fait penser aux décorations des anciennes abbayes, des églises,
34:56où il y avait des fresques ou des mosaïques à la feuille d'or.
35:02Et je trouve que c'est un peu le même genre de travail.
35:04C'est superbe.
35:17Comme souvent dans les campagnes, au début ils étaient très craintifs.
35:20Puis plus le projet avance, plus ils sont eux aussi époustouflés.
35:35La dame qui habite là, elle ferme les volets parce qu'elle a peur d'être éblouie.
35:39Parce que c'est celle qui ouvre l'église, qui ferme l'église le soir.
35:45Elle, je pense, entre le moment où on est arrivé et maintenant, son aperçu du projet a énormément changé.
35:52Son ressenti a vraiment évolué sur le mois et demi qu'on vient de passer ici.
35:58Intervenir sur le site de l'abbaye de Mazan, ça a pu faire grincer.
36:02En disant qu'on touche le patrimoine, la vieille pierre, etc.
36:07Le patrimoine c'est quoi ?
36:09C'est une succession d'interventions de l'être humain à travers les âges.
36:15Une abbaye, elle n'est pas faite au XIIe siècle, après tout rien ne se passe.
36:19Aujourd'hui, c'est le fruit de multiples interventions.
36:23Intervenir sur l'abbaye de Mazan, c'est aussi montrer que le patrimoine est vivant.
36:29Et qu'on peut s'appuyer dessus et en faire autre chose, du respectueux aujourd'hui.
36:42Malheureusement, ces ruines, je pense que ça reviendrait trop cher de les remonter à l'identique.
36:48Donc là, c'est une manière très originale de les mettre en valeur.
36:53Je suis sur terre, ça semble évident.
36:58Pour ceux qui doutent encore de la présence des extraterrestres, ils n'ont qu'à venir ici.
37:03Donc voilà, tout est là.
37:07C'est vraiment une surprise de trouver ces monuments perdus dans la nature.
37:11Et je trouve ça vraiment sympa de remettre de la vie sur ces pierres.
37:18C'est loin la montagne ?
37:27Cette œuvre, elle a généré un tel engouement, qu'aujourd'hui, on nous demande de réfléchir à une manière de la prolonger.
37:36Et donc peut-être, dans un an, deux ans, on va faire un chantier pour rajouter une couche de feuilles d'or
37:45pour que l'œuvre dure encore quelques années supplémentaires.
37:48Voilà, donc tout ça, ça montre une appropriation du projet par les habitants et ceux qui vivent aussi du tourisme.
38:03La particularité du coin, on trouve souvent les sources sur les sommets.
38:07Ce qui, dans beaucoup d'endroits, en général, c'est au fond d'une vallée, c'est plutôt en bas.
38:13Là, on les trouve, si vous allez derrière, sur le GR7 qui mène au Gerbéjon, vous avez de l'eau qui sort et c'est au sommet des montagnes.
38:23C'est comme la source de la Loire, en fait, elle est au sommet.
38:27La question qu'on se pose, c'est où est le réservoir pour alimenter ces sources ?
38:33Une des explications que certaines personnes que j'ai eues ont entendues, c'est que ça serait des vases communiquant avec le massif alpin via des failles souterraines.
38:46Après, tous les questionnements sont permis.
39:02C'est la crème du partage des eaux.
39:17On va aller voir le phare de Gloria Friedman.
39:33Un artiste qui intervient dans le paysage, il vient révéler des choses.
39:39Il vient révéler à la fois du visible, et donc là, c'est quand même la splendeur des paysages qu'on voit.
39:47L'invisible, c'est en partie, pas que bien sûr, mais c'est en partie ce qu'ont amené les habitants de Borne qui ont participé à la réalisation de ce projet.
40:00Le fait que les habitants de Borne apportent ce qu'ils ont apporté, et aussi ce qu'ils ont apporté à la construction.
40:07l'invisible, c'est en partie, mais pas que bien sûr, mais c'est en partie ce qu'ont
40:12amené les habitants de Borne qui ont participé à la réalisation de ce
40:16projet, notamment en racontant l'histoire des
40:19lieux depuis les Romains on va dire. C'est aussi tout ce qu'on peut
40:25réfléchir ici en s'arrêtant, en écoutant le vent par exemple, sur
40:30l'histoire de ces paysages, peut-être toute la profondeur de cette histoire et
40:36à quel point on a besoin d'en tenir compte pour construire l'avenir.
40:45Si on regarde un tout petit peu le livre d'or par exemple qu'il y a ici, on voit
40:49que les gens qui sont passés ici, ils ont réfléchi, ils ont senti,
40:55ressenti des émotions, des choses importantes et je pense que tout ça, ça
41:00peut contribuer effectivement à un repositionnement de l'homme dans son
41:04environnement. C'est vrai que c'est le travail du
41:07parc d'une façon générale, les gens qui vivent ici ont plus un grand
41:12savoir-faire par rapport à une vie plus rustique, plus frugale, sans pour autant
41:18vouloir revenir au passé, bien sûr il n'en est pas question, il est vraiment
41:21question d'aller vers l'avenir et de trouver, d'inventer des nouvelles façons
41:25de vivre qui tiennent compte effectivement des contraintes qu'on doit
41:30aujourd'hui prendre en compte et qu'on n'a pas pris en compte jusqu'à maintenant.
41:33Et je pense qu'effectivement des projets comme un parcours artistique qui en
41:37même temps quelque chose qui est autant pour les habitants du territoire que pour
41:41les visiteurs et qui d'une certaine façon favorise la rencontre entre les deux
41:45peut être sourd de réflexion parce que les artistes cherchent à révéler.
41:54J'aime la nature, bon alors peut-être pas dans le sens du mot latin,
42:00vous voyez la nature, moi je suis ici, la nature c'est comme un écran de cinéma et
42:05on regarde ça en face mais plutôt comme physiste du grec, je veux dire un homme
42:12vaut une pierre, un arbre, de l'eau, voilà on fait partie du grand tout et quand on
42:18fait partie de quelque chose j'ai l'impression on en fait peut-être, j'espère,
42:22un peu plus attention.
42:26La situation pour moi était assez surréaliste parce que bon la ligne des
42:30partages des eaux, on parle de la Méditerranée, on parle de l'Atlantique
42:34mais on ne les voit pas, il y a les lignes d'horizon partout mais en effet on ne voit
42:39rien de la mer et je me suis dit quand on est au bord de la mer pour signaler une
42:47présence, pour sauver les gens, les bateaux, pour avoir une présence amicale
42:55c'est le phare dans lequel on peut rentrer qui sera en même temps ouvert
42:59tout le temps. Quand on a une oeuvre comme ça on ne peut pas la laisser seule
43:04d'une certaine façon, il faut quelqu'un s'en occupe et en général c'est un
43:08gardien et le petit village à côté, on a on a enregistré un petit village
43:14à côté, on a organisé un dîner très amical et je leur ai demandé est-ce que
43:20vous voulez bien tous être les gardiens et ils étaient d'accord, moi j'étais
43:26ravie et en même temps je leur ai demandé de constituer une bibliothèque
43:33avec des livres qui concernent l'histoire de la région, le biotope, les animaux
43:40qui vivent là, des choses qu'ils ont envie de lire, ça veut dire que maintenant
43:45pour moi c'est aussi un peu une machine à ralentir le temps.
43:53Les gens ne sont pas seulement là pour apprécier cette oeuvre et puis la
43:56traverser mais aussi grâce à elle pour découvrir un petit peu plus quels sont
44:01les gens qui vivent dans cet endroit puisqu'on sait aussi que tout ce que
44:06l'on voit, tout ce qui nous entoure, cette nature finalement elle est là aussi
44:09parce que des gens la travaillent, parce qu'il y a des agriculteurs, parce qu'il y a des
44:13bûcherons, parce qu'il y a tout ce travail, la nature n'est jamais
44:16très très naturelle donc c'est aussi important de comprendre que tout ce que
44:20l'on traverse, tout ce à quoi on a accès ici et qui est magnifique c'est aussi
44:24parce qu'il y a des gens qui vivent toute l'année et qui nous donnent à
44:27partager finalement cet espace qu'ils chérissent.
44:34La ligne de partage des eaux est devenue naturellement la colonne
44:39vertébrale du parcours artistique qui, dans tous les sens du terme, irrigue le
44:44territoire. Habitants, élus, associations, acteurs économiques du territoire, tous
44:50sont associés à chaque étape de la mise en oeuvre du parcours.
44:56Alors là on va découvrir Notre-Dame-des-Neiges, une oeuvre de Kouchi Kurita qui a réalisé cette oeuvre Terre-Loire composée de toute cette matière qu'il aura récoltée sur le parcours de la Loire.
45:23Les trapistes cisterciens ici, depuis la toute fin du 11e siècle, marchent au
45:29même pas, au même rythme.
45:53Quand je suis venu en France pour la première fois, des gens m'ont dit que la Loire est très importante pour les Français.
46:08La Loire est la mère de la France, disent les gens.
46:14Et d'autres ont dit que la terre aussi est très importante pour les Français.
46:22Alors j'ai récupéré la terre, toutes les parties de la Loire.
46:28J'ai récupéré la terre autour du village.
46:48La relation entre la terre et les gens est la plus importante pour moi, pas l'intérêt géologique.
46:56Mais en France, les gens vivent près de la source de la Loire.
47:05C'est très étrange pour moi.
47:08Parce qu'en Japon, c'est comme ça, personne ne vit au dessus de la montagne.
47:21Chaque pied de terre a une couleur différente, une histoire différente, une texture différente.
47:28Mais toute la terre est magnifique.
47:31Donc je n'ai pas besoin de faire la sélection.
47:34C'est comme nous.
47:35Tout le monde a une face différente, une pensée différente, une histoire différente.
47:40Mais tout le monde est magnifique.
47:52Personne ne dit que la terre est magnifique.
47:55Mais pour moi, la terre est magnifique.
47:58Donc peut-être que quelque chose a changé, c'est la puissance de l'art.
48:22L'art, c'est la puissance de l'esprit.
48:26L'art, c'est la puissance de l'esprit.
48:29L'art, c'est la puissance de l'esprit.
48:32L'art, c'est la puissance de l'esprit.
48:35L'art, c'est la puissance de l'esprit.
48:38L'art, c'est la puissance de l'esprit.
48:41L'art, c'est la puissance de l'esprit.
48:44L'art, c'est la puissance de l'esprit.
48:47L'art, c'est la puissance de l'esprit.
49:07Des personnes qui ne sont pas au courant qu'il y a un parcours artistique
49:10peuvent tomber nés à nez sur une œuvre et être surpris par elle.
49:15Le musée, en fait, il est là, à ciel ouvert.
49:19Pour moi, ces œuvres-là, finalement, elles nous aident à mieux voir le reste.
49:23Et c'est ça que je trouve intéressant dans l'art dans l'espace public.
49:28C'est qu'ils nous aiguisent le regard, tout simplement.
49:45Les mires qui concrétisent la ligne du partage des eaux,
50:02tout ça, ce sont des renvois à une problématique générale
50:06qui est le jardin planétaire vivant dans l'épaisseur de la biosphère.
50:11On est dans l'eau, on nage tous dans la même eau,
50:14on est tous dans la même lessiveuse.
50:16Et l'eau qu'on boit a déjà été bue par des plantes, par des animaux
50:21et par des humains avant nous.
50:28La boucle est bouclée. Le cercle est vertueux.
50:31L'eau est source de vie.
50:33Son parcours modèle les paysages qui nous accueillent
50:36et ont permis l'implantation des humains.
50:40La question de l'eau, de sa qualité, de sa préservation et de son partage
50:45est désormais un enjeu crucial et planétaire.
50:49Une problématique plus qu'actuelle,
50:51avec la menace du réchauffement liée au bouleversement climatique,
50:55elle symbolise une frontière géographique qui ne divise pas,
51:00mais relie les hommes entre eux, les inclut dans le cycle de l'eau.
51:05Le partage des eaux incarne un territoire vivant,
51:09porteur d'un message d'espoir.
51:27Aussi longtemps que nous vivrons, nous entendrons les chutes d'eau,
51:31le chant des oiseaux et du vent.
51:33Nous apprendrons le langage des roches.
51:35Nous apprendrons le grondement des orages et des avalanches.
51:39Nous nous livrerons aux fleurs sauvages
51:42et resterons aussi près que possible du cœur du monde.
51:45Ici, les maîtres, ce sont les rochers,
51:48la découpe de la lumière,
51:50l'amoncellement du temps,
51:52l'écoulement de l'eau.
51:54Les pierres se souviennent,
51:56mais nous ne savons plus les entendre,
51:58ni même parfois les toucher ou les saisir.
52:01Il faudrait avoir la force intérieure
52:04de voir le monde comme une porte ouverte sur un tout autre.
52:31Sous-titrage Société Radio-Canada

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