Lors d'une audition de plus de cinq heures, François Bayrou a multiplié ce mercredi soir les attaques contre la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire Bétharram, visant particulièrement le co-rapporteur Paul Vannier.
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00:00Je retiens enfin de cette audition que le Premier ministre est emprunt d'une culture de la violence et d'une culture de la violence sur les enfants
00:09qu'il a à nouveau manifesté en relativisant devant nous des gestes qu'il a décrits comme des gestes éducatifs, des claques, des gifles,
00:21des tapes éducatives a-t-il dit, des claques non violentes a-t-il indiqué.
00:25Et cette relativisation de la violence sur les enfants, elle nous enseigne car elle nous indique sans doute pourquoi François Bayrou dans les années 90
00:34ne traite pas avec la vigilance qui est attendue de lui les signalements, les alertes sur ces violences qui lui sont transmises.
00:42Cette question est fondamentale car il y a un continuum dans les violences.
00:46Hélène Perlan nous enseigne, nous alerte sur ces violences physiques qui sont là pour sidérer et pour cacher les violences sexuelles.
00:57Voilà pourquoi il faut agir tout de suite dès la première violence, même celle qui apparaît la plus minime parce que ces conséquences
01:03peuvent être grammissimes et vous dire que lorsque François Bayrou s'est attaqué à la seule qui ne s'est pas trompée à Bétaram,
01:13Françoise Gullung, qui dès 1995 alerte de toutes ses forces par courrier oralement sur les violences dont elle est témoin,
01:22lorsqu'il s'en prend à elle, lorsqu'il la calomnie, lorsqu'il la décrit comme folle,
01:27faisant là la manifestation d'un sexisme ordinaire, tristement ordinaire car ce sont toujours les femmes qui sont ainsi visées
01:35et dans cette circonstance, toujours les femmes à Riaumont, à Bétaram, à Chalon-en-Champagne qui lancent l'alerte.
01:41Il a eu une attitude que, je crois pouvoir le dire au nom aussi de mes collègues, nous a choquées
01:47et qui pour ma part est l'attitude d'un homme, d'un Premier ministre qui adresse un message terrible au pays, aux victimes,
01:56à celles et ceux qui s'interrogent aujourd'hui sur la nécessité de prendre la parole.
02:01En s'attaquant à la lanceuse d'alerte comme il l'a fait, François Bayrou entretient l'OMERTA
02:06et tente d'intimider celles et ceux qui voudraient dénoncer des violences.
02:10Cela me paraît inacceptable, cela me paraît extrêmement grave.
02:14Je termine en vous disant que je suis pour ma part déterminé à poursuivre,
02:19de la même façon que nous avons travaillé depuis deux mois maintenant, nos auditions.
02:23Nous avons trois ministres qui sont attendus devant notre commission d'enquête aujourd'hui.
02:28Je veux dire que c'est une responsabilité d'être co-rapporteur d'une commission d'enquête parlementaire comme celle-là.
02:33Je l'assume entièrement.
02:35Et ni l'outrance, ni la violence, ni les agressions du Premier ministre ne me feront renoncer à ma tâche.
02:43Je n'ai qu'un but, empêcher d'autres bétarames, identifier des dysfonctionnements dans les mécanismes de contrôle par l'État des phénomènes de violence
02:51et protéger tous les enfants de notre pays.
02:54C'est le but de tous les membres de notre commission d'enquête parlementaire.