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  • 14/05/2025
Claude Moniquet explique la difficulté pour les policiers d'appréhender les tentatives d'enlèvement  : «Tout est virtuel», sur CNEWS. 

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Transcription
00:00Oui, Romain, absolument. Dans les années 70, entre 65 et 80, il y a eu en France une demi-douzaine d'enlèvements de personnalités présentant un profil élevé, essentiellement dans le monde des affaires.
00:15On pense bien sûr au baron Mopin, mais il y a aussi Mauri Larivière, il y a eu le patron de Fiat, il y a eu le patron de la filiale de Sable, il y a eu le banquier Manet, toute une série de gens qui avaient été enlevés.
00:30Et à l'époque, ça avait été bloqué en fait par la brigade criminelle. Il y a une dizaine d'années, Pierre Ottavioli, qui avait été le patron de la brigade criminelle à l'époque, me racontait comment il avait bloqué ces affaires qui venaient d'Italie.
00:42Et en Italie, il y avait à l'époque des enlèvements à la fois politiques et purement crapuleux. Ils ont craint que cette mode vraiment s'implante en France et ça a été bloqué de manière très simple.
00:51Ottavioli avait dit « on ne discute pas, on ne négocie pas, on ne paie pas ». Et la police bloquait y compris les contacts entre la famille et les ravisseurs et intervenait souvent de manière musclée dans l'affaire Mopin.
01:01Ça s'est terminé par un mort sur les périphériques de Paris, dans une fusillade entre la police et les truands.
01:07Et cette affaire, en fait, ces enlèvements, c'est cette mode, si on peut dire, des enlèvements, s'est tarie au début des années 80.
01:16Oui, cette grande tendance des enlèvements contre rançon, c'était vraiment les années 70.
01:21C'était les années 70 parce qu'à l'époque, effectivement, mais c'était une époque différente et c'est ce qui explique un peu le retour de cette mode, si on peut parler de mode aujourd'hui.
01:32À l'époque, rappelons-nous, enfin pour ceux qui ont l'âge de s'en rappeler, les contacts se faisaient par téléphonie, mais téléphonie filaire, par des postes fixes qu'on pouvait donc repérer.
01:42Donc on pouvait faire des surveillances sur les cabines téléphoniques, sur les bistrots où téléphoner les truands pour négocier, etc.
01:48Et puis, il fallait un contact physique pour la remise de la rançon, autant de possibilités pour la police de repérer les personnes et de les accepter.
01:58Aujourd'hui, tout est virtuel. Les contacts se font par téléphonie mobile, bien entendu.
02:04Il y a, comme dans les années 70, de graves sévices.
02:07On a coupé des doigts, entre autres, très récemment, dans les six affaires qui ont eu lieu en France ces derniers mois.
02:15Il y a eu deux doigts coupés. À Buenos Aires, il y a eu un mort.
02:21Mais les doigts coupés, aujourd'hui, on ne les envoie même plus.
02:24On les filme et on envoie la vidéo aux familles ou aux proches.
02:30Et le paiement de la rançon, c'est des crypto-monnaies.
02:33Donc c'est une blockchain, c'est des lignes de code qu'on envoie virtuellement.
02:38Alors, contrairement à ce que pense les truands, on peut tout à fait les tracer.
02:41En revanche, on ne peut pas les bloquer.
02:43Et le temps que la police réagisse, la blockchain peut faire quatre fois le tour du monde
02:47et le profit réalisé quelque part de l'autre côté de la planète.

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