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  • 13/05/2025
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 12 mai 2025 : l'humoriste et acteur Pascal Legitimus. Il sera sur la scène du Théâtre des Variétés, du 3 au 21 juin, dans la pièce "Le Bémol".

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Transcription
00:00Bonjour Pascal Légitimus.
00:01Bonjour madame, mes hommages.
00:03Vous êtes cet humoriste, acteur, scénariste, réalisateur et producteur aux yeux toujours aussi passionnés.
00:09Amoureux du jeu, car oui c'est la possibilité, finalement et l'immense chance de pouvoir jouer
00:13qui est à l'origine de ce parcours ponctué des clés de rire, de joie, de rencontres, d'aventures humaines
00:17et parfois de larmes aussi, car la vie n'est pas que joyeuse.
00:21Mais soyons honnêtes, vous avez vécu plus de moments magiques que tristes.
00:25Je précise aussi que vous avez de qui tenir, votre père était acteur,
00:28votre mère couturière costumière de théâtre, attirée tous les deux par les planches
00:31et surtout par ce besoin de vivre pas trop loin de la scène.
00:35Très tôt, dès le lycée, vous avez trouvé votre public.
00:39Vous avez comme passe-temps favori l'improvisation,
00:42passant par la création d'un club-théâtre, par le petit théâtre de Bouvard
00:45et par un trio comique qui n'a jamais perdu de sa superbe malgré vos différentes carrières solos.
00:50Les Inconnus, un trio avec des liens du sang acquis par adoption réciproque, semble-t-il.
00:55Aujourd'hui, vous êtes sur scène aux côtés d'Anne Parillot et Lionel Balanski
00:59dans la pièce de Le Bémol au Théâtre des Variétés.
01:02Rendez-vous est pris avec la pièce qui se jouera du 3 au 21 juin prochain.
01:09D'un côté, on a Antoine, chef d'orchestre, c'est vous.
01:13Plein de questionnements sur sa vie, son œuvre.
01:15On appelle ça une crise existentielle.
01:17De l'autre, on a Philippe, un violoniste qui aime jouer un peu au rebrousse-poil.
01:20On assiste à un duel d'apparence musicale, mais qui est avant tout humain,
01:24entouré de le temps d'une soirée annoncée un peu, on va dire, de recentrage,
01:31entourée d'une influenceuse, d'une bourgeoise, d'une joueuse compulsive,
01:35d'un traiteur italien passionné de musique classique et d'un luthier,
01:38béat d'admiration devant ces jeux d'accords, symboles finalement de désaccords.
01:42Coluche, tu l'as raison d'où t'appeler ça un joyeux bordel.
01:45Mais en même temps, on parle des rapports humains, Pascal Légitimus.
01:48J'ai l'impression qu'on parle de ce qu'on a déjà toutes et tous vécu.
01:51Est-ce que c'est ce qui vous a attiré ?
01:53Effectivement, à chaque fois que je fais un choix artistique,
01:55il faut toujours que ce soit quand même bordé et implicitement chargé de choses qui ont du sens.
02:01Faire rire, c'est bien, mais bon, moi j'ai des gens qui savent faire rire,
02:04mais à un moment donné, j'ai oublié ce qu'ils ont dit.
02:06J'aime bien laisser des traces, et tous mes choix sont en fonction de ça.
02:09Et cette pièce m'a beaucoup plu, je l'ai reçue à 21h, à 22h, je disais oui, je l'ai lue très très vite.
02:15Je me suis projeté dans ce...
02:16C'est pour ça que j'ai la petite barbichette de ce chef d'orchestre,
02:19qui est un rôle pour moi un peu différent de ce que j'ai fait auparavant, effectivement.
02:22Un type qui a beaucoup d'égo, c'est-à-dire que le G de l'égo, il est assez énorme.
02:26Et puis, il se frite, comme on dit, comme disent les jeunes.
02:29Il s'engueule, il fait des remises en question à cause d'une note.
02:33Parce que son violoniste soliste a fait donc un si bémol à la place d'un si.
02:39Et là, tout part en cacahuètes, c'est-à-dire que ça remet en question beaucoup de choses.
02:42C'est un peu comme le prénom, une espèce de déclencheur comme ça.
02:45Et ça m'a beaucoup plu.
02:45Donc, on est en plein de répétitions, et puis on s'amuse beaucoup en ce moment.
02:48On cherche des pistes pour faire rire encore plus.
02:51Vous aimez être chef d'orchestre ?
02:54Vous l'avez été à plusieurs reprises dans pas mal de projets.
02:57Alors, ce que j'aime surtout, c'est le partage.
02:59Peu importe le rôle que je prends, chef d'orchestre ou subalterne.
03:03Même si je suis inféodé dans mon métier, j'aime bien être avec des gens.
03:07Être tout seul, c'est un peu ennuyeux quand même.
03:10C'est vrai que dans un couple, on est deux.
03:12Quand on naît, on sort du ventre de notre mère.
03:14Mais bon, il y a notre mère, puis il y a le père.
03:16Il y a toujours le regard des autres qui est très important.
03:18Et puis, c'est beaucoup d'amour en fait.
03:21Je pense que j'ai besoin de ça, comme beaucoup de gens.
03:23Parce que pour moi, la carence affective, c'est le mal du siècle.
03:26Et à chaque fois que je partage quelque chose, c'est un échange humain.
03:30Et c'est comme de l'essence, vous voyez.
03:32On se plug.
03:33Alors, ce n'est pas du diesel, c'est de l'octane 98.
03:36Voilà, on essaie de faire un choix dans les bonnes personnes, dans le ressenti.
03:40C'est important pour moi, oui.
03:41Bien sûr, mais je ne suis pas le seul, heureusement.
03:44Petit, déjà, vos parents vous ont élevé comme ça.
03:47Avec l'amour des autres, le respect des autres.
03:49Oui, parce qu'en fait, je suis l'aîné de quatre enfants.
03:52Donc, je suis l'aîné, j'ai pris en charge aussi cette fratrie, frères et sœurs.
03:58Parce que mon père travaillait beaucoup, mais ma mère aussi travaillait.
04:00Donc, j'avais le sens des responsabilités très, très tôt.
04:04Et j'aime toujours ça, avoir des responsabilités, parce que ça me fait exister un petit peu.
04:09Là, cette pièce, elle est sur l'amitié, sur les lindemnés d'amitié.
04:12Les Inconnus, c'est ça ? C'est la famille qu'on choisit ?
04:14Oui, la pièce, c'est sur l'amitié, la trahison et tout ce qui va avec.
04:17Et puis, les Inconnus, c'est l'amitié.
04:19Il n'y a pas eu de trahison.
04:19Je suis désolé.
04:21Non, mais comment vous avez vécu le fait que vous partiez tous les deux, tous ensemble, dans une carrière solo ?
04:28Ça, c'était acté dès le départ.
04:30C'est-à-dire qu'à un moment donné, on est parti du Théâtre du Bouvard, parce que ça s'appelait le Théâtre du Bouvard.
04:33On n'était pas nommé.
04:35Il n'y avait pas d'individualité.
04:36Il n'y avait pas de reconnaissance.
04:38Ensuite, en chacun de nous, on a des parcours différents qu'on a envie d'assumer.
04:42Donc, de temps en temps, on s'éloigne.
04:44Et puis, on a quand même produit beaucoup.
04:45Vous avez beaucoup de matière pour jouir de ce qu'on a fait.
04:49C'est le coitus interruptus.
04:51Et c'est vrai que je pense qu'on va revenir, on l'espère, avant d'être dans un EHPAD.
04:56Mais on avait besoin, chacun, de s'exprimer.
04:58Ce que fait Bourdon, je ne pourrais pas le faire.
05:00Les choix qu'a fait Bernard, ils sont propres.
05:03Et donc, les miens, ils ont peut-être un peu plus teinté de spiritualité.
05:07Donc, chacun fait comme il veut.
05:09Mais on s'aime toujours.
05:11On est amis.
05:11D'ailleurs, Didier va venir faire un petit brunch chez moi bientôt.
05:16On était au mariage de Didier.
05:17Bernard est venu boire au théâtre, et ainsi de suite.
05:19Voilà, on a vraiment des liens.
05:20Il ne faut pas que les gens croient que nous sommes ennemis.
05:23Non, nous sommes amis, même pour la vie.
05:26Et je le précise.
05:28Souvent, on dit, alors, vous les voyez toujours, vos copains ?
05:31Je dis, ben, ouais.
05:32Les gens doutent des fois.
05:33Mais je comprends.
05:34Non, non, mais ça a été juste, effectivement, un chouette comme un accord.
05:36Mais il y a quand même un manque, j'imagine.
05:38Oui, il y a un manque.
05:39Vous êtes tellement complémentaires tous les trois.
05:41Oui, il y a une frustration, je l'avoue.
05:44La dernière chose que nous avons édité sur scène, c'est en 2019, aux Enfoirés,
05:49il y avait 12 000 personnes à Bordeaux.
05:51C'était, je crois, l'agora de Bordeaux.
05:54Et on a chanté en live 10 minutes de nos chansons.
05:59On a fait un medley.
06:00Et quand on a vu ces 12 000 personnes, mais presque pleurer, se lever,
06:03on s'est dit, waouh, waouh, waouh, waouh, waouh, c'est beau.
06:06Pour terminer, quel regard vous portez sur ce parcours, alors, Pascal Gittimus ?
06:10Que pense l'enfant que vous étiez, de l'adulte d'aujourd'hui ?
06:16Je suis toujours un enfant, toujours.
06:17On me le reproche des fois.
06:19Parce que j'ai toujours ce regard un peu naïf.
06:24J'essaye toujours d'être naïf, de faire comme si je ne savais pas, d'être neutre.

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