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  • 13/05/2025
Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations,
était l'invitée de la Grande Interview de Sonia Mabrouk : «Je ne suis pas pour qu'on gomme la filmographie de Gérard Depardieu»

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Transcription
00:00Je pense que c'est révélateur du fait qu'il y a une société qui ne tolère plus les violences,
00:04et tant mieux, tant mieux de considérer qu'une agression sexuelle,
00:08que l'abus d'autorité qu'on peut avoir, n'excuse en rien,
00:12que le talent, contrairement à ce que j'ai encore entendu dans une interview récente,
00:15n'excuse en rien et ne justifie en rien des comportements qui seraient des comportements abusifs.
00:21Il reste un immense acteur ?
00:22Mais c'est deux choses qui n'ont rien à voir.
00:24C'est une question ?
00:24Mais oui, qu'il reste un immense acteur.
00:27Ça ne va pas gommer sa filmographie non plus ?
00:29Non, d'ailleurs, je ne suis pas pour qu'on gomme la filmographie.
00:32Par contre, c'est autre chose de le voir retourner.
00:35Je pense qu'il faut arriver à distinguer les choses.
00:36C'est-à-dire que moi, je n'ai jamais été pour qu'on efface.
00:39On peut contextualiser des choses, mais on n'est pas là pour effacer.
00:41Moi, je n'ai jamais été pour qu'on décroche des tableaux,
00:43comme je n'ai jamais été pour qu'on efface une filmographie.
00:45Si un prochain film de Gérard Depardieu ne vous verra pas dans la salle de cinéma ?
00:48Non, parce que je pense aussi, encore une fois, aux victimes présumées,
00:54qui sont nombreuses, et je ne suis pas certaine qu'on ait aujourd'hui en vie
00:58pour quelqu'un qui n'a jamais reconnu des souffrances
01:02que vraisemblablement il a pu infliger.
01:05Et pour, je suis désolée, mais les images que j'ai vues encore une fois
01:08dans une émission qui était complément d'enquête,
01:11suffisent au regard des combats qui sont émis sur la question des violences sexuelles.
01:14Il est revenu et il s'est défendu.
01:16Oui, enfin, vous n'auriez pas aimé qu'il parle comme ça de votre fille.
01:19Aucun parent n'aurait aimé qu'il parle comme ça de sa fille.
01:22Aucun parent.
01:22Et donc, ça mérite une double peine.
01:26La question, c'est, donc Gérard Depardieu, plus de films,
01:28Nicolas Bedos ne peut plus être producteur, réalisateur, tourner ?
01:32Non, je pense que c'est de sujets différents.
01:33Déjà, parce que la grande différence pour Nicolas Bedos,
01:35contrairement à beaucoup d'autres,
01:37déjà, il y a eu une peine, il a été condamné,
01:39et il ne nie pas les souffrances qu'il a pu engendrer,
01:42il ne nie pas que des victimes ont existé,
01:45et en plus, il dit vouloir changer.
01:47Moi, je ne suis pas là pour remettre en cause sa sincérité.
01:49Qui suis-je pour remettre en cause sa sincérité ?
01:51L'idée, c'est que la peine, elle serve dans notre pays.
01:53À quoi ça sert de juger ?
01:55À quoi ça sert de condamner ?
01:56Si derrière, on pense qu'il n'y a aucune rédemption possible,
01:59surtout de la part de quelqu'un
02:00qui, vraisemblablement, dit qu'il reconnaît les faits,
02:04qu'il reconnaît la souffrance,
02:05et qu'il est prêt à changer,
02:06et à changer durablement de comportement.
02:08C'est ça qu'on veut dans la société.
02:10C'est que la peine, elle ait un effet
02:11pour qu'il y ait moins de victimes demain,
02:13et qu'il y ait moins d'auteurs demain.
02:14Sous-titrage Société Radio-Canada
02:19Sous-titrage Société Radio-Canada

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