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  • 12/05/2025
Depuis une semaine déjà, l'école Léonard de Vinci est ouverte la nuit pour accueillir une famille de six personnes qui a dormi à la rue ces derniers mois. L'adjointe en charge des Solidarités à Strasbourg (Bas-Rhin) en appelle, une fois de plus, à l'État pour trouver des solutions d'urgence.

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Transcription
00:00Jusqu'à 9h, ici matin.
00:02Allez, 8h moins le quart, vous écoutez Ici Alsace, on est ravis de vous accueillir en ce lundi matin.
00:06Encore une école, Sébastien, obligé d'ouvrir ses portes pour accueillir des enfants la nuit.
00:11Une famille de 6 personnes, 3 enfants à nouveau hébergés, établissement occupé en ce moment depuis une semaine maintenant,
00:16cette fois dans le quartier de l'Elzo à Strasbourg.
00:19C'est au moins la seconde fois que des enseignants et des parents d'élèves prennent les devants
00:24pour aider ces familles qui vivent dans les rues de Strasbourg.
00:27Alors, si vous le pouviez, est-ce que vous seriez prêt à héberger des enfants ou des familles à la rue chez vous ?
00:31Vous l'avez peut-être remarqué déjà fait précédemment.
00:34Venez témoigner, 03 88 25 15 15.
00:36Bonjour Floriane Vargas.
00:38Bonjour.
00:38Vous êtes la devante à la maire de Strasbourg, en charge des solidarités.
00:42On a l'impression que l'histoire se répète un petit peu.
00:45Vous ne pouvez vraiment rien faire pour aider cette famille, en particulier,
00:48qui dort en ce moment à l'école Léonard de Vinci.
00:50L'histoire se répète et malheureusement, côté ville, on se répète aussi.
00:54On le rappelle, l'État est compétent en la matière de l'hébergement.
00:57Alors, même s'il est compétent, on accepte, je pense que chacun doit agir, chaque collectivité peut agir.
01:03À Strasbourg, c'est près de 1000 personnes avec la métropole qui sont hébergées grâce à nos investissements
01:09et aux moyens qu'on avance.
01:12Donc ça, c'est une action concrète.
01:14En routeant à la rue, c'était les derniers chiffres du 115, à peu près 1000 personnes dans les rues de Strasbourg.
01:21Est-ce qu'on en est encore là ?
01:22Ça, c'était des chiffres qui dataient du tout début d'année.
01:24Alors, ce n'est pas forcément 1000 personnes dans les rues de Strasbourg.
01:26En tout cas, c'est 1000 personnes qui demandent un hébergement,
01:28donc qui peuvent être parfois hébergées chez des personnes dans une chambre d'amis, sur un canapé, etc.
01:33Oui, oui, c'est les chiffres du barin.
01:36Puisque comme c'est une compétence de l'État, préfecture, donc c'est à l'échelle départementale.
01:41Mais on le sait, il y a une grande concentration qui est sur Strasbourg,
01:44ce qui est normal puisque c'est là où il y a le tissu associatif aussi le plus dense.
01:47Et donc là où il y a le plus de solidarité qui s'opère également.
01:52L'école Saint-Jean de Strasbourg avait déjà été occupée, là aussi, autour du mois de janvier.
01:58C'était en début d'année pour héberger des familles.
02:00Maintenant, c'est l'établissement Léonard de Vinci.
02:02Et toujours ces mêmes témoignages qui nous arrivent et que vous avez entendus aussi
02:06de la part de parents ou d'enseignants.
02:09Pendant des mois et des mois, on a essayé d'alerter par des courriers,
02:16que ce soit la CEA, la ville, sans avoir de retour.
02:20Et on a pu voir dans d'autres établissements aussi de Strasbourg
02:24que la seule chose qui marche, c'est une sorte de désobéissance civile en fait,
02:29en mettant à l'abri les familles dans l'école.
02:32Florian Variras, il faut flirter avec l'illégalité aujourd'hui,
02:35comme semble le penser Nicolas, c'est un membre du collectif Elzo Solidaire.
02:40Non, il n'y a pas besoin, puisque à l'école Albert Legrand,
02:43il y avait une famille qui était à la rue et qui a été hébergée sans qu'il y ait besoin d'occuper.
02:48Il y a l'école Langevin, c'était également le cas.
02:52Je peux en citer les dernières écoles, mais il y en a en fait beaucoup.
02:55Je disais, 1000 personnes qu'on héberge par la ville.
02:57Pour le coup, ça faisait des mois et des mois et des mois que ça durait.
03:00C'est ce que dénonce le collectif en question.
03:01Et malheureusement, c'est le cas pour des dizaines, des vingtaines,
03:05voire malheureusement des centaines de familles qui, dans le Barin,
03:08se retrouvent dans cette situation-là.
03:10Et si on regarde dans les autres grandes villes en France, c'est la même chose.
03:12Et c'est pour ça qu'il y a un an et demi, avec la maire de Strasbourg,
03:14on a déposé un recours pour montrer les carences de l'État
03:17pour l'hébergement.
03:22Recours qui a été gagné à Grenoble il y a un mois et demi.
03:25Donc on espère que le nôtre est toujours en cours d'instruction au tribunal administratif.
03:29Là, pour le coup, pour l'école Saint-Jean, c'est bien vous, à la ville, qui avez réussi à replacer ces trois, quatre familles.
03:35Oui, parce qu'on va au-delà de nos compétences, en fait.
03:37On n'accepte pas de ne rien faire.
03:39Donc on héberge les familles.
03:40C'est les tiny houses à la Roberto.
03:41C'est les 600 places d'hébergement qu'on a financées en plus.
03:44Donc ça, c'est les logements vacants qu'on mobilise pour pouvoir,
03:48grâce à l'association Les Petits Roux, pour pouvoir héberger les familles.
03:52Mais en fait, tout ça, c'est du budget que l'État ne nous donne pas pour le faire.
03:56Ce n'est pas une compétence qui est la nôtre.
03:57Et en fait, si on est les seuls dans le Barin, à Strasbourg, à faire ce genre d'effort,
04:01ça ne va pas suffire non plus.
04:03Donc nous, on dénonce ce système qui est à bout de souffle.
04:05Et le gouvernement n'a en tête que comme boussole pour l'hébergement
04:10que l'immigration.
04:12Nous, notre boussole, c'est les droits humains.
04:13Donc on agit au-delà de nos compétences, on fait plus.
04:15Par contre, si on est les seuls à répondre,
04:17ce n'est pas pour autant que c'est à nous de donner la réponse pour toutes les situations.
04:22Des familles qui dorment à la rue, seriez-vous prêts à les accueillir ?
04:26C'est la question que l'on vous pose ce matin.
04:28Peut-être y songez-vous, peut-être y réfléchissez-vous,
04:30parce que vous avez de la place à la maison.
04:32Ou peut-être l'avez-vous déjà fait.
04:34Il y avait une chambre de dispo, les enfants étaient partis et sont partis.
04:38Et vous avez accueilli, venez témoigner ce matin, 03-88-25-15-15.
04:42On ne peut pas réquisitionner des locaux, des appartements vides,
04:46comme on l'entend parfois.
04:47Qu'est-ce qui coince vraiment avec cette idée-là ?
04:49C'est la préfecture qui a le pouvoir de réquisition,
04:51donc la préfecture peut réquisitionner.
04:53Vous l'avez demandé vous-même à la mairie de Strasbourg ?
04:55Vous demandez au préfet de...
04:56Alors on a même proposé des bâtiments
04:59que la préfecture pourrait réquisitionner
05:01pour pouvoir mettre à l'abri des personnes.
05:02Ce qui avait été fait, notamment cet hiver,
05:04on a proposé à la préfecture de pouvoir acquisitionner des gymnases
05:08pour pouvoir héberger les personnes qui étaient au parc Ims
05:09alors qu'il neigeait dehors
05:11ou que les pluies étaient diluviennes
05:13et voilà, où la situation était intenable.
05:16Le parc Eugène-Ims, c'était le dernier
05:18où il y avait un campement qui a été évacué
05:20il y a quelques semaines maintenant.
05:22Avant ça, il y avait le campement de l'Étoile,
05:24du quai de Diétriche, Crimerie.
05:26Où dans ces personnes, aujourd'hui ?
05:29L'État, comme c'est sa compétence,
05:31a mis à l'abri les personnes.
05:32Après, nous, on n'a pas le suivi sur là où l'État a orienté les personnes.
05:36Normalement, il a fait une proposition à toutes les familles.
05:39Il n'y a plus de camp aujourd'hui à Strasbourg ?
05:40Il y a quelques installations.
05:43Je pense au parc High Ridge, je pense au Glacis.
05:45Il n'y a pas un campement comme dans les proportions à Crimerie
05:48ou au parc Eugène-Ims.
05:51Vous l'évoquiez, ça fait bientôt un mois maintenant
05:54que les tiny houses, les mini-maisons installées
05:57dans le quartier de la Robertsau
05:59ont accueilli les premières familles.
06:01Comment ça se passe sur place ?
06:04Quels sont les retours que vous avez ?
06:06Super bien, les familles sont ravies.
06:09D'ailleurs, il y a une famille qui est scolarisée à l'Elzo,
06:11qui est hébergée dans les tiny houses.
06:15D'autres à Langevin, d'autres au Stuttfeld,
06:17d'autres à Maternelle Académie.
06:18Pas de souci de sécurité comme le craignaient certains habitants
06:21qui s'étaient fait entendre au début du projet ?
06:24Non, aucun problème de sécurité.
06:27Des enfants qui rigolent et qui jouent, voilà.
06:31Ça pose rarement de problèmes de sécurité.
06:33Je pense que ça ne pose pas de problèmes de sécurité.
06:36Vous avez lancé également à la mairie, là encore il y a quelques semaines,
06:39un grand appel aux propriétaires privés
06:41pour accueillir des familles qui dorment dehors.
06:43Est-ce que là aussi ça a fonctionné ?
06:45Est-ce que vous avez eu des réponses à ce stade ?
06:47On a eu quelques retours.
06:49D'ailleurs, je remercie les personnes qui se sont mobilisées,
06:52qui ont proposé leur appartement,
06:54un peu comme ce que vous disiez,
06:55un enfant qui part et une chambre qui se libère
06:58et donc une famille qui peut être hébergée,
07:00ou un couple.
07:03Donc ça a fonctionné.
07:04On a pu héberger 4-5 familles comme ça,
07:06grâce aussi au soutien des petits trous.
07:09D'ailleurs, je vous en profite aussi pour les remercier
07:10parce qu'elles font un travail formidable.
07:12Et puis, toute cette chaîne de solidarité,
07:15entre les agents de la ville,
07:17les travailleurs sociaux de la ville ou de la CEA d'ailleurs,
07:21toutes les personnes qui sont engagées sur le territoire
07:24pour que les familles puissent trouver une solution,
07:27même si c'est parfois précaire,
07:29parce que les personnes ne peuvent pas héberger
07:31parfois pendant 6 mois, 1 an, de façon continue.
07:35On sait que ça demande un effort important.
07:37Mais en tout cas, à Strasbourg,
07:39on a une chance incroyable,
07:41c'est qu'on a de la solidarité sur le territoire,
07:43y compris les enseignants qui se mobilisent.
07:46Vous savez ce que vous allez faire, là, clairement,
07:47dans les prochaines semaines, les prochains mois,
07:49pour tenter de changer encore cette solution ?
07:52C'est clair, c'est rodé, mais rien ne change,
07:54puisque c'est le système global qu'il faut changer.
07:56Nous, on l'appelle de nouveau, une réforme nationale.
08:00Nous, on fait ce qu'on a pu,
08:02et on continuera de le faire.
08:04Et dès qu'on a une marge qui se dégage,
08:06on ira sur cette marge-là pour pouvoir accueillir d'autres familles.
08:08Floriane Varieras, merci à vous.
08:09Merci.
08:10Vous êtes l'adjointe à la maire de Strasbourg,
08:11Jeanne Barceguillon, en charge des solidarités.
08:15Ce sont les dossiers qui vous concernent.
08:16Merci d'être venu nous voir pour en parler ce matin.
08:18Invité, ici, Alsace.
08:20Merci à vous, madame.
08:21Merci.
08:21Un échange dispo en écoute sur l'appli ici.
08:23Chaque matin, un invité pour vous aider à comprendre
08:25l'actu de la région.
08:26C'est sur votre radio, ici, Alsace.

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