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  • 12/05/2025
Le 26 octobre 1974, Johnny Hallyday livre une rare et poignante version acoustique de Loving You sur le plateau de l’émission Samedi Soir diffusée sur la 1ère chaîne de l'ORTF. Une interprétation pleine de douceur et d’émotion, hommage vibrant au rock'n'roll d’Elvis Presley, dans une ambiance intimiste comme on en voit peu à la télévision de l’époque.

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Musique
Transcription
00:00Johnny Hallyday prépare lui aussi une performance.
00:05C'est mon tour.
00:06Performance un peu négative, cher Johnny.
00:09Mais enfin, disons que le plus célèbre motard de France
00:12est en train de négocier un virage important dans son existence.
00:16On le dit ?
00:17Oui, on peut dire. Ce n'est un secret pour personne.
00:21Eh bien, vous allez vous arrêter de chanter, d'enregistrer.
00:24Oui, j'ai décidé de finir la scène,
00:27de terminer mon dernier tour de chant à la fin du mois d'août prochain
00:31et ainsi, par la même occasion, de terminer les enregistrements de disques.
00:36Ce ne sont pas des adieux, quand même.
00:38Non, j'aurai des adieux. On ne sait jamais dans la vie ce qui peut arriver.
00:41Mais c'est un arrêt.
00:42C'est un arrêt, oui. C'est un arrêt parce que je me suis aperçu que depuis 15 ans,
00:4815 ans que je chante maintenant, finalement, je passe ma vie sur la route.
00:52Je fais entre 500, 600 et 800 kilomètres par jour.
00:55Je n'ai pas le temps de, pour ainsi dire, jamais le temps de voir ma femme.
00:59Ma femme, je la vois trois mois par an.
01:02Encore moins mon fils, puisque de temps en temps, ma femme vient me voir.
01:06Et finalement, il y a beaucoup de choses qui se passent et qu'on loupe dans la vie.
01:10Et finalement...
01:11Quoi, par exemple ? En dehors de la famille, qu'est-ce que vous voudriez faire ?
01:13En dehors de la famille, il y a beaucoup de choses et en... Je ne sais pas.
01:16Moi, j'ai envie de partir avec des amis sur un bateau pendant six mois.
01:19J'ai envie de voyager, de voyager, je voyage, je veux dire, mais...
01:24En touriste ?
01:25J'ai envie de voyager en touriste, oui.
01:26Moi, de l'étranger, je connais les chambres d'hôtel, les restaurants et les spectacles où on travaille.
01:30Et ensuite, à part ça, je ne vois rien.
01:32J'ai envie d'aller visiter le pain de sucre à Rio comme un touriste normal.
01:38Et pas en me coucher en 6 heures du matin parce qu'on a travaillé et que...
01:42Finalement, je n'ai pas le courage de me lever.
01:44Et on dit la vie d'artiste et finalement, elle n'est pas drôle, la vie d'artiste.
01:47Oh, si, si, je ne veux rien, c'est une vie formidable.
01:49Je ne crois pas que je pourrais vivre une autre vie, mais il y a une façon de la vivre autrement.
01:53Il n'y a pas autre chose qui vous dévoile?
01:54Si, il y a aussi, si, il y a aussi, par exemple, ce métier, on ne se rend pas compte.
01:59Les gens disent toujours, je n'ai l'idée, il est riche, il gagne 3 millions par spectacle.
02:02Les gens ne se rendent pas compte qu'une fois que les impôts sont payés, quand ils sont payés,
02:07j'ai 2 millions de frais par jour entre mes musiciens, les camions que je transporte, la sonorisation, l'impresario, etc.
02:15Et des fois, souvent, j'en suis de ma poche.
02:18Vous pensez que vous ne gagnerez plus de l'argent quand vous ne travaillerez pas?
02:20Je ne sais pas une question de gagner de l'argent.
02:22L'argent, je m'en fous un peu.
02:24C'est une question, moi, j'aime bien vivre comme j'ai envie de vivre.
02:26Quand on a moins d'argent, on peut toujours vivre bien, de toute façon.
02:33Mais le métier, le public, ça va vous manquer?
02:35Peut-être.
02:36C'est dommage.
02:37Peut-être, peut-être.
02:38Mais en plus, j'ai également décidé d'arrêter de faire des disques parce que moi, je suis un peu, je suis saisi par les impôts.
02:46Ça fait 5 ans que je ne touche pas de royalties de disques.
02:48Je fais des disques qui se vendent et finalement, je ne peux pas vivre grâce aux disques parce que je n'en touche pas.
02:55Alors, il va falloir que je pense à peut-être gagner de l'argent autrement.
02:59Et puis, j'ai envie de me détendre un peu pendant un an ou deux.
03:01J'ai envie de penser à autre chose.
03:03J'ai envie de méditer un peu, de voir peut-être ce que je vais faire par la suite.
03:10Et puis aussi, ça fait, j'ai eu l'erreur.
03:12Quand j'étais jeune, j'ai signé un contrat de disque pour 20 ans.
03:15Et ça me fait peur, ça.
03:18Ça me fait peur, c'est-à-dire que le fait de savoir que je suis obligé, ça, la liberté, ça me manque un peu.
03:25C'est-à-dire qu'on peut aimer une femme pendant 50 ans, mais le fait de savoir, c'est quand même un mariage,
03:30le fait de savoir qu'on a signé un papier et qu'on est obligé pendant 50 ans de devoir aimer la même personne,
03:34de devoir vivre avec cette personne, ça, des fois, ça, ça va plus.
03:38Mais est-ce que votre femme va s'arrêter, elle aussi, de chanter dans le même temps ?
03:41Non, je ne pense pas.
03:42Alors, vous serez le mari d'une femme qui travaille ?
03:44J'ai travaillé pendant longtemps et pendant longtemps, elle n'a pas travaillé, à chacun son tour.
03:51Ah, c'est une position plus délicate dans ce sens-là que dans l'autre ?
03:55Non, je ne pense pas. Non, pour l'instant, j'ai envie d'arrêter.
03:59Mais le fait que vous partiez comme ça à l'aventure n'a pas de rapport avec le coup de foot que vous avez éprouvé récemment pour Alice Saprich.
04:06Ah non, pas du tout, non, mais quand je dis que je vais arrêter de faire de la scène et de chanter moi-même,
04:11ce n'est pas pour ça que je veux arrêter.
04:12Vous ne partez pas avec Alice Saprich.
04:14Pourquoi vous riez ?
04:15Non, non, parce que je suis marié, j'aime beaucoup ma femme.
04:19Mais, non, Alice Saprich, c'est une femme merveilleuse que j'ai rencontrée un jour.
04:23Elle m'a téléphoné pour me dire, Johnny, je suis bouleversé parce que je vous connais en tant que chanteur,
04:29mais j'ai entendu un disque de vous où vous ne chantez pas, où vous récitez un poème qui avait été écrit par Philippe Labreau
04:36sur la septième symphonie de Beethoven.
04:42Et ça s'appelait Poème sur la septième.
04:43Et elle m'a dit, c'est ça que je veux faire.
04:45Alors, est-ce que vous pouvez, j'ai besoin de conseils, est-ce que je peux vous rencontrer ?
04:47Comme elle ne pouvait pas téléphoner à Beethoven, elle vous appelait.
04:51Et ensuite, on s'est rencontrés et je l'ai emmené en studio.
04:55Elle a vu un peu comment on travaillait.
04:57Je vais présenter les gens avec qui je travaille, mon directeur artistique, Jean Renard, Philippe Labreau, etc.
05:02Elle fait partie de votre écurie.
05:04Et rien n'est signé. Pour l'instant, c'est un projet.
05:06Elle m'a demandé de le faire pour elle et je suis en train d'y penser.
05:11Vous ferez un beau couple.
05:13Non, enfin, je veux dire, le producteur, ça veut d'être, je veux dire, ça va déplacer le monde.
05:16Non, puis c'est quelque chose qui me plaît beaucoup, qui m'excite assez.
05:21C'est formidable d'avoir travaillé les autres.
05:24Je me souviens que quand vous êtes venu il y a un peu plus d'un an et que vous avez chanté pour la première fois
05:28une oeuvre qui ensuite a connu une jolie carrière, le fameux Noël interdit,
05:34on avait évoqué la perspective que vous puissiez vous produire dans les prisons.
05:40Vous avez pu chanter dans les prisons, mais dans les prisons suisses.
05:42Oui, j'ai chanté dans une prison en Suisse.
05:45C'est près de chez vous.
05:46Et en France, à Beauchus, oui.
05:49Et tu connais Beauchus ?
05:50Oui, tu parles.
05:51Et je dois dire que c'était fantastique.
05:52Je ne sais pas que c'est 12 ans, moi, du gars.
05:56Non, enfin, c'est pas loin que c'est toi.
05:57Non, non, mais je connais.
05:58Et je dois dire que c'était fantastique, c'était très triste de voir des gens emprisonnés.
06:04Mais finalement, ces gens, ce qui m'a surpris, c'est que ces gens, au lieu de me demander des chansons que je chante,
06:09ils m'ont demandé strictement des chansons comme Le pénitencier ou Noël interdit.
06:14Enfin, des chansons qui ne parlaient, pour ainsi dire, que de leur cas.
06:16Et je leur ai demandé pourquoi.
06:19Et ils m'ont répondu parce que ça nous concerne.
06:25Et je veux dire, quand je suis reparti, que les grilles se sont refermées derrière moi,
06:31moi, j'ai été très, enfin, très touché.
06:33Je pense que tous les musiciens qui ont participé à cette soirée l'ont été également.
06:39Oui, je voudrais attirer maintenant l'attention de ceux qui vous regardent.
06:42Je me suis sur un petit fait qui me paraît symptomatique de votre nouvel état d'esprit.
06:48C'est que d'habitude, quand un chanteur comme vous, une vedette du disque,
06:53vient un soir à la télévision et accepte de répondre à des questions plus ou moins saugrenues,
06:57comme celles que je pose, il y a une arrière-pensée commerciale.
07:02On veut chanter une chanson que l'on vendra en Suisse.
07:06Que l'on va sortir, comme par exemple Noël interdit.
07:08Voilà.
07:10Ce soir, il n'y a aucune arrière-pensée.
07:13Car la chanson, je vais vous demander, elle n'est pas enregistrée, elle ne sera sans doute jamais.
07:17Non, jamais, non.
07:18Jamais parce que d'abord, je suis en train de faire mon disque en ce moment, il n'est pas terminé.
07:22J'ai commencé à mettre des voix hier.
07:24On a fait trois semaines pour mettre les orchestres, les playbacks.
07:27Je n'ai rien à vous chanter de mon prochain disque.
07:30Et en plus, c'est une chanson, je le sais, que vous réservez aux amis.
07:33Oui, c'est une chanson que je chante en général quand je passe une soirée chez moi avec des amis, au coin du feu, ou après dîner.
07:41Et de temps en temps, on prend une guitare et on chante.
07:44En général, c'est une chanson en anglais parce qu'en général, je ne chante jamais des chansons en français pour mes amis.
07:48Ah, il y a une guitare là, par hasard. Prenez-la.
07:59C'est une chanson qui a été chantée il y a très longtemps par Elvis Poitlen.
08:03C'est une chanson qui a été chantée.
08:33C'est une chanson qui a été chantée.
09:03Concernée.
09:04C'est une chanson en anglais.

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