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  • 05/05/2025

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Transcription
00:00Un métier rare et délicat à l'honneur ce matin, dans l'écho d'ici avec Issyon et Issyon, Clotilde de Jupon,
00:05on reçoit une perpignanaise meilleure apprentie de France en broderie d'art et qui a ouvert son propre atelier il y a quelques mois.
00:11Bonjour Anakom. Bonjour.
00:13L'an dernier, vous avez été sacrée meilleure apprentie de France et depuis janvier, vous avez créé votre propre entreprise de broderie d'art.
00:20Tout ça à 20 ans à peine, c'est impressionnant. Comment on attrape le virus de la broderie ?
00:25C'est compliqué.
00:26Au début, je faisais de la dentelle au fuseau et quand j'ai fait mon stage de troisième, j'ai fait de la dentelle et la dame m'a dit
00:35« Tiens, ici, tu faisais de la broderie en essai ». J'ai fait de la broderie d'or et j'ai fait « Mais en fait, j'adore ».
00:42C'est ça que je veux faire et du coup, je suis partie à 15 ans à Rochefort au lycée Gilles-Jamin.
00:49En Charente ?
00:50En Charente-Maritime, oui. Et du coup, j'ai appris la broderie là-bas.
00:53C'était aussi avec votre famille ?
00:56Non, j'étais partie toute seule.
00:58Et au niveau de votre passion pour la broderie, est-ce que c'est quelque chose que vous aviez vu ? Votre mère, votre grand-mère ?
01:04Mes grands-parents, ils faisaient du canevas. Mais sinon, c'est vrai que non, dans la famille, il n'y a personne qui brode à proprement parler.
01:11La broderie d'art, c'est quand même très particulier. C'est un peu une niche, on peut le dire, je pense. J'imagine qu'on ne trouve pas des annonces sur LinkedIn ou sur France Travail tous les matins.
01:21Est-ce que vous en vivez actuellement ?
01:24Pas encore. C'est compliqué. C'est pour ça que j'ai un travail à côté. Mais là, je commence à avoir quelques commandes grâce à la maison Yvonne et Alexis, qui fait des couteaux brodés, mais qui travaille aussi pour différents clients.
01:38Comme là, je suis en train de travailler pour le duché du Luxembourg.
01:41Voilà.
01:41C'est impressionnant.
01:42Non, merci.
01:43Qu'est-ce que vous réalisez, justement ?
01:44Là, je suis en train de réaliser des macarons brodés. Donc, sur les visières, en fait, il y a les macarons. Et ensuite, il y a aussi les visières à broder. Enfin, voilà.
01:54C'est un travail minutieux.
01:56Oui, tout en or.
01:58Tout en or. Ah oui, parce que c'est une de vos spécialités. Vous êtes brodeuse d'or, donc au fil d'or. Comment ça se passe, ce genre de commande ? Vous avez combien de temps pour le réaliser ? Quelle quantité ? Parce que vous êtes toute seule.
02:08Oui. Ça dépend. Là, par exemple, c'est vrai que la deadline est très courte.
02:13J'ai jusqu'au 16 juin pour faire 4 macarons et 2 visières. Les macarons, ils durent à peu près 6 heures. Mais là, le temps est beaucoup plus long en ce moment.
02:25Et les visières, elles durent minimum 10 heures et demie parce que ça n'a jamais été brodé encore. Donc, ça a été vraiment une estimation. Minimum 10 heures et demie, voire 11 heures.
02:33Oui, c'est un sacré challenge. Vous le disiez, ça, c'est une partie de votre travail parce qu'actuellement, c'est difficile d'en vivre, de vivre uniquement de ça.
02:41À côté, vous faites quoi ?
02:44À côté, je travaille chez LCS en broderie automatisée.
02:49D'accord. Ça, c'est la société notamment qui a le maillot français ?
02:53C'est ça, oui.
02:54Et est-ce qu'à terme, vous espérez pouvoir vivre uniquement ? Est-ce qu'en France, il y a des personnes qui vivent uniquement de la broderie d'art ?
02:59Oui, mais ça, c'est vrai qu'ils sont essentiellement basés à Paris. Donc, moi, j'ai essayé d'envoyer des CV à Paris, mais il n'y a pas de réponse à Paris.
03:08Mais j'aimerais essayer d'en vivre. Mais pour l'instant, c'est compliqué. C'est vraiment le début, quoi.
03:14C'est un désavantage d'être ici, à Perpignan ?
03:17Oui et non, parce qu'en fait, ici, il y a beaucoup de demandes en cours de broderie. Donc, en fait, il faut que j'essaie de monter mes cours de broderie pour essayer justement de diversifier aussi.
03:28Donc, oui, c'est un désavantage par rapport à Paris parce qu'à Paris, il y a vraiment toutes les maisons. Et quand on y est, en fait, on peut vraiment travailler pour tout le monde.
03:35Et c'est vrai qu'ici, j'ai moins d'opportunités, mais j'ai quand même du travail ici. Donc, ça me va aussi.
03:44Et pour se lancer à 20 ans, créer son entreprise, il faut du matériel, matériel assez spécifique, j'imagine, du fil d'or notamment. C'est facile de se fournir ?
03:53C'est un peu compliqué. En fait, la seule entreprise qui travaille l'or s'appelle Carlihan. Elle est basée à Lyon.
04:01Et c'est vraiment la seule qui fait... Alors, moi, ce que je travaille, c'est l'acantille. Donc, c'est un fil d'or un peu comme un ressort.
04:09Mais si on l'étire, en fait, c'est plus bon, en fait. C'est plus bon pour la broderie. Et donc, eux, ils font deux acantilles, du jaseron, qui sont vraiment les deux bases en broderie or.
04:23Sauf qu'en fait, c'est des semi-grosses, si je ne me trompe pas. Et donc, en fait, quand on fait une commande, c'est une très grosse commande.
04:29Donc, en fait, on doit passer par les autres entreprises qui, justement, eux, se fournissent, en gros, et qui, après, ils redistribuent.
04:37C'est plus compliqué. En tout cas, merci beaucoup, Anna Com, d'être venue ce matin nous présenter votre travail.
04:43On vous retrouve aussi sur les réseaux sociaux, sous le nom de Anna Brodeuse d'Art.
04:46Vous pourrez notamment voir votre travail que vous avez réalisé en tant que Meilleur Apprenti de France.
04:52Merci encore d'avoir été l'invité de l'Eco d'ici ce matin.
04:55Merci à vous.
04:55Merci.
04:56Merci.
04:57Merci.
04:58Merci.
04:59Merci.

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