« Il fallait éviter la caricature » : rencontre avec Céline Sallette et Damien Bonnard pour « Malditos », la série Max sur la communauté gitane

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02/05/2025

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00:00Ah mais je fais que des mauvais souvenirs dans les faits de flouaine, ouais.

00:02Moi mon grand truc c'était les autres, on peut déjà adorer ça mais...

00:04Des bagarres, des fangs de mon frère, de prisonniers dans le palais des glaces, que des trucs horribles.

00:14Yannish ou Andalou, c'est pareil pour eux, on est tous des gîtois, il faut pas la différence.

00:16Je pensais qu'on pourrait s'installer chez vous juste le temps de...

00:18Ouais, peut-être tous gîtois, mais il y a quelque chose qui nous sépare.

00:20Vous vous causez trop facilement des morts.

00:22J'en connais une infime partie parce qu'il y a quand même des gens du voyage de plein d'horizons différents, de plein de pays.

00:31Que ce soit de l'Inde, de l'Angleterre, de l'Espagne, de l'Est de la France, de l'Europe.

00:35Après j'avais fait un autre film qui s'appelait « Le sixième enfant » qui traitait de ça,

00:38où je faisais déjà quelqu'un qui faisait partie des gens du voyage.

00:41Il y a des choses merveilleuses, mais c'est difficile de s'approprier.

00:43Mais pour qu'on puisse à peu près être crédible tous ensemble, il fallait éviter de caricaturer.

00:50C'est aussi une langue qui a d'outrance, dans laquelle il y a du vivant, il y a du trop.

00:54Si on s'éparpille, il n'y aura plus de clan, plus rien.

00:56Devenir chef de rien, c'est ça que tu veux ?

01:02C'était une aventure un peu risquée, parce que ce n'était pas confortable et parce qu'il y avait un challenge.

01:09Je n'ai jamais joué un personnage aussi mauvais.

01:12C'est une grande manipulatrice, c'est une femme qui est prise au piège de sa propre violence.

01:16Elle fait tout pour faire survivre son clan et pour faire survivre sa position de pouvoir.

01:22Mais non, c'est parfois au détriment de ses enfants, donc c'est aussi une position un peu perverse, parfois.

01:27Mais c'était intéressant de jouer un personnage qui est dans l'habitude, dans le schéma,

01:33de faire survivre sa domination, l'exercice de sa domination,

01:35plutôt que sous couvert de protection du clan, mais en réalité au service de ses propres intérêts.

01:41C'est un peu la problématique de Rowan.

01:46C'est qu'en même temps, il a cette charge-là de chef de famille et de devoir prendre des décisions pour les autres.

01:52Mais c'est là où se pose les limites de ça, justement.

01:54C'est quand on commence à laisser la vie des autres et notamment de sa fille, des choses comme ça.

01:59Des endroits qui devraient rester les endroits où ceux que ça concerne décident.

02:04Mais parce qu'il est chargé de traditions.

02:06Oui, c'est archaïque, c'est un personnage qui est archaïque.

02:09Son apparence vestimentaire, on sent qu'il y a un truc du passé,

02:12le fait de perpétuer comme ça quelque chose dans comment il se montre, comment...

02:17Et du coup, pour lui, je crois que c'est très difficile de...

02:19Le monde d'aujourd'hui, il s'est planté d'époque, quoi.

02:26Notre rapport à la planète, à nos places, à la violence...

02:30À la société qui change et comment on s'adapte ou pas, en fait.

02:33Est-ce qu'on arrive à changer ? Est-ce qu'on arrive à transformer ?

02:36Qu'est-ce qu'on perd ? Qu'est-ce qu'on gagne ?

02:37Et je dirais, en ce qui concerne mon personnage, la question...

02:40Enfin, pour moi, ce que son parcours raconte, c'est que l'ultra-violence mène à la destruction.

02:45Et en fait, il y a quelque chose à laquelle j'adhère profondément.

02:53On a bien voyagé.

02:54C'est vrai que tourner dans cette camarde qui est si belle, si...

02:58En général, on allait un peu profond dans les territoires

03:00pour aussi avoir cet aspect brut sauvage.

03:03Donc, les voitures ont pris cher, mais il y avait une espèce de comme ça.

03:06Et on était souvent dans des barnum.

03:08En fait, il y avait vraiment une précarité et on n'était vraiment pas dans le confort sur le tournage.

03:13Et ça, c'était induit parce qu'en fait, ça ne pouvait pas l'être.

03:16Parce qu'on était vraiment au fond des régions, au fond du parc de la fête foraine.

03:22Il y avait une espèce de côté de vrai.

03:26Enfin, il y avait beaucoup de moyens, mais il y avait aussi une forme d'inconfort et de précarité.

03:30De survie.

03:31Et de survie.

03:32Sous-titrage Société Radio-Canada

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