Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 13/04/2025
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, revient sur les derniers chiffres de la délinquance en France. "On a des résultats qui sont tangibles", affirme-t-il.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Oui, le bilan à six mois, évidemment, auquel nous contribuons énormément.
00:05La plaque parisienne, c'est-à-dire Paris et les trois départements de Petite-Couronne,
00:08représentent une part importante de la délinquance nationale.
00:10On parle de 7 millions d'habitants, d'une zone de passage en permanence.
00:14Ça fait combien sur tout le pays ?
00:15C'est presque 20%.
00:17Sur certains items, c'est plus.
00:19La délinquance dans les transports en commun, c'est beaucoup plus, évidemment.
00:22Combien, la moitié ?
00:23C'est presque plus d'un tiers de la délinquance dans les transports en commun, c'est chez nous.
00:27Donc, évidemment, ces chiffres, d'abord, avant de les citer, c'est une méthode qu'a souhaité qu'on mette en œuvre le ministre d'État.
00:33À l'automne, tous les préfets ont bâti des plans de restauration de la sécurité du quotidien.
00:37Moi, je l'ai fait pour l'agglomération parisienne, c'est-à-dire identifier les points chauds, les endroits les plus sensibles
00:42et développer des actions de police, présence de voie publique et des actions judiciaires.
00:47Effectivement, nous avons le chiffre de la délinquance baissé déjà depuis 2022.
00:52Il y a eu avant les Jeux, il y a eu après les Jeux.
00:53Il n'y a pas eu de parenthèse enchantée, d'ailleurs, comme on l'entend souvent dire, avec les Jeux.
00:56La délinquance a continué de baisser depuis ces six derniers mois.
01:00Cette baisse s'est significativement amplifiée.
01:03Effectivement, les chiffres parisiens sont… enfin, pour l'agglomération parisienne…
01:07J'en cite quelques-uns pour les auditeurs d'Europe 1 qui n'ont pu voir l'image à l'écran.
01:12Moins 25% pratiquement sur Paris pour les cambriolages,
01:14moins 23% sur Paris pour les vols violents,
01:17moins 17% sur les violences aux personnes,
01:19moins 19,2% pour Paris pour les vols à la tire,
01:23plus 9% d'interpellations de SI.
01:26Oui, absolument, étrangers en situation irrégulière.
01:29Et plus 169% de retrait de titres aux étrangers,
01:36plus 167% d'OQT.
01:38C'est un chiffre intéressant.
01:40Oui, dans le cadre de l'application de la loi de janvier 2024,
01:43qui nous permet de tirer des conséquences sur les actes commis,
01:47les actes délictueux commis par des étrangers en situation régulière.
01:50On a la possibilité de retirer des titres et donc on applique,
01:53comme nous le demande le ministre de l'État, cette loi.
01:54Les chiffres que vous citez sont évidemment très bons,
01:57mais il reste encore beaucoup de travail à faire.
01:59Ils sont inquiétants aussi.
02:00Non, parce que la délinquance baisse.
02:02Moi, je ne suis pas inquiet quand la délinquance baisse.
02:03Donc, je continue.
02:04Quand je dis qu'il reste beaucoup à faire,
02:05ça veut dire qu'on est déterminé, concentré.
02:07C'est ce que demande le ministre de l'État pour que ça se continue.
02:09Il y a les transports en commun aussi,
02:10où les vols violences baissent de plus de 30%.
02:13Les violences aux personnes baissent de 18%.
02:16Et sur le bilan des six derniers mois,
02:18ce sont des tendances que nous connaissions avant,
02:21mais qui ont augmenté de manière assez significative.
02:23Et ce que nous demande le ministre de l'État,
02:24évidemment, c'est de poursuivre.
02:26Et puis, il y a tout ce qu'on va faire,
02:27qui a commencé sur le narcotrafic avec la nouvelle loi,
02:30puisque beaucoup aujourd'hui de la délinquance,
02:34autre que le trafic de stupéfiants,
02:36les vols violences, les séquestrations,
02:37beaucoup en réalité tournent autour du narcotrafic.
02:40Clémence Lemestre.
02:40Vous dites que les chiffres ont baissé,
02:42et ça se voit, et c'est une très bonne chose.
02:44Mais est-ce que le sentiment des Français,
02:46ou en tout cas des Parisiens,
02:47d'être plus en sécurité a augmenté ?
02:50Parce que souvent, il y a un décalage entre les chiffres,
02:53la réalité, et le sentiment.
02:55Et or, c'est ce sentiment qu'il faut,
02:57non pas combattre, mais rassurer ?
02:59Non, non, mais bien sûr,
03:00le sentiment d'insécurité, c'est autre chose.
03:03D'abord, comme je dis souvent à mes ministres,
03:06maintenant successifs,
03:07les chiffres, quand les gens s'intéressent
03:10assez peu aux chiffres de la délinquance,
03:11en réalité, ils s'intéressent assez peu.
03:13Là, ils sont marquants, quand même.
03:14Quand le bilan est bon, on est très content,
03:17mais comme je le dis souvent aux différents ministres,
03:20il vaut mieux qu'ils soient bons,
03:21parce qu'en général, quand ça augmente un peu,
03:22là, forcément, les journalistes s'y intéressent
03:24un peu plus.
03:24Bon, je vous remercie de mettre un coup de projecteur
03:27sur le bilan en six mois,
03:28sur le territoire national,
03:29et puis sur l'agglomération parisienne,
03:31mais le sentiment d'insécurité,
03:33il demeure, il est réel,
03:35puisqu'on fait baisser la délinquance
03:37de manière significative,
03:38mais au moins pour l'agglomération parisienne,
03:40elle reste structurellement à un niveau assez élevé.
03:43Donc, il faut poursuivre cette baisse.
03:45Et puis, vous avez aussi des...
03:46On n'échappe pas non plus
03:48à ce qu'il y a des faits délictueux
03:51qui sont, à juste titre,
03:52relayés par la presse,
03:53portés à la connaissance du grand public
03:55et qui nourrissent aussi ce sentiment d'insécurité.
03:57Et puis, vous avez toutes ces nuisances
03:59qu'il y a dans l'espace public
04:01qui ne rentrent pas forcément parfois
04:04dans les filets de faits délictueux
04:06et qui, évidemment, nourrissent ce sentiment d'insécurité.
04:08Moi, je décorèle clairement les deux.
04:10Évidemment, nous, notre objectif,
04:12c'est certes de faire baisser la délinquance,
04:14mais de faire aussi comprendre aux Français
04:16que leur sécurité va s'améliorer.
04:18Justement, tous ces actes dont vous parlez,
04:21qui ne sont pas délictueux,
04:22mais qui créent un sentiment d'insécurité,
04:24comment vous, en tant que préfet de police
04:26et avec vos équipes,
04:28vous pouvez lutter contre,
04:29parce que c'est compliqué,
04:30les gens qui insultent un peu dans la rue
04:32ou qui sont là, en train de boire, menaçants, etc.
04:35Comment vous, vous pouvez, justement,
04:38faire en sorte que les gens se sentent en sécurité ?
04:40Alors, vous avez raison,
04:41c'est typiquement le type de phénomène
04:44et parfois d'infraction auquel je pensais.
04:46C'est pour ça qu'on met le paquet
04:47sur les ventes sauvettes,
04:48qui crée aussi cette impression
04:50de désordre, de nuisance.
04:53Et donc là, on a des actions résolues
04:54contre les ventes sauvettes
04:55qui sont quand même dans le nord-est parisien
04:57en petites couronnes très importantes.
05:00Et donc, on met évidemment,
05:01dans le cadre des plans de restauration
05:03de sécurité du quotidien,
05:04on fait vraiment un effort là-dessus.
05:06Et puis, on a une présence aussi de voie publique
05:09qui permet de disperser les groupes,
05:10les attroupements,
05:11des personnes qui peuvent en insulter d'autres, etc.
05:13Et ça, ça joue directement
05:14sur le sentiment d'insécurité.
05:15Mais encore une fois,
05:16le bilan qui a été présenté,
05:19on entend dire qu'il n'y a pas de résultat,
05:21c'est le ministère du Verbe
05:23et pas de l'action.
05:23Je suis désolé, on a des résultats
05:25qui sont tangibles.
05:27Évidemment qu'on va continuer.
05:28On ne se décerne pas la médaille d'or
05:31de la lutte contre l'insécurité.
05:33Au contraire, c'est un encouragement
05:34à continuer et à faire mieux.
05:35Mais la question...

Recommandations