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Rapport parlementaire sur les violences dans le monde culturel : "Maintenant, plus personne ne peut dire : on ne savait pas", réagit Judith Godrèche
franceinfo
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09/04/2025
Judith Godrèche, qui a accusé début 2024 les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon de l'avoir violée alors qu'elle était mineure, était le grand témoin de franceinfo, le 9 avril 2025.
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France Info
00:02
Bonjour Judith Godrech
00:03
Merci d'être avec nous ce matin sur France Info
00:06
C'est violence sexuelle
00:08
commise dans le cinéma, vous en avez été
00:10
victime, vous avez témoigné devant
00:11
cette commission d'enquête qui rend
00:14
aujourd'hui ses conclusions
00:15
On peut même dire que cette commission
00:17
n'aurait sans doute pas existé sans
00:19
vos prises de parole très fortes comme
00:21
celles qu'on a entendues il y a une minute
00:23
On va entrer dans le détail des propositions mais avant cela
00:25
votre sentiment ce matin
00:26
Vous vous dites enfin, enfin la prise
00:29
de conscience des politiques
00:30
Mon sentiment
00:33
je suis assez émue parce que c'est vrai
00:35
que j'ai demandé, j'ai appelé
00:38
cette commission de mes voeux il y a
00:39
maintenant plus d'un an et que
00:41
j'ai le sentiment aujourd'hui d'avoir passé
00:43
cette année vraiment à
00:44
en tout cas me consacrer à ce
00:47
qu'elle soit d'abord votée puis elle a été
00:50
dissoute puis revotée de nouveau après
00:51
la dissolution de l'Assemblée Nationale
00:54
et c'est vrai que ce rapport
00:56
je l'attendais et qu'il est
00:58
impressionnant et assez
01:02
terrifiant mais je n'en suis pas étonnée
01:05
parce que je ne m'attendais pas
01:06
à mieux
01:09
enfin en tout cas la gravité
01:11
le constat est terrible
01:13
et il est important maintenant
01:15
grâce à ce rapport
01:16
qu'en effet le monde politique
01:19
s'en empare et que plus personne
01:21
ne puisse dire on ne savait pas
01:23
impressionnant ce rapport par sa taille
01:25
et par les mesures qu'il propose
01:27
Thierry Fioril du service culture de France Info
01:29
est avec nous, bonjour Thierry
01:30
les députés font des propositions
01:32
pour briser la loi du silence
01:33
et une en particulier très forte
01:35
oui recommandation 43
01:37
inscrire dans le code de procédure pénale
01:39
une obligation pour les employeurs
01:41
de signaler les faits de violence
01:43
et harcèlement sexistes et sexuels
01:45
portés à leur connaissance
01:46
c'est d'une certaine manière
01:47
une extension de l'article 40
01:49
qui oblige les dépositaires
01:51
de l'autorité publique
01:52
à dénoncer des dits écrits
01:53
mais cette disposition devrait
01:54
s'étendre à tous les secteurs
01:56
professionnels
01:57
pas seulement ceux couverts
01:58
par la commission parlementaire
02:00
Judith Gauderich
02:00
il faut en passer par là
02:01
obliger les employeurs
02:03
donc par exemple les producteurs
02:04
sinon il ne se passe rien
02:06
oui et puis alors
02:07
pour parler du cinéma
02:08
et ce problème
02:10
on voit bien
02:11
le rapport de cette commission d'enquête
02:13
montre que le problème
02:14
n'est absolument pas lié
02:15
qu'à l'univers du cinéma
02:16
et d'ailleurs
02:17
que le cinéma
02:18
est une grande famille incestueuse
02:19
et que le rapport de pouvoir
02:21
et les abus de pouvoir
02:23
sont les mêmes d'ailleurs
02:24
que dans l'église
02:26
que dans les écoles
02:26
enfin etc
02:27
dès qu'il y a un...
02:28
et en effet
02:29
cette loi est extrêmement importante
02:31
parce qu'il fallait faire entrer
02:33
la loi dans le cadre
02:34
et le problème
02:36
c'est qu'on nous dit
02:37
sur un plateau
02:38
il faut se taire
02:39
hors justice
02:40
il faut se taire
02:41
et quand on parle
02:42
il est souvent trop tard
02:44
donc en fait
02:44
évidemment
02:45
que cette obligation
02:46
des employeurs
02:47
inscrit
02:49
oui
02:51
voilà
02:52
on espère en tout cas
02:54
que le silence
02:55
et que cette
02:55
cette solitude
02:57
des personnes victimes
02:59
qui n'osent pas s'exprimer
03:00
parce qu'elles ont peur
03:01
de perdre leur travail
03:02
justement
03:02
en tout cas
03:04
il faut passer le flambeau
03:06
en fait
03:07
voilà
03:07
il faut qu'il y ait la loi
03:08
pour briser la loi du silence
03:10
il faut que
03:11
voilà
03:11
il faut qu'il y ait l'information
03:13
il faut qu'il y ait de la communication
03:14
il faut que le collectif
03:15
prenne en main
03:16
il faut que le
03:19
il faut aussi que les leaders
03:20
c'est-à-dire
03:21
ceux qui ont le pouvoir
03:22
c'est-à-dire
03:23
les acteurs
03:25
les élistes
03:26
comme on dit
03:26
c'est-à-dire que
03:27
les acteurs
03:28
qui justement
03:29
sur un tournage
03:30
disent
03:31
soit
03:31
j'ai pas entendu
03:32
j'ai pas vu
03:33
ou
03:33
j'ai entendu
03:34
mais j'étais pas là
03:35
où je ne suis pas sûr de croire
03:36
il faudrait que les gens
03:37
qui ont le plus de pouvoir
03:38
sur un plateau
03:39
s'emparent
03:40
de la détresse
03:41
de celles et ceux
03:42
qui en ont le moins
03:43
et que cette chaîne
03:44
que tout le monde
03:45
se tend de la main
03:45
et que ça devienne
03:46
une grande
03:46
un problème collectif
03:48
parce que la révolution
03:49
à un endroit
03:51
où le silence
03:52
règne
03:53
ne peut être que collective
03:55
parce que parfois
03:56
on est témoin
03:57
de certaines choses
03:58
mais on ne les voit pas
04:00
vraiment
04:01
ça a d'ailleurs
04:01
donné lieu à une scène
04:02
assez tendue
04:03
dans le cadre
04:03
de cette commission
04:04
Thierry
04:04
Oui jeudi 13 mars
04:06
Dominique Besner
04:07
l'ancien agent
04:08
producteur notamment
04:09
de la série 10%
04:10
est auditionné
04:11
par la commission
04:11
il déclare
04:12
j'ai vu des actrices
04:13
monter à Cannes
04:14
dans la chambre
04:15
d'Harvey Weinstein
04:16
pour faire une carrière
04:17
américaine
04:17
s'ensuit un échange
04:19
animé
04:19
avec Sandrine Rousseau
04:21
A vos yeux
04:21
c'est l'actrice
04:22
qui monte
04:23
qui est responsable
04:23
votre parole
04:24
elle a de l'importance
04:25
elle a du poids
04:26
quand vous avez
04:27
des propos dénigrants
04:28
sur les personnes
04:29
qui parlent
04:30
et bien derrière
04:30
vous envoyez un message
04:31
à l'ensemble
04:32
Mais c'est quoi
04:32
les propos dénigrants
04:34
il y a un moment donné
04:35
ça va
04:35
si c'est mon procès
04:37
je me taille
04:38
tout de suite
04:38
là ce qui est intéressant
04:40
Judith Gaudrech
04:41
c'est qu'on voit bien
04:43
que cette commission
04:45
elle permet de prendre
04:46
conscience
04:46
que ce qui pouvait apparaître
04:48
comme des comportements
04:49
non mais là
04:50
ce qu'on vient d'entendre
04:50
c'est l'inversement
04:52
de l'agresseur
04:54
c'est la victime
04:55
la victime
04:55
et comme la victime
04:56
déjà
04:56
il faut savoir
04:57
qu'une victime
04:58
se sent coupable
04:59
on se sent coupable
05:00
d'avoir été agressé
05:01
et ce qu'il est en train
05:02
de dire et d'acter
05:03
c'est que non seulement
05:04
les victimes se sentent coupables
05:05
mais lui il dit
05:05
qu'elles sont coupables
05:06
d'être montées
05:07
je suis montée dans la chambre
05:08
d'Harvey Weinstein
05:09
ce que je viens d'entendre
05:11
m'a touchée énormément
05:12
évidemment quand je l'ai entendu
05:13
au festival de Cannes
05:15
tous les bureaux
05:16
sont dans des chambres d'hôtel
05:17
toutes les suites
05:19
sont les bureaux
05:20
des boîtes de prod
05:21
des distributeurs
05:22
des vendeurs internationaux
05:23
tout se fait
05:24
dans les chambres d'hôtel
05:24
donc déjà il y a un problème
05:26
de fait
05:27
de réalité
05:28
ce qu'il dit
05:29
si on l'entend comme ça
05:30
on imagine
05:31
une espèce d'actrice
05:32
tête en l'air
05:34
enfin je ne sais pas
05:35
qui aurait un petit point
05:36
à la place du cerveau
05:37
je ne sais pas
05:37
il y a une façon
05:38
de voilà
05:39
non
05:39
il se trouve que
05:40
quand un producteur
05:41
vous donne rendez-vous
05:41
dans sa suite
05:43
c'est souvent des suites
05:44
c'est là où se retrouve
05:46
où se trouve
05:46
d'ailleurs son assistante
05:49
etc
05:49
voilà
05:50
avec un mélange
05:51
des genres total
05:52
un mélange des genres total
05:54
et tous les hôtels
05:55
au festival de Cannes
05:56
sont investis
05:57
par des
05:57
voilà
05:58
ensuite
05:59
excusez-moi
06:00
je vous ai interrompu
06:01
vous m'aviez posé une question
06:02
non non mais sur la question
06:02
de la prise de conscience
06:04
c'est au moins à ça
06:05
qu'a servi cette commission
06:07
vous nous disiez par exemple
06:08
que voilà
06:08
pendant cette commission
06:10
ces témoignages
06:10
ils permettent de prendre conscience
06:11
par exemple
06:12
c'est anormal
06:12
d'avoir un bureau
06:13
dans une chambre d'hôtel
06:14
je ne sais pas
06:16
enfin en tout cas
06:16
je ne pense pas
06:17
qu'on pourra changer ça
06:18
au festival de Cannes
06:19
tous les bureaux
06:19
sont dans une chambre d'hôtel
06:20
mais alors
06:21
mais non non
06:22
ce qui est anormal
06:23
c'est de renverser
06:24
de faire de la victime
06:26
de lui faire porter
06:28
la responsabilité
06:29
de ce qu'elle a vécu
06:31
et d'ailleurs
06:32
et l'exception culturelle
06:35
ne peut pas
06:35
et ce qui est important
06:36
avec cette commission
06:37
ne peut pas justifier
06:38
que le monde de la culture
06:39
échappe aux lois ordinaires
06:41
et justement
06:42
c'est un travail
06:43
c'est un travail
06:44
voilà
06:44
et de montrer que le cinéma
06:46
opère de la même manière
06:47
qu'ailleurs
06:48
et d'ailleurs
06:49
il est important
06:50
que des personnes
06:51
comme Dominique Bessner
06:52
remettent en d'autres
06:53
c'est compliqué
06:56
de camper sur une position
06:57
et d'en descendre
06:58
la remise en question
06:59
moi je sais que c'est difficile
07:00
moi-même
07:01
je me remets en question
07:02
vous voyez
07:03
il y a un moment donné
07:03
aussi tout le monde
07:04
se remettait un tout petit peu
07:05
en question
07:05
commencer à ouvrir leur esprit
07:09
à se dire
07:09
tiens peut-être que là
07:10
j'ai raté quelque chose
07:12
et je vais changer
07:12
mon point de vue là-dessus
07:13
je vois qu'on parle
07:14
des mineurs
07:15
Thierry Fioril
07:15
parce que là aussi
07:16
il y a des recommandations
07:17
importantes
07:17
oui
07:18
interdire la sexualisation
07:19
des mineurs à l'écran
07:20
et dans les photos de mode
07:21
définir une liste
07:22
d'exceptions très limitatives
07:24
rendre obligatoire
07:25
la présence
07:26
d'un coordinateur
07:27
d'intimité
07:27
pour tout mineur
07:28
dès lors qu'il existe
07:29
ce genre de scène
07:30
contrôlée systématiquement
07:32
les productions
07:32
employant des enfants
07:34
de moins de 7 ans
07:34
on va pas tout citer
07:35
mais rendre obligatoire
07:37
la présence
07:37
du représentant légal
07:39
d'un enfant de moins de 7 ans
07:40
lors d'un casting
07:41
tournage
07:41
et représentation
07:42
alors qu'aujourd'hui
07:43
les parents sont écartés
07:44
des plateaux
07:44
et que parfois
07:45
c'est cité dans le rapport
07:46
ils sont tellement avides
07:48
de célébrités
07:49
illuminées par l'univers
07:50
du cinéma notamment
07:51
qu'ils ne protègent pas
07:52
leurs propres enfants
07:53
alors ça Judith Gordachi
07:54
il faut rappeler
07:54
que vous aviez 14 ans
07:55
au moment des faits
07:56
que vous avez dénoncés
07:58
vous étiez seule
08:00
sur ces tournages
08:01
un mineur
08:02
il est seul
08:02
il est trop isolé
08:03
sur un tournage
08:03
aujourd'hui
08:04
j'étais seule
08:07
sur le tournage
08:08
j'étais seule
08:08
dans le bureau
08:09
de Jacques Doyon
08:10
j'étais seule
08:11
oui
08:11
enfin
08:12
oui
08:13
un mineur
08:15
était trop isolé
08:17
maintenant
08:17
ce qui se passe
08:18
et c'est ce qu'on dit
08:18
d'ailleurs en justice
08:19
derrière la porte close
08:21
on ne l'a pas vu
08:21
on ne savait pas
08:22
vous voyez ce que je veux dire
08:23
c'est justement
08:25
en effet
08:25
ce rapport unilatéral
08:28
qu'il faut éviter
08:29
et par ailleurs
08:31
il se trouve
08:32
qu'il y a en effet
08:33
un rapport
08:35
de subordination
08:37
il y a un rapport
08:37
on est très impressionné
08:39
quand on est un enfant
08:40
mais même une jeune femme
08:41
un jeune homme
08:42
et même une adulte
08:43
mais il ne s'est rien passé
08:44
depuis
08:45
depuis que vous avez dénoncé
08:46
tout ça
08:46
un enfant aujourd'hui
08:47
qui va sur un plateau
08:48
de tournage
08:49
il n'est pas un petit peu
08:49
plus en sécurité
08:50
qu'il y a quelques années
08:51
en fait il y a des choses
08:52
qui se mettent en place
08:53
et évidemment
08:53
ce qu'il est important
08:54
que tout le monde soit formé
08:55
parce que c'est la même chose
08:56
on ne s'improvise pas
08:57
coach enfant
08:58
on ne s'improvise pas
08:59
accompagnateur enfant
09:00
et un enfant a besoin
09:02
d'être extrêmement entouré
09:04
sur un plateau
09:05
une personne ne suffit pas
09:06
il y a un cadre à créer
09:10
qui va coûter des sous
09:11
et qui va coûter des sous
09:13
aux petites productions
09:14
et c'est vrai
09:15
qu'il est important aussi
09:16
que le CNC s'implique
09:17
et que le ministère
09:19
de la culture
09:19
s'implique
09:20
pardon
09:21
il y a pas mal
09:22
de recommandations
09:23
dans le rapport
09:23
sur la professionnalisation
09:25
de ces référents
09:26
enfants
09:26
scène d'intimité
09:27
etc
09:27
et pour les financers
09:28
également
09:29
il y en a aussi
09:29
d'ailleurs Thierry
09:30
sur les castings
09:31
parce que ça
09:32
c'est un moment important
09:33
c'est même au moment
09:33
du casting
09:34
et moi je me suis retrouvée
09:35
dans ces situations-là
09:36
et beaucoup de témoignages
09:37
racontent ça
09:38
c'est au moment
09:39
du casting aussi
09:40
on se retrouve
09:40
dans une pièce
09:41
en train de passer
09:42
des essais
09:42
seul avec un réalisateur
09:44
et ou avec également
09:47
la personne qui fait
09:48
le casting
09:48
qui peut être
09:49
complice de ce réalisateur
09:50
et c'est dans ces moments-là
09:52
il ne faut pas
09:52
que l'enfant
09:53
se retrouve seul
09:53
dans une pièce
09:54
de toute façon
09:55
il ne faut pas
09:55
qu'un enfant
09:55
se retrouve seul
09:56
dans une pièce
09:57
avec un adulte
09:58
en règle générale
10:00
qui voilà
10:01
je veux dire
10:02
le rapport de force
10:03
est tellement inégal
10:05
et qui plus est
10:07
avec cette aura
10:10
qu'a le réalisateur
10:12
le désir
10:13
de faire du cinéma
10:14
est-ce que représente
10:15
le cinéma
10:15
pour la société
10:18
et ça
10:18
ça concerne
10:18
les mineurs
10:19
mais pas seulement
10:20
d'ailleurs je crois
10:20
Thierry
10:21
vraiment qu'il y a
10:21
des recommandations
10:23
très strictes
10:23
qui concernent
10:24
pas seulement
10:24
les mineurs
10:24
sur les castings
10:25
alors les castings
10:26
sauvages
10:26
dans un appartement
10:27
une chambre d'hôtel
10:28
c'est fini
10:29
il faudra
10:29
si la recommandation
10:30
est acceptée
10:31
bien sûr
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les faire
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dans un local
10:33
professionnel
10:34
en présence de référents
10:35
interdire les castings
10:36
dénudés
10:36
de faire des essais
10:38
de scènes d'intimité
10:39
ou à caractère sexuel
10:40
sauf si
10:41
un coordinateur d'intimité
10:42
assiste à l'essai
10:43
et ça c'est
10:43
vous le disiez
10:44
vous utilisiez le mot
10:45
pouvoir
10:45
le moment du casting
10:46
c'est le moment
10:47
où le réalisateur
10:48
les producteurs
10:49
ont par définition
10:50
le pouvoir
10:50
Judith Godrech
10:51
en fait le problème
10:52
c'est qu'on est
10:53
dans une profession
10:54
où on nous dit
10:54
ce n'est pas un travail
10:56
c'est une passion
10:57
et ça vaut pour les techniciennes
10:59
ça vaut pour tout le monde
11:00
et c'est vrai
11:01
que c'est souvent
11:01
un rêve
11:02
de travailler dans le cinéma
11:03
c'est un rêve
11:04
lié à l'amour du cinéma
11:06
et ça crée
11:08
un désir
11:09
un peu
11:09
on veut être prise
11:11
c'est le mot que j'emploierais
11:12
quand on passe un désessai
11:14
on se demande
11:15
on appelle son agent
11:16
et on dit
11:16
est-ce que j'ai été prise
11:18
je vais peut-être être prise
11:19
quand on est technicienne
11:20
pour faire ce film
11:21
de ce grand réalisateur
11:23
quand on fait partie du film
11:24
quand on a été prise
11:25
quand c'est acté
11:26
il y a quelque chose
11:27
de l'ordre
11:28
d'appartenir à un univers
11:30
et le réalisateur
11:32
crée cet univers
11:33
c'est son monde à lui
11:34
il y a quelque chose
11:34
de complètement
11:35
même
11:36
il y a une toute puissance
11:38
et quand on fait partie
11:39
d'un univers
11:40
et bien
11:41
il est très compliqué
11:42
d'être la personne
11:43
d'être le grain de sable
11:45
qui va créer le désordre
11:47
et quand on crée le désordre
11:48
et bien
11:49
c'est vous qui posez problème
11:51
c'est pas tout le reste
11:52
parce qu'il y a des retards
11:53
sur la production
11:53
il y a une pression énorme
11:54
il est impossible de dire
11:56
il est très compliqué
11:57
et même
11:58
en tant qu'adulte
11:59
d'être sur un plateau
12:00
à un moment donné
12:01
le réalisateur vous dit
12:02
en fait je veux que tu enlèves
12:03
ta culotte
12:03
ça marche pas la scène
12:04
où trouver la force
12:06
pour dire non
12:07
on veut à tout prix
12:09
se surpasser
12:11
être une actrice
12:13
c'est aussi dire
12:13
mais évidemment
12:14
que je vais me jeter
12:14
dans le lac
12:15
gelé en hiver
12:16
je vais te montrer
12:17
que je suis capable
12:18
de tout
12:18
je ne sais pas
12:19
et c'est intéressant
12:20
de se poser la question
12:21
de pourquoi on a
12:23
ce rapport au don
12:24
de soi
12:25
mais c'est quelque chose
12:26
que j'ai en moi
12:27
je ne sais pas
12:28
à quel endroit
12:28
je me suis dit
12:31
je dois tout donner
12:33
à ce réalisateur
12:34
je veux lui montrer
12:35
que ma place
12:38
mon bout du puzzle
12:39
ce que je vais incarner
12:41
dans ce film
12:41
il ne sera pas déçu
12:43
par moi
12:43
merci beaucoup
12:45
c'est ces limites
12:46
en tout cas
12:46
que pose
12:47
cette commission
12:48
pardon j'ai beaucoup à dire
12:49
c'était très important
12:51
de vous entendre
12:52
et merci encore
12:52
d'avoir été ce matin
12:54
sur France Info
12:54
on a bien compris
12:55
que cette commission
12:56
vous avez contribué
12:58
finalement
12:58
à sa création
12:59
elle pose des limites
13:00
il reste encore
13:01
il faut que la loi
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maintenant
13:03
il faut qu'elle devienne
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quelque chose
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et qu'elle ne soit pas
13:05
et qu'elle se traduise
13:07
en loin
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en législation
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et qu'elle ne soit pas
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rangée dans les bureaux
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de l'Assemblée Nationale
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