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  • 04/04/2025

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Transcription
00:00Et moi je considère, je le dis, et c'est très important, que c'est l'image qui fait durer.
00:05C'est l'image qui fait l'audience plus tard.
00:08Voilà, exactement. C'est-à-dire l'audience seule est très dangereuse.
00:11Il ne faut pas faire beaucoup d'audience à la télé, il faut en faire, si on veut durer, c'est mon avis,
00:15il faut en faire régulièrement, mais pas trop fort.
00:18Parce que si vous faites une émission qui fait, je ne sais pas, deux millions de spectateurs,
00:24et le lendemain vous en filmes qui fait un million neuf cents, pas mal mais t'as perdu neuf cents.
00:29Donc il ne faut pas faire attention à ça.
00:31Et même, je suis, Thomas, très très honnête,
00:35maintenant je regarde beaucoup moins les sondages parce qu'en soixante ans,
00:38j'ai vu que les gens étaient extrêmement fidèles.
00:40Mais ce qui me trouble, c'est que les parents qui m'ont connu dans les années soixante
00:45ont maintenant des grands enfants qui m'ont connu avec Jean-Elysée,
00:50leurs enfants me suivent depuis quelques années,
00:53le dimanche après-midi quand j'ai remplacé Jacques Martin,
00:56et ce qui me trouble et qui me bouleverse vraiment, le mot n'est pas trop fort,
00:59c'est de voir qu'il y a trois générations de français qui me connaissent.
01:02Quand je suis arrivé ici, ou quand je suis arrivé dans la rue,
01:05on me dit « ça va Michel, ça va mieux ? Ton cœur c'est mieux ? »
01:07C'est-à-dire très très vite j'étais le petit de la télé,
01:10puis après j'étais le gendre idéal, puis maintenant je suis le plus jeune des vieux,
01:13puis maintenant comme dirait Duhamel, c'est une expression qui me fait beaucoup rire,
01:16je suis devenu un vestige pittoresque.
01:20Vous parlez aussi du monde politique,
01:22parce que là pour le coup c'est différent,
01:24vous avez connu Michel Drucker, tous les présidents de la Vème République,
01:27c'est fou ça, vous avez connu De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand,
01:30Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron,
01:32mais vous dites que c'est risqué de trop s'en approcher.
01:35Oui, il ne faut pas s'approcher du pouvoir, jamais.
01:37La limite c'est de ne pas en soutenir un en particulier.
01:39Il ne faut pas faire partie des courtisans,
01:41mais je ne suis pas un courtisan.
01:43La première et récente fois où je suis allé à l'Elysée,
01:49c'est il y a quelques jours quand M. Macron m'a remis l'insigne
01:52de commandeur de la Légion d'honneur,
01:54et j'ai accepté, évidemment, j'étais touché,
01:56parce que je pensais à mes parents.
01:58Ils m'iraient d'où ils viennent de loin,
02:00ils auraient été très fiers, ils n'étaient pas là.
02:02Et puis mon frère Jean, qui me manque tellement, n'était pas là non plus.
02:04Mais c'est mon frère Jean qui m'a dit ça.
02:06Il m'a dit, n'abandonne jamais l'image,
02:08et l'image, qu'on le veuille ou non,
02:10elle est faite par ces journaux.
02:12Et moi j'ai attendu la couverture des déliramas pendant 40 ans,
02:15et le jour où on m'a dit, on fait un spécial délirama avec vous,
02:18je ne sais pas si je dois accepter,
02:20parce que ma mère l'attendait depuis tellement de temps,
02:22elle n'est plus là, mais j'accepte quand même.
02:24Mais c'est vrai que,
02:26la plus difficile dans notre métier Thomas,
02:28c'est avoir le grand public qui vous aime,
02:30leur envoyer cette affection,
02:32et il faut avoir le respect du métier,
02:34et des médias.
02:36Ça fait beaucoup.

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