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Le monde selon Sebastião Salgado - Comment va la planète
Sud Radio
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30/03/2025
Avec Morad Aït-Habbouche, fondateur de la plateforme 2 degrés de plus.
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##COMMENT_VA_LA_PLANETE-2025-03-30##
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00:00
SUDRADIO, comment va la planète ?
00:04
Bonjour Morada Itabouche.
00:05
Bonjour Jean-Marie.
00:06
Réalisateur de la série « Sale temps pour la planète ».
00:09
Chaque semaine vous nous emmenez à la rencontre de personnalités étonnantes
00:12
comme celle-ci que vous nous présentez
00:14
qui a documenté toute sa vie et toute sa carrière,
00:17
la manière dont la planète allait.
00:19
Exactement Jean-Marie, ce matin je vous emmène dans un lieu
00:23
que peu de gens connaissent, cela s'appelle une ligne de front.
00:26
Pas à Gaza où les journalistes, vous le savez,
00:28
ne sont toujours pas autorisés à entrer.
00:30
Non, je vous emmène dans les pas d'un homme
00:33
qui a couvert la plupart des conflits de ces 50 dernières années,
00:37
spectateur impuissant de la marche du monde.
00:41
L'homme dont je vous parle a toujours été en première ligne,
00:44
mais son arme à lui, c'est un petit boîtier qui fait juste ça.
00:50
Sebastiao Salgado, je l'ai rencontré en Somalie,
00:53
puis au Rwanda, photographe brésilien.
00:56
L'homme est d'une grande discrétion,
00:58
ses photos font le tour du monde,
01:00
elles racontent la guerre, le génocide, la mort,
01:02
l'exode, l'exploitation de l'homme par l'homme.
01:05
Elles témoignent surtout de la folie des hommes.
01:10
Toute sa vie, il a été au plus près,
01:12
car il n'y a pas d'autre moyen pour saisir l'horreur,
01:15
l'enfer sous les bombes.
01:17
Il en parle avec beaucoup d'émotion, au bord des larmes.
01:20
Les photographes, s'il n'est pas là, il n'a pas l'image.
01:22
Il faut qu'il y ait.
01:25
J'ai parlé avec mon copain photographe il y a quelques minutes.
01:28
C'était un des jours les plus heureux de ma vie.
01:31
C'était le jour où j'ai complété 4 ans.
01:34
Simplement parce que j'étais là.
01:36
Je n'étais pas mort.
01:38
Combien de copains, quand j'étais en gamme,
01:41
pendant 4 ans en gamme,
01:44
on était tous photographes,
01:47
4 photographes ensemble,
01:49
je suis là.
01:51
Pour moi, c'est vivant.
01:54
4 photographes ensemble, privilégiellement.
01:57
Il y a les copains qui partent, le silence,
01:59
et la vie qui reprend son cours.
02:01
Mais il y a aussi des blessures invisibles,
02:03
celles dont on ne parle qu'entre nous.
02:06
On se pose des questions éthiques,
02:09
on se pose des questions de légitimité,
02:12
on se pose des questions de sécurité,
02:15
et c'est à nous-mêmes de trouver la solution,
02:18
de trouver tout seul.
02:20
Combien de fois de ma vie
02:23
j'ai mis les appareils de côté
02:25
et assis pour plaire,
02:27
parce que c'était tellement dramatique,
02:30
et j'étais seul.
02:32
Ça, c'est le pouvoir photographe.
02:34
Et puis il y a cette guerre de trop,
02:36
celle qui voit les hommes devenir des monstres,
02:38
folie collective.
02:40
Avis de sang et de vengeance, il tue à la machette.
02:42
Pour Sebastiao, la goutte de sang de trop,
02:44
c'était au Rwanda.
02:46
J'y étais aussi, on n'en sort pas indemne.
02:48
Vous savez, ce n'est pas facile
02:51
d'arriver sur un camp de réfugiés
02:53
et de voir mourir par jour 15 000, 20 000 personnes,
02:56
au point qu'on ne peut plus les enterrer.
02:58
En parlant, il faut trouver un bulldozer
03:00
et faire un trou énorme par terre,
03:02
venir avec la grosse pelle
03:04
et enlever 20, 30 cadavres et les mettre là-dedans.
03:07
Mais ça laisse derrière un bras,
03:09
ça laisse derrière une tête.
03:11
C'était une chose tellement brutale
03:13
que je suis devenu malade.
03:15
Malade.
03:17
Toute la violence qui s'est passée en même temps
03:19
sur l'ex-Rouslavie,
03:21
ce n'est pas que je faisais un reportage
03:23
sur la guerre au Rwanda,
03:25
ni sur la guerre en ex-Rouslavie.
03:27
Je faisais une histoire
03:29
sur le mouvement de population de le monde.
03:31
Mais en faisant ça,
03:33
j'étais plongé dans le génocide rwandais.
03:36
Et là, j'ai devenu malade.
03:38
Vraiment devenu malade.
03:40
On le croyait indestructible.
03:42
Il est malade, il le dit sans détour,
03:44
sans aucune pudeur.
03:47
Avec le Rwanda, c'est la fin d'un chapitre,
03:49
le début d'un autre pour lui.
03:51
Celui où le photoreporteur craque,
03:53
de guerre lasse.
03:55
Avec l'Elias, sa femme, il décide de changer de vie.
03:57
Fini la guerre, place à un autre combat.
04:00
Ils rentrent ensemble au Brésil,
04:02
où l'ancien président Bolsonaro
04:04
fait abattre la forêt amazonienne.
04:06
Il démarre alors une entreprise folle,
04:08
planter des arbres.
04:10
Mais par quelques dizaines de milliers d'arbres,
04:12
beaucoup plus.
04:14
Au moins 2,5 millions d'arbres.
04:16
Où est-ce qu'on va trouver de l'argent pour ça ?
04:18
On a commencé à planter des arbres,
04:20
et peu à peu,
04:22
on a commencé à réhabiliter une forêt.
04:24
Mais on voulait simplement planter une forêt.
04:26
On n'était pas écologistes.
04:28
On n'était pas militants dans aucun mouvement
04:30
pour la planète.
04:32
3,4 millions d'arbres
04:34
déjà plantés.
04:36
Rendez-vous compte, Jean-Marie.
04:38
Il crée un nouveau monde, loin d'écrier de la fureur des hommes.
04:40
Après le cauchemar des champs de bataille,
04:42
ils transforment ensemble
04:44
leurs rêves en réalité.
04:46
A entendre Sebastiao, son épouse,
04:48
on se dit que l'on devrait tous
04:50
relever les manches pour la planète,
04:52
pour préserver notre environnement.
04:54
Il n'y a pas de planète B, dit-il.
04:56
Il n'y en a qu'une.
04:58
En voyant naître cette forêt,
05:00
et vous savez, c'est que c'est merveilleux.
05:02
Parce qu'un arbre,
05:04
même un petit arbre,
05:06
il donne des fins, il donne des fleurs,
05:08
il donne des fruits,
05:10
les insectes viennent.
05:12
Les insectes venant,
05:14
ça vient les oiseaux.
05:16
Venant les oiseaux, ça vient les mammifères.
05:18
Et on a vu la vie,
05:20
on a vu naître une forêt.
05:22
Et là, Madonna a donné un avis fou
05:24
d'aller photographier,
05:26
mais plus nous, notre espèce,
05:28
d'aller photographier toutes les autres espèces.
05:32
Ces photos, on l'a dit, racontent la folie des hommes.
05:34
Aujourd'hui, ces livres se vendent dans le monde entier.
05:36
Les droits d'auteur font renaître la nature,
05:38
détruite, évidemment, par les hommes.
05:40
Sale temps pour la planète,
05:42
sale temps pour l'humanité.
05:44
Tout notre espace, on l'a planté,
05:46
c'est une forêt magnifique.
05:48
Dans les 10 prochaines années,
05:50
j'espère que je sois vivant là,
05:52
on aurait planté au moins 10 millions d'arbres de plus.
05:54
Lui, le photographe,
05:56
ne donne aucune leçon de morale,
05:58
comme son homologue, Yann Arthus-Bertrand.
06:00
Mais à 81 ans, Sébastien O, au Salgado,
06:02
s'essouffle, et pour la première fois,
06:04
lors du lancement de son exposition à Deauville,
06:06
aux Franciscaines, il évoque sa fin
06:08
et cette malaria qu'il a chopée en Guinée.
06:10
C'était une sorte de cancer
06:12
que j'ai attrapé.
06:14
C'est un cancer spécial,
06:16
mais c'est donc considéré comme un cancer.
06:18
Je prends un médicament depuis 15 ans,
06:20
et ça règle à peu près ma machine.
06:22
J'arrive à tout faire, voyager, travailler.
06:24
Je fais tout un projet en Amazonie,
06:26
après.
06:28
Mais il y en a à peu près
06:30
deux semaines au Brésil, mon corps a nié
06:32
ce médicament que je prenais depuis 15 ans.
06:34
L'élia, sa femme, le sait,
06:36
ses jours sont comptés.
06:38
Il dit regarder derrière, et plus devant.
06:40
La maladie qu'il a aujourd'hui,
06:42
c'est aussi son travail ?
06:44
Bien sûr, c'est le fruit du travail.
06:46
Mais c'est très dur ?
06:48
Bien sûr que c'est dur.
06:50
Comment vous le vivez ?
06:52
C'est comme ça, j'essaie d'aider.
06:54
Qu'est-ce que je peux faire ?
06:56
Je lui dis, tu ne vas pas voyager comme ça,
06:58
il faut que tu te reposes.
07:00
Il est allé.
07:02
Il y a des conséquences.
07:04
Mais c'est ça la vie.
07:06
On ne se repose pas toujours.
07:08
C'est toujours positif.
07:10
Il faut.
07:12
Une vie entière pour un message
07:14
universel, celui de la préservation
07:16
de la planète et de la folie des hommes, on le disait.
07:18
Son parcours est très inspirant.
07:20
Il est lucide sur l'homme et sa folie.
07:22
Il est aussi sur la nature, qui va de toute façon
07:24
nous survivre. Reporter,
07:26
c'est une prise de risque permanente.
07:28
Aller sur le terrain, témoigner, dire.
07:30
C'est plus qu'un métier, c'est un sacerdoce.
07:32
Sébastien Oussalgado, par son travail, donne
07:34
une leçon à tous les éditorialistes de tout poil
07:36
qui vissaient sur leur chaise, parlent du monde
07:38
sans jamais l'avoir vu, sans jamais l'avoir
07:40
parcouru. Un peu d'humilité parfois,
07:42
ça nous ferait un bien fou.
07:44
Un hommage émouvant et ému.
07:46
Merci beaucoup Maurad Haïtabouche.
07:48
Je rappelle qu'on pourra toujours suivre vos pérégrinations
07:50
sur France 5 dans la série.
07:52
Sale temps pour la planète.
07:54
On vous dit à dimanche prochain.
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