Fabio Quartararo et la santé mentale d’un pilote de moto

Brut

En 2021, il est champion du monde de MotoGP. Mais comment un pilote de moto supporte la pression? Brut a rencontré Fabio Quartararo.

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00:00Ma mère, elle ne regarde jamais les courses.

00:02Spécialement, je me rappelle quand j'ai eu cet accident assez important.

00:08C'était très dur parce que j'avais couru avec le poignet cassé.

00:11Elle les regarde après, c'est-à-dire en live, elle ne regarde jamais.

00:14Dès qu'elle connaît le résultat, elle regarde la course ou pas.

00:31De 14 à 16 ans, j'ai dû partir de chez moi.

00:34Je suis allé vivre avec mon ancien manager en Espagne.

00:36Je suis retourné en France avec mes parents.

00:38Après, je suis allé vivre tout de suite en Andorre.

00:41C'était des sacrifices parce que je savais très bien que pour mon entraînement, c'était mieux.

00:45J'allais être séparé de ma famille.

00:47Il y a plein d'autres sacrifices, mais celui-là de ne pas voir mes amis et surtout ma famille,

00:51c'était quelque chose de très dur, mais il faut s'habituer.

00:54J'avais 13 ans, j'ai eu une chute assez grosse.

00:57Je me suis cassé 12 vertèbres, je me suis fait 15 fractures au poignet

01:00et plein d'autres blessures.

01:03J'ai dû rester un petit peu de temps à l'hôpital.

01:06Ce n'était pas facile, mais c'est souvent dans des chutes,

01:10on apprend toujours de faire quelque chose de différent.

01:13Essayer de voir où on a fait l'erreur,

01:17où on peut faire vraiment la différence pour la prochaine fois.

01:22Toujours apprendre.

01:23Je pense que l'expérience d'un pilote, c'est en faisant des erreurs.

01:28La peur, je ne l'ai pas.

01:29Je pense que c'est l'expérience.

01:30C'est l'expérience de commencer à l'âge de 4 ans.

01:33Ça fait plus de 18 ans que je suis sur une moto.

01:35C'est vrai qu'il y a des moments où on commence un circuit

01:38et qu'on arrive au bout de la ligne droite à 350 et on ne sait pas vraiment ce qui va se passer.

01:44Dans les premiers tours, c'est vrai que je ne vais pas considérer ça comme de la peur,

01:47mais on a un petit peu cette appréhension de voir ce qui va se passer.

01:50Mais après, si on a peur dans notre sport, il faut arrêter.

01:53J'ai qu'un objectif en tête, c'est d'être champion du monde.

01:56Je l'ai réussi l'année dernière.

01:57Mais maintenant, je vais devenir plusieurs fois champion du monde.

01:59J'y travaille énormément.

02:00Je sais que c'est très intense de travailler aussi dur.

02:08Réussir à séparer un petit peu famille et sport.

02:13C'est-à-dire même, par exemple, sur ce week-end, j'ai ma famille qui est ici.

02:18J'ai beaucoup d'amis.

02:19J'ai ma famille qui est ici.

02:21J'ai beaucoup d'amis.

02:22Mais je sais quand je dois passer du temps avec eux ou non.

02:25Je sais très bien que, sincèrement, il y a des moments où ils sont stressés.

02:31Il ne faut pas que je sois trop avec eux.

02:34Maintenant, je sais exactement ce que je dois faire.

02:37J'ai mes heures d'entraînement par jour, ma nutrition.

02:41Je sais exactement ce qu'il faut faire.

02:43Bien sûr, quand j'ai terminé ça, je peux très bien passer du très bon temps avec mes amis et ma famille.

02:49On sait que c'est un sport à risque.

02:51Mais tout simplement, j'aime ce sport.

02:53L'adrénaline qu'on a, c'est quelque chose d'extraordinaire.

02:56On sait très bien les risques qu'il y a dans ce sport.

03:01Mais il faut les accepter.

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