Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 25/03/2025
Avoir 16 ans dans l’une des villes les plus pauvres de France, ça ressemble à ça. A Denain, Brut a rencontré les Denaisiens entre motocross et foot américain.
Réalisé par Yagmur Cengiz.

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00Moi quand je pars en vacances en France et que je dis ouais je viens du nord et que je
00:12commence à dire Valenciennes, Denain tout ça, limite on me demande si je couche pas
00:16avec ma sœur quoi, donc faut peut-être pas abuser quoi.
00:18C'est ça le football les gars ! Je travaille pour Brut maintenant les gars !
00:27C'est la police municipale, maintenant on se déplace à Motocross, donc il y a une raison hein !
00:37Y'a des Algériens, y'a des Marocains, y'a des Français, mais on est tous ensemble !
00:41Salut c'est Amour, et je vous emmène à Denain.
00:44Denain c'est une des villes les plus pauvres de France, et là-bas la moto et le foot américain
00:48ça fédère pas mal de jeunes, et grâce à ça j'ai pu rencontrer Clément, il est coach
00:52de foot américain, et Amine il a 16 ans et il est footbike life.
00:58Bah le back-life c'est, t'es une équipe, t'as plusieurs, t'as des motos, t'as des
01:05quads, et puis tu fais que du well, et puis tu vas zoner dans toutes les villes, et c'est
01:09ça le vrai back-life en vrai.
01:10Grâce à la moto je connais plein de monde maintenant.
01:16Moi j'ai commencé la moto j'avais 9 ans, et quand j'ai appris à bien faire du well
01:21et tout j'avais 11-12 ans, ça fait longtemps que je lève quand même.
01:25Il est très fort, très très fort.
01:32Franchement avec ça je te dis tu fais tout, t'es énervé tu montes là-dessus tu décompresses
01:36directement.
01:37Tu peux rouler pendant 1 heure comme tu peux rouler 10 heures sans t'arrêter tellement
01:40c'est bien.
01:41J'ai de l'amour pour la bécane, comme si c'était ma mère.
01:55Dis-lui comment t'as acheté ta première bécane.
01:56J'ai fait plein de trucs pour me payer des motos vraiment, je faisais des pommes de terre
01:59dans les champs je les revendais.
02:00Ouais je te jure c'est vrai.
02:02Je faisais tout, des affaires avec des vélos, des trottinettes, des pommes de terre, je
02:05vendais des betrofs si tu veux savoir aussi.
02:07Là il a la tête de ma mère que c'est vrai, avec ça j'ai monté mon argent, je vendais
02:11de la pâte à chichon, je vendais de tout, de tout, de tout, de tout.
02:14C'est ça Evan, c'est ça Evan, bien plus bas, voilà.
02:17Allez Robin, c'est ça, allez Evan, c'est ça, continue, c'est ça les gars.
02:22Eh Enrique, c'est soit tu cours, soit tu t'en vas, tu te dépêches maintenant.
02:27Les donnésiens, il faut aller les chercher, c'est le truc ici, il faut aller les chercher.
02:30Eh, j'avais pas souvenir que pour bosser il fallait être assis par terre les gars.
02:35C'est quoi, c'est Club Med ici ?
02:36Il y a des gamins, à part traîner, ils font rien de leur journée parce qu'ils sont intéressés
02:42par rien.
02:43Au coup de sifflet.
02:46C'est ça le football les gars, on lâche rien, on donne tout.
02:50Allez suivant, suivant, suivant.
02:51Ah là, si tu veux du brut, le football américain, tu vas te servir.
02:55Le sport c'est une manière de s'émanciper et puis de sortir un peu de son quotidien.
02:58Peu importe le milieu social, moi ce qui m'inquiète c'est quand un gamin, il a pas de passion,
03:03il a pas de hobby, il a pas d'activité.
03:05Eh, il faut filmer ça, eh ça faut filmer là.
03:10Ben ici, regarde, c'est un peu le terrain, comme on te disait.
03:12Moi j'ai commencé là.
03:16Oh zébi, oh là les montagnes, les relotos gros.
03:21Bien essayé.
03:26C'est bien Donat, vas-y quand même.
03:28Tous ceux qui quittent Donat, ils reviennent, toujours.
03:30Même si c'est Schlagg à mort, ben voilà, tout le monde y revient.
03:36Tout le monde y revient, il n'y a que des gueuches à Donat.
03:38Comme je t'ai dit, il y a des spécimens, t'as jamais vu ça dans les autres villes.
03:42C'est là, c'est là !
03:45Samedi, et c'est un match qu'on doit gagner, impérativement.
03:49C'est quoi la règle quand on est absent ?
03:51Prévenir.
03:52Ouais, prévenir, juste dire absent.
03:54J'ai pas besoin de vos excuses, et j'ai surtout pas besoin de vos excuses fausses.
04:00Tu nous dis je suis pas là, je bosse, on voit tes stories insta, t'es un amure.
04:04Tu nous as pris pour qui, des guignols ?
04:06Non.
04:06Mais réponds même pas !
04:08T'as cru qu'on avait 70 ans et qu'on n'était pas sur Instagram ?
04:11Arrêtez de vous foutre de notre gueule.
04:13T'es pas là, tu dis je suis pas là.
04:14Invente-nous pas des couilles qui passent mieux.
04:16Genre je travaille, alors que t'es avec ta gonzesse, un amure.
04:19Arrêtez de nous vendre du flanc.
04:21Tout ce que je dis, au coin, c'est parti pour les Diagos.
04:25Mon frère, c'était un passionné de moto aussi, il était vraiment fort en moto, il gérait vraiment.
04:31Lui, il m'avait un petit peu appris, mais après j'étais tout petit, c'est-à-dire lui il me prenait devant.
04:35Il y a eu plusieurs accidents et un jour, c'était l'accident de trou en fait.
04:38Il rentrait du terrain, il était fin de journée, il rentrait du terrain.
04:42Et en rentrant du terrain, il a fait un accident et il est décédé.
04:48Je pense à mon frère tous les jours, tout le temps.
04:50Quand je roule en moto, je pense à mon frère.
04:52Quand je dors, tous les jours.
04:54Tous les jours, je me promène.
04:56Je ne t'ai pas dit après ça, vas-y, j'arrête.
04:58À vrai, non.
05:00Mes parents, ils voulaient que j'arrête.
05:02Ils ne voulaient pas que je continue la moto.
05:04Quand ils nous voyaient sur une moto, on n'avait plus le droit de sortir.
05:14Amine, il a une histoire familiale un peu compliquée.
05:16Aujourd'hui, c'est un peu plus compliqué pour lui.
05:18C'est-à-dire qu'il n'a pas le droit de sortir.
05:20C'est-à-dire qu'il n'a pas le droit de sortir.
05:23Amine, il a une histoire familiale un peu compliquée.
05:25Aujourd'hui, il vit avec sa tante parce qu'il ne parle plus du tout avec sa mère.
05:28Ma mère, je la vois tout le temps.
05:30Mais comme je vous ai dit, je ne parle pas avec.
05:32Après, ça reste ma mère, c'est sûr.
05:34Je ne vais pas dire le contraire.
05:38Mon père, chez lui, il s'en a un petit peu beaucoup.
05:40C'est-à-dire que moi, je ne vais pas aller les déranger.
05:42Après, il y a des petits, c'est pour ça.
05:44Après, mon père, il fait sa vie de son côté.
05:46Moi, je fais ma vie de mon côté.
05:48Mais mon père, on est toujours en contact tous les jours.
05:50On s'envoie des messages.
05:52Tout le temps, il prend des nouvelles de moi, je prends des nouvelles de lui.
05:54Après, comme je vous ai dit, ici, franchement,
05:56c'est vraiment tous mes frères, chacun.
05:58C'est-à-dire que si un jour, si demain, j'arrive à percer,
06:00que j'arrive à gagner quelque chose, je vais tout partager avec eux.
06:06Au football, vous avez votre taf individuellement
06:08qui doit participer à la réussite collective.
06:11Réfléchissez à ça, les gars.
06:13Dans la solidarité, dans le collectif.
06:15Denans, c'est une ville ouvrière.
06:17Enfin, c'était une ville ouvrière où le taux de chômage à voisine
06:19est de 35%, et c'est bien au-dessus de la moyenne nationale.
06:21Moi, mon père me dit tout le temps,
06:23à l'époque, ici, la plus grosse ville,
06:25c'est Valenciennes.
06:27Moi, quand j'étais jeune, personne ne parlait de Valenciennes.
06:29La grosse ville, c'était Denins.
06:36Je me suis fait mourir pour Usineur.
06:38Travailler 24 heures,
06:40des journées de 24 heures, il faut le dire.
06:42Et maintenant, je me retrouve à la rue sans rien.
06:44Il y a 40 ans,
06:46les industries métallurgistes,
06:48en l'occurrence, Usineur, a fermé.
06:50Ce qui a mis énormément de gens au chômage.
06:52Ça a eu un effet dévastateur.
06:54Ça s'est fermé il y a 40 ans,
06:56et je pense que la ville,
06:58on ne s'est toujours pas remis complètement.
07:02À chaque fois, je tombe sur une photo de mes grands-pères.
07:04Je les vois, ils sont face à face, en train de parler.
07:06Il y a la bouteille de Ricard devant eux.
07:08Et tu te dis, bon, là, c'est sûr,
07:10ils sont en train de parler d'Usineur,
07:12en train de se faire un jaune.
07:14C'est évident. J'ai tellement vécu ça,
07:17toute mon enfance.
07:21Les cafés ont fermé, les bars ont fermé.
07:23Il y a un cinéma qui vient de rouvrir là,
07:25à Denain, depuis 6 mois maintenant.
07:27Avant que le cinéma arrive là, il y a 6 mois,
07:29il n'y a pas eu de cinéma à Denain
07:31pendant je ne sais pas combien d'années.
07:33Alors que c'est une ville de 20 000 habitants.
07:35Les activités ?
07:39Déjà, il y a la moto.
07:41Ça, c'est les Landau.
07:43Après, je ne pourrais dire que la moto, franchement.
07:47Après, il y a les matchs FIFA.
07:49Il y a des pokers clandestins.
08:03On se retrouve ici, à Denain.
08:05On se retrouve un peu partout, dans la ville.
08:07Aujourd'hui, il y a eu trop de police.
08:09La police, depuis hier,
08:11ils font que de venir chez moi, si tu veux, ça va.
08:13Ils me veulent. À cause de ça,
08:15je n'ai pas du reportage, mais ce n'est pas grave, on s'en va.
08:22Ils terrifient juste derrière le stade.
08:24On sait très bien que les gamins,
08:26avec leur moto, ils vont dans le terrain.
08:28Encore une fois, c'est peut-être parce que
08:30on ne les oriente pas vers d'autres choses.
08:32Quand ils sont livrés à eux-mêmes,
08:34ils font ce qu'ils savent faire.
08:36Peut-être que si on les avait intéressés
08:38à d'autres choses, ou même carrément
08:40à des clubs de moto, parce que ça existe aussi,
08:42il y a des gens qui font ça de façon très structurée.
08:44Si vous voulez, peut-être,
08:46avoir des futurs talents,
08:48venez à Denain.
08:50Vous allez peut-être en trouver.
08:53J'ai pris la bonnette !
08:55J'ai pris la bonnette !
09:01Il a une copine de son frère.
09:03Je suis toute en l'air.
09:07T'es en commentaire ?
09:09Non, parce que j'ai grandi dans ça.
09:11Moi aussi, j'ai roulé en étant petite.
09:13Ma fille aussi, elle roulait.
09:15C'est ça, c'est ça.
09:17C'est ça, c'est ça.
09:19C'est ça, c'est ça.
09:21J'ai grandi en étant petite.
09:23Ma fille aussi, elle roulait en étant petite.
09:25Petite famille.
09:31Yannis, dis-leur qu'ils veulent arriver à Denain.
09:33Nous, quand on se rejoint,
09:35des fois, on se rejoint sur ça.
09:37C'est parce que là, on ne roule qu'ici,
09:39mais sinon, on roule partout dans la ville.
09:41Des fois, on est vraiment beaucoup.
09:43C'est-à-dire, ouais, quand même bien la box life.
09:45Voilà les clubs, ils sont partout.
09:47Ouais, ouais.
09:49Là, ils arrivent.
09:59Bon les gars, je ne vais pas y aller
10:01par quatre chemins.
10:03Les pirates ne viendront pas, ils sont forfaits pour ce match.
10:05Je n'aime pas gagner comme ça.
10:07Je n'aime pas comment ça se passe.
10:09Et si le match chez eux,
10:11ils sont encore en lice, on ira chez eux.
10:13Parce que s'ils ont la flemme de venir jusqu'à Denain,
10:15de Normandie,
10:17nous, on montrera
10:19qu'on n'a pas la flemme
10:21et qu'on est prêt à aller chez eux
10:23pour leur mettre le cul par terre.
10:25Nous, l'adaptation qu'on a choisie aujourd'hui,
10:27c'est de s'entraîner malgré tout.
10:29Et on essaye de
10:31mettre sa frustration
10:33dans l'entraînement qui vient.
10:39Eh les gars, les gars, expliquez-moi un truc.
10:41Pourquoi vous avez su être agressif
10:43et ultra dominant
10:46pendant un quart d'heure
10:48et là vous êtes mous comme des chèvres ?
10:50Nous, on participe de facto
10:52au fait que les jeunes soient moins isolés
10:54puisque nous, avec le club,
10:56sur les cinq dernières années,
10:58on envoyait chaque année au moins un jeune
11:00au Pôle France de football américain
11:02et il y en a deux aussi qui sont partis
11:04ou qui vont partir
11:06pour continuer l'aventure de football américain au Canada.
11:08C'est des jeunes qui n'auraient peut-être jamais voyagé
11:10s'il n'y avait pas eu à un moment donné le football américain.
11:12Allez, culot sur trois.
11:14T'as déjà voyagé ?
11:16Non, jamais. Jamais, jamais.
11:18Mon rêve,
11:20franchement,
11:22c'est d'aller rouler avec les mecs aux Etats-Unis.
11:24Ils sont vraiment forts, j'ai kiffé trop.
11:33Bon, ça y est, on commence la photo.
11:35On a sorti le coup pour le reporter.

Recommandations