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  • 25/03/2025
"Heureusement que je ne guide pas mon bateau à la lumière des hashtags"
Allocation de rentrée scolaire et écrans plats : le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer réagit à la polémique sur Brut.

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Transcription
00:00– Vous évoquez les critiques, je ne sais pas si vous consultez un peu les réseaux sociaux.
00:03– Oui, bien sûr, ça m'intéresse.
00:04– Hier, en top tweet France, le hashtag Blanquer ment.
00:08– Vous avez des spécialistes des réseaux sociaux qui savent très bien pousser des hashtags,
00:11donc heureusement que je ne guide pas mon bateau à la lumière des hashtags.
00:18Vous avez des gens sur les réseaux sociaux, surtout sur certains réseaux sociaux…
00:21– Sur ce hashtag, vous avez été mis face à certaines contradictions
00:24qui ont été expliquées, notamment des propos que vous avez tenus sur le plateau de France 3
00:29dans Dimanche en politique, où vous évoquiez qu'en gros,
00:32les allocations pour la rentrée pouvaient servir à acheter des écrans plats.
00:35Il y a eu beaucoup de journalistes qui, derrière, ont essayé d'enquêter
00:38vis-à-vis de la CAV, vis-à-vis même des distributeurs de télévision,
00:41et finalement, ces propos ne sont pas avérés exacts.
00:44– Non, vous savez, c'est fascinant, ce genre de polémique, c'est fascinant.
00:48– Mais c'est vous qui l'avez créé, par contre.
00:50– Non, je ne l'ai pas du tout créé, d'abord, si vous me laissez deux minutes,
00:54non, c'est au contraire une séquence extrêmement intéressante.
00:56D'abord, je n'avais pas spécialement prévu de parler de ça,
00:59c'est le journaliste qui me parle d'une initiative d'une parlementaire qui dit
01:03« ce serait peut-être intéressant de convertir certaines allocations en bons d'achat ».
01:07Voilà, donc je réponds à cette question.
01:10Si vous écoutez l'ensemble de mon propos, je dis que c'est une question à regarder,
01:13je ne dis pas qu'il y a une décision à prendre dans un autre,
01:16et que ça peut donc avoir des avantages et des inconvénients,
01:18et qu'il faut l'apprendre sur la base d'études qui restent à faire.
01:23Donc je dis exactement ça.
01:25Et par ailleurs, je rajoute qu'on sait bien que dans certains cas,
01:28et là par contre, tout le monde peut…
01:30– Et sur quoi vous basez, en fait, sur quelles sources ?
01:32– Mais c'est une évidence que…
01:34– Une évidence de quelles choses ?
01:36– Je veux dire, il y a plein de journalistes qui ont fait leur travail à contacter les CAF,
01:41il y a eu aussi…
01:42– Non, mais par exemple, attendez, sur ce sujet-là, provoquons les…
01:46– Non, mais ça veut dire que c'est une évidence,
01:48mais c'est une évidence de par votre sentiment personnel ou de par des faits concrets,
01:52c'est quand même important.
01:53– Il n'y a jamais eu.
01:54D'abord, les quelques références qu'il y a sur le sujet seront assez datées.
02:00Elles sont sur la base déclarative, c'est-à-dire les gens disent ce qu'ils ont dépensé.
02:04Bon, je crois que c'est un petit pourcentage de gens qui disent
02:06« oui, je les ai dépensés pour autre chose ».
02:08Maintenant, on sait très bien qu'à partir du moment où vous donnez des moyens en euros,
02:16vous ne pouvez pas être certain que 100% des gens vont les dépenser pour les enfants.
02:19Ce qui est certain, c'est de dire que ma position sur ce sujet…
02:22– Mais de là à dire que 100% vont dépenser en écrans plats,
02:23ça reste, en tant que responsable politique, il n'y a quand même pas de possibilité.
02:26– Mais parce que c'est une vérité.
02:27Si vous voulez, on va dans une grande surface la semaine prochaine.
02:29– Mais une vérité sur quoi vous basez concrètement,
02:31sur quel fait, sur quelle étude, sur quelle personne ?
02:33– Si vous ne m'interrompez pas, je pourrais vous répondre à votre question.
02:37J'invite toute personne qui a envie de polémiquer sur le sujet à regarder exactement ce que j'ai dit.
02:42Je n'ai pas dit « il faut demain convertir cela en bon d'achat »
02:46ou « c'est certain, tout le monde dépense en écrans plats ».
02:48Je n'ai pas du tout dit ça.
02:49J'ai dit…
02:50– C'est une réalité de savoir pourquoi…
02:52– Mon point de départ, si vous me laissez dérouler un raisonnement.
02:54Mon point de départ, c'est toujours les droits de l'enfant.
02:57C'est toujours, est-ce que ce que nous faisons est bon pour les enfants ?
03:00C'est vrai pour l'école ouverte, c'est vrai aussi pour ce sujet-là.
03:03C'est-à-dire, si à la fin, des parents dépensent pour autre chose que pour l'enfant,
03:07l'argent qui a été donné par la puissance publique pour l'enfant,
03:10ce n'est pas bien.
03:11Et même si ça arrive dans une minorité de cas,
03:13et ça arrive dans une minorité de cas,
03:15eh bien, ce n'est pas une bonne chose.
03:16On peut se dire ça calmement, on peut étudier la chose calmement.
03:19Si vous regardez ce que j'ai dit, je l'ai dit de manière très équilibrée
03:22et justement de manière appelant à une vision rationnelle
03:25et basée sur des faits de cela.
03:27Donc faisons-le, tranquillement.
03:29Je n'ai en aucun cas cherché à soulever ce débat
03:31et encore moins à le trancher définitivement.
03:33En revanche, bien entendu qu'à partir du moment où vous donnez de l'argent
03:38à l'ensemble des personnes…
03:40– La question s'est posée sur les faits, c'est ça.
03:42Si vous m'affirmez que 100% de cette dépense
03:46est toujours faite pour 100% des enfants,
03:48c'est moi qui vais vous demander de le prouver.
03:52– Comme à l'inverse, vous ne pouvez pas non plus affirmer et prouver…
03:54– Bien sûr que si.
03:55C'est évident que ce n'est pas dans 100% des cas
03:57que l'argent est dépensé pour les enfants.
03:59Je pense qu'il faut quand même avoir un minimum…
04:01– Pas forcément que les écrans plats soient caricaturaux, peut-être ?
04:03– Ce sont des dépenses qui augmentent au mois de septembre.
04:05Ça, c'est des choses que je crois se démontrent, oui.
04:07– D'accord. Mais vous n'avez pas de source par rapport à ça ?
04:09– Non, mais ça reste important.
04:11Je veux dire, on reste sur un point qui est important des faits.
04:13– Donnons-nous des rendez-vous futurs.
04:15Les soi-disant « fast-checkings » que j'ai lus n'en sont pas…
04:17– Vous contestez les « fast-checkings » ?
04:19Vous trouvez qu'ils ne sont pas complets ?
04:21– Très souvent, j'observe que ce qu'on appelle « fast-checking »
04:23n'est pas « fast-checking ». Ça, c'est vrai.
04:25Et d'ailleurs, encore une fois, quand je vois la façon
04:27dont on essaye de faire naître une polémique sur un tel sujet,
04:29encore une fois, j'invite chacun à regarder
04:31la déclaration exacte que j'ai faite,
04:33pas les commentaires qui sont faits.
04:35Évidemment, ces polémiques-là
04:37sont alimentées pour faire de la polémique.
04:39Si vous regardez la manière dont j'en ai parlé,
04:41c'est certainement pas pour ça.
04:43J'ai au contraire dit, c'est un sujet peut-être pour le futur,
04:45et ça nécessite de travailler
04:47pour regarder ce qu'il en est dans la pratique.
04:49Après, on isole un morceau de phrase,
04:51parce que c'est évident qu'effectivement,
04:53de temps en temps, c'est forcément utilisé pour autre chose.
04:55Je pense que personne ne peut le contester.
04:57Et ça ne doit pas faire polémique,
04:59ça doit au contraire conduire à regarder ce qu'il en est.
05:01– Et du coup, on regarde les solutions que vous proposez ?
05:03– Oui, par exemple, on peut donner beaucoup plus
05:05à des familles qui ont de réels besoins
05:07dans une politique qui cible davantage.
05:09Je prends l'exemple du maire de Clichy-sous-Bois.
05:11Il fait ça.
05:13Il fait quelque chose de très intéressant
05:15que je regarde depuis un certain temps d'ailleurs.
05:17Il en est fier et il a raison.
05:19Il fait une centrale d'achat en papeterie,
05:21en matériel pour les enfants à la rentrée.
05:23Et donc, il en fait bénéficier
05:25les parents d'élèves de sa municipalité.
05:27C'est une bonne initiative
05:29et tout le monde trouve ça bien.
05:31C'est ce genre de choses qu'il faut imaginer
05:33et peut-être qu'on améliorera
05:35le pouvoir d'achat des familles
05:37en faisant des choses comme ça.
05:39Donc, on ne doit pas s'interdire des débats
05:41au nom du politiquement correct.
05:43On doit juste regarder les faits.
05:45Encore une fois, moi je n'ai pas dit
05:47il faut faire ci ou il faut faire ça.
05:49Je dis regardons, soyons pragmatiques
05:51et on doit pouvoir y arriver
05:53si on n'a pas l'esprit polémique.

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