Pendant ce temps-là, ces jeunes trouvent des solutions contre le gaspillage aux quatre coins de la France.
À Tourcoing, des ceintures en pneus de vélos. À Marseille, des plaques de construction en mégots de cigarettes. À Lille, de la bière faite à partir d'invendus de pain.
00:00Donc là je découpe un pneu en bandes pour pouvoir ensuite le nettoyer et le monter en ceinture.
00:09Pendant ce temps là à Tourcoing, Hubert recycle des pneus de vélo pour en faire des ceintures.
00:16Tout est fait à la main, moi je me suis formé avec des artisans cuir.
00:21J'ai été rencontrer des cordonniers, des gens qui travaillaient le cuir pour
00:25regarder comment ils faisaient les ceintures eux avec leur technique et d'adapter leur savoir-faire à mes contraintes à moi.
00:32Toutes les semaines, Hubert récupère des pneus dans des magasins de vélos et des déchetteries.
00:38En deux ans, il a déjà produit 6000 ceintures.
00:41On retrouve pas mal de pneus qui sont, enfin la majorité des pneus qui sont fabriqués en Asie,
00:46qui roulent sur nos bitumes ici dans le nord de la France par exemple et qui finissent par repartir en Asie pour être brûlés, voilà.
00:53Voilà, 2019. Je me suis posé cette question, quel monde je pours demain et comment moi j'y contribue à mon échelle et l'Aviebel, c'est le fruit de ça.
01:01C'est de me dire
01:02ok j'ai envie de faire un métier qui soit aligné avec mes valeurs et ce que j'aime faire, j'aime créer des produits
01:07mais j'ai envie aussi d'avoir un impact positif sur la planète,
01:10d'apporter une solution. Le pneu de vélo qui est brûlé par millions, bah qu'est ce qu'on peut faire ?
01:15On peut en faire des ceintures vu qu'on est des millions à emporter et donc c'est un peu le fruit de tout ça,
01:19être acteur dans un monde meilleur.
01:21Chaque année en Europe, 10 millions de tonnes de pneus de vélo et de chambres à air sont incinérées, soit
01:28317 kilos par seconde. Je suis persuadé que notre génération
01:33a les clés pour décoder mieux les choses, alors
01:36allons-y, soyons tous acteurs d'un monde meilleur à notre échelle.
01:41Ce serait dommage de ne pas essayer en tout cas, ça c'est ça j'en suis sûr et je pense c'est propre à notre génération,
01:47cette mentalité là.
01:49Donc en fait on part du mégot et on obtient un matériau qu'on peut réutiliser à l'infini.
01:59Pendant ce temps-là à Marseille,
02:01Alice, elle, s'occupe des mégots de cigarette. Une fois récupérées, elle les transforme en matériaux de construction.
02:09On met le mégot de cigarette dans de l'eau,
02:11toutes les substances toxiques vont se larguer dans l'eau, on va obtenir une eau saturée en polluant. Cette eau là par la suite va être
02:19dépolluée et retraitée en circuit fermé.
02:22A la fin du bain d'eau, on va obtenir une fibre saine,
02:27sans polluant. Cette fibre là, si elle est compressée et chauffée à très haute température, on va obtenir
02:35des plaques de construction
02:37avec lesquelles on va pouvoir faire du mobilier urbain, du mobilier de jardin, des bancs, etc. Avec son association Green Minded,
02:44elle intervient partout en France pour collecter des mégots de cigarette et sensibiliser à l'impact environnemental.
02:50Chaque année en France, 30 milliards de mégots sont jetés.
02:54En fait, le but de notre association, finalement, c'est de disparaître.
02:57Le jour où il n'y aura plus de mégots, on sera content et on s'occupera d'autres déchets, mais là, vraiment,
03:04on aimerait réduire à la base cette pollution.
03:09Voilà, on arrive à la brasserie, on va venir
03:14trier le pain qu'on a récupéré pour valider les conditions de collecte,
03:18et puis après, réinjecter ça au sein de nos cuves et puis en faire de la bière.
03:25Pendant ce temps là, à Lille,
03:28Martin, lui, fait de la bière avec le pain rassis des bars et restaurants.
03:33J'ai regardé un petit peu sur internet ce qui se faisait et je me suis rendu compte que la bière au pain, c'est quelque chose
03:37qui existe depuis des milliers d'années. Les premières bières, c'était de la bière au pain.
03:41Je me suis dit que, voilà, c'était pour nous et qu'il fallait aussi qu'on développe ça à Lille.
03:45La bière s'appelle Pain de Minuit. Elle n'est vendue que chez les partenaires de Martin,
03:50comme Florent Ladenne.
03:51La bière est bonne.
03:52Voilà, déjà, avant tout, c'est le produit qui parle, toujours.
03:56Ensuite, moi, cette dimension écologique était très importante à mes yeux. C'est très difficile
04:01d'anticiper ce qu'on va vendre en pain sur une journée. On n'est pas un médium, on est juste restaurateur.
04:06En France, chaque année, 87 000 tonnes de pain et de viennoiserie
04:10finissent à la poubelle.
04:11C'est à peu près 4,5 kilos par français et par an.
04:15Je suis convaincu que le monde dans lequel on vit, il faut le réinventer.
04:18On ne pourra pas continuer à vivre de cette manière.
04:21Il y a plein de possibilités.
04:22Moi, je travaille dans la bière. On a réinventé un modèle de bière.
04:25J'ai envie qu'on arrive à repenser le monde plus intelligemment,
04:28avec les contraintes d'avenir qu'on a. On n'est jamais trop jeune.
04:30J'ai 22 ans, je suis encore étudiant, je fais ça en parallèle et c'est génial.
04:35Hubert, Martin, Alice ou d'autres, dans nos territoires, ils sont nombreux.
04:39Jeunes à se bouger pour imaginer le monde de demain.