"Ghost in Love" , le nouveau roman de Marc Levy

Brut

En 2020, il fête ses 20 ans de publications et sort "Ghost in Love", son 20e roman, en poche chez Pocket. Pourtant, son destin a mis du temps à s'écrire. Brut a rencontré Marc Levy. Voici son histoire.

Transcript

00:00Je me souviens, quand j'avais

00:0214 ou 15 ans, mon père m'avait emmené faire les châteaux de la Loire à bicyclette.

00:06C'est un voyage, bien sûr, qui m'a marqué, je n'oublierai jamais,

00:10qui m'a marqué toute ma vie parce que

00:14dans ma jeunesse,

00:17les pères étaient beaucoup plus rares qu'aujourd'hui.

00:30Je me suis longtemps interrogé, avant d'affubler

00:42le fantôme de cette histoire, du prénom de mon père.

00:45Évidemment, il y avait

00:47un risque de confusion. D'ailleurs, j'ai un de ses vieux amis qui m'a appelé

00:53en me demandant, affolé, si mon père avait vraiment eu

00:57un amour caché aux Etats-Unis.

00:59Et je lui ai dit, donc ça, ça t'a plus étonné que le fait qu'il ait été chirurgien

01:03alors que dans la vraie vie, il était éditeur.

01:28Il était mon premier lecteur et il était très critique.

01:32Il ne laissait rien passer.

01:34C'était un homme de lettres,

01:35un grand éditeur. Je lui dois beaucoup parce qu'il m'a énormément appris.

01:53L'écrivain qui travaille le plus ne travaille rien à côté

01:57d'une aide soignante, d'un infirmier,

01:59ou d'un auxiliaire médical ou d'un urgentiste qui va tous les jours être

02:02confronté à la difficulté de son métier.

02:27Robert Laffont appelle en disant, bonjour Marc, je voudrais vous publier.

02:43J'y crois pas du tout et je crois même reconnaître la voix d'un copain de ma sœur.

02:48Je lui réponds, mais oui, Philippe, bien sûr, et il m'a dit, écoutez, si vous ne me croyez pas,

02:52rappelez-moi, je suis chez Laffont, et il a raccroché.

02:55Donc là, j'ai eu un petit doute quand même.

02:57Et je me suis dit, non, il faut quand même que je vérifie.

02:59Et j'ai rappelé, et voilà.

03:17Je me souviens de ce hall,

03:19de la DreamWorks, et où je vois toutes les affiches des films

03:24qui m'ont fait rêver.

03:25Et où je sens une main qui me tape sur l'épaule, et je me retourne, et il y a Spielberg en face de moi

03:30qui me dit, on y va, et on va se mettre dans la salle de réunion.

03:44Une fois tout acté,

03:46vous vous retrouvez dans une pièce, là où vous étiez une centaine de

03:51collaborateurs, vous êtes tout seul.

03:53Parce que dans des journées où vous aviez l'habitude

03:56que le téléphone sonne toute la journée, le téléphone ne sonne plus.

03:59Et vous êtes seul face à votre copie, et là c'est le début d'un long voyage.

04:06Cette façon de vivre à l'étranger, en étranger, c'est un besoin absolu pour nourrir mon écriture.

04:36Je ressens une très grande joie, parce que le bonheur de mon travail, c'est de le partager.

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