Comme tous les jours, l'éditorialiste politique Nicolas Doze analyse l'actualité économique du pays. Ce mercredi, il est question du prix du carburant, au plus bas depuis six mois.
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00:00Nicolas, ce matin, on s'intéresse au prix des carburants qui continue de baisser. Le gasoil s'affiche à 1,63 €, selon les chiffres publiés hier.
00:08Le samplon 95 à 1,68 €. Bon, alors, on avait commencé à parler de la baisse du baril. C'est directement lié ?
00:16Il y a deux explications. Il y a deux bonnes étoiles. Vous avez le prix, effectivement, du baril de pétrole qui ne bouge plus, qui est à 70 $ à peu près.
00:24On a toujours dit que, durablement, quand le baril de pétrole perd 1 $ – durablement, bien sûr, pas sous 24 heures –, ça finit par se traduire par un centime de moins à la pompe.
00:33Et il faut 2 à 3 semaines de délai de transmission. Et puis l'autre étoile, c'est que l'euro monte. Et plus l'euro est élevé face au dollar, plus le baril que nous achetons
00:43est bon marché, puisque le baril est vendu en dollars. Donc là, on est à 1 € égale 1,09 $. Au début de l'année, c'était 1 € égale 1,02 $.
00:55Si on va à 1,15 $, 1,20 $, ça baisse automatiquement le prix du pétrole. Donc deux éléments conjugués qui font qu'effectivement, les prix baissent.
01:03Je rappelle que quand vous dépensez 10 € de carburant, vous avez 3 € de pétrole brut, 1 € de raffinage-distribution et 6 € de taxes.
01:12Ces taxes qui n'ont pas trop bougé depuis un certain mouvement de 2018 avec les gilets jaunes.
01:16– Est-ce qu'il faut comprendre que ça va durer ?
01:18– Il y a toutes les raisons de penser que oui, ça va durer. D'abord, côté offre. L'OPEP a décidé d'augmenter en avril de 130 000 barils jour son offre.
01:26Si l'offre augmente, ça tire les prix à la baisse. Côté offre aussi, il est possible qu'on ait une hausse de la production américaine
01:34en raison de la politique de Donald Trump favorable à l'extraction de pétrole. Donc offre en hausse égale prix en baisse.
01:41Après, troisième raison, vous prenez l'OCDE, on en parlait hier pour les pays riches, ou vous prenez l'INSEE qui est publié hier pour la France.
01:48Ralentissement économique lié à la guerre commerciale. C'est un sujet qui n'est plus discutable.
01:52Qui dit ralentissement économique dit demande qui baisse. Une demande qui baisse, une offre qui monte.
01:58Deux éléments qui tirent automatiquement les prix du pétrole et donc des carburants à la baisse.
02:03Quatrième élément, à moyen terme, imaginons que ça s'arrête, la guerre en Ukraine, on lève les sanctions sur la Russie.
02:09Il faut avoir beaucoup d'imagination en ce moment.
02:10Le pétrole, oui, mais le pétrole russe, moyen terme. Pétrole russe revient sur le marché, l'offre augmente, une fois de plus, les prix baissent durablement.
02:19Et alors à plus long terme, on est quand même dans un vaste mouvement d'électrification des usages.
02:24Plus on va électrifier les usages, plus la demande d'énergie fossile va reculer. Et là encore, on pourra avoir une baisse durable des prix des carburants.
02:31C'est très hasardeux d'imaginer ce que ça va être dans trois mois. Certains pensent quand même qu'on se dirige vers un baril non pas à 70 mais à 60 dollars.
02:38Avez donc un effet de moins de 10 centimes sur les prix à la pompe.
02:42Donc on pourrait arriver à 1,50 euro ?
02:451,50 euro, ce sera sans doute un plancher. On ne retrouvera pas le 1,10 euro de 2021.
02:49Il y a quand même des paliers qui sont franchis dans l'histoire avec les prix, même si c'est vrai que les prix de l'énergie sont très volatiles.
02:54Ce sont les seuls prix vraiment très volatiles.
02:56Merci Nicolas.