Frédéric Beigbeder : «Les gens qui veulent notre bien par l'intolérance sont dangereux»

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L'écrivain Frédéric Beigbeder réagit à un passage de son dernier roman «Un homme seul» où est mentionné Pascal Praud : «Les gens qui veulent notre bien par l'intolérance sont dangereux» dans #HDPros.

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00:00À force de soumission à une idéologie minoritaire pour avoir l'air cool,

00:04nous donnons raison à Pascal Praud.

00:07Mais qu'est-ce que je viens de faire là-dedans ?

00:09Ça veut dire quoi ?

00:11Que veut dire cette phrase ?

00:13Je dis que Pascal Praud a raison et il se vexe.

00:15Mais sur quoi ?

00:17Qu'est-ce que vous voulez dire ?

00:19Il me faut quand même un tout petit peu de 30 secondes.

00:21Même 40 !

00:23Il y a un personnage que j'adore chez Dostoïevski qui s'appelle Stavrogin.

00:27C'est un aristo, il est très arrogant, il est très autodestructeur.

00:32C'est vous !

00:34C'est dans les démons.

00:36Et en même temps, pourquoi est-ce qu'il a fait ce personnage ?

00:38Parce qu'il voulait décrire ces gens qui sont au-delà du bien et du mal,

00:42comme le dit Nietzsche.

00:44C'est-à-dire qu'ils s'en foutent du bien et du mal.

00:46Ils pensent que tout ça n'a aucun intérêt.

00:48Vous voyez, c'est l'aristo décadent.

00:50Et aujourd'hui, on ne peut plus se permettre ce luxe-là.

00:55Ma génération a été dans la dérision et dans l'ironie permanente pendant les 30 dernières années.

01:00On ne peut plus se permettre ce luxe-là.

01:02Il faut des gens qui disent le bien, le mal,

01:06et peut-être que ceux qui disent le bien sont dangereux aussi.

01:09Ça, c'est ce que je pense que vous faites passer comme message.

01:13Le XXe siècle nous l'a bien prouvé.

01:15Les gens qui veulent notre bien par la force, par l'intolérance, sont dangereux.

01:20Donc ça, c'est ce qu'on appelle le wokisme.

01:23Mais en face, il y a aujourd'hui une autre force qui revient,

01:26qui est le masculinisme toxique, violent, la brutalité de Trump,

01:34la tronçonneuse d'Elon Musk,

01:37tous ces hommes absolument des brutes, épaisses, vulgaires.

01:44Et moi, je dirais que face à ça,

01:48on ne peut plus dire que le bien et le mal, on s'en fout.

01:51On est obligé de chercher au milieu entre ces deux extrêmes.

01:54Donc moi, je suis un peu plus centriste.

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