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Ukraine : "Il n'y aura pas de solution militaire, il faut aller vers la négociation", défend le député RN Julien Odoul
franceinfo
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10/03/2025
Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, député de l'Yonne, était l'invité de franceinfo soir le lundi 11 mars 2025.
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00:00
France Info Soir, l'invité, Aurélie Herbemont.
00:06
Bonsoir Julien Audoul.
00:08
Vous êtes député de Lyon, porte-parole du Rassemblement National.
00:12
Est-ce que la Russie est une menace pour la France et l'Europe ?
00:16
La Russie peut être une menace pour la France, pour l'Europe, pour n'importe quel pays.
00:22
Et j'allais dire que n'importe quel pays peut être une menace pour la France.
00:26
Aujourd'hui, on le voit bien, le monde est marqué par de profondes divisions, par des antagonismes.
00:34
Et il faut que dans ce concert des nations perturbées, que la France défende ses intérêts.
00:38
Avec deux lignes directrices, la paix et l'indépendance.
00:42
La paix parce qu'il n'y a pas de solution armée, on le voit bien entre l'Ukraine et la Russie.
00:47
Et l'indépendance, c'est qu'il faut que notre diplomatie soit pleinement indépendante,
00:52
qu'elle ne soit pas soumise ni à Washington, ni à Bruxelles, ni à quelque autre puissance que ce soit.
00:57
Sur cette question de la Russie, on a un petit peu de mal à comprendre quelle est la position du Rassemblement National.
01:02
Entre un Jordan Bardella qui estime que la Russie, oui, constitue bien une menace multidimensionnelle.
01:07
Alors que Marine Le Pen, il y a quelques jours, dans le Figaro, a ironisé en disant qu'au bout de trois ans,
01:12
la Russie a du mal à avancer en Ukraine et donc il y a peu de chances qu'elle ambitionne de venir jusqu'à Paris.
01:17
C'est quoi ? C'est du tiraillement sur la ligne au Rassemblement National ?
01:20
Non, il n'y a aucune contradiction, il faut être lucide.
01:24
Il n'y a aucune contradiction ?
01:25
Pas du tout, il y a des discours qui sont totalement complémentaires.
01:29
Entre ceux qui nous disent que la Russie va arriver dans les rues de Paris,
01:33
que les chars russes vont passer avenue des Champs-Élysées...
01:37
Personne ne dit que les chars russes vont arriver à Paris.
01:41
Vous avez cette petite musique, cette propagande qu'on a déjà entendue dans les années 80...
01:45
Mais qui dit ça ?
01:46
Les chars russes, on les bat en guerre, mais bien sûr que si !
01:48
Personne ne dit qu'il y a des chars russes dans les rues de Paris, enfin !
01:50
Excusez-moi, j'entends et vous entendez les mêmes messages que moi.
01:53
Vous avez certains qui considèrent que le danger ultime pour la sécurité des Françaises et des Français,
01:59
c'est l'armée russe.
02:00
On le dit, Marine Le Pen le redit, c'est faux.
02:03
Et encore une fois, il faut être lucide sur la menace...
02:05
Si vous pensez à Emmanuel Macron, il parle de menaces multidimensionnelles,
02:10
notamment d'ingérence, d'attaques informationnelles...
02:14
Mais il faut être lucide sur la menace que peut faire peser la Russie sur nos intérêts.
02:17
On le voit en Afrique, on le voit notamment à Mayotte,
02:22
où ils se sont fait fort d'accompagner les revendications territoriales des Comores.
02:28
Il faut être lucide.
02:30
Après, excusez-moi, mais moi j'écoute mes concitoyens aussi.
02:33
Quand ils se lèvent le matin, ils n'ont pas peur des Russes.
02:36
Ils n'ont pas peur de se faire agresser par un Russe en sortant de chez eux.
02:39
Les femmes, dans notre espace public, n'ont pas peur du harcèlement...
02:42
Vous savez bien que c'est mal le sujet de se faire agresser par des Russes.
02:45
C'est très important, parce que vous savez, avec cette problématique, avec cette diversion aussi,
02:52
on ne parle pas aussi des sujets de sécurité qui, eux, concernent matin, midi et soir les Françaises et les Français.
02:58
On en parle aussi.
02:59
Julien Oudoul, alors qu'une délégation ukrainienne doit rencontrer demain une délégation américaine en Arabie Saoudite
03:05
pour parler et cesser le feu en Ukraine,
03:07
Jordan Vardela réclame une conférence internationale pour la paix.
03:10
Est-ce que ça veut dire que vous ne faites pas confiance aux Etats-Unis pour régler la situation ukrainienne ?
03:15
Vous savez, cette conférence internationale pour la paix, elle a été demandée par Marine Le Pen
03:19
dès le début du conflit, en 2022.
03:22
A l'époque, on lui riait au nez, on lui disait que ce n'était pas possible et que c'était illusoire.
03:28
Très clairement, c'est la seule solution.
03:30
C'est la seule solution aujourd'hui pour faire taire les armes,
03:33
pour protéger le peuple ukrainien de l'agression qu'il subit depuis maintenant trois ans
03:38
et pour garantir cette paix qui va permettre,
03:41
notamment, et c'est pour ça que Jordan Vardela propose une zone tampon entre l'Ukraine et la Russie,
03:46
qui soit sous l'administration de l'ONU.
03:49
Avec le casque bleu pour maintenir la paix.
03:51
Il n'y aura pas de solution, il faut bien que l'on le comprenne, il n'y aura pas de solution militaire.
03:55
C'est-à-dire que de mettre plus d'argent pour de l'armement,
03:58
d'envoyer des soldats, d'engager cette surenchère qui serait préjudiciable,
04:03
n'appartera rien pour limiter les souffrances du peuple ukrainien et pour aller vers la paix.
04:08
Il faut passer par la négociation.
04:10
C'est ce que nous demandons au Rassemblement National.
04:12
Est-ce que vous considérez que c'est de la surenchère quand les européens valident, jeudi dernier,
04:17
un plan de réarmement de l'Europe à 800 milliards d'euros ?
04:21
Ce plan de réarmement de l'Europe, en fait, n'a qu'une seule vocation, n'a qu'un seul but.
04:27
C'est abattre les souverainetés nationales pour aller vers cette chimère qui s'appelle l'armée européenne.
04:33
Il n'est pas question d'une armée européenne, il est question de renforcer les armées nationales.
04:37
Non, mais l'objectif, il est là.
04:39
Les fédéralistes, les européistes, qui sont des fanatiques, misent sur toute crise...
04:44
Même Victor Orban, le dirigeant, n'a pas le droit à valider ce plan de réarmement.
04:48
Moi, je vous parle en tant que Français, et je vous le dis,
04:51
l'objectif qui est celui des fédéralistes, c'est d'aller vers toujours plus de soumission aux intérêts fédéraux,
04:59
et notamment sur des souverainetés essentielles.
05:01
Je le dis, l'armée, la défense, c'est l'apanage de la nation.
05:04
Le bouton nucléaire, notamment, c'est l'apanage de la France.
05:07
Et en aucun cas, on doit le partager avec qui que ce soit.
05:10
Justement, est-ce que vous avez été rassuré par les propos du chef de l'État,
05:13
qui maintient que cette dissuasion nucléaire, le bouton, l'activation éventuelle du bouton,
05:19
resterait à la main du président de la République française ?
05:21
Non, non, je ne suis jamais rassuré par les propos ambigus de M. Macron.
05:25
C'est pas ambigu ?
05:26
Si, si, c'est toujours ambigu avec M. Macron.
05:29
Je ne suis jamais rassuré devant la déliquescence de notre diplomatie,
05:35
qui s'est affaissée depuis 8 ans.
05:38
Je ne suis jamais rassuré de voir que la France, malheureusement avec M. Macron,
05:42
est passée de grande puissance à une puissance qui est marginale.
05:46
La place de la France, sa vocation, c'est d'être une puissance d'équilibre
05:50
qui parle à tous les grands de ce monde,
05:52
et qui va vers la paix et vers l'indépendance des nations.
05:55
C'est pas flatteur pour la France d'éventuellement être en capacité
05:57
d'assurer la protection de ses voisins européens grâce à son arsenal nucléaire ?
06:03
On aimerait déjà que, si vous me permettez,
06:05
que M. Macron assure la préservation et la sécurité de nos intérêts
06:09
face à des puissances comme l'Algérie ou les Comores.
06:12
On se fait gifler par le pouvoir algérien dictatorial
06:16
qui maintient en détention l'un de nos compatriotes dans des conditions ignobles.
06:21
On enchaîne les provocations, les insultes de la part d'un pouvoir
06:25
qui est délibérément francophobe.
06:27
Et la seule réponse du gouvernement français et de M. Macron,
06:31
c'est de ne rien dire et de ne rien faire.
06:33
Ça nous éloigne un petit peu du dossier de la défense européenne.
06:37
On est sur la défense de nos intérêts.
06:39
On est sur la place de la France au niveau international.
06:41
Et moi, je vois que malheureusement, certains voudraient faire la leçon à la Russie.
06:46
On n'est même pas capable de se faire respecter des Algériens et des Comoriens.
06:49
Sur la défense française, est-ce qu'au Rassemblement national,
06:52
vous êtes d'accord avec la nécessité affichée par le chef de l'État
06:55
et par le ministre des Armées d'augmenter notre effort de défense
06:58
pour atteindre à terme un budget de 100 milliards d'euros pour l'armée française annuelle ?
07:03
Mais nous ne l'avons pas attendu, Emmanuel Macron.
07:05
C'était dans le projet de Marine Le Pen depuis longtemps
07:08
de faire passer ce budget de la défense à 3% du PIB.
07:13
Que de temps perdu, en fait, où on a considéré
07:19
Emmanuel Macron a considéré que la défense, la souveraineté, l'armée étaient accessoires.
07:23
Ce n'est plus le cas ces dernières années. Emmanuel Macron a déjà renforcé les budgets de la défense.
07:27
Ce n'est plus le cas depuis quelques mois, il faut bien le dire.
07:30
Non, les budgets de la défense sont en revue depuis deux milliers d'années.
07:32
Mais pas au niveau que nous attendons.
07:36
Mais vous ne pouvez pas dire qu'il...
07:37
Non, mais pas au niveau que nous attendons.
07:38
Ça fait quelques semaines.
07:39
Allez voir, allez dans les régiments, voir l'État de nos armées concrètement.
07:44
Nos militaires font un boulot incroyable.
07:46
Ce sont les rois de la débrouille.
07:47
Parce que malheureusement, les investissements nécessaires pour leur permettre de rester
07:52
et d'être une armée autonome n'ont pas été faits depuis des années.
07:55
Nous les demandons et Marine Le Pen les demande toujours.
07:57
Ces efforts avancent, quoi que vous en disiez, depuis ces dernières années.
08:01
Comment est-ce que vous, vous financeriez cet effort de défense qui se chiffre à des dizaines de milliards d'euros ?
08:06
Déjà, vous le savez, nous avons proposé dans le cadre des débats budgétaires,
08:12
énormément de pistes d'économie.
08:14
Lutte contre la fraude sociale, lutte contre la fraude fiscale, suppression des agences inutiles,
08:20
lutte contre les gaspillages, réduction du train de vie de l'État, lutte contre l'immigration.
08:25
Enfin, je veux dire, du pognon, il y en a.
08:27
Il y a même un pognon de dingue qui est gaspillé chaque année.
08:30
Donc, avant de penser à encore taxer les Français, à faire les poches des Français,
08:34
à aller vider l'épargne des Français...
08:35
Pour vous, il faut d'impôts et pas d'épargne ?
08:37
Non, mais excusez-moi...
08:38
Pas solliciter l'épargne des Français ?
08:39
Mais nous avons dans notre budget, en tout cas dans les gaspillages de notre budget,
08:44
des milliards d'euros qui sont volatilisés chaque année,
08:47
qui vont à des projets internationaux chimériques,
08:50
qui vont dans des agences inutiles,
08:52
qui pondent des communications comme l'ADEME,
08:55
où on nous dit qu'il faut planter son slip dans le jardin.
08:57
Excusez-moi, si on pouvait économiser dans ces communications...
09:00
C'était une mobilisation effectivement de l'agence pour la transition écologique.
09:05
Donc, de grâce, il faut arrêter de taxer les Français,
09:07
il faut arrêter de les culpabiliser,
09:09
et que l'État, déjà, fasse les efforts en matière de réduction de son train de vie
09:12
et de lutte contre les gaspillages.
09:13
Julien Aoudoul, est-ce que dans ce contexte,
09:15
le conclave sur les retraites a encore du sens ?
09:18
Le président du Conseil d'Orientation des Retraites
09:20
estime que le débat sur les 64 ans est secondaire, voire dérisoire.
09:25
Je vais vous répondre, mais vous voyez, on a parlé beaucoup de la Russie,
09:28
vous ne parlez pas de ce qui se passe en Syrie,
09:30
où il y a un génocide en cours.
09:32
Un vrai génocide en cours.
09:34
Vous avez le pouvoir islamiste qui a été encensé par M. Macron,
09:38
qui a été encensé par le ministre des Affaires étrangères.
09:40
Encensé, vous allez peut-être un petit peu loin.
09:42
La fin de la barbarie !
09:44
Et là, vous avez la barbarie en Syrie,
09:46
où les minorités halawites et chrétiennes se font massacrer.
09:50
Vous avez probablement des milliers de morts
09:52
qui n'intéressent personne, qui n'intéressent pas les députés et les filles.
09:55
Ils sont où, là, les Free Palestine, etc. ?
09:57
Ils sont où, les militants contre le génocide ?
10:01
Ils sont où, tous ceux qui ont, encore une fois,
10:03
les droits de l'homme en bandoulière ?
10:05
Personne ne dit rien, en tout cas ces gens-là ne disent rien,
10:07
sur ce qui se passe en Syrie.
10:09
Et moi, je suis choqué, effectivement,
10:11
qu'il y ait un deux poids deux mesures,
10:13
entre les mots de M. Barraud, ministre des Affaires étrangères,
10:15
contre la Russie, qui ne veut même pas recevoir
10:17
le ministre des Affaires étrangères russe,
10:19
et qui est très très passif,
10:21
et très très docile, vis-à-vis de ce qui se passe en Syrie.
10:24
Le ministre des Affaires étrangères a pris la parole sur ce sujet,
10:27
et le président par intérim de Syrie
10:29
a promis qu'il poursuivrait les responsables,
10:35
effectivement, des massacres qui sont commis,
10:37
depuis jeudi, en Syrie.
10:39
Vous croyez cet homme-là ?
10:41
Encore une fois, qui est le fils spirituel
10:45
des barbares d'Al-Qaïda et de Daesh,
10:47
on le savait,
10:49
qui ont dans leurs chartes le massacre
10:51
et la discrimination pour la minorité halawite,
10:53
ce sont des musulmans, je le rappelle,
10:55
qui aujourd'hui sont victimes.
10:57
Ils sont victimes d'un véritable génocide,
11:02
et je remarque que chez certains,
11:04
à gauche et à l'extrême gauche,
11:06
ça ne les intéresse pas.
11:08
Est-ce que ce débat a toujours du sens
11:10
d'essayer d'aménager la réforme à 64 ans ?
11:12
Attenuer les souffrances des Français
11:14
a toujours du sens,
11:16
surtout que cette réforme, on le sait bien,
11:18
elle était non seulement injuste socialement,
11:20
elle est surtout inefficace économiquement.
11:22
Alors oui, effectivement,
11:24
mais nous nous souhaitons aller beaucoup plus loin,
11:26
mais ce n'est pas là qu'il faut chercher
11:28
des milliards en faisant travailler éventuellement
11:30
les Français plus longtemps pour financer la défense.
11:32
Certains peut-être en rêveraient,
11:34
nous nous disons qu'il y a des pistes d'économie,
11:36
gaspillage, immigration,
11:38
réduction du train de vie de l'État,
11:40
lutte contre la fraude, près de 50 milliards d'euros par an,
11:42
donc il y a énormément d'argent à aller chercher.
11:44
Merci Julien Aoudoul.
11:46
Merci Aurélie Herbement, on se retrouve à 20h pour les informer.
11:48
Julien Audeu, vous pouvez continuer à écouter France Info,
11:50
pour parler de la Syrie,
11:52
pour ne pas dire qu'on n'en parle pas dans un instant,
11:54
notamment dans la région avec nos reporters.
11:56
Ce sera juste après le Fil Info.
11:58
On se retrouve dans un instant.
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