Philippe de Villiers : «Emmanuel Macron était à contretemps et à contresens»

L'ancien ministre Philippe de Villiers évoque l'allocution d'Emmanuel Macron de ce mercredi : «Emmanuel Macron était à contretemps et à contresens»

Transcript

00:00Il était à contre-temps et à contre-sens.

00:08Alors il était à contre-temps.

00:13Il était à contre-temps puisque il n'a pas prononcé le mot paix.

00:20Au moment où le monde entier parle de la paix en Ukraine.

00:24Ensuite, il n'a pas prononcé le mot négociation.

00:27Au moment où on ne parle dans le monde entier de Kiev jusqu'à Riyad, on ne parle que de négociation.

00:40Il n'a pas prononcé le mot après-guerre alors qu'aujourd'hui,

00:45toutes les chancelleries du monde entier sont dans l'après-guerre qui se profile.

00:52Et il n'a pas prononcé le mot réconciliation.

00:57Alors que les Russes et les Américains sont en train de se réconcilier.

01:02Et non seulement ça, mais ils sont en train de se réconcilier sur le dos des Européens

01:06qui vont devoir payer l'addition puisque nous, notre rôle, ça sera quoi ?

01:10De faire rentrer l'Ukraine dans l'Union Européenne.

01:13Vous la voulez, vous allez la prendre.

01:15Et de payer la reconstruction.

01:18Aux frais de qui ? Du contribuable français.

01:21Je demande aux gens qui nous regardent de réfléchir un peu,

01:23d'avoir de la distance par rapport à la parole présidentielle.

01:27Parce que tout ça va nous coûter très cher.

01:30On va être ce qu'on appelle les dindons de la farce.

01:35En fait, quand on réfléchit bien, je dis qu'on est à contretemps.

01:39Pourquoi ? Parce que nous les Français,

01:42on a suivi les Américains quand ils étaient des vats en guerre.

01:48Et aujourd'hui, on quitte les Américains quand ils deviennent des vats en paix.

01:54Parce que nous, on est les derniers vats en guerre de la planète.

02:00Je dis contretemps, mais aussi contresens.

02:03C'est encore plus grave.

02:05Il est à contresens.

02:07Pourquoi ? Parce qu'il a dit, il y a une menace existentielle, c'est la Russie.

02:13Bon.

02:15Alors moi, je réponds ceci.

02:17Premièrement, la Russie n'est pas une menace existentielle.

02:22C'est d'ailleurs ce que les Américains ont compris.

02:24Pourquoi ? Elle a pris en trois ans 18% du territoire ukrainien.

02:31En fait, elle est épuisée.

02:34Elle n'a pas la capacité d'aller plus loin.

02:37Tous les militaires savent exactement de quoi ils retournent.

02:41Donc il n'y a pas de risque majeur.

02:44Quand bien même elle voudrait aller jusqu'aux frontières françaises.

02:48Aucun risque.

02:50Donc c'est un mensonge.