Les rôles de sa vie avec Omar Sy

Brut

19/02/2025

“Les rôles, c’est comme tes gosses, tu peux pas dire qui est ton préféré."

Omar Sy est à l’affiche du film “Dis-moi juste que tu m’aimes” d’Anne Le Ny, en salle ce mercredi 19 février. Pour l’occasion, il est revenu sur les rôles de sa vie.

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00:00Comment tu sors d'un rôle à la fin de la journée ?

00:02Comment tu redeviens Omar Sy ?

00:04Je mets un jogging.

00:05Quand je coupe mon jogging, je suis déjà moi.

00:08C'est quel rôle dont on te parle le plus souvent ?

00:10Rison intouchable, il y a Lupin aussi.

00:12J'ai l'habitude de dire que mes rôles, c'est comme tes gosses,

00:15tu ne peux pas dire qui est ton préféré.

00:16En 2006, tu es Joseph dans Nos jours heureux.

00:20Ouais.

00:20Quel souvenir tu gardes de ce film ?

00:22Super souvenir.

00:23Super souvenir parce que c'est un film avec Eric et Olivier déjà,

00:27donc c'est toujours particulier.

00:29Puis là, c'est la première fois qu'on fait un long métrage ensemble.

00:34Et donc, il se passe énormément de choses.

00:36Il y a une ambiance de colonie de vacances

00:38parce que le film est sur une colonie de vacances, évidemment.

00:40Mais le tournage avait aussi ce parfum-là.

00:42Et moi, je n'en avais jamais fait de colo dans ma vie.

00:44Donc, c'est, on va dire, la première colo de ma vie.

00:46J'ai aussi des relents avec les gens que je croise dans la rue,

00:51des jeunes adultes qui me disent « Ah, j'ai grandi avec Nos jours heureux ».

00:53Et tout ça, c'est toujours agréable de voir qu'il y a un côté culte

00:57pour une génération.

01:00Moi, je suis très attaché à ce film pour toutes ces raisons-là.

01:02Est-ce que tu saurais dire quel rôle tu as peut-être le plus adoré jouer dans ta carrière ?

01:07Non, ça, c'est très difficile.

01:09J'ai l'habitude de dire que mes rôles, c'est comme tes gosses.

01:12Tu ne peux pas dire qui est ton préféré.

01:13Tu n'en as pas.

01:14Tu les aimes tous pareil.

01:15Il y a toujours quelque chose de différent,

01:20mais en même temps similaire.

01:21Et en plus, dans la différence, c'est très difficile à mesurer.

01:24C'est comme mesurer l'amour.

01:26C'est un truc qu'on ne peut pas faire.

01:28Je suis très attaché à tous les personnages que j'ai joués.

01:31D'ailleurs, c'est pour ça que je les ai joués.

01:33Et j'ai même l'impression qu'ils sont tous liés.

01:35En fait, l'un te conduit au suivant.

01:38Il n'y en a pas un qui t'a un peu plus chamboulé ?

01:42Je peux dire qu'il y a une petite différence avec le rôle de Raphaël Padilla pour Chocolat.

01:49C'est vrai que comme c'était un personnage qui a existé,

01:51un personnage vivant, c'est un biopic vraiment de quelqu'un qui a existé.

01:55Peut-être que j'ai un rapport au personnage un peu différent pour ça.

01:59Et que quand j'y repense, j'ai peut-être une pensée particulière

02:04parce que c'est une pensée aussi pour un être vivant,

02:08pour une âme à qui je rends hommage et pour qui parfois je prie.

02:13Une question que tu ne te poses pas avec les autres personnages,

02:15c'est est-ce qu'il est satisfait ?

02:16Ça ne dépend que de toi.

02:18Tu te dis bon, ça va, j'ai bien fait le job ou j'ai mal fait le job,

02:20mais tu es le seul concerné.

02:22Là, tu te dis, est-ce que lui, il est content de ça ?

02:25Et ça, c'est une question que tu te poses et tu n'auras jamais la réponse.

02:28Quel est le pire rôle que l'on t'a proposé ?

02:32Non, j'en ai plein en tête, mais le pire, je ne pourrais pas te dire.

02:37Et je pense qu'en plus, je vais préserver la personne qui l'a fait quand même.

02:41Donc, tu en as un en tête ?

02:42Oui, j'en ai en tête, mais elle risque de se reconnaître.

02:45Donc, on va éviter de blesser les gens.

02:47Dans le SAV, tu jouais plusieurs rôles, plusieurs personnages.

02:51Est-ce qu'il y a un sketch, tu te rappelles,

02:53que tu as particulièrement aimé, qui te fait rire ?

02:55Non, vraiment, le SAV, je pense que tout me fait rire.

02:58C'est-à-dire que je peux tomber sur n'importe lequel et je vais me marrer.

03:02Ça correspond à une bonne époque, à une ambiance, à une folie aussi,

03:08parce que c'était assez fou ce qu'on faisait et je suis très client de nos conneries.

03:11Ça, c'était une particularité pour Fred et moi,

03:14c'est qu'on était clients de nous-mêmes déjà.

03:16Et encore aujourd'hui, c'est le cas.

03:18C'est-à-dire que quand je tombe sur le SAV, je rigole.

03:19Parce que c'est drôle, le SAV, attention !

03:21Et alors, comment ça se passe pour toi actuellement ?

03:23Est-ce que les réalisateurs et les réalisatrices viennent vers toi directement

03:26et te proposent un rôle ou bien tu passes encore des castings ?

03:29Non, ça fait très longtemps que je n'ai pas passé de casting.

03:32Mais oui, j'ai la chance de pouvoir rencontrer les metteurs en scène directement,

03:37de discuter de leur histoire, de leurs personnages

03:41et des fois même un peu à un stade peu avancé d'écriture.

03:45Ce qui m'intéresse le plus, en fait, c'est d'être assez tôt

03:50dans le processus d'écriture pour le développement d'une histoire et d'un personnage.

03:55Donc, j'ai la chance de pouvoir m'impliquer à ce niveau-là d'un projet

03:59et ça me plaît énormément.

04:01Et toi, est-ce que les castings, c'était un moment qui te stressait ?

04:04Comment tu les abordais quand t'en passais ?

04:06Ça dépend. Ça dépend des stades.

04:08Au tout début, évidemment, comme tout le monde,

04:10quand tu es plus jeune et que c'est le début

04:14et que surtout tu mises énormément sur le casting,

04:18t'en attends beaucoup en général.

04:19Ouais, t'es un peu stressé et puis en général, t'es pas très bon.

04:22Et puis après, avec le recul, l'expérience, t'apprends à t'en détacher

04:26et puis à te dire que c'est un exercice comme un autre et pas trop miser.

04:29Et là, t'as la distance qui fait que tu peux réussir à convaincre sur un casting

04:35qui est un exercice, il faut le rappeler, très, très, très difficile.

04:40Mais j'ai eu la chance de ne pas en faire tant que ça.

04:42Et d'en réussir quelques-uns quand même.

04:45Est-ce qu'en tant qu'homme noir, tu as déjà eu l'impression

04:48qu'on te proposait uniquement certains types de rôles,

04:51notamment au début de ta carrière ?

04:53Évidemment, et c'est là où il faut rester solide et apprendre à refuser.

05:00Apprendre à refuser, à prendre la patience aussi,

05:03d'avoir un rôle qui vaut le coup, où tu peux défendre quelque chose,

05:07où tu peux aussi changer un petit peu les choses, proposer de la nouveauté.

05:16Et donc, oui, évidemment qu'il y a eu ça, mais c'est là aussi où on apprend.

05:20Comme la période de casting, d'ailleurs, ça correspond à la même période.

05:24C'est là où t'apprends à choisir. Apprendre à choisir, c'est aussi refuser.

05:28Tu dirais que c'était quoi comme genre de rôle, justement ?

05:32On les connaît, il y a ce truc un peu classique du banal banlieusard,

05:37mais qui n'apporte rien et qui est plus là pour confirmer et nourrir un cliché qu'autre chose.

05:44Donc, ces choses-là, on évite.

05:46Comment tu sors d'un rôle à la fin de la journée ?

05:49T'as fini ta journée de tournage, tu dois retourner à l'hôtel ou je ne sais quoi.

05:52Comment tu redeviens Omar Sy ?

05:54Je mets un jogging, parce que généralement, je vais sur le plateau en jogging.

05:57Quand je mets mon jogging, je suis déjà moi.

06:00Je n'ai pas de routine par rapport à ça, mais il y a un truc que je fais qui est un peu...

06:06Un espèce de rituel et qui est peut-être un peu chelou, mais...

06:09Je garde toujours un accessoire du personnage avec moi pour mon petit musée personnel.

06:14Et c'est ma relation, un petit souvenir, un objet.

06:17Je sais que, par exemple, pour Tire ailleurs, Bakary avait un gris-gris,

06:21d'ailleurs, qu'on ne voit pas trop dans le film, mais que je portais tout le temps.

06:25Et je suis reparti avec.

06:26Et dans Toussac, t'as gardé quoi ?

06:28Qu'est-ce que c'était, Dries ?

06:29J'ai un truc, c'est de...

06:32Il y a une petite voiture qui était sur le bureau de Philippe,

06:36et qui était dans la baraque, donc je suis reparti avec ça.

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