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PÉAGES - Pierre Chasseray est l'invité de RTL Soir
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31/01/2025
Le prix des péages augmente de 0,92% samedi 1er février. Écoutez les explications de Pierre Chasseray, porte-parole de l'association "40 millions d'automobilistes".
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 31 janvier 2025.
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Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
RTL Soir, Yves Kelvy, Alban Le Prince.
00:04
Bonsoir Pierre Chasseret.
00:05
Bonsoir Yves.
00:06
Vous êtes délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.
00:09
Merci de prendre la parole ce soir sur RTL.
00:10
Chaque année les péages de nos autoroutes augmentent et 2025 ne fait pas exception.
00:14
Cette augmentation de 1% en moyenne, 0,92% exactement, entre en vigueur dès demain samedi.
00:20
Certes c'est une hausse limitée, mais est-ce que vous trouvez ça normal ?
00:24
Alors normal dans le sens où tout augmente, oui.
00:27
Si on regarde l'augmentation des prix de TGV par exemple, c'est plus 1,5%.
00:31
Donc les autoroutes vont augmenter moins vite cette année que notamment les tarifs des TGV.
00:36
C'est moins que le billet, le ticket de métro notamment.
00:39
Bref, c'est normal que la vie augmente.
00:41
Tout le monde peut le comprendre.
00:42
Cette fois-ci ce qui est positif, c'est que la hausse est inférieure à l'inflation constatée.
00:46
Donc c'est quelque chose de globalement positif.
00:48
Mais attention, on se trompe de cible quand on est automobiliste
00:51
et qu'on pointe du doigt les méchants de sociétés autoroutières.
00:54
Parce que la réalité, c'est que derrière, et je l'ai appris assez récemment depuis un an,
00:58
c'est que plus de 40% du ticket de notre péage est constitué de taxes de l'État.
01:04
C'est-à-dire que le grand gagnant de cette fiscalité du tarif des péages...
01:08
Sur 10€, j'en laisse 4 à l'État ?
01:10
Exactement.
01:11
Alors sur 10€ d'essence, vous avez laissé 6€ à l'État pour les carburants sur autoroute,
01:16
et puis ensuite vous continuez, vous passez au péage, vous lâchez 4€.
01:19
Pour faire simple, c'est la formule 100% gagnant de l'État,
01:22
60% de taxes sur les carburants, 40% sur le montant du péage.
01:25
Donc l'augmentation du prix des péages, elle profite plus à l'État ou aux sociétés d'autoroutes ?
01:30
À l'État, évidemment !
01:32
Si je vous dis par exemple...
01:33
Alors effectivement, les sociétés d'autoroutes, je crois de mémoire qu'elles vont avoir un bénéfice d'en gros de 10%, c'est à peu près ça.
01:38
Bon, moi je me dis que si mon boulanger m'explique qu'il prend 10 centimes sur le prix de sa baguette à 1€, ça va pas me choquer.
01:43
En revanche, ce qui me choquerait, c'est que j'apprenne que l'État lui prenne 40 centimes sur le montant de sa baguette.
01:48
Or là, c'est ce qui se passe.
01:49
C'est qu'en fait, nous, automobilistes, on est un peu trompés dans ce système.
01:52
On a l'impression que les méchantes sociétés d'autoroutes font beaucoup d'argent sur nos dos,
01:57
alors que la réalité, quand on regarde les chiffres et quand on regarde les antécédents,
02:00
on s'aperçoit qu'à l'époque où l'État gérait les autoroutes, c'était quasi déficitaire,
02:05
ça augmentait quand même aussi vite, voire plus fort que l'inflation,
02:08
et l'État ne percevait pas suffisamment d'argent.
02:11
Maintenant, qu'est-ce qui se passe ?
02:14
L'État perçoit 40% du pactole à ne rien faire,
02:18
et les sociétés d'autoroutes prennent 10%.
02:20
Ce n'est pas fou !
02:21
Est-ce que ça n'insiste pas les automobilistes à éviter les péages
02:23
et à emprunter finalement des routes plus dangereuses ?
02:26
Ce qui pose question quand même.
02:27
C'est une vraie question, et c'est pour ça que...
02:29
On a des études là-dessus.
02:30
Oui, bien sûr, c'est une évidence, notamment sur la jeunesse.
02:32
On ne peut pas se plaindre que la jeunesse au volant soit la première touchée par l'accidentalité
02:36
quand on voit des tarifs de péage qui sont sans cesse en augmentation.
02:39
Nous, on a une proposition assez basique à 40 millions d'automobilistes.
02:43
On se dit que l'État perçoit 40% de fiscalité.
02:47
C'est trop, c'est du braquage, c'est un hold-up.
02:49
Ça ne s'appelle plus de la fiscalité à ce niveau-là.
02:51
Moi, je propose quelque chose d'assez simple.
02:53
C'est que l'État soit un petit peu moins gourmand sur sa fiscalité
02:56
et que ça vienne profiter aux automobilistes, peut-être,
02:59
pour avoir une inflation neutre.
03:01
En tout cas, quelque chose qui soit neutre sur les prochaines années.
03:05
On ne peut pas continuer à laisser ce braquage se mettre en place.
03:08
Vous vous rendez compte ?
03:09
40% de taxes sur le prix du péage.
03:11
J'en avais parlé au ministre.
03:12
Oui, on en parle. J'essaye, tout du moins.
03:15
Le lien est établi ?
03:17
Le lien est établi.
03:18
Ça, il n'est plus qu'établi.
03:19
Le nouveau ministre, et notamment secrétaire d'État aux transports,
03:22
il est arrivé.
03:23
Quelqu'un qui est très ouvert au dialogue
03:25
et qui connaît l'association 40 millions d'automobilistes.
03:28
J'espère bien pouvoir le convaincre sur pas mal de dossiers.
03:31
À propos, j'imagine que là, vous parlez de hold-up, de braquage.
03:35
Vous vous êtes intéressés aux prix qui sont pratiqués
03:38
dans les pays voisins, je pense à la Suisse.
03:40
La vignette, c'est 40 francs, environ 42 euros.
03:43
Toute l'année.
03:44
Avec des autoroutes somptueuses.
03:46
C'est ça.
03:47
Mais en fait, comment ça se passe ?
03:48
Tout le monde paye.
03:49
En fait, le principe de la Suisse, c'est que vous achetez une vignette,
03:52
que vous passiez une fois sur l'autoroute par an ou tous les jours.
03:56
C'est exactement la même chose.
03:57
Le principe, c'est que nous, en France,
03:59
on est les seuls à avoir ce dispositif un peu bizarre
04:02
où on a des barrières encore.
04:03
Alors bon, ça commence à tomber avec le péage à flux libre.
04:06
C'est un peu complexe dans sa mise en place.
04:08
Mais en tout cas, ça commence à tomber les barrières.
04:10
Mais ensuite, on paye au trajet.
04:12
Donc il y a quelque chose qui paraît assez audible et assez juste
04:16
dans le fait qu'on ne paye que ce que l'on consomme finalement.
04:21
Je rappelle quand même que les autoroutes en France,
04:23
c'est quand même les seules autoroutes qui sont dans un état quasi irréprochable
04:29
et que dans bon nombre de pays, on croit que c'est gratuit.
04:31
Ce n'est pas gratuit puisque l'autoroute est en très mauvais état.
04:34
Prenez l'Angleterre, par exemple.
04:35
Les autoroutes sont tellement mauvaises qu'on ne peut pas se permettre
04:38
d'avoir une vitesse max supérieure à 117 km heure.
04:41
Alors, évoquons maintenant cet accident de car scolaire
04:43
qui a causé hier la mort d'une adolescente de 15 ans en Oréloire.
04:46
Le chauffeur a été testé positif au cannabis.
04:48
Quelle est votre réaction ?
04:49
C'est insupportable.
04:51
C'est insupportable.
04:52
Je pensais qu'on avait appris quelque chose pendant l'affaire Pierre Palmade.
04:56
Je regarde l'évolution.
04:58
Je constate l'évolution des chiffres de la mortalité routière
05:00
du haut stupéfiant en France.
05:02
On était à 1 accident sur 10 il y a une grosse quinzaine d'années.
05:06
On est maintenant à 1 accident sur 4, presque, lié au stupéfiant.
05:11
C'est une croissance exponentielle.
05:13
Il y a des nouveaux usages qui arrivent,
05:15
avec notamment le protoxyde d'azote qui arrive maintenant
05:18
et qui est interdit, évidemment,
05:20
mais qui est consommé par les jeunes avant de partir en soirée.
05:23
Les fameux ballons ?
05:24
Oui, ce sont les ballons.
05:25
Et ces ballons au protoxyde d'azote, c'est absolument catastrophique.
05:28
Les effets sont dévastateurs sur la conduite.
05:30
Là, c'est un drame.
05:31
Ma pensée, ça va être déjà pour les parents
05:34
et pour la petite Johanna qui a péri dans cet accident.
05:39
Alors, il semblerait, effectivement, qu'il y ait au niveau des ceintures de sécurité
05:42
un protocole qui n'ait pas été parfaitement respecté.
05:45
Je rappelle à tous les enfants qui peuvent nous écouter
05:47
que la ceinture, il faut l'accrocher, y compris quand on est dans un car.
05:50
Mais quoi qu'il arrive, ça m'est parfaitement insupportable
05:53
de constater qu'en France,
05:54
on soit encore en train de banaliser l'usage des stupéfiants au volant.
05:58
J'ai entendu des témoignages, des commentaires,
06:01
des gens qui appellent en disant que ce n'est pas pire qu'un verre de vin.
06:04
Si, c'est pire, pour une raison très claire.
06:06
C'est que l'alcool, quand vous en consommez, au bout d'un moment,
06:08
l'effet disparaît.
06:10
Et contrairement à ce qu'on pense,
06:12
l'effet des substances illicites, des drogues,
06:15
il va s'estomper, mais il ne va pas s'effacer pour autant.
06:18
Et c'est ça qui me paraît totalement insupportable,
06:21
c'est qu'il faut absolument arrêter ça.
06:23
Il faut que cet exemple s'arrête là.
06:25
Je ne peux pas supporter que les 4 derniers accidents
06:28
qui ont impliqué des transports d'enfants,
06:31
les causes de l'accident soient systématiquement les mêmes.
06:34
Les stupéfiants au volant, ce n'est pas possible.
06:36
Alors, qu'est-ce qu'il faut faire ?
06:37
Est-ce qu'il faut instaurer des contrôles obligatoires
06:40
aux stupéfiants pour démarrer un car ?
06:43
On va aller très vite. En fait, on ne peut pas.
06:45
On ne peut pas parce que les contrôles, en France,
06:47
c'est la charge des forces de l'ordre.
06:49
C'est d'ailleurs pour cette raison-là qu'on va faire une petite digression
06:51
sur les voitures radar qui sont confiées à des sociétés privées.
06:54
Voilà pourquoi ça ne sert à rien.
06:55
Parce que si on les confie à des sociétés,
06:57
elles ne peuvent pas arrêter quelqu'un qui fait n'importe quoi.
06:59
Donc, il me paraît évident qu'il faut renforcer les contrôles.
07:03
Ça, c'est une évidence.
07:04
Sans doute créer une police de la route, c'est une évidence.
07:07
Avec des brigades qui traquent les comportements véritablement dangereux.
07:11
Je pense à l'alcool, aux drogues, aux stups,
07:13
les gentils dupes sur les lignes blanches.
07:15
Je pense au refus de priorité,
07:17
tous ces comportements à risque qui doivent être traqués.
07:19
Et puis, il va falloir avancer sur le côté techno,
07:23
sur la technologie.
07:24
Avant de venir vous voir, j'ai voulu m'entretenir
07:26
avec le vainqueur du prix de la sécurité routière
07:29
pour un étilo-test en 2017.
07:32
Je lui ai posé une seule question.
07:33
Est-ce qu'on peut, oui ou non, en France,
07:36
développer un dispositif anti-démarrage lié aux stupéfiants ?
07:40
La réponse est très claire.
07:42
C'est oui.
07:43
Il faut un peu d'investissement public.
07:45
Ça demande effectivement quelques millions d'euros.
07:48
Ce n'est pas fou.
07:49
C'est en gros 4 millions d'euros pour développer un dispositif
07:52
et nous serions les premiers au monde à le faire.
07:54
C'est possible de le faire.
07:56
Il faut qu'on le fasse,
07:57
parce que quand on a la charge et la responsabilité
07:59
du transport d'enfants, de nos enfants,
08:01
et pas que, on se doit.
08:04
On se doit de les mettre au plus en sécurité.
08:06
C'est un coup de tonnerre que vous lancez ce soir.
08:09
Vous nous dites, le dispositif existe, on peut le développer.
08:12
Avec l'aide de l'État.
08:13
Avec l'aide de l'État, on peut le développer
08:15
et j'ai tendance à dire qu'on va le développer.
08:17
Encore une fois, je pense que le secrétaire d'État au transport,
08:20
Philippe Tabarro, est quelqu'un qui a été profondément marqué
08:25
et bien plus qu'on peut le penser,
08:27
par l'accident qui s'est passé sur la jeune Johanna.
08:31
Ce n'est pas possible.
08:32
Moi, je ne veux plus jamais ça.
08:33
J'ai des enfants qui ont 16, 14, 5 ans.
08:36
Plus jamais ça.
08:37
Je ne veux plus entendre parler d'un accident lié au stupéfiant.
08:40
Alors, s'il s'agit de mettre 4 millions d'euros,
08:42
c'est-à-dire, c'est rien, c'est peanuts.
08:43
L'argent des radars, c'est un milliard d'euros.
08:45
Alors, je pense que dans ce milliard d'euros,
08:47
on va pouvoir trouver 4 millions
08:48
pour développer une sorte d'anti-démarrage sur le THC
08:53
et sur le protoxyde d'azote, pourquoi pas.
08:55
Merci Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.
08:59
Dans un instant, une très bonne idée normande
09:01
pour égailler votre week-end.
09:02
Il est question de chandeleurs et de pieds de porc.
09:05
On vous explique tout cela dans un instant.
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