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Gabrielle Cluzel dénonce une «politique de l'excuse»
CNEWS
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28/01/2025
Gabrielle Cluzel dénonce une «politique de l'excuse», sur CNEWS
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00:00
Alors, c'est simple, je pense que ceux qui nous regardent l'ont déjà remarqué.
00:05
Il y a un triptyque qui sert de clé de voûte à la politique de l'excuse.
00:10
Alors, le premier pied, on parle de précarité, de pauvreté.
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Après, on parle d'oisiveté.
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On se souvient que c'était ainsi qu'Emmanuel Macron avait expliqué les émeutes de juin 2023.
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Et puis, l'argument des maires isolés constitue le dernier pied de ce triptyque.
00:27
Et dimanche soir, j'étais très frappée parce qu'une controverse a opposé sur Europe 1
00:32
le criminologue Alain Bauer et la journaliste bien connue de CNews, Véronique Jacquier.
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Alors, je me permets de parler d'elle parce qu'elle m'a autorisé à le faire.
00:40
Un élément un peu personnel.
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Elle élève seule son fils, son adolescent, qui a perdu son père.
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Le père est mort.
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Et c'est elle qui connaît les réalités de cette vie.
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Et paradoxalement, elle s'est opposée à Alain Bauer en disant que cet argument
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de la mère célibataire dépassée faisait partie de la politique de l'excuse.
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Elle en connaît donc, encore une fois, le vrai rapport à la réalité.
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Quand Alain Bauer prétendait, au contraire, qu'il fallait excuser ces mères célibataires dépassées.
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Alors, vous savez, au départ, des argumentaires spéciaux, il y a toujours une idée juste.
01:16
Et il n'y a pas besoin d'être sorti de la cuisse de Jupiter, j'allais dire.
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Non, de Polytechnique, en l'occurrence.
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Macron n'a rien à voir là-dedans.
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Rien à voir.
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Pour comprendre que la pauvreté est une difficulté,
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que l'oisiveté est la mère de tous les vices, c'est même un proverbe,
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et qu'il y a des fragilités dans une famille monoparentale, comme on dit,
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et que ce n'est pas un chemin jonché de roses.
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Sauf que ce psytachine devient finalement insultant.
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Parce que non, tous les parents modestes n'ont pas des enfants délinquants.
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Il n'y a pas de fatalité, il n'y a pas de prédestination.
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Et du reste, la fierté de beaucoup d'entre eux est de les avoir élevés dans l'honnêteté, précisément.
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On peut dire la même chose de l'oisiveté.
02:01
À la campagne, il y a beaucoup de jeunes qui n'ont pas d'infrastructures rutilantes,
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des bibliothèques, des piscines, que sais-je encore,
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et qui pourtant trouvent à s'occuper, qui ne sont pas dans l'oisiveté.
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Mieux encore, ils ne les brûlent pas ensuite.
02:15
Et puis, s'agissant des mères seules élevant leurs enfants,
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eh bien, j'en connais qui se donnent un mal de chien pour les élever correctement
02:24
et qui ne supportent pas cette excuse facile.
02:28
J'ai même vu sur Rix un anonyme qui témoignait pour sa mère,
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qui disait, ma mère, mère célibataire, à l'époque, on appelait ça une fille-mère,
02:35
c'était un peu péjoratif.
02:37
Eh bien, rajoute-t-il, je ne suis pas pour un temps un délinquant, loin s'en faut.
02:41
Donc, on voit que cela atteint précisément ces mères-là.
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Et puis, rappelons aussi, en remontant un peu dans l'histoire,
02:49
que la Grande Guerre a laissé 650 000 veuves en France
02:55
et 805 000 orphelins.
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Alors, s'ils avaient tous été délinquants,
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même s'ils avaient été majoritairement délinquants,
03:03
évidemment, ça se saurait.
03:04
À une époque où, en plus, il y avait moins de filets et d'aide sociale.
03:07
Alors, d'aucuns me diront, parce que c'est ce que j'entends aussi,
03:10
c'est vrai et ce n'est pas faux,
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que ces familles endeuillées avaient quand même une figure tutélaire du père,
03:15
une photo posée sur le buffet, en uniforme, avec la décoration à côté.
03:20
Mais on pourrait répondre aussi que cela montre que, pour se construire,
03:24
les enfants ont besoin d'une figure d'un héros,
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d'un héros qui a disparu des livres d'histoire,
03:30
et pas d'un anti-héros, comme on en voit la plupart du temps dans le cinéma.
03:35
Et puis, alors, ce qui est assez troublant aussi,
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c'est que cette dame que vous avez citée, elle est magistrate.
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Je rappelle que c'était elle qui est juge.
03:43
On comprend le lien avec le sujet initial.
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C'est une femme de gauche résolue.
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Elle a défendu Jean-Luc Mélenchon pour sa campagne présidentielle,
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pas la dernière, mais une autre un peu avant.
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Enfin, en tout cas, pas que je sache pour la dernière.
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Et c'est étonnant, quand on est de gauche,
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d'offrir le visage d'une femme qui ne serait finalement qu'une petite chose fragile,
04:05
dépassée, sans le père, sans l'autorité du père,
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comme si le patriarcat était utile.
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On peut se dire que ce n'est pas très féministement correct.
04:15
N'y a-t-il pas des non-dits derrière cet argument ?
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Et quels sont-ils ?
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Oui, déjà, on peut dire que ce discours déresponsabilisant
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ne correspond à aucune règle de droit.
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Vous êtes responsable de votre enfant mineur, et c'est tout.
04:27
Ces mères célibataires ne sont pas des personnes sous tutelle.
04:31
Elles ne sont pas mises sous tutelle.
04:33
Elles sont évidemment responsables.
04:35
Et cet argument, je crois, que nous avons évoqué tout à l'heure,
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est assez condescendant et participe de l'impunité.
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Mais surtout, il y a, et vous le savez, c'est le sujet principal de tabou,
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il y a un non-dit, c'est celui de l'immigration.
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En réalité, on sait qu'en filigrane derrière, on parle,
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ou ces gens qui évoquent cette excuse de la mère célibataire
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ont dans la tête, pensent aux femmes issues, aux mères issues de l'immigration.
05:06
Elles les imaginent plus démunies que les autres,
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mais elles ne disent pas pourquoi.
05:11
On ne veut pas dire pourquoi.
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Parce que l'argument que je connais,
05:15
elles se lèvent tôt le matin à 4h, et c'est vrai, c'est méritoire,
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pour aller faire le ménage, c'est un peu l'argument récurrent, encore une fois.
05:22
Eh bien, ça ne fonctionne pas, ou en tout cas pas seulement,
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puisque les infirmières, les ouvrières, les sages-femmes,
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les femmes de ménage aussi, évidemment,
05:33
font le 3-8 depuis bien longtemps,
05:35
et avec, de fait, des difficultés d'organisation,
05:38
pour la garde des enfants, mais ce n'est pas cela.
05:41
Il y a évidemment, et ça, c'est totalement interdit de le dire,
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des facteurs liés au déracinement et à la civilisation d'origine
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qui rendent cette autorité maternelle compliquée.
05:52
Et je vous renvoie à l'excellent livre d'Emmanuel Todd,
05:55
je ne sais pas si vous connaissez, Où en sont-elles ?
05:57
où il parle de la condition des femmes dans le monde
06:00
et de leur lien avec la société et le modèle de famille,
06:05
la structure de famille.
06:06
Alors, on n'a pas le droit d'en parler,
06:07
parce qu'il est convenu de considérer que tous les hommes sont interchangeables,
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vous savez, et les femmes, du reste.
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Ce sont des feuilles blanches, on ne tient pas,
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on fait comme s'ils n'avaient pas vécu de civilisation,
06:18
de passé, d'histoire, et même de structure familiale
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qu'ils continuent à perpétrer par une communautarisation
06:25
croissante sur notre sol.
06:26
Donc, ils ne font pas en parler.
06:27
Eh bien, la structure familiale traditionnelle
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que l'on connaît, par exemple, en Afghanistan,
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en Iran, en Azerbaïdjan, en Pakistan,
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c'est une famille communautaire endogame.
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Et c'est vrai que dans ces familles-là,
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eh bien, il arrive, et plus souvent qu'on le dit,
06:46
que l'héritage d'une femme soit la moitié de celle d'un homme,
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que le témoignage d'une femme ne vaille pas celui d'un homme,
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qu'elle soit soumise, mariée de force,
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qu'elle soit sous la tutelle de leur père,
07:01
puis de leur frère, etc.
07:03
Et c'est évident que pour certaines mères,
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avoir un surplomb nécessaire pour avoir de l'autorité
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sur leur fils n'est pas évident dans ces conditions.
07:15
Et en réalité, personne ne veut évoquer tout cela,
07:20
et personne ne veut évoquer l'idée que cette importation
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de ces modèles familiaux extrêmement différents
07:26
de ces structures familiales tout à fait autres sur notre sol
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auront des conséquences sur notre vie à tous,
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sur la condition féminine.
07:34
Et vous êtes priés de croire que tout réfugié
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venant, je ne sais pas, moi, d'Afghanistan,
07:41
a adhéré absolument en passant la frontière
07:43
par l'opération du Saint-Esprit au livre
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de savoir-vivre de Caroline de Haas,
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vous savez, qui est notre nouvel baronne-staff,
07:49
et de penser toute autre chose serait extrêmement suspect.
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