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Thierry Cabannes - Israël/Hamas : Une guerre psychologique. Qui seront les otages libérés demain ?
Europe 1
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24/01/2025
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🗞
News
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00:00
On va prendre la direction de Tel Aviv, on espère la libération de nouveaux otages demain.
00:07
On parle de quatre otages, Régine Delfort et Thibaut Marcheteau sont à Tel Aviv, ce sont nos envoyés spéciaux.
00:12
Il y a une annonce qui a été faite, ma chère Régine, par le Hamas avec quatre nouveaux otages, mais il faut toujours être prudent.
00:20
On le sait quand on a vu comment s'est déroulée la semaine dernière la libération des trois premiers otages.
00:25
Il faut être très prudent ce soir, Régine.
00:28
Oui absolument Thierry, c'est vers 16h que le Hamas a déclaré, a annoncé cette liste de quatre otages,
00:37
celles qui seront donc libérées demain, mais toujours avec du conditionnel.
00:41
Il s'agit de Karina Ariev, Daniela Gilboa, Naomi Lévy et Lyrie Elbog.
00:48
Ce sont quatre soldats, elles ont été enlevées le 7 octobre 2023 sur la base de Naralho, c'était des observatrices.
00:57
Elles ont été enlevées pendant leur sommeil.
00:59
Le gouvernement israélien a confirmé avoir reçu cette liste.
01:03
Mais Israël accuse le Hamas de violer une fois de plus l'accord du cessez-le-feu,
01:07
puisque en premier lieu Israël voulait que ce soit des civils qui soient libérés.
01:12
Ils avaient fait d'ailleurs pression pour que Arbel Yehoud soit libéré.
01:17
Puisque vous le savez Thierry, un civil était changé contre 30 prisonniers palestiniens,
01:21
alors qu'un soldat était changé contre 50 prisonniers palestiniens.
01:25
Donc pour l'heure Israël n'a pas communiqué la liste des prisonniers.
01:29
On ne sait pas si ils vont le faire ce soir ou demain matin.
01:31
On parlait d'un transfert qui pourrait avoir lieu demain matin,
01:35
mais en fait là avec cette nouvelle liste ça pose encore quelques problèmes.
01:40
Donc c'est encore flou et ici en Israël c'est Shabbat,
01:44
donc tout le monde, il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas regarder non plus les médias,
01:48
regarder leur téléphone, donc tout le monde retient un peu son souffle
01:52
puisqu'on sait qu'à tout moment cet accord peut capoter.
01:55
Merci beaucoup Régine Delfour avec Thibault Marchoteau depuis Tel Aviv.
01:59
On suivra tout cela avec vous demain bien évidemment.
02:02
Nathan Devers.
02:03
Parmi les quatre otages dont le nom circule pour une libération demain,
02:08
Nahama Levy, celle dont on voit la photo, c'était celle qui le jour du 7 octobre,
02:13
vous savez la vidéo de son enlèvement avait été extrêmement diffusée sur les réseaux sociaux
02:19
puisqu'elle était ligotée avec les mains dans le dos
02:22
et elle était tirée par un monsieur qui la mettait de force dans une sorte de pick-up
02:28
avec les chevilles ensanglantées.
02:30
Comme le disait tout à l'heure très justement Noemi,
02:33
on n'ose même pas imaginer ce qu'elles ont pu subir
02:37
parce que les islamistes et les barbares du Hamas,
02:42
on sait très bien quelles sont les intentions qu'ils avaient notamment vis-à-vis des otages femmes
02:47
et les otages femmes qui ont déjà été libérées pour l'instant,
02:51
il y a eu beaucoup de témoignages absolument insupportables à lire et à raconter
02:58
et donc c'est à la fois évidemment une immense émotion et un immense soulagement
03:04
je crois pour toute la société israélienne
03:06
et pour tous ceux qui étaient suspendus au soir de ces otages depuis plus d'un an
03:09
mais c'est impossible de sourire dans ces conditions.
03:13
Puis il y a une deuxième otage, Liri Albag, celle qui a la casquette sur la photo,
03:17
j'avais rencontré sa sœur, il y a plusieurs mois,
03:21
mais qui racontait la manière, si vous voulez,
03:24
dont leur vie était littéralement suspendue à l'attente.
03:29
Il faut quand même se dire que pendant plus d'un an et demi,
03:31
tous ses proches ne savaient pas si elle allait être vivante ou si elle n'allait pas l'être
03:36
et encore une fois, même vivantes ne peuvent pas imaginer,
03:41
c'est de l'ordre de l'inconcevable, tout ce qu'elles ont pu subir
03:44
en matière de cruauté, de torture physique, de torture psychologique.
03:48
Et je crois que ça c'est extrêmement important à rappeler,
03:50
c'est que même jusqu'au moment de cette libération,
03:53
le Hamas continue de jubiler de l'humiliation du corps de ces otages.
03:58
Il faut voir la semaine dernière quand même, ces images hallucinantes de Gaza
04:02
où les trois otages qui étaient libérés étaient encerclés par une foule de nazis,
04:08
enfin il n'y a pas d'autres mots, de barbares,
04:10
de gens qui se comportaient véritablement comme des fascistes,
04:14
il n'y a pas d'autres mots.
04:15
Voilà, donc ça, ça me semble être quand même majeur à rappeler dans ce contexte-là.
04:20
Oui, mais je vous pourrais réagir dans quelques instants,
04:22
j'aimerais vous faire écouter ce témoignage.
04:24
Lui, c'est un homme, Sharon Charabi, dont les deux frères sont otages
04:27
et vous avez bien compris l'état d'esprit en Israël.
04:30
Lui s'inquiète de la fragilité de la corde de trèfle qui ne tient qu'à un fil
04:34
et on le sait tous autour de cette table.
04:39
Chaque jour qui passe sans bruit et où le cessez-le-feu tient est pour moi un miracle,
04:43
car la réalité du Moyen-Orient est si instable que les choses peuvent changer d'un moment à l'autre.
04:53
Cet accord doit être préservé, mais nous savons que même une petite chose
04:56
peut changer la situation dans son ensemble.
04:59
Pour autant que nous le sachions, Elie est en vie.
05:01
Nous n'avons reçu aucune déclaration des forces de sécurité ou de l'armée israélienne
05:05
confirmant qu'Elie n'est plus en vie.
05:07
Nous voulons donc rester optimistes et prier pour le voir sur pied très bientôt.
05:16
Il est important ce témoignage d'Alioua, on comprend bien l'inquiétude des familles,
05:20
des otages, cette fois-ci.
05:23
Il est important ce témoignage d'Alioua, on comprend bien l'inquiétude des familles,
05:27
des otages, cette fragilité de ce cessez-le-feu,
05:30
parce qu'on voit bien comment le Hamas joue sur les nerfs jusqu'au bout, évidemment.
05:36
Tout à fait, il a raison de dire qu'il faut rester prudent et on a raison aussi d'écouter
05:40
et d'entendre son avertissement parce qu'on le sait depuis le début de cette guerre
05:43
et même bien avant puisque c'est sa spécialité,
05:45
le Hamas fait une guerre psychologique à Israël,
05:48
c'est-à-dire que le Hamas a perdu la guerre sur le terrain de la guerre
05:53
mais continue sa guerre psychologique parce qu'il sait que c'est sa façon
05:57
de briser, de tenter de briser le moral des Israéliens,
06:00
de faire pression sur le gouvernement, de diviser en Israël
06:03
parce qu'on ne sait pas quel otage va sortir, etc.
06:06
Donc y compris au sein des familles, il y a des tensions alors qu'il est.
06:09
Donc le Hamas poursuit cette guerre psychologique
06:12
et à tout moment ils peuvent revenir sur leurs décisions,
06:14
ils peuvent ajouter des clauses et c'est pour ça que jusqu'à la dernière minute,
06:17
jusqu'à ce qu'on voit les otages arriver en Israël,
06:21
les familles refusent d'y croire et refusent de se réjouir.
06:24
D'autant qu'on ne sait pas aussi effectivement, Nathan l'a dit,
06:26
dans quel État ensuite ces otages reviendront.
06:28
Mais vous savez, il y a un problème de fond dans cette histoire de négociation,
06:32
c'est que vous avez un État démocratique qui est obligé de négocier
06:35
avec une organisation terroriste.
06:37
Or par définition, un État démocratique, il est tenu par ses engagements,
06:40
il est tenu par ses promesses, il est tenu par ses propos
06:43
vis-à-vis ne serait-ce que du reste du monde et vis-à-vis de sa propre population
06:46
mais en face vous avez une organisation terroriste qui elle, par définition,
06:50
ne tient pas ses paroles et n'a pas besoin de cette légitimité
06:53
vis-à-vis de son propre peuple d'ailleurs et vis-à-vis du reste du monde.
06:56
Donc c'est pour ça qu'il y a une sorte de décalage aussi
06:58
dans la façon dont ces négociations ont été menées
07:00
et c'est pour ça qu'il ne faudra pas croire le Hamas jusqu'à la dernière seconde,
07:04
jusqu'à ce que les otages sortent de ces pick-up
07:07
et jusqu'à ce qu'ils arrivent en Israël,
07:09
eh bien il faudra rester très prudent parce qu'encore une fois,
07:11
ils peuvent changer à tout moment leurs accords,
07:14
leurs négociations, leurs promesses,
07:16
et ça encore une fois jusqu'à la dernière seconde.
07:18
Michel Aubon, ce qui est terrible, c'est que dans cet accord,
07:21
on libère des terroristes.
07:23
Oui, j'avoue que c'est assez terrible.
07:26
Je ne voudrais pas être à la place des décideurs publics
07:29
qui sont à la manœuvre pour négocier la libération
07:33
de nouveaux terroristes en grand nombre
07:35
qui vont réalimenter l'armée du Hamas pour la survie.
07:40
Franchement, c'est un dilemme qui doit être très compliqué.
07:44
On peut souligner d'un point de vue presque géopolitique,
07:47
mais c'est que les conditions de l'accord de libération
07:51
de ces otages et d'échange contre des prisonniers palestiniens,
07:54
en gros, il n'y a rien de nouveau par rapport à tous les pourparlers
07:58
qui ont eu lieu depuis plus d'un an entre Israël et le Hamas
08:01
avec quels que soient les intermédiaires.
08:03
Il n'y a à peu près rien de nouveau sur la question
08:05
de comment l'armée israélienne va se positionner,
08:08
corridor de Philadelphie, de Net-Zarim,
08:10
des différentes phases de la guerre.
08:12
C'est important pour deux raisons.
08:14
Parce qu'en fait, comme vous l'avez dit,
08:16
c'est un dilemme évidemment terrible du côté des Israéliens
08:18
de se dire, est-ce qu'on accepte de faire
08:20
qu'au moment de la libération de Gilad Chalit,
08:22
on libère 1000 prisonniers et parmi ces prisonniers,
08:24
il y a eu les organisateurs du 7 octobre
08:26
ou est-ce qu'on ne le fait pas ?
08:28
Et la société civile israélienne, il y avait une grande partie
08:30
quand même qui estimait qu'il fallait faire ces accords
08:32
beaucoup plus tôt.
08:33
Netanyahou, je crois qu'il est en train de découvrir,
08:36
et il ne le dit pas publiquement,
08:37
mais que Trump n'est pas son ami.
08:39
Parce que Netanyahou, cet accord-là,
08:41
il y a quelques mois,
08:43
on lui proposait des accords exactement les mêmes
08:45
et en gros, il ne voulait pas le faire.
08:47
Et il avait sans doute tort de ne pas vouloir,
08:49
mais il ne voulait pas le faire.
08:50
Et Trump, dès lors que là,
08:52
il avait envie que cet accord, enfin pas envie,
08:54
mais intérêt politique à ce que cet accord ait lieu
08:56
au moment où il arrive à aller à Washington,
08:58
à la Maison Blanche,
08:59
il a dit à Netanyahou, c'est comme ça et ce n'est pas autrement.
09:01
Et je crois que c'est très intéressant
09:03
parce qu'on va le découvrir à mon avis dans les prochaines années
09:05
que cette amitié de façade entre Trump et Netanyahou,
09:07
on verra ce qu'il en est vraiment.
09:09
On suivra ça avec attention.
09:11
Les amis, ainsi se termine ce Punchline Week-end.
09:13
Merci à vous de m'avoir accompagné durant ces deux heures.
09:15
Merci à l'équipe qui m'a entouré pour préparer cette émission.
09:17
Déborah Smadja, David Pougeol, Céline Chenot, Alexis Prince.
09:20
Merci à la programmation et aux équipes en régie.
09:22
Tout de suite sur Europe 1, c'est l'ami Pascal de la Tour du Pin.
09:25
Et sur CNews, évidemment, vous connaissez le rendez-vous par cœur.
09:28
Philippe Dehlier, Eliott Deval et Geoffroy Lejeune.
09:30
Belle soirée, bye bye.
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