Bruno Megarbane : «L’hôpital public est en difficulté»

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12/01/2025

Bruno Megarbane, chef du service réanimation à l’hôpital Lariboisière, prend la parole sur le décès de la jeune femme aux urgences : «L’hôpital public est en difficulté».

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00:00Vous avez raison, l'hôpital public est en difficulté, mais ce n'est pas nouveau.

00:06Pour revenir à cette affaire, il faut savoir que régulièrement, nous avons des décès dans les services d'urgence.

00:15Cela a été estimé à peu près à 0,15 % des patients consultants dans un service,

00:21mais dans la majorité des cas, ce sont des personnes extrêmement âgées avec un décès dont les conditions sont bien connues

00:28et souvent dans le cadre de limitation des soins.

00:31Néanmoins, effectivement, parfois des morts inattendues surviennent.

00:35Le syndicat SAMU Urgences de France recense d'ailleurs ces morts inattendues aux urgences.

00:43Il estime qu'il y en a près de 150 par an en France.

00:47Alors exactement, à Villeneuve-Saint-Georges, je ne connais pas les conditions évidemment de survenue de ce décès.

00:53Malgré tout, les difficultés et l'afflux important de personnes aux urgences dans le cadre de l'épidémie de grippe

01:01peut avoir peut-être contribué ou joué un rôle dans cette histoire.

01:06Alors c'est vrai que l'hôpital est en difficulté, essentiellement à mon sens,

01:11par insuffisance du nombre de lits d'hospitalisation et donc de ce fait,

01:16par le fait qu'un certain nombre de personnes doivent attendre des heures et des heures sur des brancards

01:22avant de pouvoir être hospitalisés et donc surveiller et monitorer et recevoir les bons traitements de façon adéquate.

01:29Bruno, qu'attendez-vous très concrètement, Bruno Megerman, de ce nouveau gouvernement ?

01:34Parce qu'on voit, les attentes sont nombreuses, les dossiers sont nombreux

01:38et il y a un grand nombre de secteurs qui attendent des réponses.

01:42Oui, tout à fait. Comme avec les gouvernements précédents,

01:47nous espérons évidemment que le ministre de la Santé ainsi que le Premier ministre

01:54seront sensibles aux difficultés de l'hôpital et bien sûr mettront un point d'arrêt

01:59à la réduction du nombre de lits à l'hôpital public

02:05et bien sûr nous permettrons avec des moyens mieux adaptés de poursuivre le développement

02:11car malheureusement le besoin en termes de santé de la population augmente en raison du vieillissement,

02:16en raison du coût du diagnostic et de la prise en charge des maladies chroniques

02:21et donc il faut évidemment un système de santé capable de faire face

02:26et notamment des services d'urgence avec un personnel motivé.

02:30Vous voyez aujourd'hui, malgré la crise, évidemment on essaye à tous les niveaux, médecins mais aussi paramédicaux,

02:37même en nombre insuffisant, de faire face en augmentant la cadence de travail

02:42mais comme vous le savez à un moment les choses deviennent si difficiles que ça décourage un certain nombre

02:47et on est dans un cercle vicieux dont on n'arrive pas à s'en sortir.

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