Le célèbre réalisateur espagnol, emblématique du cinéma moderne de son pays, signe son premier film en anglais, avec comme interprètes deux grandes actrices : Tilda Swinton et Julianne Moore. Ce nouveau long-métrage aborde un sujet délicat : la fin de vie.
## Une première en anglais pour Almodovar Le 8 janvier marque la sortie du 23e film de l'illustre Pedro Almodovar, qui s'attaque ici à la langue anglaise pour la première fois en 45 ans de carrière. Dans "La chambre d'à côté", il nous emmène jusqu'à New York, où l'intrigue se développe autour d'Ingrid (Julianne Moore) et Martha (Tilda Swinton), deux amies de longue date qui refont surface. Lors de leurs retrouvailles, une demande inattendue intervient : l'une sollicite l'autre pour l'accompagner dans sa décision de mourir.
## L'importance de l'accompagnement Dans une discussion sur le film, Almodovar évoque la thématique du droit à mourir dans la dignité, soulignant que l'accompagnement peut souvent être le meilleur soutien que l'on puisse apporter à un proche dans ces moments difficiles. Il insiste sur le fait que parfois, rester simplement présent, même en silence, revêt une signification capitale, surtout dans un monde où la polarisation et la haine prédominent.
## La force des vieilles amitiés Les retrouvailles entre Ingrid et Martha questionnent la résilience des amitiés anciennes. Almodovar explique que tout le monde a connu cette sensation où une amitié, même après une longue séparation, reprend comme si aucun temps ne s'était écoulé. Mais il reconnaît aussi que certaines amitiés se fanent malgré nos efforts, jouant un rôle essentiel en nous connectant à notre jeunesse et à des souvenirs chéris.
## Un choix lourd de conséquences Lorsque Martha se tourne vers Ingrid pour obtenir de l'aide, cela soulève des enjeux complexes, d'autant plus qu'aux États-Unis, le cadre légal ne reconnait pas l'euthanasie, contrairement à l'Espagne. Ingrid, d'abord réticente et effrayée, se rend compte qu'elle est la seule à pouvoir épauler son amie qui se sent abandonnée.
## Le défi du silence Almodovar mentionne que le silence est un élément narratif majeur dans ce film. Contrairement à ses productions précédentes, caractérisées par des dialogues riches, ici, une grande partie de la communication passe par l'écoute. Julianne Moore incarne une écoute intense, et le spectateur doit interpréter les émotions à travers le regard de son personnage, ce qui représente un défi narratif captivant.
## Éloigner le sentimentalisme Conscient de la sensibilité du sujet de la mort, Almodovar a délibérément choisi d'éviter le piège du sentimentalisme excessif, optant pour une approche austère tout en maintenant son esthétique reconnaissable. Les émotions, bien que présentes, sont traitées avec délicatesse pour éviter de sombrer dans la mélancolie.
## Un esprit espagnol imprégné dans le film À Venise, le réalisateur a pa