Emmanuel Macron a finalement décidé de conserver son projet ambitieux de musée-mémorial consacré au terrorisme, qui sera situé sur le Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine). Cette annonce a été confirmée mardi 7 janvier par une source proche du dossier, en cette journée qui commémore les attentats de janvier 2015. Le président a exprimé son engagement à soutenir ce projet, qui est en gestation depuis quatre ans, en le maintenant dans sa forme initiale.
## Contexte de la décision
Après plusieurs années de travail qui ont nécessité dix millions d'euros pour la préparation de ce musée-mémorial, le projet avait été stoppé après une censure avant les fêtes de fin d'année. Des conseillers de Michel Barnier avaient signalé aux porteurs de ce projet que son coût, estimé à 95 millions d'euros, était trop élevé dans le contexte actuel de déficit budgétaire. Néanmoins, des analystes estiment qu'une opposition venue d'institutions mémorielles concernant la Shoah et la résistance pourrait être la véritable raison de ce ralentissement.
## Opposition institutionnelle
L'année précédente, plusieurs institutions avaient fortement contesté l'idée d'ériger ce site sur le Mont-Valérien, de crainte que la mémoire des actes terroristes n'éclipse celle de la Seconde Guerre mondiale. Rachida Dati, ministre de la Culture, n'était pas favorable à l'initiative, en raison de ses liens avec Pierre-François Veil, le fils de Simone Veil, qui préside la Fondation pour la mémoire de la Shoah et qui s'oppose à la construction du musée à cet emplacement. Dans l'équipe de la ministre, il a été suggéré qu'un appel avait été lancé pour réorienter le projet.
## Perspectives d'ouverture
Bien que les travaux n'aient pas encore débuté, si le président tient ses promesses, le musée devrait ouvrir ses portes en 2027. Ce lieu d'exposition rassemblera des milliers d'objets, allant de scellés judiciaires à des dons de familles de victimes, incluant des kippas d'enfants victimes des attentats de Mohammed Merah à Toulouse et des éléments du bar "La belle équipe" marqués par les impacts de balles du 13 novembre. Renoncer à ce projet en ce jour de mémoire aurait été difficile à gérer pour le chef de l'État.