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Sow, le chaudronnier : une vie de combats
Brut
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29/12/2024
À 15 ans, il avait déjà connu l'esclavage en Libye, la traversée de la Méditerranée, la rue en France… Aujourd'hui, il a 20 ans, il est chaudronnier et il dirige 2 associations pour les orphelins et l'éducation des enfants. Sow raconte son histoire.
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00:00
Ça, c'est mon cangoule que je peux porter comme ça.
00:04
Là, j'ai les pinces.
00:07
L'année passée, j'ai travaillé dans un sentier naval.
00:10
On faisait des bateaux, ça s'appelle la souverainerie.
00:12
C'est le métal, la soudure.
00:14
On fait des portes, on fait des fenêtres, on fait plein de choses.
00:19
Voilà ma porte d'aujourd'hui.
00:21
De cette heure-là, je dois la faire carrément.
00:24
Ça, c'est le plan.
00:25
Quatre pommelles, droite, tirant, avec serreur.
00:28
Je sais ce que je suis en train de faire.
00:31
Je le faisais depuis que je suis petit.
00:34
Tu le faisais en Guinée aussi ?
00:35
Oui, je le faisais aussi en Guinée.
00:37
Du coup, ça va, ça me plaît bien.
00:39
Salut, Brut !
00:40
Moi, c'est Sosaifla.
00:41
Je suis souverainerieur en CDI.
00:44
Je vais vous raconter mon histoire.
00:46
Je vais vous en parler, comment je suis arrivé là.
00:50
Pendant mon enfance en Guinée,
00:52
je me baladais dans la rue parfois.
00:54
Deuxièmement, j'ai travaillé dans un atelier chaudière.
00:57
Ma mère était morte depuis ma naissance.
01:00
Trois mois après, mon père aussi est mort.
01:03
J'étais enfant, j'ai été adopté par ma tante.
01:06
Par rapport à l'école, j'aurais voulu y aller,
01:09
mais je n'ai pas eu le moyen d'y aller.
01:11
Venir en France, ça ne venait pas de moi.
01:14
En gros, ça venait de mon frère.
01:16
Je lui ai dit non.
01:17
Il m'a dit, tu n'as pas à me dire non.
01:19
Soit tu bouges, soit je te tape.
01:21
C'est entre les deux.
01:22
Il y avait 14 ans qu'on est partis.
01:25
Du coup, la route, c'est vraiment dur.
01:27
Ça a été très très dur, pour ne pas mentir.
01:29
Le jour qu'on est arrivés en Libye déjà,
01:31
c'est là-bas qu'il a été tué mon frère.
01:33
J'ai pris une balle ici.
01:35
Je ne peux pas montrer, mais j'ai chié.
01:37
Nous, les Noirs,
01:40
tous les Libyens nous considéraient comme des marchandises.
01:42
Ils nous ont emmenés tous en prison.
01:44
Et le chef des prisons, il rentre,
01:46
où il y a tout le monde,
01:47
plus de 300 personnes d'âge et de même salle,
01:50
qui sait faire la soudure parmi vous.
01:52
À partir d'où tu es présent, tu peux faire quelque chose.
01:55
Et on te fait sortir en prison.
01:57
On te donne un Libyen qui a besoin de ces travailleurs-là.
01:59
Il te fait travailler
02:01
de 8h à 18h.
02:04
Il te donne à manger.
02:05
Il te renvoie en prison.
02:06
Il paye le chef des prisons.
02:08
Moi, je suis causé travail pour quelqu'un là-bas
02:10
pendant 3 à 4 semaines comme ça.
02:12
Et après, à partir du moment où il a commencé
02:14
de me faire conscience,
02:15
il s'est installé dans une jamboue
02:17
pour se retrouver dans un quartier
02:19
qui s'appelle Gligaraz, où il n'y a que de noirs.
02:22
Les passeurs, je veux dire.
02:24
C'est là-bas que j'ai trouvé les amis de mon frère.
02:28
Et c'est eux qui m'ont aidé à traverser aussi.
02:31
Sur la mer, c'est plus que dangereux.
02:33
À partir du moment où tu te retrouves
02:35
à un endroit où tu ne vois rien du tout,
02:38
sauf le ciel et la mer,
02:40
ça, c'est plus qu'effrayant.
02:43
Ça, c'est plus qu'effrayant.
02:44
Pourquoi ?
02:45
Parce que là, toi-même, tu te vois mort.
02:48
Sur le bateau où tu es assis, c'est un truc plastique.
02:51
Même si tu es assis avec tes ongles,
02:53
tu risques de les percer.
02:56
Je suis parti à Créteil,
02:57
où il y avait des jeunes demandeurs d'asile
02:59
qui dormaient sous un pont, au dehors.
03:01
Je suis parti, je me suis installé avec eux.
03:03
J'ai dormi là-bas pendant 7 mois.
03:05
Pendant ces 7 mois-là, j'ai eu des problèmes de dents
03:07
parce qu'il faisait froid et tout ça.
03:08
Et j'ai eu un problème de dents,
03:09
il fallait que je parte à l'hôpital.
03:11
Ce qui est drôle, c'est qu'on se voit à l'hôpital,
03:13
Henri m'endort.
03:14
Ce qu'il faut dire, c'est que vraiment,
03:15
on a sympathisé immédiatement.
03:17
Mais vraiment, quoi.
03:18
Mais c'est normal, parce que tout le monde sympathise.
03:21
Tout le monde sympathise avec ça.
03:23
Donc, il était normal que je n'échappe pas à cette règle.
03:25
Et après, on s'est dit au revoir.
03:26
Sauf que, combien de temps après ?
03:29
Trois semaines.
03:30
Trois semaines après, je reçois un coup de fil
03:33
de Paris d'Exil, mon association.
03:35
On me dit, vous allez avoir des nouveaux locataires.
03:38
OK.
03:39
Ils s'appellent comment ?
03:40
Ils s'appellent Seyfoulaï Sow.
03:42
Et c'est comme ça que tu restais un an et quelques ?
03:45
Ouais, j'ai resté jusqu'à...
03:47
Tu m'as emmené au CIO pour faire un test,
03:50
pour rentrer à l'école, tout ça.
03:52
Et après, j'étais absenté.
03:53
Ils m'ont orienté au lycée, j'en avais des bagnolets.
03:55
Du coup, c'était bien.
03:56
Le moment où ils arrivent à l'école pour la première fois,
03:59
c'est vraiment quelque chose de très, très, très important pour eux.
04:03
À la limite, on pourrait presque dire,
04:05
c'est pour ça qu'ils sont venus, en premier lieu.
04:07
Il s'est avéré que tu étais un très bon élève, n'est-ce pas ?
04:12
Ouais, sauf que j'avais des problèmes de maths.
04:14
Ah oui, les mathématiques !
04:16
Je n'intervenais pas beaucoup pour les devoirs.
04:18
Mais je suis intervenu un peu pour les calculs,
04:22
les mathématiques, toutes ces choses-là.
04:24
Ils t'appellent papa, en fait, maintenant ?
04:26
Oui.
04:27
Oui, parce que ça vient naturellement, au bout d'un moment.
04:31
D'ailleurs, tu ne dis pas papa, tu dis père.
04:34
C'est très affectueux de dire père, et en même temps, c'est très respectueux.
04:37
Finalement, après un certain nombre de démarches administratives
04:41
qu'il a fallu entreprendre,
04:42
So a donc été reconnu mineur.
04:44
Et partant de ce principe-là, il a été pris en charge par l'ASE,
04:48
à savoir l'Aide Sociale à l'Enfance.
04:51
Et donc, du jour au lendemain, il a quitté la maison
04:55
pour aller à l'école.
04:58
Et donc, du jour au lendemain, il a quitté la maison
05:01
pour être hébergé dans un centre proposé par l'ASE.
05:14
Pendant le moment où j'ai quitté,
05:16
ils m'ont trouvé un logement où j'ai fait des heures de temps
05:19
d'aller à l'école, des heures de travail, aller,
05:22
et des heures de travail, retour.
05:23
Maintenant, je prends aussi toujours,
05:25
le même air et aussi pour aller au travail.
05:27
Et du coup, ça revient encore à la même chose.
05:31
J'espère qu'une jour, j'aurai des possibilités
05:33
d'avoir 30 minutes de mon lit de travail
05:36
ou 20 minutes.
05:38
Pour l'instant, c'est un peu chaud, mais bon.
05:46
Du coup, voilà, c'est là que je travaille.
05:49
Et il faut porter des sécurités comme ça.
05:52
Tu vois comment il est grand ?
05:54
Je commence à 17 heures, je termine à...
05:58
Je termine à 1h30, des heures.
06:01
Du matin.
06:02
Du matin, ouais.
06:03
Pour éviter tout ça, il faut monter ta boîte.
06:08
C'est ton rêve ?
06:09
Ouais, et je vais le réaliser, ça c'est sûr.
06:12
Qu'il s'assoie ici, qu'il s'assoie ailleurs.
06:14
Je parlerai tout le monde.
06:16
Le week-end, je travaille pour mon association.
06:19
À part ça, il n'y a rien d'autre.
06:21
J'ai des associations à gérer.
06:23
J'ai l'école pour tous à gérer,
06:25
j'ai l'éducation pour les enfants et les adultes à gérer.
06:27
Tu travailles dans deux associations ?
06:29
Je travaille dans deux associations
06:31
où je suis président sur les deux associations.
06:33
Tu milites à la fois pour les orphelins
06:35
et à la fois pour que tous les enfants soient à l'école.
06:38
Soit à l'école, ouais.
06:39
Tu trouves que là, je pense pas à moi, c'est ça ?
06:42
Non, non.
06:43
Tu travailles, tu travailles et tu fais des trucs.
06:45
Un jour, je vais penser à moi,
06:47
je vais chercher une belle copine, c'est sûr.
06:50
Je vais chercher une belle copine, c'est sûr.
06:53
Mais bon, pour l'instant, j'ai pas le temps, c'est sûr.
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