CINÉMA - « C’est un enfer ». La comédienne Anna Mouglalis a témoigné ce lundi 16 décembre devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale relative aux violences sexuelles commises dans les secteurs artistique et médiatique. Et de dérouler pendant de longues minutes les (trop) nombreux exemples des situations et agressions qu’elle a dû vivre au cours de sa carrière.
« En tant que comédienne, j’ai eu, alors que j’avais 19 ans, un acteur de 50 ans qui, pour un casting, enfonçait sa tête dans mon bas-ventre en me tenant par les hanches », raconte-t-elle comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de cet article, insistant sur le fait que les violences démarrent souvent dès la phase des castings. « Il se trouve que généralement, on décroche le rôle quand le réalisateur est séduit. Mais non, on n’est pas venu pour le séduire, on est venu pour jouer. Donc là, il y a un gros problème. »
« En tant que comédienne, j’ai eu, alors que j’avais 19 ans, un acteur de 50 ans qui, pour un casting, enfonçait sa tête dans mon bas-ventre en me tenant par les hanches », raconte-t-elle comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de cet article, insistant sur le fait que les violences démarrent souvent dès la phase des castings. « Il se trouve que généralement, on décroche le rôle quand le réalisateur est séduit. Mais non, on n’est pas venu pour le séduire, on est venu pour jouer. Donc là, il y a un gros problème. »
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00:00Généralement, on décroche le rôle quand le réalisateur est séduit.
00:04Mais nous, on n'est pas venu pour le séduire.
00:06Je propose dans ce parcours de commencer par parler par exemple des situations de casting
00:32parce que c'est souvent là que ça commence pour une actrice.
00:34J'ai vécu des castings dans lesquels on a pu me demander de me glisser dans des tenues en latex.
00:44Je ne vois pas ce que la tenue en latex va permettre de découvrir sur ma capacité à jouer en tant que comédienne.
00:51J'ai eu le droit, alors que j'avais 19 ans, à un acteur de 50 ans qui pour un casting a enfoncé sa tête dans mon bas-ventre en me tenant par les hanches.
01:02Très souvent, quand on est une jeune femme, on nous demande de venir pour des rôles de femmes dites séduisantes.
01:11Et il se trouve que généralement, on décroche le rôle quand le réalisateur est séduit.
01:16Mais nous, on n'est pas venu pour le séduire.
01:18On est venu pour jouer.
01:20Donc là, il y a déjà un gros problème.
01:23L'étape d'après
01:28L'étape d'après, qui est la promotion des films, où on peut se retrouver dans des situations assez délirantes.
01:38Encore une fois, avec une séance photo où on ne nous présente que de la lingerie.
01:46Ça n'a rien à voir avec le rôle.
01:48Mais c'est écrit dans le contrat que c'est obligatoire.
01:51Quand on est une jeune actrice, on pense qu'on ne peut rien refuser.
01:55Dans le cas d'une promotion pour un film qui s'appelait Merci pour le chocolat,
01:59on m'a demandé d'être habillée d'une robe en chocolat dans un salon du chocolat.
02:06Et les visiteurs du salon allaient pouvoir se servir sur moi jusqu'à me dénuder.
02:11Donc j'ai refusé.
02:13Mais c'est des choses qu'on ne sait pas qu'on peut refuser.
02:15Je me suis retrouvée aussi sur une sortie de film à l'étranger,
02:19toute seule, avec un distributeur au Brésil,
02:23qui m'a harcelée, harcelée sexuellement.
02:26Et bien sûr, je voyageais seule avec lui.
02:29Nos places d'avion étaient côte à côte, nos chambres d'hôtel aussi.
02:32C'est un enfer.
02:45Sous-titrage Société Radio-Canada