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Bruno Retailleau s'exprime sur la situation à Mayotte après le passage du cyclone Chido. Si le bilan humain est difficile à effectuer, les autorités redoutent "plusieurs centaines" à "quelques milliers" de morts. Une course contre la montre s'est engagée pour fournir de l'aide aux Mahorais, dont certains sont privés d'eau, de nourriture et d'électricité. 

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00:00— Merci, merci. Je suis désolé de vous avoir fait attendre, puisque nous avions une cellule intermédiaire de crise avec le président de République.
00:08Et à partir de demain, on va organiser des venues, des allers-retours sur Mayotte pour des délégations de presse qui le souhaiteraient,
00:19en vous indiquant qu'il faut privilégier les allers-retours dans la journée, parce que les conditions d'hébergement sont telles
00:28que ça créerait plus de problèmes. Donc j'attire vraiment votre attention sur ce fait-là pour ne pas attendre les choses
00:36et notamment pour ne pas faire reposer sur les équipes qui sont en place déjà, qui ont tellement de choses à faire, une charge supplémentaire.
00:44Merci vraiment de le comprendre, parce que nous sommes allés ce matin avec Thalys Fali, qui est resté, puisque c'est l'homme local de l'Étape.
00:55Il est secrétaire d'État à la francophonie. Et François-Nel Buffet, qui est à ma droite, qui est ministre en charge de l'Outre-mer.
01:02Nous nous sommes rendus donc dans la journée pour constater les dégâts. Très rapidement, donc, on a fait une reconnaissance aérienne,
01:09ce qui nous a permis effectivement de voir les dégâts. Ensuite, nous avons fait avec le préfet de Mayotte une réunion de crise
01:18où l'ensemble des services étaient représentés, ce qui nous a permis d'avoir un point de situation très très précis et très exact.
01:26Ensuite, nous sommes allés vraiment au cœur du désastre. On a rencontré les sapeurs-pompiers, les policiers, les gendarmes qui sécurisent,
01:33qui portent secours à la population. Nous avons eu aussi à la mairie de Mamoudzou une réunion importante avec de nombreux maires
01:42et aussi le président du conseil départemental. Et puis bien entendu, moi, j'ai souhaité que nous allions à l'hôpital pour qu'on puisse
01:51se rendre compte des flux de l'accueil de l'hôpital et de voir comment est-ce que l'hôpital revenait progressivement en charge, en activité.
02:00Ce que je veux vous dire... Je passerai tout à l'heure ensuite la parole à François-Nel Buffet. C'est que le conseil est très clair.
02:06L'île est totalement désastrée, vraiment dévastée. L'habitat, qui est un habitat précaire, les bangas, pour ceux qui ne connaissent pas,
02:16les bidonvilles, il n'y a plus rien. C'est très clair. Et pour ce qui concerne l'habitat moins précaire, Endure, il a beaucoup, beaucoup, beaucoup souffert.
02:29Donc l'île est dévastée avec ce contraste d'une désolation où on a vu, y compris en survolant, peu de présence.
02:39Peu de présence. Je pense qu'il y a une sidération aussi. Ne me demandez pas de bilan. Une mission a été ce soir d'ailleurs décidée
02:48en cellule interministérielle de crise pour que, notamment vis-à-vis des réseaux traditionnels, du CADI, etc., on puisse au niveau aussi des autorités locales
03:00commencer à faire un recensement dès lors que les routes auront été dégagées, qu'elles auront été ouvertes. Mais je serai bien incapable de me projeter
03:09pour vous donner de quelconques chiffres pour l'instant. En tout cas, il est clair que l'île est totalement dévastée. Pour ce qui concerne ensuite l'action de l'État,
03:20nous avons tenu à nous y rendre 3 ministres du gouvernement, d'abord pour montrer à la population notre compassion. Et en cet instant, j'ai aussi...
03:31Nous avons une pensée pour toutes les familles qui sont très très durement touchées, mais aussi pour montrer à tous les Mahorais que l'État se tenait à leur côté
03:42avec une main secourable. Je pense que ça, c'est important. Notre attention s'est portée d'abord, principalement et avant tout sur les infrastructures
03:51qui sont absolument essentielles, si on veut apporter de la nourriture, de l'eau, etc., des médicaments et autre chose. Si on fait aujourd'hui le point à cet instant
04:03de toutes les grandes infrastructures, en commençant par l'infrastructure aéroportuaire, vous savez que la tour de contrôle avait été très largement endommagée
04:12et qu'aujourd'hui, des avions atterrissent. Mais ils ne peuvent atterrir que de jour, puisque les balises notamment, le système de signalétique a été très très fortement endommagé.
04:26La DGAC nous signale que dans les prochains jours, il serait vraisemblablement possible de rouvrir un trafic nocturne l'aéroport, ce qui sera important parce que ça nous permettra
04:38de multiplier en un pont aérien. Ce pont aérien, il n'est valable que de jour. Dès lors que les avions pourront atterrir ou décoller la nuit, on augmentera considérablement
04:49ces capacités. Et c'est un des moyens, puisqu'on dispose de 13 aéronefs, parfois très lourds comme l'Antonov, mais aussi la 400M militaire que vous avez pu voir
05:02qui est stationnée sur le tarmac ici, deux casas de taille plus petite, deux dashs de la sécurité civile. Mais aussi, les trois compagnies privées sont prêtes à reprendre un trafic,
05:13non pas à titre commercial, mais évidemment pour transporter soit du fret, soit aussi des passagers. Et ça, c'est important pour notre réactivité.
05:24Donc le terminal aéroportuaire. Terminaux portuaires, désormais. Le port de Longonie a souffert, mais le terminal est parfaitement apte à recevoir des navires importants.
05:37Deux navires de la Marine nationale ont été, si j'ose dire, mobilisés, ce qui nous permettra là encore d'avoir des capacités de dizaines et de dizaines de tonnes.
05:48CMA-CGM nous a fait des propositions que nous avons acceptées. Et déjà, un bateau sera sur le point d'arriver dans les prochains jours, en fin de semaine, cette semaine-là.
06:01Donc ça, c'est important. Et là encore, fondamental, la continuité a été rétablie entre Petite-Terre, qui est vraiment le cœur névralgique, le poumon, et Grande-Terre,
06:14notamment grâce aux barges. Il y a deux barges, aujourd'hui, à fond plat, puisqu'on est dans le lagon, qui peuvent circuler, et une troisième barge qui sera remise en fonctionnement
06:24à partir du milieu de la semaine prochaine. Ça aussi, c'est une excellente nouvelle. En parlant des infrastructures essentielles, un mot de l'hôpital qui a été touché,
06:36puisqu'un certain nombre... Enfin notamment, la toiture était très très endommagée dès qu'il pleut dans certains services. Mais il reprend progressivement ses activités,
06:45notamment des services qui avaient dû être temporairement arrêtés. Je pense à la réanimation. Il y a entre 40-45% d'activités qui reprend progressivement.
06:56Il n'est pas débordé. Il sera renforcé ce jeudi-là par un hôpital de campagne, par aussi d'autres modules qui sont des modules plus simples, plus réactifs, là encore.
07:10Il faut saluer là aussi l'exceptionnelle mobilisation, l'exceptionnel engagement de tout le personnel médical, parce que depuis des jours, c'est vraiment la nuit, le matin,
07:22le midi, le soir, c'est vraiment un engagement, tout comme les sapeurs-pompiers, tout comme les policiers, tout comme nos forces de l'ordre, les gendarmes, bien évidemment.
07:31Pour ce qui concerne, là encore, les besoins vitaux, il y en a trois qui sont vraiment absolument essentiels et vitaux. Le besoin en eau et le besoin en nourriture.
07:42Progressivement, les usines... Il y en a 6. Mais au moment où je vous parle, l'usine d'Essalement a été remise en route à petite terre. Petit à petit, sous 48 heures,
07:53ces usines de traitement de l'eau potable fonctionneront à peu près à hauteur de 50% de leur capacité. Et d'ici une semaine, le préfet de Mayotte nous indiquait ce soir
08:04qu'on pourrait même atteindre 95%. Mais vous savez que même avant cette crise, on a toujours eu un stress hydrique, un problème d'approvisionnement.
08:14Vous vous souvenez de la crise de l'eau, il y a quelques mois, il y a un peu plus d'un an. Et donc la décision a été prise, et je pense qu'elle est absolument fondamentale,
08:23de consacrer l'A400M, qui a un emport important d'une vingtaine de tonnes, chaque jour, dès demain. Il permettra d'emporter des bouteilles d'eau et de la nourriture.
08:34Pour moi, c'est absolument fondamental pour apporter aux populations maoraises, bien entendu, le soutien avec de l'eau potable et puis, bien entendu,
08:44avec de la nourriture, puisque petit à petit, les grandes surfaces ne pourront plus être approvisionnées. En tout cas, elles sont fortement sollicitées.
08:54Et ça, c'est fondamental. Un mot aussi sur le logement, l'habitat. Là encore, le préfet – je le remercie – de La Réunion a pu mobiliser, je crois,
09:05jusqu'à 10 tonnes dans les stocks de la Croix-Rouge de Bâches, puisqu'il s'agit notamment pour l'habitat en dur. C'est les toitures qui ont beaucoup souffert.
09:14Donc il s'agit de bâchées pour les mettre hors d'eau. Là encore, un certain nombre de tentes vont être acheminées, notamment par du matériel militaire. Voilà.
09:26Et on envisage aussi des modulaires qui pourraient être acheminées, y compris depuis la métropole, puisqu'il faut savoir qu'un certain nombre
09:36de fonctionnaires, de cadres sont désormais sans toit. Et si on veut compter sur nos collaborateurs, les collaborateurs de l'État, dans la longue distance,
09:45il faut leur assurer bien sûr les moyens de travailler, les moyens de se reposer un minimum. Donc ce sont des solutions qui sont aussi à l'étude.
09:55Pour ce qui concerne notre République, on n'a pas eu de gros problèmes. Là encore, je voudrais remercier nos forces de sécurité intérieure,
10:03gendarmerie, police nationale, simplement pour dire que nous envisageons... En tout cas, c'est un outil que le préfet va pouvoir actionner
10:12dès qu'il le jugera nécessaire d'un couvre-feu. Voilà. On a un dispositif que vous ne connaissez pas, qui avait été voté dans le cas de la LOPMI,
10:22qui est l'article 27, et qui place entre les mains d'un préfet dès lors qu'il est activé l'autorité sur l'ensemble des services de l'État.
10:33Ce qui permet d'avoir une gestion de crise très efficace, très pyramidale. Et là encore, nous pourrons l'activer. De même, évidemment, ça a été demandé
10:43par un certain nombre d'élus, la procédure accélérée en matière de catastrophe naturelle, sachant qu'à Mayotte, seulement 10% des personnes sont assurées.
10:54Je rappelle que le processus de catastrophe naturelle ne peut fonctionner qu'à la condition que vous soyez assurés, puisqu'il est complémentaire,
11:02vous vous souvenez, aux mécanismes assuranciels traditionnels, ce qui signifie que nous devrons étudier la mise en place d'un fonds d'urgence
11:11pour venir au secours de celles et de ceux qui n'ont pas d'assurance, pour laisser personne sur le côté de la route. Voilà ce que je voulais dire.
11:20Il faudra sans doute aussi commencer très rapidement à envisager la reconstruction. On est encore dans l'urgence. On est bien entendu encore dans l'urgence.
11:27Mais il faut très vite se projeter dans la reconstruction. Ce sera nécessaire. Je vais peut-être passer maintenant la parole à François-Daniel Buffet.
11:35Les uns et les autres pourront donner un certain nombre de chiffres sur les forces de sécurité intérieure qu'on va projeter, sapeurs-pompiers,
11:43sur un certain nombre de moyens dont j'ai parlé. Si vous avez des questions aussi, on y répondra. Peut-être monsieur le ministre des Outre-mer.
11:51— Merci. Quelques mots. Pardon. Quelques mots simplement pour témoigner de l'état dans lequel se situent l'île de Mayotte et nos compatriotes maorais.
12:03L'île est véritablement dévastée. Si certains d'entre vous se rendent demain à Mayotte – et je tiens à conforter ce qu'elle nous a mis à l'intérieur
12:13dans un délai très court et dans la journée – et n'a pas de capacité d'hébergement, vous constaterez l'état dans lequel est notre île et dans lequel
12:22nos compatriotes maorais doivent vivre aujourd'hui. Situation extrême, moyens extrêmes mobilisés, capacité à pouvoir créer les conditions d'une reprise des éléments vitaux
12:38que sont l'eau, bien évidemment, l'électricité, les accès portuaires, qu'ils soient maritimes ou aériens. Mais c'est aussi la capacité de pouvoir créer
12:48des hébergements rapidement pour pouvoir accueillir l'ensemble des populations qui sont dans cette très grande difficulté. Les bâtiments construits en dur
12:59ont résisté, même si leurs toitures se sont souvent envolées. Il n'empêche que les dégâts occasionnés sont considérables. Dans ces conditions-là,
13:09l'ensemble des services sont mobilisés, bien sûr. Je ne reviens pas sur ce que vient de dire le ministre de l'Intérieur. Mais dans cette urgence qui va durer,
13:18en réalité, il faut avoir conscience que la situation est telle que les choses ne redeviendront pas normales au sens où nous l'entendons, nous, communément,
13:28dans un délai extrêmement court. Il faut donc d'ores et déjà se projeter aussi. C'est la raison pour laquelle, à l'occasion de la réunion que nous allons tenir
13:36sous la présidence du président de la République, bien sûr, et du Premier ministre qui était présent, nous travaillons d'ores et déjà à la mise en place
13:44d'un dispositif pérenne, une mission d'une nature plutôt interministérielle qui sera chargée, un peu comme les choses l'ont été au moment des événements d'Irma,
13:55de reconstruire Mayotte. Voilà les quelques mots que je voulais simplement vous indiquer ce soir. Mais malgré les mobilisations importantes qui sont en cours,
14:07qui sont engagées, qui sont déjà en action, il y aura une notion de temps long qu'il faudra savoir aussi intégrer. En tous les cas, nous devons tous collectivement
14:19une solidarité totale avec nos compatriotes. Les vues d'hélicoptère ce matin ont démontré qu'aucun endroit de l'île de Mayotte n'avait été épargné, aucun endroit.
14:33Et de partout, dans les collines, sur les plages, dans les villages, les dégâts sont bien présents. Donc l'importance de l'engagement est à la hauteur de la situation. Merci.
14:49— Merci, M. le ministre. François Noël, je vais passer la parole à Julien Marion. Il est directeur général de la Sécurité civile. Il dépend du ministère de l'Intérieur
14:56et de la gestion des crises. Il va pouvoir nous faire un point, justement, sur les renforts qui seront projetés dans les prochaines heures.
15:05— Merci, M. le ministre. Je reviendrai pas sur les éléments de diagnostic que vient de présenter le ministre de l'Intérieur et le ministre de l'Outre-mer.
15:11Ce que je veux évidemment confirmer devant vous, c'est qu'en réponse à un cyclone qui a produit des dégâts absolument considérables,
15:19dans un délai très bref, toute la chaîne de la Sécurité civile et de la gestion des crises a été pleinement et entièrement mobilisée
15:26pour apporter à l'île de Mayotte une réponse d'une ampleur absolument considérable. C'est vrai au niveau central, à travers l'activation
15:34de la cellule interministérielle de crise, dont les travaux sont pilotés par le ministre de l'Intérieur. Et c'est vrai au niveau zonal,
15:40sous l'autorité du préfet de zone, au niveau départemental, sous l'autorité du préfet de Mayotte. L'activation, la mise sous tension
15:47de la chaîne de gestion de crise a permis dans des délais très brefs, puisque nous sommes 48 heures après le passage du cyclone,
15:52la mise en place d'une manœuvre logistique d'une ampleur absolument considérable et – je crois pouvoir le dire – inédite au profit de Mayotte
16:00à travers des rotations aériennes depuis la métropole jusqu'à la Réunion, puis depuis la Réunion jusqu'à Mayotte, doublées par des rotations maritimes
16:09depuis la Réunion et Mayotte, mais également depuis la métropole. Tout ceci commence à fonctionner. Les premières liaisons ont eu lieu dès que la piste
16:18de l'aéroport de Mayotte est devenue opérationnelle, c'est-à-dire dès hier. Et donc va maintenant, pendant une période aussi longue qu'il le faudra,
16:27pouvoir apporter à l'île de Mayotte les renforts humains, les renforts matériels dont elle a besoin. S'agissant des renforts humains,
16:36à la fin de cette semaine, il y aura eu plus de 1 200 renforts projetés sur l'île de Mayotte, toutes forces confondues.
16:46Ça concerne en grande partie les forces de la sécurité civile, puisqu'à la fin de la semaine, il y aura 800 renforts sapeurs-pompiers,
16:52sapeurs-sauveteurs militaires, des formations militaires de la sécurité civile qui serviront à effectuer des missions de reconnaissance,
16:59des missions de déblayement d'axes, des missions de secours aux personnes, évidemment, mais également des missions plus spécialisées
17:04de sauvetage d'ébléments, si c'est nécessaire, des missions de traitement de l'eau, des missions également de protection contre les effets secondaires
17:11des cyclones. Et M. le ministre, vous l'avez mentionné, nous projetons l'hôpital de campagne de la sécurité civile, l'ESCRIM,
17:18dans sa configuration la plus complète. Donc il sera à Mayotte installé d'ici la fin de cette semaine, avec 90 personnels pour le faire fonctionner
17:26sur un spectre de missions très très large, puisque l'ESCRIM peut produire des soins en réanimation, en traumatologie, en radiologie,
17:33en néonatologie, un spectre très très large. Donc voilà. Ce que je voulais confirmer, c'est que nous mettons vraiment sous tension
17:40l'ensemble des moyens de la sécurité civile et, au-delà de la sécurité civile, l'ensemble des moyens de l'État au profit de Mayotte
17:46sur une ampleur absolument inédite.
17:49— Merci, M. le directeur général. Je vais passer la parole au préfet de zone, préfet de la Réunion, puisque vous avez compris que l'essentiel des rouages
17:58en termes de secours viennent bien sûr de la métropole, mais surtout, tout se passe entre la Réunion et puis Mayotte. M. le préfet.
18:07— Merci, M. le ministre. Donc nous mettons en place à la Réunion une espèce de hub aérien, un pont aérien d'une ampleur exceptionnelle.
18:17Nous avons commencé par projeter en avance de phase avant le cyclone 110 à Port-Pompier à Mayotte. Le cyclone est passé samedi.
18:26Hier, il y a eu 3 allers-retours de moyens avec des moyens tactiques de Casa de l'Armée de l'air et le DACH du ministère de l'Intérieur.
18:36Aujourd'hui, nous avons eu le renfort d'un A400M de l'Armée de l'air. Donc il y a eu 4 rotations aujourd'hui sur Mayotte.
18:44Demain, nous aurons 3 rotations supplémentaires avec des appareils de la gamme civile qui sont affrétés par le ministère de l'Intérieur.
18:51Donc demain, il y aura 7 rotations. Jeudi, nous aurons un appareil supplémentaire du ministère de l'Intérieur, un DACH supplémentaire,
19:018 rotations, plus ponctuellement une quatrième rotation d'avions de la gamme commerciale. Et nous aurons d'ici quelques jours un deuxième A400M.
19:13Donc au total, il y aura... Jusqu'à ce que l'aéroport soit rétabli dans ses fonctions commerciales, il y aura chaque jour entre 7 et 10 vols au profit de Mayotte
19:26pour amener à Mayotte tout ce qui va nous arriver par les moyens nationaux. Ceci se double... Alors compte tenu qu'il y a des renforts en gendarmes, en policiers,
19:39en sapeurs-pompiers, en personnel médical, en techniciens de télécommunications, de spécialistes de l'aéroport pour rétablir l'aéroport,
19:49mais parallèlement, il y a le caractère vital de l'alimentation et de l'eau pour Mayotte. Donc en complément de ce que le fait le préfet de zone, chaque jour, ce sont un minima
19:5920 tonnes d'eau et de nourriture qui partiront pour Mayotte à partir de demain. Parallèlement, nous affrétons 2 navires. Nous allons charger un navire de la compagnie CMA-CGM
20:15qui partira mercredi probablement pour arriver ce week-end à Mayotte, qui sera chargé entre 100 et 150 conteneurs de nourriture et d'eau. Il y aura 30 conteneurs d'eau en provenance de la Réunion
20:29à bord de ce navire. Et puis je vais réquisitionner le Marion Dufresne des terres australes et antarctiques françaises qui nous permettra d'ici la fin de la semaine
20:39de rajouter 100, 150, 200 conteneurs en fonction... Le sujet, ça va être de remplir ces navires. Et donc on va les remplir au maximum, les bourrer pour injecter un maximum de moyens.
20:53Il va y avoir des véhicules, des véhicules de la gendarmerie, des véhicules blindés en renfort. Voilà. L'idée, c'est vraiment... Nous sommes à une charnière, un réceptacle
21:02de tout ce qui va arriver de métropole, de tout ce qui est récupéré par la Réunion, et pour l'envoyer au profit des Maourais. Pardon.
21:12— Merci. Merci, M. le préfet. Alors y a-t-il des questions ? Voilà. Bon. Allez-y, je vous en prie.
21:19— En termes d'un quotidien de la Réunion, il y a des élus maourais qui ont demandé que l'état d'urgence soit décrété. Qu'en est-il ?
21:26— L'état d'urgence, aujourd'hui, n'apporterait rien. C'est un outil qu'on a. Mais l'état d'urgence, faudrait-il qu'on soit débordé par des émeutes,
21:34par des troubles à l'ordre public très graves. Donc j'espère qu'on n'aura pas à l'utiliser. Si on devait l'utiliser, nous l'utiliserions.
21:41En revanche, en revanche, il y aura d'autres outils que je vous ai cités, par exemple le couvre-feu, qui est un premier outil,
21:50et l'article 27 de la loterie, qui permet de concentrer vraiment sur le préfet autour des services préfectoraux l'essentiel, en réalité, de l'autorité de l'État sur le territoire.
22:00Et je m'en suis... J'ai rencontré les élus, d'ailleurs, celles qui avaient fait cette demande, voilà, pour l'expliquer.
22:06— Y a-t-il d'accord avec vous ? — Non. Vous le saurez prochainement. Ça sera à la main du préfet.
22:13— Laïc Dérictat, votre partenaire. Dans quel délai la population mayenne aura de l'eau et de la nourriture, et sous quelle forme ?
22:19Parce que la crise de l'eau avait démontré justement des difficultés dans cette distribution.
22:25— Le préfet, je récapitule. On a d'abord un système d'usines de traitement, 6, 4 principales et 2 plus petites.
22:36À 2 reprises, ce matin et avant de partir, j'ai tenu avec le préfet Bieville à avoir 2 conversations de part et d'autre de la journée
22:47avec la directrice, justement, de ces structures-là, qui nous a indiqué que sous 48 heures, il y aurait 50% de la capacité
22:56et dans quelques jours, il y aurait 95%. Qu'à cela ne tienne, nous avons pris les devants. Et avec le préfet, il y a 2 dispositifs.
23:04Chaque jour, 1 à 400 m, puisqu'il y en aura 2, 1 à 400 m, 20 tonnes sera dédiée à la nourriture et à l'eau.
23:12Et puis il y aura les conteneurs, comme le préfet vient de vous l'indiquer, le CMA, CGM, qui viendront compléter. Très franchement...
23:19— Mais pourquoi la distribution ? — Alors pardon. La distribution. Alors vous êtes totalement raison.
23:23Ce qui est important, c'est pas seulement d'apporter sur les terminoportuaires ou aéroportuaires l'eau et la nourriture, c'est de les distribuer.
23:31Nous en avons parlé. Alors ce qui est intéressant, c'est que compte tenu de la précédente crise, tous ces canaux-là, on les connaît parfaitement.
23:40On va les réactiver. Pour la nourriture, il y a aussi les magasins, les grandes surfaces. Mais il va y avoir, là encore, le fameux couple préfet-maire
23:49qui va jouer, puisqu'il n'est pas question d'emmener des bouteilles jusque chez l'habitant, mais d'avoir en fait des points de dégroupage
23:58qui seront chaque commune. Donc le système, il sera... Il ira des terminaux, aéroportuaires, portuaires, jusqu'aux communes ou jusqu'aux commerces,
24:09notamment pour l'alimentation. — Est-ce que je peux compléter, M. le ministre ? — Oui.
24:14— Il y a un élément qu'on vous a pas dit sur l'eau. C'est que nous avons commencé à envoyer aujourd'hui des éléments d'une unité de traitement de l'eau,
24:22un dispositif de traitement de l'eau qui est arrivé hier avec la 400M. On a commencé à envoyer ces éléments. La dernière partie arrive demain.
24:31Il sera opérationnel jeudi. Et ça permet de produire à partir d'eau polluée 250 mètres cubes d'eau potable, 200 à 250 – ça dépend du niveau de la pollution –
24:41mètres cubes d'eau potable par jour. Donc à partir de jeudi, en principe, il y aura cette capacité de production en complément des conteneurs d'eau
24:50et des usines de dessame. — Voilà. Donc c'est une réponse, je pense, qui devrait être satisfaite, mais qu'on va vraiment regarder.
24:58Et avec notamment la flotte qui va être à notre disposition, on pourra réagir très très vite, en 2 heures et demie, en moins de 2 heures même. Voilà.
25:06— Oui. — Qu'est-ce que vous pensez des politiques, certains, qui ont dit que la crise n'avait pas été anticipée, que les dégâts causés par le cyclone...
25:19Enfin, c'est des dégâts là qui n'avaient pas été anticipés, pour la première question. Deuxième question. Mayotte, c'est Émile qui a abordé le cyclone.
25:26— J'y suis déjà beaucoup. Dans les mots que l'insécurité n'est pas disparaîte du cyclone, comment vous anticipez la suite, précisément au niveau de la sécurité ?
25:37Est-ce qu'il y a un risque de pillage, etc. ? — Alors sur la première question, ça a été anticipé. On a même d'ailleurs eu un système.
25:49J'ai, moi, activé un certain nombre de systèmes, de modalités d'avant-crise. Nous avons fait... Au ministère de l'Intérieur, une réunion de crise,
25:58c'était vendredi matin, je crois. Et les systèmes d'alerte météo pour ce qui concerne la prévision, ensuite d'alerte comme effet d'alerte ont été activés.
26:09Simplement, vous savez que Mayotte connaît une situation particulière avec le très grand nombre d'étrangers en situation irrégulière.
26:18On considère que sur 320 000 habitants, ils sont à peu près 100 000... — La moitié de ça... Enfin 50 % sont étrangers et la moitié sont...
26:27— C'est ça. Et avec les bangas. C'est ça, la fragilité. Et il faut qu'on en tienne compte pour, évidemment, l'avenir.
26:35Mais les dispositifs d'alerte, d'abord de prévision et d'alerte ont parfaitement fonctionné. Malheureusement, force est de reconnaître
26:43que sans doute qu'un certain nombre de ces étrangers en situation irrégulière n'ont pas rejoint en temps et en heure les points hauts,
26:52notamment des collectivités qui avaient été désignées dans les plans communaux de sauvegarde comme des points de regroupement face à ce genre de choses.
26:59Donc nous, on peut pas dire qu'il n'y a pas eu un caractère d'imprévisibilité. C'est simplement ce fait-là qui apporte une vulnérabilité sur Mayotte.
27:08— J'ai passé la parole au préfet. — On a envoyé 110 sapeurs-pompiers avant le cyclone. — Oui, on a détaché 110 sapeurs-pompiers.
27:15— Oui, d'ailleurs. Il preuvait que... Je pourrais dire plein d'autres choses. Une des preuves, c'est que nous avions détaché plus de 110 sapeurs-pompiers
27:24avant même le cyclone. Voilà. Je vais peut-être passer la parole pour l'aspect reconstruction à mon collègue.
27:30Pour ce qui concerne la sécurité, on a projeté des forces qui sont considérables, une partie du RAID. Bien sûr, pour ce qui concerne la police nationale,
27:40on a considérablement renforcé. Aujourd'hui, en temps normal, vous avez 1 600 gendarmes, sapeurs-pompiers. Ce sont par exemple...
27:48Pardon, 1 600 gendarmes et policiers. Ce sont par exemple dans les prochains jours 400 gendarmes supplémentaires qui vont rejoindre. Voilà.
27:56Et on n'a pas eu vraiment de pillage. Ce qui s'est passé, par exemple, on me l'a raconté, sur un conteneur qui avait volé et qui s'était éventré sur la voie publique.
28:04Les gens ont dû se servir. Mais il n'y a pas eu d'acte violent comme on a pu le voir dans certaines émeutes au moment par exemple de l'été 2023. Voilà.
28:15En revanche, toutes les questions que vous posez ont été abordées par François-Noël Buffet. C'est la reconstruction, après.
28:22— Merci, monsieur le ministre. Je me pose une question concernant la ouverture des venteurs aux lisons commerciales.
28:28— Pardon, là ? — La ouverture des venteurs aux lisons commerciales. — Ah, on n'en est pas là, hein. On n'en est pas là.
28:35Mais il y a des compagnies privées qui vont commencer à pouvoir justement faire atterrir leurs avions. On a 3, exactement.
28:42— C'est prévu, vous voulez ? — Oui, non, on n'est pas d'autres. — Je sais pas. Bon, ben, vous pouvez le dire.
28:47— Pardonnez-moi. Oui. Précisez que c'est une priorité absolue, la réouverture de cet aéroport. Les compagnies privées qui vont atterrir sont mandatées par l'État.
28:59C'est pas... Il n'y a pas une commercialisation des billets, hein. Ce sont des vols d'État effectués par des compagnies privées au profit de missions de sécurité.
29:08Et on a dans le vol de ce matin... Il y avait 4 spécialistes de l'aviation civile qui sont là-bas pour remettre en état, pour faire un diagnostic des installations.
29:19Et c'est la priorité absolue, notamment le balisage nocturne, comme expliquait le ministre.
29:24— Et les 3 compagnies privées qui, pour l'instant, embarquent du personnel de secours ou du fret, c'est Air Austral avec un Airbus 220,
29:33c'est EOR avec un ATR et Amelia qui a plusieurs... Notamment deux Embraer et un Learjet. Voilà.
29:43— M. le ministre, on sait que la situation sur place est très complexe. Les secours sont encore en train de s'enlever.
29:48Avez-vous un dernier bilan à actualiser dans la deuxième question ? N'y a-t-il encore des zones où les secours n'ont pas pu accéder ?
29:57— Bien sûr, parce qu'au moment où je vous parle, les grands axes ont enfin pu être dégagés. Mais c'est tout récemment.
30:04Et ça ne concerne que les grands axes. Le colonel des sapeurs-pompiers, en quittant l'île, nous a fait un point assez précis sur cette question-là.
30:13Ça veut dire que sans doute que sur des routes vicinales, municipales, ça n'est pas encore dégagé.
30:23Encore une fois, il faudra des jours et des jours pour avoir un bilan qui soit un bilan solide. Il y a une cellule de recherche, de comptage, etc.,
30:32qui va se mettre en place et qui va s'appuyer sur les localités, sur les communes notamment et sur le système traditionnel caldial.
30:40Une des difficultés, c'est que la religion musulmane, pratiquée par une très grande majorité de nos compatriotes maorais,
30:48prescrit l'inhumation dans 24 heures. Voilà. La crainte, c'est qu'il y ait eu des inhumations rapides.
30:55Donc c'est hors de question pour moi de faire le moindre pronostic. Mais je crains que le bilan soit lourd, bien sûr. Il sera de toute façon trop lourd.
31:04— M. le ministre, est-ce qu'il y a un recensement de prélude pour l'été sous le projet de ramper scolaire ?

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