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Au lendemain du passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, faisant au moins quatorze morts et d'immenses dégâts dans le département le plus pauvre de France, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau annonce se rendre sur place et envoyer des renforts.

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Transcription
00:00Bonjour. Pour l'instant, je ne parlerai pas de bilan, puisqu'on n'a aucune communication, comme vous l'avez dit. On est coupé de tout.
00:10Moi, je suis sur la petite terre à Pamandy, là où se trouve l'aéroport. Et là, aujourd'hui, je dirais, maintenant, la priorité, c'est de venir nourrir.
00:19On a des centres d'hébergement qui se remplissent de plus en plus. Et là, maintenant, c'est la famine qui commence.
00:25On a des gens qu'on ne sait pas comment les nourrir, comment leur donner à boire. Donc voilà où, actuellement, la priorité, là où elle est pour nous.
00:32— Alors la priorité, c'est la nourriture. Et bien évidemment, on imagine l'eau. — Bien sûr, l'eau, tout à fait. Là, d'ailleurs, là où je me trouve,
00:40je suis sur un rond-point, le seul lieu d'approvisionnement de l'eau, parce qu'il y a un point qui a été installé... Ça date d'il y a très longtemps.
00:48C'est le seul point, un point pour toute la commune. Et les gens font la queue avec des bidons et essayent de s'approvisionner en eau.
00:55Donc là, ça devient la priorité. Il y a quelques boutiques qui ont pu fournir, qui ont vendu des bouteilles, mais voilà, qui se sont vite terminées.
01:02Mais là, c'est la priorité. Mais moi, mon inquiétude, tous les gens que je croise... Alors les centres d'hébergement, la particularité, maintenant,
01:09c'est qu'au départ, c'était beaucoup des personnes, on va dire des personnes qui habitaient, on va dire, des clandestins. C'était surtout ce type de public.
01:17Mais là, de plus en plus, ce sont, je dirais, des maorais, des gens qui avaient des maisons en dur, mais qui n'ont plus de toiture.
01:24Et eux, on les voit maintenant arriver dans les centres d'hébergement. Et je pourrais dire toute communauté confondue.
01:30On a maintenant aussi des métropolitains, toutes les personnes qui arrivent, puisque les maisons sont menacées. Il y a la pluie.
01:35Et aussi, il y a l'insécurité qui commence vraiment à monter de plus en plus, voilà, ce nouveau-là.
01:41— Oui, justement, Estelle Youssoufa, qui était avec nous en plateau, nous parlait de cette situation, qu'il pouvait y avoir un risque de chaos dans le chaos,
01:47avec ces risques possibles de scènes de pillage. — Tout à fait. C'est le cas. Le soir, on se barricade, puisque nos maisons ne sont pas sécurisées.
01:58On a beaucoup de boutiques. Alors par exemple, il y avait deux quincaillers qui avaient quelques marchandises, je dirais.
02:04Là, il y en a plus. Il y a plus de tol ou des contreplaqués pour sécuriser les maisons. Donc rupture totale.
02:11Donc ce qui fait qu'on se retrouve avec des maisons pas sécurisées. On n'ose pas les quitter non plus, parce qu'on se dit que si on les laisse,
02:17on les laisse à l'abandon. Donc on préfère rester et se barricader dans les maisons. Donc voilà, c'est vraiment une peur qui est en train de monter,
02:24cette insécurité. — Donc la priorité pour vous, c'est le déploiement de forces de sécurité dans l'île, l'eau, l'électricité.
02:32L'arrivée des renforts devrait venir assez vite. Vous savez qu'il y a un pont qui est en train de se mettre en place, un pont aérien avec la Réunion.
02:40— Alors on le sait, on en entend parler. Mais vous savez, là, pour l'instant, nous, on circule, on voit... Alors je vous prends l'exemple de l'électricité.
02:47Alors de partout, on voit les fils, les poteaux à terre, etc. Et notre inquiétude, on se dit « Mais dans quel délai ? ».
02:54Parce qu'on voit que tout est à refaire, en tout cas dans la commune où je me trouve. Et la commune voisine, c'est la même chose.
03:01Donc on sait qu'il y a un pont aérien. Mais même si on nous dit que ça arrive... Mais vous savez, voilà, on est vraiment dans l'inquiétude.
03:08On se demande quand est-ce que ça va commencer. Voilà. On nous dit que ça va arriver. Mais on a hâte, on attend.
03:14— Vous demandez aussi, comme le disait Estelle Youssoupha, que soit déclaré l'état d'urgence ?
03:18— Ah oui, ça, c'est tout à fait... Je suis complètement d'accord avec Mme la députée. C'est ce qu'il faut au plus vite.
03:24Nous, on a besoin de l'armée pour nous sécuriser, d'autant plus par exemple en Petite-Terre. On a la Légion qui est ici.
03:31On a la gendarmerie. Là où je me trouve, je suis à côté de la gendarmerie. Mais on a aussi la Légion.
03:35Et on a besoin, rapidement, avant que les voyous prennent possession, en tout cas commencent à nous pousser, à rester, à nous cloîtrer dans nos maisons.
03:47On est vraiment... On a peur de rentrer dans cette phase de mode de guerre en se disant qu'ils font se cacher. Voilà.
03:53— Salama Ramia, je vais vous donner une bonne nouvelle qui vient de la Sécurité civile, à savoir qu'un premier avion transportant du matériel de secours
04:01vient de se poser. Donc très concrètement, la première aide arrive en ce moment à Mayotte.
04:07— Écoutez, merci. J'espère qu'on va vite la voir sur le terrain. C'est surtout ça. C'est sur le terrain. La population est en attente.
04:16— Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Salama Ramia.

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