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00:0013h, 14h, Europe 1, 13h.
00:0313h, France 2 sur Europe 1, merci de nous rejoindre, vous écoutez Céline Giraud.
00:06Jusqu'à 14h, et avec vos deux chroniqueurs politiques aujourd'hui, Céline, le journaliste Yves-Henri Oufiol,
00:11et le chroniqueur politique Olivier Lartigolle.
00:13Et on continue à parler de ce qui se joue, j'ai envie de dire au-dessus et en dessous de l'eau,
00:20la face cachée et la face immergée de l'iceberg.
00:23Il y a le casse-tête pour Matignon, bien sûr,
00:25mais il y a surtout cette lutte d'influence féroce qui se joue en coulisses
00:28entre le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et Laurent Wauquiez.
00:31Alors en cause, Yves-Henri Oufiol, la stratégie à adopter pour les Républicains
00:35en vue de la constitution du nouveau gouvernement,
00:37et le patron de la droite républicaine est tout simplement accusé d'avoir manœuvré
00:41pour tenter de l'éjecter du gouvernement.
00:43Ça flingue pas mal, hein ?
00:45La droite fait honte, encore une fois.
00:47On retombe dans cette droite la plus bête du monde,
00:50qui d'abord avait refusé de faire des alliances avec une autre partie de la droite,
00:54qui est devenue la droite majoritaire, j'en avais fait la démonstration tout à l'heure,
00:57et là on se rend compte aujourd'hui qu'avec des querelles d'égo, des querelles de personnes,
01:01Wauquiez est en train...
01:03Alors à quoi joue Laurent Wauquiez, justement ?
01:04Je ne sais pas, faudrait le lui demander, mais en tout cas il joue petit,
01:07il joue petit bras, il joue son jeu personnel,
01:09il s'est autopromu comme étant le candidat présidentiel de la droite
01:13sans que personne ne lui ait rien demandé,
01:14il s'est pris à ce jeu-là, et il voit bien, naturellement,
01:17que Bruno Retailleau est en train de lui voler la place,
01:20parce que Bruno Retailleau est la personnalité, en effet, qui parle clair,
01:23qui s'est affirmé dans son rôle de rupture vis-à-vis du pouvoir en place,
01:27et qui a un projet, et qui surtout rencontre l'acquiescement d'une grande partie de l'opinion,
01:33et il a cette qualité, il a sans doute des défauts,
01:35mais il a cette qualité d'être identifiable dans ses idées,
01:38et de ne pas faire de concessions.
01:39Tandis que Wauquiez, visiblement, manœuvre avu, fait des coups bords,
01:44je trouve qu'il est en train de se noyer lui-même,
01:47et j'imagine que le Rassemblement National,
01:49dont il a parlé avec des mots très féroces la semaine dernière,
01:52doit se frotter les mains de voir à quel point il est en train de se perdre dans ses querelles de pouvoir.
01:57On est vraiment dans un quatrième république,
01:59j'ai honte, naturellement, pour cette droite-là,
02:02qui est une droite que j'ai trouvée effectivement intéressante,
02:06il y a encore cinq ou dix ans,
02:08mais qui maintenant est en train de se perdre dans les bras fonds.
02:12Laurent Wauquiez, qui a tenté de clarifier les choses ce matin dans les colonnes du Figaro,
02:15en affirmant souhaiter que Bruno Retailleau reste place Beauvau,
02:18pourtant, sans le dire, Laurent Wauquiez ne verrait pas d'un mauvais œil
02:21un gouvernement de gauche,
02:23ce qui finalement lui permettrait d'incarner l'alternative en 2027,
02:27ce qui est son objectif.
02:29C'est vrai que nous sommes passés de la grandeur de la réouverture de Notre-Dame
02:33à la petitesse du jeu et du mondio politique.
02:37Tout le monde sait bien que Laurent Wauquiez,
02:40par des indiscrétions dans la presse,
02:43dans le travail d'investigation des journalistes, dont Ropin,
02:46que vraiment Laurent Wauquiez n'a pas souhaité
02:50maintenir Bruno Retailleau
02:53dans le paysage politique de la prochaine période.
02:58Il souhaitait d'ailleurs Beauvau.
03:02On va rappeler qu'il y a trois mois, il voulait le ministère de l'Intérieur.
03:05On lui avait proposé l'économie.
03:07Il souhaitait le ministère de l'Intérieur.
03:09Bruno Retailleau est le seul, à côté de Michel Barnier,
03:13à avoir pris la lumière politique des deux mois et demi.
03:19C'est une mauvaise affaire pour vous selon vous ?
03:21C'est une mauvaise affaire pour Laurent Wauquiez
03:24dans le cadre de la prochaine présidentielle dans 30 mois.
03:28Mais nous voyons la même situation dans le camp du Bloc Central,
03:31chez Renaissance, avec une tension assez vive
03:34entre Lecornu et Attal.
03:36Ce qui se joue là, ce sont en effet des stratégies personnelles,
03:41des ambitions. Il en faut en politique,
03:44mais on aimerait un peu plus de panache et un peu plus de grandeur.
03:47Dans ce qui se joue en coulisses aussi, ça se passe à gauche.
03:50Je parle bien sûr des consultations.
03:52Emmanuel Macron a accepté de rencontrer tous les partis,
03:56quasiment sauf le RN, qui n'a pas souhaité y aller.
03:59Et le PS, on en a parlé, a accepté de discuter,
04:01d'envisager des compromis pour une alliance avec la Macronie élargie,
04:04ce fameux arc républicain qui irait de LR au PS,
04:08ce qui a déclenché la colère de Jean-Luc Mélenchon.
04:11Mais là, on va écouter Boris Vallaud,
04:13le chef de file des députés PS sur France Inter ce matin,
04:16les décisions ne se prennent pas qu'à LFI,
04:19et surtout pas par Jean-Luc Mélenchon.
04:21Le Nouveau Front Populaire, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon.
04:24Nous ne sommes pas moins le Nouveau Front Populaire que lui.
04:27Les écologistes ne sont pas moins le Nouveau Front Populaire que lui.
04:30Les communistes ne sont pas moins que lui le Nouveau Front Populaire.
04:33Et je crois moi à la nécessité de l'union de la gauche,
04:36mais je crois qu'il vaut mieux des avancées,
04:39même modestes dans le sens de la gauche,
04:41plutôt que des grands programmes qui demeurent impuissants.
04:45Voilà, Boris Vallaud, le NFP existe-t-il encore ?
04:49Est-il au bord de l'implosion ? A-t-il déjà explosé peut-être ?
04:52Non mais cette gauche a-t-elle encore des convictions ?
04:54Moi c'est ça, je me demande quelle est la moralité,
04:56quelle est la légitimité,
04:58qu'est-ce qu'ils ont dans le fond,
05:00au fond de l'âme,
05:02que ces gens-là qui se sont alliés
05:04pour avoir des postes avec la France Insoumise
05:06quand ça les intéressait,
05:07et qui aujourd'hui sont en train d'essayer de jouer
05:09le jeu du Président de la République,
05:10parce que c'est le Président de la République dans le fond,
05:12qui essaye de faire une alliance avec le PS,
05:14Pour vous c'est une trahison du PS ?
05:16Je ne sais pas, ils vont se débrouiller,
05:18mais faire en sorte que le RN n'ait plus cette possibilité
05:21de faire un front naturellement,
05:23un front opportun avec une partie de la gauche
05:25afin de faire tomber le gouvernement.
05:27Donc c'est gros comme une maison.
05:28Je n'imagine pas que cette gauche-là
05:30pourrait se renier à ce point-là
05:32et d'une manière aussi caricaturale face à l'opinion,
05:35afin de renier des alliances grâce auxquelles
05:38une partie de cette gauche a existé,
05:40je parle des socialistes notamment,
05:42François Hollande par exemple s'est fait élire
05:44par ce front de gauche,
05:45et grâce précisément à des désistements,
05:47et donc je trouve tout ceci honteux,
05:50en effet ce n'est pas à la hauteur,
05:52d'abord effectivement comme l'a dit mon confrère,
05:54ce n'est pas à la hauteur des événements
05:56que nous avons connus ce week-end,
05:58et puis ce n'est pas à la hauteur surtout des dangers
06:01qui menacent la France très directement,
06:03des dangers économiques, politiques, sociologiques,
06:07enfin tout ce que vous voulez,
06:08et qui voit que vous avez un petit monde politique
06:10qui est en train de s'amuser dans un bac à sable,
06:13et moi cela me fait honte.
06:15Cela manque sans doute un peu de hauteur, c'est sûr,
06:17Olivier d'Artigolle, est-ce que ce n'est pas le projet,
06:20ce n'est pas de refaire du macronisme finalement
06:22sur le dos des socialistes et des agrégés,
06:24en éclatant l'UNFP ?
06:25On peut revenir aux dernières élections législatives,
06:27le Front républicain a aussi bénéficié
06:30à des députés macronistes,
06:32et aussi à la moitié du groupe ELR,
06:34qui en a bénéficié,
06:36et deux tiers des Français
06:38avaient la possibilité de voter pour le RN,
06:42ils ne l'ont pas fait, ils ont préféré
06:44ne pas donner le pouvoir au RN,
06:47c'est le résultat des urnes.
06:48Après ce qui se passe à gauche est intéressant,
06:50il faut regarder cela de près,
06:52je trouve assez amusant
06:54de voir aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon
06:56appeler les partenaires
06:58à un peu plus de collectifs,
07:00alors que lui-même par le passé
07:02n'a pas attendu des réunions unitaires
07:05pour prendre la parole devant les médias
07:07ou faire des propositions d'ordre politique.
07:09Il y a une députée PS, Mme Rossignol,
07:10qui dit que le PS n'est ni une colonie
07:12ni un territoire occupé par LFI,
07:13il se détermine sans tutelle.
07:15Ce qui se passe là,
07:16et c'est très intéressant à suivre,
07:17d'abord c'est la capacité de forces politiques
07:19à sortir de la tutelle écrasante
07:22de Jean-Luc Mélenchon,
07:24donc ça c'est à suivre de près.
07:26Est-ce que c'est la fin de l'année
07:27du Nouveau Front Populaire selon vous ?
07:29Est-ce qu'il existe encore aujourd'hui ?
07:30Le pronostic vital du Nouveau Front Populaire
07:32sur les prochaines semaines
07:34est engagé dans le sens où
07:36on voit bien qu'il y a des forces politiques
07:38qui souhaitent construire un avenir politique
07:41pour la gauche et pour le pays
07:43qui ne passe pas par les fourches-codines
07:44de Jean-Luc Mélenchon.
07:45C'est une réalité.
07:47On pensait que cela pouvait avoir lieu
07:49après les européennes,
07:51mais la dissolution expresse
07:53en a décidé autrement.
07:54Ça c'est la première situation.
07:55La seconde situation,
07:56c'est qu'il y a aujourd'hui
07:58dans le peuple de gauche,
07:59si cette expression existe encore,
08:01en tout cas dans les électeurs de gauche,
08:03y compris au sein de la France Insoumise,
08:05on le voit dans les enquêtes d'opinion,
08:07qui souhaitent des décisions politiques,
08:10des solutions pour le pays,
08:11qui ne sont pas sur la conflictualité permanente,
08:14qui ne sont pas sur la théorie du chaos.
08:16Il y a des personnes qui aujourd'hui
08:17dans notre pays,
08:18veulent véritablement une amélioration
08:19de leur pouvoir d'achat.
08:21Elles veulent pouvoir arriver
08:22vers les fêtes de Noël,
08:23ce sera trop tard pour cette année,
08:24ne pas avoir le ventre noué
08:26pour savoir si on peut faire des cadeaux aux gamins.
08:28C'est-à-dire qu'il y a aussi à gauche
08:30une culture, si ce n'est du gouvernement,
08:33en tout cas une culture de la responsabilité politique
08:35pour essayer, comme on pouvait le dire
08:37il y a quelques années,
08:38changer la vie, si ce n'est le réel.
08:40Si ce n'est qu'Olivier Faure dit
08:42qu'il refusera toujours de participer
08:44à un gouvernement dirigé
08:45par un premier ministre de droite.
08:47Et pour l'exécutif,
08:48la meilleure option
08:49contre une motion de censure
08:50est finalement d'ouvrir le soutien
08:52du nouveau gouvernement DLR jusqu'au PS,
08:53comme l'explique Laurence Saint-Martin,
08:55qu'on va écouter tout de suite,
08:56le ministre du Budget des missionnaires.
08:57C'était sur TF1 ce matin.
08:58Si cet épisode politique grave
09:00aura au moins permis
09:01à ce qu'il puisse y avoir des ouvertures,
09:03et on voit bien qu'au sein du nouveau front populaire
09:05ça se fracture aujourd'hui,
09:07et donc que les socialistes responsables,
09:09sociodémocrates,
09:10puissent considérer
09:11qu'un socle d'union
09:13plus large est nécessaire
09:14pour gouverner notre pays,
09:15ça c'est une bonne nouvelle.
09:17Et si demain nous pouvons discuter davantage
09:19des socialistes aux républicains,
09:21c'est-à-dire de la gauche social-démocrate
09:23à la droite républicaine,
09:24c'est une avancée.
09:25Et vous vous verriez dans un gouvernement
09:26avec des socialistes, par exemple ?
09:27Moi je suis d'origine social-démocrate,
09:28j'ai toujours dit depuis le début
09:29qu'il fallait qu'on se rassemble
09:31plus largement des sociodémocrates
09:32à la droite,
09:33donc c'est une bonne nouvelle.
09:34Après derrière, il faudra effectivement
09:35des compromis d'idées.
09:36Une réaction rapide ?
09:38Que lfi soit répulsif,
09:40c'est une affaire entendue,
09:41tout le monde se l'a crevé les yeux,
09:42tout le monde,
09:43sauf précisément du Parti Socialiste
09:44qui encore la semaine dernière
09:45a voté avec lfi pour précisément
09:47faire tomber le gouvernement.
09:48Oui mais ils sont capables de s'entendre
09:49pour voter une motion,
09:50mais incapables de s'entendre
09:51pour un projet.
09:52Ils sont capables de tout en effet,
09:53donc c'est pour ça que moi j'ai beaucoup
09:54de mépris pour ces genres de politiques-là,
09:56et puis en plus je ne vois pas très bien
09:57si vraiment les Partis Socialistes
09:59voulaient maintenant s'allier
10:00avec une partie de la droite
10:01pour reconstituer une sorte d'UMPS,
10:03je ne vois pas du tout
10:04quel serait l'intérêt de la droite
10:05sinon par Vauquy interposé
10:07à vouloir s'allier précisément
10:10à ses partenaires si peu conséquents.
10:15Concernant la gauche non-mélenchoniste,
10:17il y a la possibilité
10:19d'un soutien sans participation,
10:22si ça va vers François Bayrou,
10:24je ne pense pas, je suis même certain
10:26que la gauche n'ira pas,
10:27mais ça peut être un soutien
10:28sans participation,
10:30et il y a aussi cette idée de pacte...
10:32L'idée c'est quand même
10:33de nommer un Premier ministre
10:34qui puisse durer un peu dans le temps,
10:35au moins trois mois.
10:36Oui, au moins trois mois,
10:37et puis il y a un budget 2025
10:38à réfléchir aussi
10:39après la loi spéciale.
10:40Il peut y avoir aussi cette idée
10:42de pacte de non-censure,
10:43ça peut paraître très technique,
10:45mais quel serait véritablement
10:46un socle minimum pour aller
10:49au moins jusqu'à dépasser
10:53le calendrier de la prochaine dissolution ?
10:55Mais le point dur sera
10:57la discussion sur le budget 2025.
11:00Les 13h43, on reste ensemble,
11:02jusqu'à 14h,
11:03on va continuer à parler de l'actualité,
11:04notamment de ce qui se joue en Syrie.
11:06Jean-Noël Barraud,
11:07le ministre des Affaires étrangères,
11:08démissionnaire,
11:09en a parlé ce matin.
11:10Avenir incertain,
11:11est-ce qu'on peut avoir
11:12un régime djihadiste
11:13aux portes de l'Europe ?
11:14On se pose la question.
11:15Bon début d'après-midi
11:16avec Céline Giraud,
11:17de 13h à 14h, sur Europe 1.

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