• il y a 3 semaines
Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00Salut à tous ! Dans Tête à Tête, on parle des films à voir en ce moment avec celles
00:16et ceux qui les font.
00:17Et aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec un jeune comédien déjà incontournable après
00:20le règne animal, Paul Kircher est époustouflant dans leurs Enfants après eux, bande annonce.
00:25Pardon.
00:30On va à une soirée ce soir chez un pote à Drembois, si ça vous dit.
00:33Moi c'est Steph au fait.
00:35On va pas aller jusqu'à Drembois en vélo, la seule option c'est l'YZ.
00:39Si je prends sa moto, mon père me défonce.
00:41Ah c'est ta copine ?
00:43Elle est grave cette meuf.
00:45Steph.
00:54Qu'est-ce que t'as fait avec la moto ?
00:55Quand on est sortis, ta moto était plus là.
00:57Je suis mort, putain !
01:04On va aller en trouver.
01:06Sinon cette famille est foutue.
01:13Attendez !
01:15Faut qu'on se tire, papa va me tuer !
01:17Arrête pas ça !
01:18T'es mort, t'es mort !
01:19Non !
01:25Bonjour Paul.
01:26Je suis ravie de passer cette tête-à-tête avec vous.
01:28Alors à force, je vais finir par me répéter,
01:30parce qu'à chaque fois je vous dis à quel point je vous trouve fantastique.
01:32On s'était vu pour le lycéen, pour le règne animal,
01:34aujourd'hui pour ce film coup de poing.
01:36Est-ce que vous réalisez ce début de carrière quand même, que vous faites ?
01:40Ben, c'est vrai, c'est trop sympa de venir à chaque fois.
01:43J'ai eu vraiment la chance de rencontrer des réalisateurs
01:47qui m'ont emmené dans des endroits très différents,
01:50mais qui avaient toujours été les meilleurs.
01:52Des endroits très différents, mais qui avaient un univers hyper...
01:57Hyper fort ?
01:58Fort à chaque fois.
01:59Et donc, c'est vrai que c'est trois films que j'aime beaucoup,
02:04et je suis content d'en parler.
02:06Alors vous jouez dans ce film Anthony,
02:08dans cette adaptation du Prix Goncourt de Nicolas Mathieu.
02:11On démarre le film, vous avez votre personnage,
02:13il a 14 ans, c'est l'été, il s'ennuie.
02:16On va le voir grandir.
02:17Comment est-ce que vous le définiriez ?
02:18Est-ce que justement, c'est un ado qui est un peu à l'ouest,
02:21c'est un ado qui se cherche, c'est un ado qui subit sa vie aussi ?
02:24Ouais, je pense qu'un adolescent qui commence quand il a 14 ans,
02:28et donc il a un monde intérieur très très fort,
02:31et qui est super détaché de la réalité en fait,
02:34qui est super déconnecté,
02:35parce qu'il grandit avec toutes les musiques,
02:39les films, la culture américaine dominante,
02:43l'héritage que lui transmet son père et son cousin.
02:48Il grandit en fait avec un monde intérieur
02:51où il a une grande...
02:54C'est un grand rêveur, il a beaucoup d'envie,
02:57et pour lui, tout semble possible en fait.
03:00Les rêves sont illimités,
03:01et petit à petit, il a des responsabilités en grandissant,
03:05il travaille, et puis il est confronté à la réalité,
03:08et donc d'un coup, cette sphère du monde de l'adolescence
03:13se confronte un petit peu avec la réalité.
03:17Et c'est des illusions aussi ?
03:19Oui, oui, des illusions.
03:22C'est-à-dire, c'est des expériences en tout cas,
03:24qui répètent avec cette fille dont il tombe fou amoureux,
03:28avec ce gars à Sine,
03:30ils se disputent, on sait même pas vraiment pourquoi.
03:33Et c'est des expériences un peu, en effet,
03:35qui peuvent être prises comme des illusions,
03:37mais en fait, dont il a besoin de répéter pour grandir.
03:41On vous a connu tout jeune,
03:42vous avez quel souvenir de votre adolescence justement,
03:45qui était pas si loin ?
03:46Ben ouais, c'est vrai que moi, ce film-là,
03:48ça m'a trop plu de le faire aussi,
03:51parce que je voyais ça comme la dernière occasion
03:54de jouer un garçon de 14 ans,
03:55et ça me faisait penser tout de suite à moi à cet âge-là,
03:58un âge où, pour moi, on est fou à cet âge-là,
04:02parce que tout semble possible,
04:04et ça me plaisait de replonger dans cette période,
04:08et c'est des situations drôles à jouer aussi.
04:12Bon, à la base, nous, on était venus pour voir des filles de Topless.
04:15Plus personne se fout à poil ici,
04:17à part des vieilles, et encore.
04:20À 20 peut-être, ouais.
04:22Maman, y a plus personne qui fait ça.
04:25C'est bien dommage, hein ?
04:29Vous voulez qu'on se déçasse, peut-être ?
04:39Quoi ?
04:42Ils vous cherchent.
04:44Qui ça ?
04:46Les mecs du centre.
04:47Pourquoi ils vous cherchent ?
04:49Les conneries, on l'a piqué.
04:51Mais non !
04:54Après Christophe Honoré, Romain Duris, votre père de cinéma ici,
04:57c'est Gilles Lelouch, qui est remarquable aussi dans le film.
05:00Il est comment, en papa de cinéma ?
05:02Il est impressionnant, Gilles Lelouch,
05:04et puis, en plus de ça, je trouve la relation
05:06entre le père et le fils dans le film...
05:08En fait, c'est une moto, la moto qu'Anthony emprunte,
05:11c'est la moto sur laquelle le père lui-même a vécu son adolescence,
05:15et c'est des souvenirs lointains, maintenant,
05:17dont il parle avec nostalgie,
05:18et la moto est restée dans le garage depuis.
05:20Et maintenant, dans le film, c'est à son tour, Anthony,
05:22qui prend cette moto et qui va vivre son adolescence aussi dessus.
05:25Donc c'est vrai que sur le tournage aussi,
05:27on a partagé du bon temps avec Gilles Lelouch,
05:30et il m'a donné beaucoup.
05:31Ça a nourri vraiment cette relation de transmission
05:33du père à un fils.
05:34Et justement, c'est beau ce que montre le film
05:36sur la relation père-fils et aussi mère-fils, d'ailleurs,
05:39mais il y a aussi quelque chose sur la violence des pères
05:41qui va engendrer la violence des fils aussi,
05:43la fragilité masculine.
05:45Vous l'avez pris comment, justement,
05:47cette violence qui est illustrée dans le film ?
05:48Oui, c'est ça qui est déchirant.
05:49C'est aussi que c'est un père à un fils,
05:51même que le fils, il suit les traces de son père,
05:53mais qu'ils n'arrivent pas à communiquer,
05:54ils n'arrivent pas à se parler.
05:55Et en fait, le fils aussi porte l'héritage paternel,
06:00et puis la figure masculine qu'on lui demande d'être aussi beaucoup.
06:03On lui demande d'être aussi beaucoup à travers les films,
06:05mais aussi son père, son cousin,
06:07tout le monde lui dit,
06:08« Allez, fais pas le petit machin. »
06:10Et du coup, Anthony va essayer de se mettre dans la peau
06:14de ce mec-là,
06:15de cette figure masculine qu'on lui demande d'être.
06:17Et à la fois, c'est une période de sa vie
06:19où il se découvre parce qu'il n'est pas cette personne
06:22et il découvre la personne qu'il devient.
06:29Marouane ! Marouane !
06:30Je vais vous coustir !
06:31Anthony !
06:32Viens là !
06:33Je casse ! Je casse !
06:35Va ! Viens là !
06:40Je casse ! Je casse !
06:41Démarre ! Démarre !
06:43Je casse ! Je casse !
06:45Anthony !
06:46Casse-la, Diop !
06:47Va !
06:50Va !
07:02Va !
07:14Le film est réalisé par un duo de frères,
07:16Zoran et Ludovic Boukerba.
07:18C'était comment d'être dirigé par deux frères ?
07:20Ils se complétaient ?
07:21Ouais, franchement, ils sont exceptionnels,
07:23Zoran et Ludovic.
07:24Moi, j'avais très, très envie de travailler avec eux.
07:26Ils sont passionnés par ce qu'ils font.
07:28Et donc, ils ont la même...
07:29Vraiment, ils sont ensemble comme ça pour faire le film.
07:32Ils ont la même vision du film.
07:33Mais comme un réalisateur, en fait,
07:35ils se questionnent sur chaque détail.
07:37« Non, mais là, peut-être pour cette scène,
07:39tu vas aller de là pour aller là.
07:40Non, mais non, tu vas aller plutôt de là pour aller là. »
07:42Et je les entends se discuter de détails entre eux
07:44et ça me permet d'assister comme à leurs réflexions.
07:47Et comme...
07:48Voilà, si je pouvais faire partie un peu de leur tête.
07:51Et c'était super d'être avec tous les deux.
07:53Le film raconte la France des années 90,
07:56qui est clairement pour vous une période historique,
07:58en tout cas, que vous n'avez pas connue.
07:59À quoi elle ressemblait, cette période,
08:01dans votre imaginaire ?
08:03Les années 90, c'est vrai que...
08:07Dans le livre, il y a beaucoup d'éléments
08:10de référence à des posters du film,
08:12à des musiques, à la console, à la moto.
08:14La bande-son, elle est géniale.
08:16Oui, du coup, tu retrouves vraiment ça dans le film.
08:19Et pendant le tournage,
08:22c'est vrai qu'il y avait cette couleur des années 90
08:25et dans le film,
08:27tu sens vraiment, par la musique,
08:31le crit de ces années-là.
08:33Et moi, du coup, j'ai vraiment découvert
08:35avec Ludovic et Zoran,
08:37parce que c'est des grands fans des années 90
08:39et ils étaient vraiment tout le temps
08:41à me raconter des petits trucs sur ces années-là
08:44et me dire, d'ailleurs, on faisait ça cette année-là.
08:46Du coup, j'ai découvert avec eux.
08:48Il y a une scène que j'adore dans le film,
08:50c'est un slow que vous dansez sur du Francis Cabrel.
08:52Est-ce qu'on danse encore des slows, d'ailleurs ?
08:54À mon époque, oui, c'était vraiment très important,
08:57le quart d'heure américain et les slows.
08:59Mais est-ce que vous, vous avez connu ça ?
09:01Ouais, pourquoi pas ? Des slows, pourquoi pas ?
09:03Ça se fait encore ?
09:04Ouais, avant que ça existait, ouais.
09:06Au premier boom, on faisait encore des slows.
09:09Qu'est-ce qu'ils vous ont dit, les réalisateurs,
09:11sur cette scène ?
09:12C'est un long slow.
09:14Ça se passe pendant le 14 juillet
09:15et c'est vrai que c'était un moment particulier du tournage
09:17parce qu'il y avait beaucoup de figurants
09:20et il y avait de la musique qui passait,
09:22il y avait le feu d'artifice
09:23et c'est un moment où vraiment, on s'est sentis...
09:26Moi, je me suis senti vraiment proche de Nicolas Mathieu aussi.
09:29On avait l'impression d'être dans un chapitre de son livre
09:32avec ses personnages qu'il avait écrits
09:33et c'était hyper émouvant.
09:35C'est vrai que le slow, il dure longtemps
09:37et puis sous le regard du père aussi.
09:40Ouais, et puis il y a toute la maladresse
09:42de l'adolescence, des premiers amours
09:44quand on sait pas complètement comment s'y prendre
09:47et en même temps, on sent qu'on a le cœur qui bat très fort.
09:50Ouais, c'est vrai.
09:52Et tu sens qu'il y a un désir en fait,
09:54un désir, et c'est ça qu'il y a dans le film,
09:57vraiment ce désir de ces jeunes
09:59de vivre une vie brûlante, de ouf.
10:14Tu veux venir ici, toi ?
10:22Tu veux venir ici, fils de pute ?
10:33Casse-toi !
10:38Tu fais quoi, là ?
10:43Paul, il y a une autre étape pour vous bientôt,
10:45c'est le théâtre.
10:46Vous allez monter sur scène en janvier
10:48dans Les Idoles de Christophe Honoré
10:50où vous avez tourné Le Lycéen
10:52au théâtre de la Porte Saint-Martin.
10:54Vous avez hâte ?
10:55Ouais, vraiment, j'ai hâte de retrouver Christophe Honoré
10:58et puis surtout, cette troupe d'acteurs,
11:01cette troupe, j'ai trouvé incroyable,
11:03ils m'ont toujours impressionné
11:05et pour l'instant, ils se montrent très accueillants
11:08donc je suis trop content de les rejoindre.
11:10Ça vous fait peur ?
11:13Pour l'instant, j'y pense pas tant
11:15mais je sens que ça va être un moment important pour moi.
11:18Parce que c'est vrai qu'avec tout ce qu'on a vu de vous jusqu'à présent,
11:21à chaque fois, les rôles sont quand même très intenses,
11:23très physiques, encore une fois, celui-là,
11:25leurs enfants après eux,
11:26on sent que vous ressentez ce rôle des pieds à la tête.
11:30C'était à chaque fois, là encore avec Ludovic et Zorane,
11:33c'est des réalisateurs qui avaient une cruelle nécessité
11:36de raconter cette histoire
11:38et ils m'embarquaient avec eux
11:40parce que tu sentais que dans leur énergie même,
11:42elle existait, cette histoire adaptée de Nicolas Mathieu.
11:47C'est vrai que c'est un truc de ouf
11:49de pouvoir jouer un tel rôle dans une histoire
11:52qui se passe sur six ans comme ça.
11:54Ce personnage que vous jouez, Anthony,
11:56il agit souvent sur des coups de tête, il réfléchit après.
11:59Est-ce que vous êtes un peu comme ça ?
12:00Moi, beaucoup.
12:01Peut-être trop, mais en tout cas,
12:03je suis beaucoup sur des coups de tête d'impulsion.
12:07À l'instinct.
12:08À me dire, vas-y, truc, non, pourquoi ?
12:10Et puis faire comme ça, et non, et oui, et non.
12:13Mais oui, j'agis beaucoup sur des coups de tête,
12:15vraiment comme Anthony.
12:16Pour le meilleur aussi.
12:18C'est la tradition dans cette émission,
12:20je vais vous demander,
12:21avec qui vous rêveriez de passer un tête-à-tête ?
12:23Avec Idira Zouglis,
12:24c'est un acteur avec qui je travaille en ce moment
12:26et j'aimerais bien passer un tête-à-tête avec lui.
12:29Merci beaucoup, Paul.
12:30Merci.
12:43Sous-titrage Société Radio-Canada

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