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Julien passe beaucoup de temps dans des trains, parce qu’avec la qualité de ses chroniques, il rencontre des auditeurs et des auditrices lors de la tournée de son spectacle.

Retrouvez « La drôle d’humeur de Julien Santini » dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-drole-d-humeur-de-julien-santini

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😹
Amusant
Transcription
00:00C'est Julien Santini !
00:02Bravo !
00:04Salut Julien !
00:06Bonjour, bonjour à tous, bonjour les enfants !
00:08Actuellement, je suis souvent dans des trains,
00:12puisque grâce à la qualité de mes chroniques,
00:14je rencontre les auditeurs et auditrices
00:16à l'occasion de la tournée de mon spectacle.
00:18Ça a été l'occasion de petits moments de vie
00:20où je me suis dit, mais il faut que je les raconte !
00:22A la façon d'un stand-upper,
00:24je me suis dit, mais je dois en faire un sketch !
00:26Car nous autres artistes, nous faisons quelque chose
00:28de ce qui nous arrive, nous sommes extraordinaires !
00:30Nous sommes extraordinairement
00:32casse-couilles en fait !
00:34Dernier trajet de train que j'effectue,
00:36donc on est à 5 minutes d'arrivée à destination.
00:38Moi, c'est toujours le moment que je choisis pour me lever
00:40du fond du wagon, prendre un peu d'avance,
00:42celle que je n'avais pas !
00:44Je marche alors dans le couloir, en essayant bien sûr
00:46de ne pas me prendre les jambes des gens qui mesurent
00:48d'un mètre cinquante, deux mètres cinquante
00:50et qui ne devraient pas exister en fait !
00:52Autre idée, il y a un couloir ou une course d'obstacles !
00:54Bref, je me lève pour prendre un peu
00:56d'avance et je me retrouve très vite derrière
00:58des gens qui en fait ont eu la même idée que moi
01:00mais un peu plus tôt ! Je me retrouve donc
01:02debout, à ma gauche,
01:04une personne qui elle est assise, paisiblement,
01:06tranquillement, et le fait qu'elle soit
01:08aussi paisible et moi debout, ça me renvoie
01:10inéluctablement au fait que je suis
01:12un crevard, que mon rapport à la vie
01:14n'est que stress alors qu'elle vit le moment
01:16et le vit sacrément bien ! C'est toujours
01:18à l'occasion de ces instants que je me pose
01:20une question existentielle. Est-ce que
01:22le fait qu'elle était devant moi, factuellement
01:24dans le wagon, implique qu'elle a
01:26la priorité pour se lever en premier ?
01:28Ou est-ce que d'avoir anticipé
01:30la chose fait de ma petite
01:32personne, quelqu'un de plus méritant,
01:34que la vie va récompenser
01:36en octroyant le pouvoir, que dis-je,
01:38le privilège de lui passer devant
01:40au calme, tranquille, parce que
01:42wesh, mais la répartition originelle
01:44des places dans la voiture 6 du train 7643,
01:46je m'en bats les couilles frère !
01:48Quand tout à coup, dans le train,
01:50coup de théâtre,
01:52deux fois le mot coup, aïe,
01:54tu t'es fait mal ! J'ai écrit ça
01:56très tard hier, et il y a parfois des choses
01:58sur le coup, on se dit c'est bien, et le lendemain, 11h30,
02:00franchement, on est objectif.
02:02À ce moment-là, nous sommes toujours
02:04dans le train 7643, voiture 6, et une
02:06personne me reconnaît et me dit
02:08« Excusez-moi, vous êtes Julien Centini ? El bandito
02:10loco ? » Je réponds
02:12alors, par l'affirmative,
02:14quand, retenti, pour des raisons
02:16de sécurité, le train est arrêté en pleine voie,
02:18veuillez ne pas chercher à ouvrir les portes.
02:20Sauf que ce train est fou, loco loco,
02:22un homme essaye de les ouvrir, panique
02:24en voiture 6, un excellent titre
02:26de pièce de théâtre de boulevard au passage, les gens
02:28hurlent de panique, je deviens furax
02:30également, mais enfin, monsieur, pourquoi vous faites ça ?
02:32Vous n'écoutez donc pas les consignes ?
02:34Alors, c'est fou, je m'arrête là,
02:36cette scène n'a pas existé, par ce
02:38substitle tratagème, je voulais simplement instiller du rythme,
02:40tenter d'attoucher,
02:42d'ajouter...
02:44Et je ne l'ai pas fait, monsieur le juge !
02:46Tenter d'ajouter
02:48une touche absurde
02:50à un biais d'humeur ancré dans la terre
02:52depuis le début. A vos
02:54non-réactions, à vos visages circonspects
02:56depuis le début, je constate que j'ai été
02:58terriblement ambitieux, je tirerai
03:00toutes les conclusions qui s'imposent
03:02à la fin de l'émission. Retour à la
03:04réalité. Donc, une personne me reconnaît et me dit
03:06j'aime bien ce que vous faites, moi aussi, j'aimerais
03:08beaucoup monter sur scène, c'est mon rêve.
03:10Ar-rê-té.
03:12Alors, je vous le dis direct, je n'en peux plus de ces gens
03:14qui disent « je rêve de monter sur scène ».
03:16Je n'en peux plus également des artistes eux-mêmes
03:18qui disent « je rêvais de monter
03:20sur scène ». En font un spectacle
03:22et le disent à la fin du spectacle
03:24« figurez-vous que c'était mon rêve
03:26de monter sur scène et vous, public,
03:28m'avez permis de le réaliser ».
03:30Quelle impudeur ! Il y a vraiment un
03:32côté « avant je n'étais rien,
03:34j'avais un métier normal,
03:36j'étais malheureux et puis je suis monté
03:38sur les planches et enfin j'existe
03:40aux yeux de l'univers ». Mais
03:42ferme ta gueule Jean-Philippe, tu existes
03:44auprès de ta famille et encore même eux ne sont
03:46pas tous fans de toi. Tu as un compte
03:48Instagram qui est assez efficace, du coup tu remplis
03:50ta salle tous les vendredis, mais ça ne fait pas de
03:52toi un artiste. Depuis que je fais
03:54le début de la description de Jean-Philippe, je me sens quand même
03:56extrêmement proche de Jean-Philippe et ça fait peur.
03:58Du coup, je lui dis à la personne qui me parle
04:00de son rêve « écoute Jean-Philippe, quoi ? Mais je ne
04:02m'appelle pas Jean-Philippe ». Arrête
04:04Jean-Philippe, tu n'existes pas.
04:06Tu es un personnage dans un
04:08sketch que j'ai créé, qui me permet
04:10de pouvoir dire des choses que je veux
04:12pouvoir dire. Tu mets un canal
04:14Jean-Philippe, tu es une enveine
04:16de communication. Donc
04:18cher Jean-Philippe et à tous les Jean-Philippe
04:20de la terre, si c'est votre
04:22rêve, vivez-le, mais surtout ne
04:24tentez pas d'ouvrir les portes et
04:26laissez-moi sortir en premier, bordel de merde !
04:28J'ai terminé à la façon d'un mauvais
04:30stand-upper, je m'appelle Julien Centigny, merci de m'avoir écouté.
04:36Il m'a épuisé. Il y avait
04:38beaucoup d'iris dans Julien Centigny.
04:40Peut-être que la personne qui était devant vous dans le wagon
04:42c'était peut-être pas aléatoire, peut-être qu'elle
04:44avait choisi sa place pour justement être plus proche.
04:46Doria, merci
04:48de rebondir déjà sur ma chronique parce
04:50que c'est exactement ce que je voulais dire à la base
04:52en conclusion et faire un hommage à votre
04:54série, vous êtes formidable.
04:56Il est en tournée ?
04:58Julien et Jean-Philippe
05:00le 7 décembre seront à Bourges,
05:02le 31 décembre au Théâtre des Maturins
05:04à Paris et à la Gaîté Montparnasse.
05:06Ce sera l'année prochaine.

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