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Il est devenu l'un des plus grands pilotes automobiles : Alain Prost, quadruple champion du monde de Formule 1, vainqueur de 51 Grands Prix, a choisi de se livrer dans une série documentaire. De son enfance à Saint-Chamond où il découvre le karting avec son frère Daniel à son dernier titre de champion du monde, il revient également sur sa relation unique avec Ayrton Senna.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot du 03 décembre 2024.

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Transcription
00:00L'invité du 9-10
00:06Alain Prost a été le plus grand coureur automobile de tous les temps.
00:11Et c'est Jackie Stewart qui lit une légende.
00:13On vient de faire son entrée dans le studio de RTL matin.
00:15C'est Alain Prost, 4 fois champion du monde de Formule 1.
00:17Une de mes idoles, je le reconnais.
00:19Je le reconnais.
00:20Moi, il fait lever la nuit pour regarder les Grands Prix, tout ça, quand j'étais gamin.
00:23Bonjour et bienvenue Alain Prost.
00:24Bonjour.
00:25Bonjour à tous.
00:26Faut-il encore vous présenter ?
00:28Pour les jeunes générations, peut-être.
00:32Même si avec les réseaux sociaux, on a la chance de vivre encore en fonction de notre palmarès.
00:37Parce qu'ils ont la possibilité de regarder les réseaux YouTube, etc.
00:41Je vous propose un exercice que vous allez détester.
00:43Pour ceux qui ne vous connaissent pas.
00:45C'est qui Alain Prost ?
00:46Allez-y.
00:48C'est un pilote qui n'aurait pas dû être pilote à la base.
00:51Et qui est devenu 4 fois champion du monde de Formule 1.
00:56Premier Français.
00:57Premier Français.
00:58Il n'y a pas eu d'autres Français.
01:00J'espère qu'il y en aura un bientôt.
01:03Un destin de fou qu'on découvre dans cette série documentaire que propose Canal+.
01:096 épisodes qui seront diffusés les 8 et 15 décembre à 21h sur MyCanal.
01:13Je vais être très honnête avec vous.
01:15Moi, j'ai moins regardé de Grands Prix que Thomas.
01:17Mais j'ai été stupéfaite, effectivement, par votre histoire.
01:20Et alors, quand vous nous racontez qu'au départ, ce n'était pas du tout votre truc.
01:24Vous vouliez être footballeur.
01:26Et c'est grâce à votre frère, qui était malade à cette époque-là,
01:34que vous vous retrouvez un jour dans un kart.
01:36Complètement.
01:37Et c'est ce jour-là que vous vous êtes dit, je veux faire pilote de Formule 1.
01:41Oui.
01:42J'essaie de montrer qu'il n'y a absolument aucune logique, aucune rationalité.
01:47C'est important de le dire.
01:49J'ai le bras dans le plâtre.
01:50Je suis passionné par le foot.
01:51On est en train de discuter pour être stagiaire à Saint-Etienne,
01:53ce qui n'est pas rien quand on est très jeune footballeur.
01:56Mon frère est passionné de course, moto, de voiture, etc.
02:00C'est vrai qu'il est malade et ça change beaucoup de choses.
02:03Dans la chambre, on est divisé en deux.
02:05Il y a les posters de voitures.
02:06Et moi, c'est le foot, c'est Saint-Etienne.
02:08Et on se retrouve en vacances dans le sud.
02:13Et mon frère veut absolument faire du karting.
02:15Je ne sais même pas ce que c'est le karting, honnêtement.
02:17Et ma mère m'a dit, fais-lui plaisir, il veut absolument que tu sois là, etc.
02:21Bras dans le plâtre, j'étais plus en train de pleurer
02:24parce que ma carrière était un peu compromise de footballeur.
02:29Et j'y vais pour faire cours.
02:31On roule un peu.
02:32À la fin, le gars nous dit, faites une course.
02:35On est des touristes.
02:37Et puis, je me mets derrière avec le bras dans le plâtre pour pas...
02:40Et puis, je vois un truc qui se passe, je double, je gagne la course.
02:44Et je sens quelque chose.
02:46Et là, je me dis, c'est ce truc que je dois faire.
02:48Mais c'est quoi ce quelque chose ?
02:50Je parle de l'étoile, je parle de vocation.
02:55Je parle de vocation parce que je me suis toujours dit, même à l'époque,
02:59et encore certainement plus aujourd'hui avec la société dans laquelle on est,
03:03les jeunes ont du mal à trouver une voie.
03:05C'est complètement...
03:06Après, il ne faut peut-être pas non plus qu'ils fassent tous du karting.
03:09Mais il n'y avait pas de rationalité.
03:12C'est ça qui est incroyable.
03:13Ce n'est pas du tout à la course automobile ou à la F1, c'était le karting.
03:17Et l'histoire, elle commence.
03:19Pourquoi ce documentaire ?
03:20En fin de compte, c'est la partie de ma vie de laquelle je suis le plus fier.
03:23C'est sûr et certain.
03:24Et ce qui est génial, c'est qu'il y a des images de ça.
03:26Cette première course, elle est filmée.
03:28Vos parents la filment.
03:29Et on voit en fait la naissance du Alain Prost qu'on connaît.
03:33C'est-à-dire ce moment où le virus vous prend.
03:35Et dans la foulée, vous devenez le professeur.
03:38C'est-à-dire que vous devenez exigeant, méticuleux.
03:42Vous voulez tout comprendre.
03:43Vous investissez dans tout.
03:44J'essaie de montrer d'une certaine manière,
03:46parce que j'ai toujours voulu montrer, mais on n'avait pas l'occasion,
03:49qu'on a tous un parcours, on a tous une histoire.
03:52Et ce que l'on fait après, ça vient quand même beaucoup,
03:55soit de l'éducation, de l'enfance, etc.
03:58Peut-être même sans logique encore une fois.
04:00Et donc, qu'est-ce que je dois faire ?
04:02Je dois acheter un karting qui coûte 700 francs.
04:05Bien sûr que je n'ai pas d'argent.
04:06Mes parents ne veulent pas m'entendre parler.
04:08Ils s'occupent surtout de mon frère.
04:09Et je fais des trucs incroyables.
04:12Pendant un an et demi, je demande qu'on ne me fasse surtout pas des cadeaux,
04:15l'anniversaire, Noël, etc.
04:17Quand je sors avec mon frère, on va au cinéma ou au café,
04:20ou dans d'autres trucs.
04:22Vous restez dehors, vous allez pas au cinéma ?
04:23Oui, mes parents donnent l'argent de poche,
04:25mais on parle à l'époque de 20 centimes, 50 centimes, 1 franc.
04:28Je sors, je reste.
04:29Et c'est ça qui est fou quand on...
04:30Et personne ne sait, pendant un an et demi.
04:32Et quand on regarde ce documentaire,
04:34mais on se dit, enfin une volonté, vous avez décidé un truc,
04:38vous allez jusqu'au bout, coûte que coûte.
04:40Jusqu'au bout, exactement.
04:42Parce qu'en plus, il y a des échelons.
04:44Parce qu'une fois que j'ai acheté une carte à 700 francs,
04:46pratiquement le jeudi et le jour de Noël,
04:48à mes parents, voilà, c'est comme ça.
04:52Je ne sais pas ce qu'il va faire.
04:53Bon, il n'y a personne.
04:54Mais là, il y a encore d'autres histoires derrière.
04:57Et c'est magnifique.
04:58Alors, on voit vos proches, votre famille,
05:00tous ceux qui ont compté dans votre vie, évidemment,
05:02vous parler d'Ayrton Senna.
05:03Je voudrais qu'on entende votre maman,
05:05qu'on voit beaucoup dans le doc.
05:07Là, ce n'est pas un extrait du doc.
05:08Il répondait en 1985 au micro
05:11de Jean-Michel Rascol d'Ayrtel.
05:13Écoutez ce qu'elle disait, votre maman.
05:15Madame Frost, qu'est-ce que vous souhaitez aujourd'hui
05:17à votre fils Alain Frost, sa copine ?
05:20Qu'il se repose un peu,
05:21parce que je crois qu'il a une connexion légère.
05:23Et puis, ma foi, je pense
05:25qu'il en fasse autant dans les prochaines.
05:28Oui.
05:29C'était un message
05:31que je ne croyais pas si bien dire,
05:32parce que l'année d'après, j'ai encore été champion de Vendée.
05:34Mais le premier titre,
05:36c'était en 1985.
05:37Il était quand même assez...
05:38C'était sur quelle voiture en 1985 ?
05:39McLaren.
05:40Et en 1986 ?
05:41McLaren aussi.
05:42Et puis après, il y a eu Ferrari.
05:431989, McLaren.
05:44Et puis, je passais chez Ferrari.
05:46Normalement, j'aurais dû gagner le championnat en 1990.
05:48C'est 1993 avec Williams-Renault.
05:49Et on a une question d'un spécialiste de l'automobile.
05:52Monsieur Renault.
05:53Je ne suis pas spécialiste,
05:55mais c'est vrai que moi,
05:57j'étais fan d'Alain Ponce,
05:58surtout quand il y avait un moteur Renault.
06:01Parce que derrière, le pilote, c'est une écurie.
06:03Et puis, c'est des milliers de salariés
06:05qui, de près ou de loin,
06:07travaillent pour la voiture.
06:08C'est peu connu.
06:09On ne sait pas.
06:10Et donc, j'aimerais savoir ce que vous pensez
06:12de la décision d'Alpine
06:14de rouler avec un moteur Mercedes,
06:16éventuellement, l'année prochaine ?
06:18Je veux juste rebondir sur ce que vous disiez au début.
06:21A l'époque, j'étais chez Renault en 1981, 1982, 1983.
06:24C'était encore la renure.
06:26La régie nationale.
06:27Quand même, beaucoup l'État aussi.
06:29Et c'était toujours compliqué en interne.
06:31Parce que faire de la F1
06:33dans une société un peu...
06:35Culturellement, c'était pas...
06:37Et j'allais, on allait à l'époque,
06:39mais vraiment, régulièrement, à Flins, à Douai,
06:41dans toutes les usines, etc.
06:43Et c'était magnifique.
06:45Parce qu'il n'y a jamais eu de problème.
06:47Et les gens, les ouvriers,
06:49voulaient que ce projet continue.
06:51Parce que c'était la fierté de leur société.
06:53Et ça, c'était super.
06:55Alors, votre question,
06:57elle est très compliquée pour moi.
06:59Parce que c'est sûr que moi, j'ai tout vécu.
07:01Toutes ces années avec Viri Chatillon,
07:03donc c'est très triste d'un côté.
07:05Après, il y a un vrai
07:07problème économique, on va dire,
07:09qui est évident.
07:11C'est-à-dire qu'il y a, grosso modo,
07:1380 millions
07:15net de...
07:17d'économies par an.
07:1980 millions d'euros.
07:21Ça coûte à peu près 100 millions, un peu plus.
07:23100 millions, et ils vont acheter de l'or
07:25entre 25 et 30 millions.
07:27Et donc c'est triste, parce que quand il y a
07:29des décisions économiques, c'est souvent
07:31au détriment de l'humain.
07:33C'est pas à vous que je vais le dire.
07:35Natacha, je crois que vous avez aussi une question.
07:37C'est rare que les invités, comme ça, suscitent des questions de débatteurs.
07:39Moi aussi, j'ai passé mon enfance à regarder,
07:41à vous regarder dans les grands prix.
07:43Et je me posais la question, en vous écoutant,
07:45vous disiez, il y a un problème économique.
07:47Il y a aussi désormais un débat écologique.
07:49Est-ce que vous avez l'impression que ce qui a
07:51fait votre vie, à savoir la course
07:53automobile, aujourd'hui,
07:55ne correspond plus à l'époque ?
07:57Est-ce que des jeunes peuvent encore comprendre
07:59que ça avait de magique ?
08:01Alors, on est dans
08:03une société où on mélange tout.
08:05Et,
08:07à l'époque, la course automobile,
08:09c'était un laboratoire technologique.
08:11La preuve, c'est que, par exemple, Renault
08:13a amené le moteur turbo en 77,
08:15alors que tout le monde pensait que ce serait
08:17pas possible. Aujourd'hui,
08:19la majorité des
08:21voitures pratiquement utilisent cette
08:23technologie, et il y en a bien d'autres.
08:25Aujourd'hui, on est en train un peu
08:27de dériver, parce que c'est global,
08:29c'est le sport, on est plus dans le business,
08:31dans le commercial, que dans le sportif
08:33ou dans la technologie.
08:35Et d'un autre côté, les décisions, par exemple, qui sont prises
08:37récemment, ces dernières
08:39années, du tout électrique
08:41ou bien de... Elles ne sont pas
08:43logiques non plus.
08:45Moi, je suis pour
08:47différentes technologies.
08:49On utilise une voiture en fonction de...
08:51Enfin, la technologie en fonction
08:53de son utilisation.
08:55On va toujours dans un
08:57mauvais sens. Et après, on voudrait
08:59critiquer la course automobile, parce que, par exemple,
09:01ça consomme beaucoup.
09:03Mais bon, c'est pas
09:05vrai. C'est pas 20 voitures
09:07qui vont... Par contre, les transports,
09:09tout ça, c'est autre chose. Il y a un
09:11vrai débat où je pourrais aussi en parler
09:13pendant très très longtemps.
09:15C'est ça, Prostichon.
09:17Prost et Ronchon.
09:19C'est un peu la contraction de Prostichon.
09:21Mais je me permets de vous couper.
09:23Un truc que j'ai à dire,
09:25c'est qu'à l'époque, on disait Ronchon, ou Trice,
09:27ou machin, etc. Et tous les...
09:29Oui, non, pas tous.
09:31Mais les journalistes, tout le monde
09:33disait, c'est génial avec toi, parce que quand on pose
09:35une question, t'essayes de répondre,
09:37et tu analyses. Et après, on disait,
09:39c'est des excuses, ou bien
09:41ils trouvent toujours des excuses, etc.
09:43C'est un peu le problème de
09:45ma vie.

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