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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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00:00Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver pour Face à Mathieu Bocoté, cher Mathieu, bonsoir !
00:05Bonsoir !
00:06Bonsoir Arthur de Vatrican, ravi de vous retrouver également.
00:09Le point sur l'information d'abord et ensuite on commence notre émission.
00:13Le point sur l'info c'est avec vous.
00:15Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
00:17L'inquiétude dans Syrie où les djihadistes et les factions rebelles alliées ont pris la majeure partie d'Alep.
00:23Une offensive éclair a fait plus de 320 morts.
00:26Un coup dur contre le régime de Bachar al-Assad.
00:29La France appelle toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et à protéger les populations civiles.
00:36Le pape François s'est exprimé au Vatican contre l'euthanasie devant des parlementaires du sud de la France.
00:42On le rappelle, les députés doivent examiner en février un texte sur la fin de vie.
00:46Le souverain pontife prône un accompagnement de la vie jusqu'à sa fin naturelle par un développement plus ample des soins palliatifs.
00:54Enfin un numéro à retenir ce week-end le 36-37.
00:57Le marathon du Téléthon a débuté hier au bénéfice d'avancées médicales et scientifiques sur les maladies rares.
01:03L'objectif de cette 38e édition est de dépasser les 93 millions d'euros collectés l'an dernier.
01:09Pour cela vous pouvez faire un don par téléphone au 36-37 ou sur le site internet don.téléthon.fr.
01:16Merci Isabelle pour le point sur l'information.
01:19A la une de face à Mathieu Bocquete, deux mois et demi après sa nomination, le gouvernement barnier pourrait bien plier bagage dès la semaine prochaine.
01:28La censure est sur toutes les lèvres et une question refait surface, la France est-elle incouvernable ?
01:35Vous y répondrez cher Mathieu dans un instant.
01:37A la une également, Volodymyr Zelensky a fait un nouveau pas vers une issue diplomatique à la guerre contre la Russie et se dit prêt à des concessions territoriales.
01:46Assistons-nous aux derniers jours de la guerre en Ukraine, on en parle dans cette émission.
01:51Enfin cher Mathieu vous recevez ce soir Jean-Christophe Buisson, auteur de 1945.
01:56Avec lui nous allons nous plonger dans cette année où tout a basculé.
02:01Voilà le programme de face à Mathieu Bocquete.
02:04Face à Mathieu Bocquete c'est parti et on va commencer avec cette grande question.
02:08On se l'était déjà posée il y a quelques mois Mathieu mais elle refait surface.
02:13Le gouvernement Barnier tombera-t-il cette semaine ? C'est la question que tout le monde se pose.
02:18Elle en ouvre une autre, la France est-elle encore gouvernable ?
02:22Et vous chercherez à y répondre dans votre premier édito.
02:26Oui parce qu'il ne s'agit plus d'une question circonstancielle mais d'une question structurelle.
02:31C'est-à-dire que nous ne sommes pas devant une crise gouvernementale ou ministérielle temporaire
02:36mais nous constatons qu'une crise profonde de la gouverne démocratique qu'on peut retracer sur plusieurs décennies
02:43arrive aujourd'hui, aujourd'hui au sens large, à son point culminant.
02:48Alors la question première à se poser c'est la question de la majorité impossible.
02:52Est-ce qu'il y a une majorité possible dans cette assemblée ?
02:55Et la réponse est assez tragique.
02:57C'est une majorité des rabis bochés, c'est une majorité des rescapés,
03:01c'est une majorité en fait des derniers restes d'un système condamné.
03:05Parce que dès lors que vous jouez à l'arc républicain et que vous le réfractez
03:09et vous dites finalement les seuls élus légitimes pour former ce gouvernement
03:14se trouvent dans un bloc de plus en plus restreint, le socle commun est un socle étroit,
03:19et bien qu'est-ce que vous faites ? Vous vous condamnez en fait à rassembler des gens qui n'ont en commun
03:24que le fait que le système les juge respectables.
03:27Donc certains socialistes, certains hommes de droite, entre eux ils se reconnaissent une certaine respectabilité
03:32mais vous laissez de côté les deux courants populaires, qu'on les apprécie ou non,
03:36d'un côté la gauche radicale, de l'autre côté la droite nationale,
03:39qui représentent aujourd'hui des tendances profondes du peuple français.
03:43Alors il n'y a pas de majorité disponible à l'assemblée, on le voit et on s'inquiète.
03:48D'ailleurs si jamais le gouvernement tombait, par quoi pourrait-on le remplacer ?
03:52Plusieurs scénarios sont envisagés.
03:54Mais à cette idée d'une absence de majorité parlementaire,
03:58il faut immédiatement corriger en disant qu'il y a une majorité d'idées dans le pays.
04:02Il y a une majorité d'idées sur les questions qui certes divisent la classe médiatique,
04:07mais ne divisent pas les Français.
04:09On fait le même sur les questions régaliennes.
04:11Autour des questions liées à l'immigration, autour des questions liées à la sécurité,
04:16autour des questions liées plus largement à la défense de l'identité française dans son propre pays,
04:21il y a une très nette majorité de Français.
04:23La majorité des Français veulent en finir avec l'immigration massive,
04:26veulent même stopper l'immigration.
04:28La grande majorité des Français, à ce qu'on en sait,
04:31a un rapport trouble avec une justice qui dans les faits maquille derrière l'état de droit
04:35une forme de préférence pour l'agresseur plutôt que pour l'agressé.
04:40La grande majorité des Français se désolent assurément de voir le pays
04:44se transformer en une série de zones de non-droit qui sont en fait des zones de non-France.
04:50Il y a une majorité populaire nette.
04:53Elle n'est pas au niveau des élites.
04:55C'est le signe d'une déconnexion totale.
04:58Chez les élites, le point de vue majoritaire dans la population est minoritaire.
05:03Et les élites médiatiques, culturelles et politiques aussi
05:06vivent cela comme un drame et cherchent sans cesse à rééduquer la population.
05:10Mais il y a cette rupture que l'on voit.
05:13Je peux me permettre, quand je dis qu'il y a une majorité d'idées,
05:15ceux qui portent cette majorité d'idées au gouvernement sont publicités par la population.
05:19Le plus bel exemple, c'est Bruno Retailleau.
05:21C'est le seul ministre à ressortir non seulement comme figure politique forte,
05:26mais figure politique positive de ce gouvernement.
05:28Pourquoi ? Parce qu'il porte le consensus populaire français,
05:32la majorité nationale française, au cœur de l'institution, au cœur du gouvernement.
05:38Je note une autre figure qui est apparue cette semaine.
05:40Ça vaut la peine de le nommer.
05:42C'est Alexandre Portier, qui est le ministre délégué à la réussite scolaire,
05:45qui a fait le procès de la théorie du genre à l'école
05:48et du militantisme idéologique à l'école en expliquant que jamais ça ne doit entrer.
05:53Il s'est fait recadrer par l'incarnation la plus robotique, la plus robotisée,
05:59la plus étonnante de la macronie, Mme Anne Jeuneté,
06:03qui a dit que la théorie du genre n'existe pas.
06:05Elle avait l'air terriblement décalée, Mme Jeuneté.
06:07On avait l'impression qu'elle était il y a dix ans.
06:09Il se peut qu'elle ne soit pas qualifiée pour le poste de ministre de l'Éducation.
06:12Il se peut que le véritable ministre de l'Éducation, ça devrait être M. Portier.
06:17Une fois que c'est dit, on a le diagnostic.
06:20Le diagnostic entre une majorité d'idées, une majorité nationale,
06:24et une absence de traduire cette majorité dans les institutions
06:27à cause de la logique du front républicain, de l'arc républicain,
06:31du cordon sanitaire, qui encore aujourd'hui domine.
06:35C'est un régime anti-majoritaire, en quelque sorte.
06:37Pour parler comme Marcel Gauchet, nous arrivons à ce moment paradoxal dans l'histoire
06:40où la démocratie se définit par son rejet des majorités.
06:43On n'y avait pas pensé, mais nous y sommes.
06:45De l'autre côté, l'autre grande crise, il y a le régalien,
06:48et les derniers mois, c'est aussi le retour de la question fiscale
06:52et économique comme question politique.
06:54On avait l'habitude, c'est un peu l'héritage des années 90,
06:57de croire que l'économie, ça se gère tout seul.
06:59La politique, c'est un domaine, l'économie, c'en est un autre.
07:01Ce qu'on voit aujourd'hui avec la question du budget,
07:03l'impossible budget, l'introuvable budget,
07:06c'est qu'il n'y a plus de lecture commune de ce qu'est l'économie en ce pays.
07:09D'abord, on peut dire que la dette est le symbole d'une forme d'empire
07:13du mensonge intellectuel qui s'est établi en France,
07:16mais ailleurs en Occident ces dernières décennies.
07:18Qu'est-ce que c'était la dette?
07:20La dette qui toujours, on va dire,
07:22on prenait en proportion, on prenait en tour de taille,
07:24la dette obèse et conquérante,
07:27qu'est-ce que c'était?
07:28C'était l'autre nom d'un refus de regarder la réalité économique française.
07:31Donc, on finançait les choix sociaux exigés par certains lobbies
07:35capables de faire pression sur le gouvernement,
07:38à même les prochaines générations systématiquement.
07:40Et on savait qu'un jour, ça éclaterait.
07:42On savait, mais on se disait un jour, demain, après-demain, après-après-demain.
07:45Mais il se pourrait que cet après-après-demain,
07:47ce soit dans les prochains jours.
07:48Donc, on a la question fiscale, la question économique
07:51qui est redevenue une question politique.
07:53Et qu'est-ce qu'on a vu à travers cela?
07:55L'extrême faiblesse de l'élite dominante.
07:58Vous savez, la classe dirigeante, on lui dit souvent, vous savez,
08:02vous manquez d'envergure, vous manquez de ci, vous manquez de ça,
08:04mais il dit oui, mais on a des compétences.
08:06On n'est peut-être pas les plus beaux,
08:07on n'est peut-être pas les plus inspirants,
08:09on n'est peut-être pas les plus forts,
08:10mais on a des compétences.
08:11Mais qu'est-ce qu'on a vu ces derniers temps,
08:13sinon la révélation d'une incompétence majeure?
08:16Et sur le plan politique, il y a eu quatre traductions de la chose.
08:19Ou à tout le moins, la question économique et budgétaire et fiscale
08:23s'est déclinée de quatre manières.
08:25Premièrement, je l'ai dit, l'extrême centre
08:27et les forces qui tournent autour de lui,
08:29donc une partie de la droite dite républicaine,
08:31la gauche socialiste.
08:33On a d'autres solutions devant cela que de se dire
08:35il faut taxer, taxer et encore taxer les Français.
08:38Qui, moi ça m'a frappé, qui pouvait s'imaginer
08:41qu'un gouvernement de droite se dirait
08:43que la solution à la crise des finances publiques,
08:45ce n'est pas les coupes dans les dépenses insensées,
08:47c'est taxer, taxer, taxer encore.
08:49On aurait souhaité, le NFP aurait proposé la chose,
08:51on se serait dit ils sont dingos, on est habitués.
08:54On est poli, mais des commentateurs.
08:57Mais quand la droite elle-même a comme solution
09:00la hausse des impôts, la hausse des taxes,
09:02on se dit que nous sommes devant une forme de droite de gauche.
09:05Deuxième élément, et ça rappelle une forme de décadence,
09:08l'effondrement des finances publiques dans un pays,
09:10c'est l'autre nom d'une décadence.
09:12La gauche, de son côté, nous a confirmé
09:14qu'elle n'évoluait plus dans les paramètres mentaux
09:16de l'économie de marché.
09:18Elle ne veut plus seulement corriger l'économie de marché,
09:20elle ne veut pas l'encadrer, elle veut en sortir.
09:22Parce qu'à ce niveau de dépenses publiques proposées,
09:25nous sommes dans une logique clairement socialiste
09:27et le contrôle bureaucratique de l'économie
09:30avec un égalitarisme maniaque qui consiste à
09:33trancher la tête de ce qui dépasse.
09:35Symboliquement, évidemment.
09:37Donc il y a cette idée que nous sortons de l'économie de marché,
09:40c'est le retour de l'économie planifiée,
09:42l'économie bureaucratique, l'économie collectiviste,
09:44une forme de néomarxisme, ou plutôt de paléomarxisme
09:47qui revient sous les habits neufs de l'éco-socialisme.
09:50Le RN, dans tout cela, a joué un rôle particulier,
09:53c'était le parti de l'opposition au nom des petites gens.
09:56Mais on a vu qu'il y avait une tension
09:58dans la doctrine économique du RN qui s'est confirmée.
10:00Alors d'un côté il y avait ce qu'on disait
10:02la tentation étatiste du RN,
10:04et de l'autre côté la défense du commun et mortel.
10:06Et finalement, au dernier moment,
10:08une ligne plus libérale, relativement plus libérale,
10:11a quand même primé quand on s'est opposé justement
10:14à la surfiscalisation des Français.
10:16À travers cela, il y a un pôle libéral,
10:18un pôle libéral qui est extérieur au système, il faut bien l'avouer.
10:20Un pôle libéral qui consiste à dire
10:22le problème c'est les dépenses publiques,
10:24le problème c'est les fracs confiscateurs,
10:26le problème c'est les braquages fiscaux,
10:28le problème c'est l'état spoliateur.
10:30Mais n'est pas parvenu à se fédérer politiquement.
10:33Donc il rassemble des figures nombreuses.
10:35On pourrait dire, pour rassembler les frères ennemis,
10:38ou les sœurs ennemis,
10:40Mario Maréchal et Sarah Knafo,
10:42Éric Zemmour, mais aussi François-Xavier Benhamy,
10:44et Bruno Retailleau, et David Lysnard,
10:46des gens qui globalement ont une vision plus libérale,
10:49dans le bon sens du terme de l'économie,
10:51mais leur point de vue ne structure pas le débat public.
10:54Ça demeure l'impensé du débat public.
10:57Alors au final, pourquoi la France est-elle ingouvernable ?
11:00Institution paralysée.
11:02Institution paralysée parce que volontairement coupée du peuple
11:04au nom du principe du cordon sanitaire.
11:06Institution paralysée par incompétence des élites,
11:09qui ont consenti depuis longtemps à se faire gouverner,
11:11soit par le niveau européen, soit par les autorités administratives,
11:13soit par les juges.
11:15Et finalement, la classe politique est une classe politique
11:17la plus médiocre qu'on puisse imaginer.
11:19Blocage idéologique aussi,
11:21qui fonctionne à la répression populaire.
11:23À travers tout cela, le mensonge institutionnalisé
11:25rend impossible le fait de gouverner ce pays.
11:27Vous avez parlé, Mathieu Bocoté,
11:29de l'empire du mensonge.
11:31Qu'entendez-vous par là ?
11:33Oui, c'est une formule un peu forte, j'en conviens,
11:35mais elle me semble fondée.
11:37Je ne parle pas du mensonge comme technique
11:39de gouvernement ordinaire.
11:41On pourrait dire que depuis la nuit des temps,
11:43l'homme politique ment.
11:45Ça fait partie, c'est presque même sa langue maternelle.
11:47Ou à tout le moins, c'est sa première langue seconde.
11:49Le mensonge, qui est une manière d'atténuer la réalité,
11:51de l'enrober, de la déplacer,
11:53mais non pas faire autre chose.
11:55On est dans un régime idéocratique.
11:57C'est la formule de Miloche que j'aime citer.
11:59Un régime idéocratique partout en Occident,
12:01et en France aussi, où le régime idéocratique,
12:03c'est une idéologie, un dogme,
12:05qui est imposé à tous.
12:07Et plus il est désavoué par le réel,
12:09et plus ce dogme se radicalise
12:11et nie la réalité.
12:13Donc plus le réel dit que tout ça est faux,
12:15l'idéologie dit qu'on va mater le réel.
12:17On le voit sur plusieurs sujets.
12:19La question des finances publiques,
12:21je viens d'en parler, complètement coupée du réel.
12:23La question de la dette est le révélateur
12:25d'une forme de cancer socio-économique
12:27qui ravage tout pays.
12:29À partir d'un certain niveau,
12:31la dette, c'est véritablement une manière
12:33de tuer un pays.
12:35Mais on la nie.
12:37On pense qu'on peut toujours arranger ça
12:39avec des combines fiscales.
12:41L'immigration, combien de fois l'a rappelé?
12:43On nous a expliqué que l'immigration massive
12:45n'existait pas, jusqu'à ce qu'on constate
12:47qu'elle était à ce point présente
12:49qu'on ne pouvait plus nier sa réalité.
12:51On ne peut rien y faire.
12:53L'immigration massive, la négation sur plusieurs décennies.
12:55Le wokisme et la théorie du genre,
12:57je me permets de le redire.
12:59Cette semaine, la séquence Jeuneté
13:01était fascinante autour de cela.
13:03Une négation en plein visage des Français
13:05d'une réalité qu'ils subissent.
13:07Les Français ne subissent pas à l'école
13:09le militantisme qui fait la promotion
13:11de la théorie du genre, qui cherche
13:13à déconstruire le masculin, déconstruire le féminin
13:15et qui dit que les hommes peuvent accoucher.
13:17Ça n'existe pas, ça.
13:19C'est une séquence qui découvre qu'aujourd'hui
13:21une partie des élites, intellectuelles cette fois,
13:23sont proches de basculer
13:25à une forme de trahison.
13:27La séquence Boinem sans salle
13:29est une séquence qui à mon avis
13:31est terriblement révélatrice
13:33du fait qu'une partie de la classe intellectuelle
13:35est désormais factieuse par rapport à la France.
13:37Quand on explique sur le service public
13:39qu'il ne devrait pas être enfermé
13:41sans salle en Algérie, mais pour le reste
13:43il a tout fait pour que ça arrive
13:45et qu'il ne se plaigne pas.
13:47On vient légitimer ici
13:49la tentation autoritaire,
13:51on ne va pas dire la pratique autoritaire
13:53du régime algérien
13:55et on légitime
13:57la possible mise au bain
13:59d'un intellectuel
14:01qui par ailleurs est binational,
14:03il ne faut pas l'oublier, qui a la nationalité française.
14:05Donc une trahison de la gauche intellectuelle
14:07qui confirme ici une prédisposition dans l'histoire
14:09mais qui nous la confirme au temps présent.
14:11Il y a une logique de censure, je le disais il y a un instant.
14:13La logique de censure qui fait en sorte
14:15que le régime, pour avoir rappelé
14:17le lien par plusieurs
14:19documentés
14:21entre immigration et insécurité,
14:23elle est traînée devant des tribunaux par SOS Racisme
14:25et c'est la tendance plus largement
14:27des milices idéologiques
14:29de la gauche radicale
14:31de chercher à créer un environnement
14:33où la liberté d'expression coûte si cher
14:35que chacun va venir à se taire.
14:37L'idée est la suivante, si vous dites une vérité
14:39qui dérange le régime, on va vous poursuivre
14:41et vous poursuivent encore
14:43jusqu'à un moment où vous n'aurez plus les moyens
14:45de défendre votre liberté.
14:47Dans le même esprit, la manifestation
14:49pour commémorer
14:51le meurtre de Thomas
14:53interdite, interdite.
14:55Pourquoi? Encore une fois au nom de l'ordre public immatériel.
14:57C'est un concept qui légitime
14:59beaucoup de censures aujourd'hui.
15:01Donc plus le régime se décompose, plus il veut nous faire croire
15:03qu'il va bien et plus pour cela
15:05il doit censurer, censurer, censurer.
15:07Et il y a un courant interdit,
15:09je pense qu'il faut le redire, le courant dissident,
15:11le courant identitaire, dont on peut penser
15:13ce qu'on veut, du bien, du mal, mais je note
15:15que c'est un courant qu'on fait tout pour interdire
15:17politiquement, qu'on cherche à interdire
15:19juridiquement aussi, de mille manières.
15:21Dissolution de ses organisations,
15:23fermeture de ses comptes sur les réseaux sociaux,
15:25manque de protection de ses gens,
15:27censure de ses colloques,
15:29debanking,
15:31comme on dit aujourd'hui, le fait d'une forme de persécution
15:33bancaire pour que vous n'ayez plus accès
15:35à la vie sociale en bien des égards.
15:37Donc à travers cela, c'est une logique
15:39autoritaire qui se dévoile. Quand une élite
15:41n'est plus acceptée et qu'elle ne veut pas quitter le pouvoir,
15:43elle se radicalise dans l'autoritarisme.
15:45Mathieu, vous avez parlé également de la
15:47crise des partis, pourtant la France
15:49semble retrouver son unité
15:51autour de Notre-Dame. Alors de quoi
15:53est-ce le signe? Je partage votre impression,
15:55c'est magnifique ce qui se passe autour de Notre-Dame,
15:57je le dirai très rapidement. Premièrement, Notre-Dame,
15:59c'est le rappel que la France ne se réduit pas au discours
16:01républicain. C'est intéressant de le rappeler.
16:03C'est la profondeur historique d'un pays.
16:05C'est la France éternelle, la France profonde.
16:07Ensuite, le miracle de Notre-Dame,
16:09c'est qu'on voit que ce qui semblait au bord de
16:11s'effondrer, de se décomposer,
16:13cinq ans plus tard, il est possible
16:15de faire remettre Notre-Dame.
16:17Comment? Pour peu qu'on le veuille vraiment.
16:19Qu'on assume la tradition et
16:21qu'on accepte d'y avoir recours.
16:23Qu'on se délivre des carcans administratifs
16:25qui paralysent l'action publique. Et dès lors,
16:27la renaissance est possible pour peu qu'on sorte
16:29de tous les carcans qui étouffent
16:31la vitalité de l'identité française.
16:33Est-ce qu'il y a des signes,
16:35aujourd'hui, des signes assez nombreux
16:37d'un désir de renaissance française?
16:39Il y en a plusieurs, je crois.
16:41Et c'est une part d'optimisme. Je ne suis pas
16:43habitué de l'optimisme, mais allons-y.
16:45Tous les sondages qui confirment une majorité
16:47de diagnostics en France. Les Français savent
16:49ce qui leur arrive et demandent ensuite
16:51qu'on traduise ça politiquement.
16:53Votre populisme quelquefois, votre résistance aussi.
16:55La construction d'une élite politico-intellectuelle
16:57qui est vraiment de droite, entre guillemets,
16:59donc qui ne se laisse plus intimider par la gauche.
17:01Ce n'est pas un détail.
17:03Le succès numérique de plusieurs personnes
17:05qui cherchent à alerter le pays sur sa situation difficile.
17:07Je pense à Charles Gave, dont les diagnostics
17:09sur l'économie sont aujourd'hui partagés
17:11par beaucoup de Français. Et ce succès
17:13qui n'est pas visible dans l'espace public mainstream
17:15est l'autre nom d'un réalisme économique
17:17dans la population. Le courage
17:19de la jeune génération militante, je pense
17:21aux némésistes qui pratiquent le féminisme
17:23dit identitaire, mais qui n'est rien d'autre qu'un féminisme
17:25authentique et libérateur, aujourd'hui.
17:27Et finalement, un dernier indice, le succès,
17:29je crois qu'on doit le dire, de notre ami
17:31Philippe de Villiers. Son succès, ce n'est pas un détail.
17:33Ce n'est pas seulement un succès d'audience,
17:35je ne parle pas seulement de son émission
17:37du vendredi, mais de son livre.
17:39Villiers nous rappelle une chose, c'est qu'il n'y a
17:41de politique possible que sous un registre
17:43poétique aussi. Il ne fait pas seulement de la métapolitique,
17:45il fait de la métapoétique.
17:47Il rappelle que la France n'est pas simplement une entité
17:49abstraite, mais elle doit être aimée.
17:51Et plus Villiers parle avec une chaleur
17:53immense de son amour pour la France,
17:55et plus les gens viennent le regarder,
17:57et plus il retrouve ce qu'il a cherché à restaurer
17:59depuis quelques décennies, un amour du pays charnel,
18:01du pays profond. Je pense que le succès
18:03de notre ami Villiers sur cette antenne,
18:05on peut être fiers de partager cette antenne avec lui,
18:07participe aussi d'un désir de redressement du pays.
18:10La renaissance.
18:12Philippe de Villiers qui regarde régulièrement
18:14face à Mathieu Bocoté,
18:16et il a souvent d'ailleurs un regard,
18:18il nous envoie parfois des messages pendant la publicité.
18:20On verra s'il le fera pour ce samedi soir.
18:22Arthur de Vatrigan,
18:24je vais vous reposer la même question qu'à Mathieu Bocoté,
18:26est-ce que la France, c'est un gouvernable,
18:28c'est un peu le marronnier depuis,
18:30disons, 2022 ?
18:32Elle est un gouvernable parce qu'il y a
18:34un refus de reconnaître l'autorité,
18:36et Mathieu l'a décrit, c'est l'empire du mensonge,
18:38qui donne raison
18:40aux petits peuples,
18:42comme disaient les autres.
18:44La répétition est la plus forte des figures rhétoriques,
18:46disait Bonaparte,
18:48à croire que nos politiques l'ont apprise par cœur,
18:50parce que ça n'existe pas qu'on a eu de Madame Jeunet,
18:52on l'a eu pour plein de choses, on l'a eu pour les migrations,
18:54pour le wokeisme, pour l'islamo-gauchisme.
18:56Alors eux sont pris de réel en pleine tronche,
18:58et au bout d'un moment, c'est tellement marque qu'on ne peut pas les cacher.
19:00Mais c'est vrai qu'il y en a un qui résiste encore et toujours,
19:02tel le village astérique,
19:04c'est la théorie du genre.
19:06Et ça n'existe tellement pas qu'on retrouve le concept d'identité de genre
19:08dans le programme d'éducation sexuelle et affective
19:10qui est en cours de préparation.
19:12Alors pour se défendre de ce n'existe pas,
19:14Madame Jeunet a eu la bonne idée de se tirer une balle dans le pied
19:16en citant Beauvoir, on n'est pas femme, on le devient.
19:18Or quiconque a un peu étudié
19:20la question de la théorie du genre,
19:22c'est que ça commence en Beauvoir
19:24et ça finit en Butler.
19:26C'est-à-dire que la réalité n'existe pas, seul le langage compte.
19:28Donc dire que je suis une femme
19:30ou que je ne le suis pas, vous suffit
19:32pour vous sponsoriser l'amputation des roustons.
19:34Donc ensuite, l'argument, l'autre,
19:36c'est l'objectif du programme, c'est notamment pour
19:38redéfinir ce que c'est qu'une femme, ce que c'est qu'une fille,
19:40ce que c'est qu'un garçon. Traduction,
19:42on va déconstruire les stéréotypes du genre, à savoir
19:44la poupée n'est pas destinée aux filles,
19:46la virilité n'est pas destinée aux garçons.
19:48Sauf que si c'est vraiment le cas,
19:50si ce qu'en pensent les enfants encore aujourd'hui,
19:52on pourra peut-être se poser des questions sur l'efficacité
19:54et le bien fondé du bousin, parce qu'après
19:56des années de perfusions idéologiques
19:58néo-féministes, soit les enfants sont
20:00hyper résistants face au virus, soit en fait tout ça
20:02est une vaste supercherie.
20:04Alors évidemment, la théorie du genre existe à l'école,
20:06tous ceux qui ont des enfants
20:08le savent, il faut regarder dans les manuels scolaires,
20:10de secondaire,
20:12de collège, de première,
20:14et c'est aussi présent via des associations
20:16qui viennent faire l'article devant des enfants.
20:18La méthode est simple,
20:20au nom d'un combat contre le mal, ici,
20:22les LGBTphobies, on injecte à tampon,
20:24avec le tampon l'éducation nationale,
20:26l'idéologie. Alors certes, la France ne va pas remonter
20:28dans les classements PISA, de toute façon,
20:30l'instruction a été grand remplacée par l'éducation,
20:32donc on sera toujours aussi nul pour lire, apprendre
20:34et compter, par contre on va être vachement fort pour maîtriser
20:36les 427 identités de genre,
20:38on sera sur le podium, mais malheureusement
20:40c'est un exemple de plus que le sociétal
20:42sera toujours le refuge du politique,
20:44en tout cas de son impuissance, sur ses fonctions
20:46essentielles à savoir protéger et instruire,
20:48alors on peut s'interroger sur une France gouvernable
20:50et comment vous les gouvernez, ou faire confiance
20:52à des gens qui sont impuissants.
20:54Autre sujet Mathieu Bocoté, avec une question
20:56là aussi très importante, se pourrait-il que la guerre
20:58en Ukraine entre dans son
21:00dernier droit ? C'est l'avis de certains
21:02depuis l'élection de Donald Trump, mais d'autres
21:04croient qu'elle est au seuil d'une prochaine
21:06escalade, est-ce que
21:08ces deux hypothèses sont
21:10vraies selon vous ? Les deux hypothèses
21:12doivent être considérées, je me ferai répéter, j'ai pris trop de temps
21:14pendant le premier édition, je m'en excuse, mais
21:16parlons rapidement. Deux hypothèses,
21:18d'un côté, l'élection de Trump
21:20amène Zelensky à dire
21:22qu'il y a des concessions territoriales qui sont
21:24possibles aujourd'hui. Donc qu'est-ce que ça
21:26veut dire concrètement ? Ça veut dire qu'il
21:28est possible d'envisager rapidement,
21:30relativement rapidement, une fin à la
21:32guerre qui ne serait pas une paix de réconciliation
21:34mais un cessez-le-feu durable qui
21:36s'installerait dans le temps, et
21:38de ce point de vue, l'arrivée
21:40de Trump à la manière d'un facteur nouveau peut
21:42nous amener à une fin de la guerre en Ukraine
21:44dans les prochaines semaines ou prochains mois.
21:46De l'autre côté, qu'est-ce qu'on voit ?
21:48Plusieurs disent en Europe, si les Américains
21:50décrochent, c'est l'occasion pour nous en
21:52Europe de s'unir, de faire le
21:54grand saut fédéral espéré,
21:56de trouver dans la guerre en Ukraine l'occasion
21:58de nous unir pour être capables de défendre
22:00l'Ukraine à la manière d'une démocratie assiégée,
22:02et ça c'est la stratégie von der Leyen qui s'empare de
22:04toutes les crises pour pousser toujours plus loin
22:06la fédéralisation de
22:08l'Europe. Et ça on a vu
22:10que les Américains avec Joe Biden ont
22:12voulu soutenir
22:14la chose en disant l'Ukraine peut désormais frapper
22:16le territoire russe, autrement dit, on a
22:18légitimé la possibilité de l'escalade.
22:20Alors on a vraiment deux possibilités
22:22en ce moment, soit ça empire véritablement,
22:24donc la logique de l'escalade, soit
22:26il y a la possibilité d'une paix négociée, qui n'est pas
22:28une paix, c'est le XXe siècle, avec la victoire
22:30totale d'un côté et la défaite totale de l'autre,
22:32mais on est dans un tournant, je pense
22:34ça fait un bon moment qu'on n'avait pas été dans
22:36un tournant dans cette guerre, et on l'a
22:38devant nous, il ne faut pas normalement
22:40manquer des occasions d'aussi
22:42infléchir le cours des événements, sinon le processus
22:44de la boucherie peut reprendre pour longtemps.
22:46Arthur de Vatrigan, rapidement, sur
22:48les derniers jours ou non de
22:50la guerre en Ukraine. Écoutez, moi je vais
22:52vous parler de ce qui se passe en ce moment, parce que
22:54les derniers jours, en fait, il y a une guerre qui
22:56est une recomposition politique, et ce qui se passe en ce
22:58moment en France est intéressant parce que ça redéfinit
23:00notre identité et notre positionnement
23:02peut-être en géopolitique, à savoir ce qui s'est passé
23:04il y a cinq ans, l'incendie de Notre-Dame, ce qui va se passer la
23:06semaine prochaine, la « résurrection »
23:08Notre-Dame, ça nous rappelle quand même furieusement
23:10notre identité, alors c'est dommage qu'il faut attendre
23:12que l'arbre brûle pour découvrir ses racines,
23:14mais, alors ça va être la foire aux
23:16vanités, moi ça m'amuse de voir des élites qui veulent
23:18toujours éliminer nos racines, qui vont se précipiter
23:20dans une cathédrale pour se refaire une petite légitimité,
23:22mais dommage qu'ils oublient deux
23:24choses importantes, la leçon
23:26des artisans, à savoir l'humilité des hommes
23:28qui n'ont jamais voulu graver leur nom sur
23:30quelque chose que les modernes ne feront jamais,
23:32à savoir une cathédrale, et deux, le christianisme,
23:34je cite Saint-François d'Assise,
23:36Dieu et fils de Dieu s'humilient pour notre salut
23:38au point de se cacher sous une petite haussie de pain
23:40l'humilité d'un mot qui manque
23:42sérieusement à nos élites. Jean-Christophe
23:44Buisson sera notre invité après
23:46la publicité, auteur, historien
23:481945,
23:50l'année où tout a basculé,
23:52ce sera dans un instant après la publicité, restez
23:54avec nous.
23:5819h30 sur CNews, la suite de Face
24:00à Mathieu Bocoté, toujours avec Mathieu, bien sûr,
24:02et Arthur de Vatrigan, Jean-Christophe
24:04Buisson est avec nous, bonsoir.
24:06Monsieur Buisson, vous êtes l'auteur,
24:08historien, directeur adjoint
24:10du Figaro Magazine, et vous avez écrit
24:121945, alors pourquoi
24:14Mathieu Bocoté avoir invité Jean-Christophe
24:16Buisson ce samedi soir?
24:18Jean-Christophe Buisson a le sens des moments
24:20charnières, des moments de bascule, 1917,
24:221945,
24:24un monde qui se termine, un autre
24:26qui commence, donc l'occasion de savoir dans quel monde
24:28sommes-nous entrés en 1945, et y sommes-nous
24:30encore aujourd'hui. Jean-Christophe Buisson, bonsoir.
24:32Bonsoir. Alors 1945,
24:34si je vous disais, est-ce que c'est la fin d'un monde
24:36ou le début d'un monde nouveau?
24:38Que répondriez-vous? C'est ça qui est fascinant,
24:40c'est les deux mondes généraux.
24:42C'est-à-dire qu'on voit très bien en 1945 comment
24:44s'effondre le monde qui est né
24:46en 1917-18 de la fin
24:48de la Première Guerre mondiale, avec notamment
24:50l'émergence de ces totalitarismes
24:52fascistes et nazis,
24:54donc on assiste
24:56dans le courant de l'année, attention, parce
24:58qu'on a souvent, nous, en France, à se dire
25:001945, c'est fini, d'ailleurs, on commence à reconstruire
25:02la France dès le début 1945, il y a des élections
25:04municipales en avril 1945,
25:06mais attention, il y a des poches de résistance
25:08allemandes jusqu'au 8 mai, même au-delà du 8 mai
25:101945 en France, et puis la guerre continue en Asie
25:12jusqu'en septembre 1945.
25:14Donc c'est ce monde qui est en train de s'effondrer,
25:16mais contrairement à 1917, où il y a vraiment un monde
25:18qui s'effondre en 1917, et un autre qui se
25:20constitue les années suivantes, que la révolution
25:22russe, on ne sait pas très bien ce que ça va donner, c'est uniquement
25:24dans les années 1920 vraiment que se constitue
25:26l'Union soviétique, là, en même temps, vraiment,
25:28il y a un autre monde qui se constitue, une reconstruction
25:30morale, politique,
25:32économique, mondiale,
25:34avec la naissance de l'ONU, par exemple,
25:36qui tente de remettre un peu de l'or
25:38dans cette planète
25:40qui a été bouleversée, et puis surtout,
25:42il y a un monde qui s'effondre,
25:44qui est un monde sombre, sinistre,
25:46un monde totalitaire,
25:48la fin d'un cauchemar, mais c'est en même temps le début
25:50d'un autre cauchemar. Ce qu'on oublie toujours, c'est
25:521945, c'est l'année du
25:54début de l'expansion du communisme
25:56mondial. Je prends juste
25:58une image qui me paraît assez frappante,
26:00si vous prenez une photo du 1er janvier 1945,
26:02qui vous mettez, qui sont les grands chefs
26:04d'État en 1945 qui gouvernent le monde ?
26:06Vous avez encore Hitler, même si, évidemment,
26:08il est sur le reculoir, vous avez
26:10Roosevelt, vous avez Churchill, vous avez
26:12le général de Gaulle avec le gouvernement provisoire,
26:14vous avez Mussolini qui a son petit État,
26:16vous avez évidemment Staline, vous avez Tchangaytchek
26:18qui est l'allié
26:20en Chine, et vous prenez la même photo
26:22un an plus tard,
26:24Roosevelt est mort, Mussolini est mort,
26:26Hitler est mort,
26:28de Gaulle est en train de quitter le gouvernement,
26:30va quitter le gouvernement en janvier 1946,
26:32Churchill a été balayé par les législatives,
26:34Tchangaytchek est
26:36menacé à nouveau par Mao, le seul
26:38vrai vainqueur en 1945,
26:40c'est Staline qui reste encore au pouvoir
26:42pour 8 ans, qui n'a plus de résistance
26:44intérieure ni extérieure
26:46et qui met sa grosse patte d'ours
26:48sur toute l'Europe balkanique,
26:50centrale et orientale
26:52et sur une partie de l'Asie,
26:54en Chine évidemment bientôt,
26:56au Vietnam, etc. Donc c'est vraiment intéressant
26:58de voir que le monde qui s'effondre en 1945
27:00donne naissance en même temps
27:02à ce monde dont
27:04je crois nous sommes encore les héritiers aujourd'hui.
27:06Et pourtant nous en sommes plus ou moins conscients
27:08quand on célébrait par exemple
27:10l'anniversaire du débarquement. On se dit
27:121945 c'est le triomphe de la démocratie
27:14et pourtant
27:16comme si d'une certaine manière le communisme
27:18participait à l'histoire du triomphe de la démocratie
27:20alors que c'est plus complexe que ça.
27:22On pourrait dire qu'en 1945 c'est le fascisme
27:24et le nazisme qui tombent mais pas le totalitarisme.
27:26Exactement. Alors l'ambiguïté
27:28c'est que tout de suite le communisme
27:30pour des raisons tout à fait légitimes
27:32puisqu'il a grandement participé à la
27:34victoire contre le nazisme, est intégré
27:36y compris par les régimes démocratiques.
27:38A l'Est,
27:40il y a une ambiguïté, c'est que c'est l'armée rouge
27:42qui libère tous les pays de l'Est ou encore une fois
27:44des Balkans et qui sont intégrés
27:46naturellement au gouvernement
27:48avec des gouvernements souvent mixtes, à moitié
27:50des anciens gouvernements démocratiques
27:52qui intègrent les ministres communistes
27:54et puis c'est la technique du salami comme on a dit
27:56c'est-à-dire petit à petit, couche après couche
27:58les mouvements démocratiques sont éloignés
28:00et c'est les communistes qui prennent le pouvoir
28:02en Pologne, en Hongrie, en Tchécoslovaquie
28:04en Yougoslavie, en Roumanie, en Bulgarie, etc.
28:06Mais en Europe occidentale
28:08aussi. Alors c'est plus compliqué parce que
28:10par exemple en France on a un général de Gaulle
28:12mais le général de Gaulle va faire
28:14alliance avec le parti communiste
28:16en 1945 en se disant
28:18c'est le seul moyen pour reconstruire
28:20la France, on est obligé d'intégrer le parti communiste
28:22mais on va s'entendre, mais
28:24on ne basculera pas.
28:26Si Staline avait dit
28:28à Thorez on bascule de Gaulle
28:30la France aurait basculé dans le communisme.
28:32Il se trouve que Staline
28:34pour l'Italie et la France notamment
28:36a décidé d'empêcher les partis communistes
28:38de prendre le pouvoir par les armes
28:40comme c'était leur possibilité parce qu'il y avait
28:42beaucoup d'armes qui circulaient encore grâce à la résistance
28:44et donc il y a eu une alliance par exemple
28:46la loi sur la sécurité sociale
28:48de création de la sécurité sociale en 1945
28:50et un certain nombre d'assurances sociales
28:52alors les communistes vont vous dire aujourd'hui c'est nous
28:54c'est Croizat, ministre du travail
28:56intégré au gouvernement
28:58de Gaulle en octobre 1945
29:00c'est nous qui avons fait la sécurité sociale
29:02c'est faux, il y a autant
29:04il y a Parodi et Larocq qui sont Gaullistes
29:06qui sont rentrés dans la résistance et qui ont même
29:08très brièvement participé au gouvernement de Vichy
29:10au début puis ils sont partis quand ils ont vu à quoi ça ressemblait
29:12ils sont rentrés dans la résistance
29:14mais ils avaient travaillé avec le gouvernement de Vichy sur les vieux travailleurs
29:16sur les assurances sociales pour les vieux travailleurs
29:18puis ils ont laissé tomber, ils ont rejoint la résistance
29:20et c'est le miracle du CNR
29:22du conseil national de la résistance d'intégrer
29:24à la fois des Gaullistes et des communistes dans cette idée
29:26de reconstruire un état digne de ce nom
29:28avec notamment ces lois sociales
29:30mais encore une fois
29:32le communisme par là s'intègre dans le régime démocratique
29:34et dans le milieu culturel
29:36c'est pire, l'épuration est
29:38faite par le parti communiste dans les lettres
29:40dans la peinture, dans le cinéma
29:42vous avez des réalisateurs
29:44Le communisme impose sa loi culturelle
29:46en France en 1945
29:48et c'est pour ça qu'on en a encore
29:50Est-ce qu'on pourrait dire qu'on est encore en 1945 en partie ?
29:52Tout le terrorisme intellectuel
29:54comme l'explique très bien Jean Sevilla
29:56qui continue
29:58à prospérer aujourd'hui en France
30:00il naît de là, il naît du fait
30:02qu'on a décidé que
30:04par exemple Clouseau
30:06avait fait le corbeau
30:08avec l'argent de la continentale de cette compagnie allemande
30:10donc pendant des années Clouseau est mis à part
30:12de la même façon
30:14un certain nombre d'écrivains et d'artistes
30:16de peintres sont mis de côté
30:18par les comités d'opérations qui sont tenus notamment par André Fougeron
30:20ce grand peintre communiste
30:22et tout ça a perduré
30:24en 1945 c'est aussi le début des temps modernes
30:26c'est le début de l'existentialisme
30:28où Sartre et Beauvoir et Merleau-Ponty
30:30vont instaurer une sorte de
30:32terrorisme philosophique où il n'y a plus
30:34que l'existentialisme qui compte
30:36alors les nuances c'est
30:38il y a vaguement un peu de place pour l'existentialisme chrétien
30:40mais un tout petit peu de place
30:42mais c'est ça la nouvelle loi
30:44c'est Simone de Beauvoir
30:46on ne naît pas femme on le devient
30:48et je crois que cette idée on ne naît pas femme on le devient
30:50dans l'époque wokise dans laquelle on est
30:52il sonne très étrangement à nos oreilles
30:54il me semble-t-il
30:56alors vous nous dites le monde de 1917
30:58que vous avez consacré à un ouvrage
31:00s'effondre en 1945
31:02je ne veux pas vous sortir de votre date
31:04s'effondre en 89
31:06ou est-ce qu'il est encore parmi nous aujourd'hui
31:08il s'effondre en partie mais on ne peut pas retenir
31:10de 1945 seulement l'expansion du
31:12communisme c'est aussi la création
31:14de l'ONU par exemple
31:16et de toutes les associations
31:18les déclinaisons de l'ONU, l'UNESCO, FAO
31:20le début d'un grand énorme mondialiste
31:22exactement et il ne me semble pas qu'il soit
31:24effondré en 89
31:26et pour ne parler que de la France
31:28il y a un certain nombre encore une fois
31:30de lois, de structures
31:32politiques
31:34institutionnelles, économiques
31:36qui sont nées en 1945
31:38et qui perdurent de nos jours et des débats
31:40il y a des débats moraux comme il y en a
31:42aujourd'hui sur l'épuration par exemple
31:44c'est fascinant de relire combien l'épuration
31:46a travaillé les esprits
31:48de droite
31:50comme de gauche, est-ce qu'il fallait faire cette
31:52épuration, est-ce qu'il fallait la faire comme ça, est-ce qu'on a
31:54assez épuré, est-ce qu'on a épuré comme il faut
31:56Albert Camus se jette
31:58dans cette mêlée, il y a des réflexions sur
32:00on a fait Hiroshima, on a fait
32:02Mauthausen et Auschwitz
32:04ça veut dire que nous avons créé, nous les hommes
32:06les moyens de nous auto-détruire
32:08c'est prodigieux comme
32:10les sources de réflexions philosophiques
32:12anthropologiques que ça pose, c'est-à-dire
32:14on sait maintenant, on peut s'auto-détruire, nous l'homme
32:16c'est extraordinaire de voir Camus
32:18et Bernanos en août 1945, tout le monde dit
32:20c'est formidable la bombe atomique, ça va
32:22écourter la guerre, eux ils se disent
32:24c'est formidable, est-ce qu'on est sûr que c'est formidable
32:26la bombe atomique, est-ce que ça
32:28ça pousse à cette réflexion, c'est-à-dire que la technique
32:30aujourd'hui nous permet de nous auto-détruire
32:32je crois que c'est des débats que nous avons
32:34aujourd'hui encore. Arthur de Vatrigan
32:36Il y a quelque chose d'étonnant, c'est que le monde
32:38d'après est profondément marqué
32:40par les camps, l'horreur d'Auschwitz
32:42et derrière on sait
32:44toute la puissance politique, en tout cas
32:46la merde dans la politique va s'en inspirer
32:48et l'utiliser, mais comment expliquer justement
32:50que dans l'intelligentsia parisien
32:52dans ces intellectuels
32:54ces débats
32:56ils sont marqués par l'horreur
32:58et pourtant ils ferment complètement les yeux, voire même encouragent
33:00ce qu'il se passe au Cambodge, ce qu'il se passe en Chine
33:02ce qu'il se passe dans les pays de l'Est
33:04comment expliquer
33:06que toute cette horreur qui continue
33:08soit mise sous cloche ?
33:10Il faut dire la vérité, c'est que d'abord on n'a pas
33:12idée de ce que fera
33:14le communisme dans les pays de l'Est
33:16c'est-à-dire que par exemple en Tchécoslovaquie
33:18vous avez un Bénèche qui était l'ancien gouvernant
33:20de la Tchécoslovaquie des années 30
33:22démocrate, franc-maçon
33:24adoré par les Anglais, qui est remis au pouvoir
33:26il arrive avec l'armée rouge
33:28à Prague, il s'installe à Prague et il est à nouveau
33:30élu président de la République Tchèque
33:32donc on se dit que c'est une garantie
33:34les communistes ne vont pas prendre le pouvoir
33:36Tito a été soutenu par les Anglais
33:38et notamment par Churchill, c'est la plus grande erreur de la Seconde Guerre Mondiale
33:40à mon avis, il a abandonné
33:42le général Mihaïlović en disant
33:44pourquoi il défend Tito ? Parce que Tito va nous faire une place
33:46à nous les Anglais, ça ne sera pas
33:48comme l'Union Soviétique
33:50et puis quand même ils ont vraiment participé
33:52à la libération d'une partie de l'Europe, on est obligés
33:54de leur laisser une petite place, donc il y a une naïveté
33:56occidentale et puis
33:58il y a un tel soulagement de sortir
34:00de la guerre que ce qui se passe
34:02très objectivement à l'Est et dans les
34:04colonies et en Indochine
34:06on se dit c'est loin, alors en Indochine on voit
34:08le général Leclerc parce qu'il y a le Viet Minh qui commence
34:10à faire jour, il y a Ho Chi Minh
34:12qui a déclaré l'indépendance du Vietnam
34:14donc on dit Leclerc vous allez nous arranger tout ça
34:16et il part là-bas pour essayer de
34:18négocier avec Ho Chi Minh ou en tout cas
34:20mais à l'époque évidemment on ne sait pas
34:22toute la puissance
34:24que va mettre l'Union Soviétique
34:26et la Chine dans l'expansion
34:28du communisme, on est assez naïf
34:30parce qu'en plus on a l'habitude de l'URSS pendant 20 ans
34:32qui est un pays qui est resté isolé
34:34de la scène diplomatique internationale parce qu'ils
34:36construisaient leur pays, il y a eu des petites
34:38tentatives avec la 3ème Internationale mais
34:40qui n'était quand même pas couronnée de succès
34:42je l'ai expliqué dans un livre qui s'appelle
34:44Le Siècle Rouge, toutes les tentatives de communisme
34:46dans les années 20-30 ont souvent
34:48mal fini donc on n'a pas conscience
34:50de laisser la place
34:52et encore une fois c'est un débat
34:54qu'on peut projeter de nos jours
34:56il y a des régimes islamistes
34:58qui se sont installés, on n'a pas eu conscience
35:00que en 1979 quand
35:02l'Iran devient une république islamique
35:04on ne se dit pas que ça aura des conséquences internationales
35:06bon l'Iran basculait dans le communisme, le Shah exagérait
35:08beaucoup, ben voyez on en est
35:1045 ans après
35:12donc c'est cette naïveté de ne pas forcément
35:14deviner évidemment alors qu'il suffit
35:16d'écouter leurs discours, de voir ce dont
35:18ils sont capables pour en prendre conscience
35:20mais ces voix-là qui alertent
35:22on ne les écoute pas comme aujourd'hui il me semble
35:24que certaines voix qui alertent sur certains
35:26dangers totalitaires contemporains ne sont pas
35:28forcément écoutées. Alors vous nous dites
35:30c'est le début, 45, le début
35:32des mouvements, en fait des colonies
35:34où les vrais, pas ceux qui s'imposent en France
35:36aujourd'hui, est-ce qu'on peut dire
35:38de ce point de vue, Pierre Lelouch disait dans un
35:40récent livre que nous sommes aujourd'hui
35:42en train de sortir d'un monde
35:44européo-centré, occidentalo-centré
35:46est-ce qu'on peut pas dire que dès 45 en fait
35:48on commence à sortir de
35:50ce monde parce que l'Europe n'a plus
35:52les moyens de son hégémonie et que
35:54de ce point de vue elle est appelée dans les décennies qui suivent
35:56même les années qui suivent à devenir un continent
35:58parmi d'autres. Je suis entièrement d'accord
36:00pour moi 1945 c'est l'an 0
36:02du début de l'évacuation
36:04de l'Europe comme puissance
36:06centrale du monde
36:08depuis des siècles
36:10le livre de Spengler date du lendemain
36:12de la première guerre mondiale sur le déclin d'Occident
36:14je pense que ce déclin
36:16il y a eu un sursis de 20 ans mais 1945
36:18c'est fini, c'est l'Amérique
36:20et la Russie et bientôt la Chine
36:22qui vont prendre la main
36:24et le fait que les colonies
36:26il y a les grandes émeutes à Sétif en Algérie
36:28en 1945 et la prise
36:30tentative de prise de pouvoir du Viet Minh
36:32au Vietnam en 1945
36:34ce ne sont pas des hasards, il y a aussi des émeutes
36:36au Cameroun, au Nigeria dont on parle pas beaucoup
36:38mais ce sont déjà les naissances
36:40de ces mouvements émergents qui montrent
36:42que l'Europe n'est plus la bienvenue
36:44et que maintenant
36:46la place en effet c'est les Etats-Unis
36:48les superpuissances Etats-Unis, URSS et Chine
36:50sauf que nous sommes un petit peu
36:52arrogants et on ne veut pas croire encore
36:54on n'a pas conscience que c'est la fin
36:56de l'Europe après cette première
36:58grande guerre civile d'une certaine manière
37:00de 1914-18, cette seconde guerre
37:02qui nous laisse Heksang
37:04et qui sera reconstruite avec
37:06les soviétiques d'un côté et les américains de l'autre
37:08et on perd d'une certaine manière
37:10notre leadership, pardon
37:12Mathieu, mondial
37:14que nous avions depuis des siècles, en effet
37:16C'est 1945
37:18qui est un beau livre dans tous les sens du terme
37:20avec une grande recherche iconographique
37:22si je vous demande de choisir deux images
37:24qui symbolisent justement ce monde d'après
37:26lesquelles choisirez-vous et pourquoi ?
37:28Ah ah, qui symbolisent
37:30le monde d'après
37:32on est obligé de garder quand même
37:34il y en a plusieurs d'ailleurs, l'image de De Gaulle
37:36qui va peser sur l'histoire de la France
37:38dans les 30 années qui suivent
37:40d'une manière et d'une autre
37:42et sur le monde d'après
37:44peut-être
37:46justement Ho Chi Minh
37:48qui est vraiment le visage
37:50de ce qu'on croit être le communisme
37:52à visage humain, c'est-à-dire
37:54un petit barbichu
37:56qui ressemble à un vieux mandarin, qui ne ferait pas de mal
37:58à une mouche, et on a oublié
38:00qu'il a créé le parti communiste en 1920
38:02au concours de Tours, qu'il a fait ses armes
38:04à Moscou, dans les écoles
38:06staliniennes, les pires
38:08mais qu'il ne paye pas de mine
38:10et on n'imagine pas
38:12que cet homme-là va
38:14ce petit homme, encore une fois
38:16va réussir à chasser la France
38:18de l'Indochine et incarner
38:20ensuite, y compris
38:22contre les Américains, le symbole
38:24de la résistance nationaliste
38:26et communiste
38:28aux colonisations, soit
38:30européennes ou disons occidentales
38:32et il y a une image
38:34que je retiens aussi, même s'il n'a pas lieu avec l'image
38:36d'après, mais dont je suis très heureux dans ce livre
38:38c'est la libération du camp de Dachau
38:40parce que je crois que c'est la seule
38:42fois où on voit des prisonniers
38:44heureux, c'est-à-dire que toutes les photos
38:46des camps que nous avons, ce sont
38:48des gens évidemment qui sont dans des
38:50états pathétiques, et là
38:52je crois que cette image nous
38:54permet de nous souvenir quand même
38:56que c'est une libération
38:58on se libère
39:00de ce totalitarisme
39:02là, et voir des gens
39:04joyeux parce qu'ils ont été libérés
39:06même s'ils ont souffert, alors ils ont certes moins souffert
39:08que dans les camps d'extermination, Dachau
39:10n'était pas Auschwitz ou
39:12Mauthausen, mais quand même cette idée que
39:14enfin on en a fini avec le fascisme
39:16et le nazisme en 1945
39:18est définitivement fini, contrairement à ce que l'on a à nous dire
39:20aujourd'hui, c'est quand même une image
39:22je crois qui montre qu'il y a vraiment
39:24un monde qui s'est encore une fois
39:26éteint, même si celui d'après n'est pas forcément
39:28meilleur. Alors 1945
39:30est-ce que ce n'est pas aussi le début
39:32d'une forme de confiance en la société technique
39:34c'est-à-dire les années 1917-1945
39:36c'est l'hyper-politique totalitaire
39:38on pourrait dire qu'à partir de là, par le
39:40mondialisme, par l'idée d'une société qui va
39:42se définir par la gestion, par le droit, par l'économie
39:44plutôt que par la politique, est-ce que
39:46la tentation technocratique qui est
39:48la nôtre, ne l'est pas aussi dans ce contexte ?
39:50Je crois qu'elle est née vraiment
39:52sous Vichy, la tentation technocratique, et d'ailleurs
39:54un certain nombre de hauts fonctionnaires qui
39:56mettent en place la Quatrième République et qui permettront
39:58à la Quatrième République, au-delà des soubresauts
40:00politiques souvent grotesques
40:02à ce que la France vive
40:04ces fameuses trente glorieuses, c'est parce
40:06que c'est la technocratie
40:08qui nous dirige, avec souvent des hauts fonctionnaires
40:10qui sont d'un très bon niveau, et effectivement
40:121945 c'est aussi la naissance
40:14du commissariat de l'énergie atomique
40:16du CNPF, des comités d'entreprise
40:18donc toute cette superstructure
40:20administrative, politico-administrative
40:22née en 1945
40:24qui est fixe des bases, qui sont
40:26objectivement des bases saines, sauf que
40:28elles ont fini par devenir
40:30vermoulues avec le temps, avec
40:32l'évolution des sociétés, et aujourd'hui
40:34c'est peut-être ces bases-là qu'il faut revoir
40:36parce que ce qui était valable en 1945
40:38avec cette idée de reconstruire
40:40l'État, et encore une fois avec le Parti communiste très puissant
40:42donc il fallait reconstruire, quand
40:44Mendes France, quand de Gaulle se déparasse de Mendes France
40:46il a une vision un peu plus libérale
40:48que Mendes France, mais quand même
40:50il dit à Mendes France, votre
40:52austérité, je n'en veux pas, mais il n'est pas
40:54impossible que j'y revienne à un moment donné
40:56si je trouve que les circonstances sont
40:58favorables à un retour à l'austérité, donc il y a
41:00cette souplesse-là que permettent
41:02les nouvelles institutions, mais effectivement
41:04le monde qui est né en 1945
41:06est un monde qui veut se lancer
41:08vers l'avenir, le progrès
41:10avec encore une fois le poids du Parti communiste
41:12qui incite à dire que le progrès
41:14c'est forcément formidable et qu'il faut
41:16du passé faire table rase, et dont on
41:18paie je crois aujourd'hui les conséquences et qui font
41:20que nous sommes démunis. Alors, vous nous avez
41:22conduit à plusieurs reprises dans cet entretien sur la question du communisme
41:24normalement le communisme c'est une question passée
41:26et là vous nous dites qu'en 1945 finalement
41:28en France, le communisme prend le pouvoir
41:30mentalement, est-ce que, et je me souviens
41:32le livre de Maurice Druon, 2000, la France
41:34aux ordres de cadavres, quelque chose qui parlait
41:36de l'empreinte mentale du communisme dans un pays
41:38qui croyait s'en être débarrassé, diriez-vous
41:40que la France de 2024
41:42et demain de 2025 est une France qui
41:44sans le savoir a encore des réflexes
41:46communistes?
41:48D'abord, je vous rappelle qu'il y a
41:50un mouvement, enfin un groupe
41:52qui s'appelle le Nouveau Front Populaire
41:54qui se réfère
41:56au communisme sans cesse, sans
41:58forcément le dire, parce qu'on conçoit
42:00que c'est lourd, certaines
42:02choses de communisme, mais quand même vous entendez parler
42:04un certain nombre de ses responsables, c'est
42:06un discours totalement communisant
42:08en tout cas si on ne veut pas dire communiste, mais
42:10avec cette idée que de toute façon le capitalisme
42:12c'est mal, donc comme on n'a rien trouvé d'autre chose
42:14à opposer au capitalisme
42:16que le communisme, il faut revenir à une forme
42:18de communisme, il faut faire payer les risques
42:20tout le discours qu'on entend du NFP
42:22c'est quand même emprunt de cette idée-là
42:24comme si on n'avait pas retenu la leçon
42:26comme si le communisme pouvait être autre chose
42:28qu'un mouvement qui arrive
42:30soit par la violence, soit par
42:32les urnes au pouvoir, mais qui une fois qu'il est
42:34au pouvoir, ne peut y rester que par
42:36la violence, alors une violence qui n'est pas forcément physique
42:38mais une violence sociale,
42:40c'est eux qui parlent de violence sociale, mais moi le communisme
42:42au pouvoir c'est la violence, c'est une autre
42:44forme de violence sociale, c'est la lutte
42:46des classes revendiquées,
42:48la lutte des classes, il y a des perdants.
42:50Il nous reste 30 secondes, autrement dit 45, c'est une année
42:52de renaissance en humanité ou c'est une année de deuil ?
42:54Ah ah, alors
42:56je vous fais la même réponse qu'au début, les deux mon général
42:58Merci beaucoup
43:00Jean-Christophe Buisson
43:021945 aux éditions
43:04Perrin, merci à
43:06tous les deux, Mathieu Bocot et
43:08Arthur de Vatrigan, on se retrouve évidemment samedi
43:10soir prochain, et nous, restez
43:12avec nous parce que dans un instant c'est l'art des pros
43:14A tout de suite

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