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Regardez Le Journal Inattendu avec Nathalie Renoux du 30 novembre 2024.

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00:0012h30, 13h30, le journal inattendu d'Agnès Jaoui avec Nathalie Renou sur RTL.
00:14Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce journal inattendu.
00:17J'ai le plaisir de recevoir une artiste que beaucoup d'entre vous connaissent
00:21comme actrice, scénariste et réalisatrice mais qui a encore bien d'autres cordes à son arc.
00:27Bonjour Agnès Jaoui.
00:28Bonjour.
00:29Vous ne faites pas que jouer de la comédie, vous ne faites pas que réaliser, vous écrivez.
00:33Vous avez publié cet automne un récit illustré, La taille de nos seins, l'histoire de votre adolescence.
00:38Et puis vous chantez aussi.
00:40Vous venez de sortir un album, Attendre que le soleil revienne.
00:44Vous ne vous fixez aucune limite.
00:47Celle de mon désir.
00:51C'est un beau programme.
00:53Vous allez même devenir éditorialiste le temps des informations
00:56que je vous invite à commenter avec moi.
00:58Tout de suite, le journal.
01:02Au sommaire de l'actualité, deux manifestations.
01:04Une d'extrême gauche, l'autre d'ultra droite.
01:07Dans une même ville à Romand-sur-Isère, un an après la mort du jeune Thomas à Crépole.
01:11Faut-il craindre des débordements ? Nous serons sur place.
01:15Deux ADN inconnus retrouvés sur les vêtements du petit Émile.
01:19Peuvent-ils permettre de relancer l'enquête ?
01:22Et si les conditions d'un cessez-le-feu étaient réunies en Ukraine ?
01:25En tout cas, le président Volodymyr Zelensky ouvre la porte.
01:29Les achats de Noël.
01:31Les Français les financent de plus en plus en revendant des objets qu'ils n'utilisent pas.
01:35Malins et vertueux.
01:37Et puis la météo avec vous Claire Delorme.
01:39Bonjour.
01:40Bonjour.
01:41Ne pas oublier de se munir d'un bonnet et d'une écharpe aujourd'hui.
01:44C'est la tendance ce week-end.
01:45Et ce sera surtout le cas dans le Nord-Est.
01:47Cet après-midi, un degré pas plus à Strasbourg,
01:50deux degrés à Dijon, quatre degrés à Besançon
01:52alors que le printemps va s'inviter dans le Sud-Ouest.
01:54Jusqu'à 20 degrés à Biarritz, côté ciel.
01:57Mais plutôt une belle journée.
01:59Sympathique avec du soleil à l'exception de l'Ouest
02:01où des brouillards pourraient être encore persistants.
02:03Vallée de la Garonne, Gironde, Val-de-Loire
02:05et puis encore cette perturbation qui concerne le Carne en Ouest.
02:08Beaucoup de nuages.
02:09Des nuages aussi qu'on retrouvera en Méditerranée
02:11mais avec une ambiance plus lumineuse.
02:13Merci beaucoup.
02:18Faut-il craindre des violences à Romand-sur-Isère dans la Drôme cet après-midi ?
02:22Deux manifestations sont prévues en mémoire du jeune Thomas
02:25tué lors d'une fête à Crépole il y a un an.
02:27Un cortège d'ultra-droite qui estime que Thomas est une victime de l'immigration
02:33et puis un rassemblement d'extrême-gauche
02:35pour dénoncer une instrumentalisation de ce drame.
02:39Bonjour Raphaël Vantard.
02:40Bonjour.
02:41Alors la préfecture de la Drôme avait interdit ces rassemblements
02:44craignant des heurts
02:45mais la justice a levé l'interdiction.
02:47Ils auront donc bien lieu
02:49ce qui ne rassure pas vraiment sur place.
02:51Non ça ne rassure pas effectivement les habitants et les commerçants de Romand-sur-Isère
02:54une ville à l'atmosphère plombée en cette mi-journée.
02:57Les cars de CRS et de gendarmes mobiles stationnent dans le centre-ville.
03:01Les habitants pressent actuellement le pas dans la rue pour rentrer chez eux.
03:04Le plus grand centre commercial de la ville a décidé de fermer.
03:07Même chose pour la plupart des commerçants comme Gilles, fleuriste dans Romand-sur-Isère.
03:12Je ferme.
03:13Midi et demi je ferme.
03:14Parce qu'on ne sait pas ce qui va se passer
03:16et donc il y a quand même deux manifs
03:18ils ne sont pas loin l'une des autres
03:20et on ne sait pas si ça va venir sur le cours
03:22enfin on ne sait pas comment ça va se passer.
03:24Fermer un samedi ce n'est pas ce qui est top
03:26demain c'est le 1er décembre.
03:27Donc là les gens commencent à faire leurs achats de Noël
03:29et puis voilà se baladent dans le centre-ville.
03:31Donc là c'est un jour où ils ne se baladeront pas.
03:33Enfin au mieux pas pour eux.
03:35Le premier cortège emmené par des collectifs antiracistes,
03:37des militants, politique d'extrême gauche
03:39s'élancera à 14h du quartier populaire de la monnaie l'ultra droite
03:42dont certains membres sont déjà présents
03:44et s'y manifestera en rassemblement en fixe
03:46sur une place du centre-ville de Romand-sur-Isère.
03:49Les nombreux policiers sur place seront épaulés s'il le faut
03:51par un hélicoptère.
03:53Merci. Raphaël Vantard en direct de la Drôme.
03:55Deux rassemblements comme ça totalement opposés.
03:58Agnès Jaoui, est-ce que ça vous fait réagir
04:00sur ce terrible fait d'hiver ?
04:02Ce qui me fait réagir c'est que d'abord d'après ce que j'ai lu
04:05les présumés coupables de cet horrible crime
04:09ne sont pas du tout d'origine étrangère.
04:12Donc on est sous OQTF.
04:14Et puis aussi j'aimerais rappeler
04:17à l'ultra droite que
04:19s'il n'y avait pas d'immigration
04:21nos parents n'auraient personne pour s'occuper d'eux.
04:25Il y aurait encore plus de femmes de ménage.
04:27Les restaurants ne fonctionneraient plus.
04:29Tout ce qui est nettoyage ne fonctionnerait plus.
04:32Enfin bref, il y a toute une économie qui vit
04:35mis à part le vivre-ensemble, etc.
04:37et l'idée de l'accueil.
04:39Il y a toute une économie qui vit
04:42grâce à l'immigration.
04:45On est dans l'instrumentalisation
04:49je bute comme vous
04:51de la peur.
04:53On est tout le temps en train
04:55de plus en plus d'attiser
04:57la peur, la peur, la peur.
04:59Et c'est ça qui me désole le plus
05:02dans tout ça.
05:04Dans l'affaire du petit Emile
05:06comme le révélait RTL dès hier
05:08deux traces ADN inconnues
05:10et étrangers à la famille
05:12ont été retrouvées sur les vêtements du petit garçon.
05:14Je vous rappelle qu'il avait disparu
05:16en juillet 2023 au Vernet
05:18et que ces restes humains ont été découverts
05:20en mars 2024.
05:22Bonjour Maxime Lévy.
05:24Vous suivez ce dossier.
05:26Ces traces ADN pourront-elles faire avancer l'enquête ?
05:29C'est une bonne découverte
05:31mais il faut vraiment rester prudent.
05:33Déjà parce qu'il s'agit de deux traces
05:35d'ADN partiels.
05:37De l'ADN qui est dégradé.
05:39Pour que l'on puisse interpréter
05:41un ADN de façon fiable
05:43il faut retrouver au minimum
05:45une dizaine de caractéristiques différentes
05:47sur cet ADN.
05:49Ce qui ne semble pas être le cas
05:51pour les deux traces génétiques retrouvées
05:53dans l'affaire Emile.
05:55Il est donc très incertain que ces traces ADN
05:57puissent matcher, en fait correspondre
05:59avec une personne en particulier.
06:01L'éventail des possibilités devient très large.
06:03Deuxième difficulté,
06:05il est possible que ces ADN proviennent
06:07d'une contamination.
06:09En tout cas, les enquêteurs continuent
06:11de ne rien écarter.
06:13Ni la piste accidentelle
06:15ni la piste criminelle.
06:17Absolument.
06:19On sait aujourd'hui que les pistes criminelles
06:21celles de l'accident causé par un tir
06:23ou bien l'hypothèse de l'accident individuel
06:25sont toujours explorées.
06:27Encore aujourd'hui, d'autres expertises
06:29sont menées à la fois sur les vêtements
06:31et les ossements retrouvés
06:33mais aussi sur l'environnement
06:35où ils ont été découverts
06:37dans une forêt à proximité de la maison familiale.
06:39La téléphonie dans les environs
06:41est également toujours analysée.
06:43L'ADN est donc loin d'être le seul
06:45élément sur lequel travaillent juges
06:47et enquêteurs. Au total, ce sont
06:4920 gendarmes qui sont entièrement dédiés
06:51à l'enquête pour peut-être un jour
06:53découvrir ce qui est arrivé aux petits garçons.
06:55Merci Maxime Lévy, spécialiste
06:57police-justice pour RTL.
06:59Un chiffre dans l'actualité.
07:0180 130 personnes
07:03sont incarcérées en France.
07:05C'est un record.
07:07Alors qu'il n'y a qu'un peu plus de 62 000
07:09places en prison.
07:11D'où le coup de gueule de la défenseure des droits
07:13Dominique Simono.
07:15La surpopulation carcérale n'est bonne pour personne.
07:17Écoutez-la.
07:19C'est totalement glaçant. Moi je visite des endroits
07:21qui sont surpeuplés à 200, 245%.
07:23Je rentre dans des cellules.
07:25Il y a trois gars qui sont là
07:27enfermés 22h, 23h sur 24
07:29dans la cellule parce qu'il n'y a plus
07:31de surveillants pour les emmener aux activités.
07:33La surpopulation ça pourrit tout.
07:35Ca pourrit l'accès aux soins. Ca pourrit la vie
07:37des surveillants comme ça pourrit la vie des détenus.
07:39La surpopulation ça aggrave la violence.
07:41Il faut que le gouvernement se secoue.
07:43Parce que là il y a une urgence si vous voulez.
07:45Il suffit d'être pragmatique.
07:47De regarder les choses en face et de se dire
07:49ça ne peut pas durer. Qu'est-ce qu'on attend de la peine ?
07:51Qu'est-ce qu'on veut que ça fasse aux gens ?
07:53Moi je dis il faut qu'ils sortent meilleurs.
07:55Or là ils sortent pires. C'est effarant
07:57ce qu'on fait aux gens là-dedans.
07:59Vous venez d'entendre les mots de Dominique Simono
08:01qui s'inquiète de ces conditions de détention.
08:03Une réaction ?
08:05Elle a raison.
08:07Moi je suis allée en prison quelques fois.
08:09Présenter des films.
08:11J'engage tout le monde à aller
08:13voir ce qu'il s'y passe.
08:15Et parler après.
08:17Parce qu'on parle souvent là aussi sans savoir.
08:19Et puis je pense
08:21qu'il y a des délits qui ne devraient
08:23pas se terminer en prison.
08:25Il y aurait d'autres solutions à trouver.
08:27Parce qu'effectivement
08:29c'est néfaste.
08:31Je voulais dire aussi un autre chiffre qui m'a toujours stupéfait.
08:33Vous savez quel est le pourcentage
08:35de la population féminine carcérale ?
08:37Oui c'est à peu près 5%.
08:393,5.
08:41Entre 3 et 5.
08:43Oui c'est sûr que là il y a vraiment
08:45un gros écart entre les hommes et les femmes.
08:47Et il y a beaucoup de choses
08:49de conséquences
08:51à ce chiffre.
08:53Et d'études à faire là-dessus.
08:55C'est assez fascinant.
08:57Un cessez-le-feu se profite-t-il
08:59en Ukraine ? Vous verrez pourquoi
09:01on se pose la question dans un instant.
09:03A tout de suite, c'est le journal inattendu d'Agnès Jaoui.
09:17Un cessez-le-feu est-il d'actualité en Ukraine ?
09:19En tout cas c'est ce que laisse entendre
09:21Volodymyr Zelensky.
09:23Le président ukrainien a demandé à l'OTAN
09:25de protéger les territoires qu'il contrôle
09:27et il se dit prêt à attendre
09:29avant de récupérer ceux
09:31occupés par la Russie.
09:33En clair et selon ses mots, il souhaite
09:35mettre fin à la phase chaude
09:37de la guerre. Bonjour Nicolas Burnan.
09:39Bonjour.
09:41Que cherche Volodymyr Zelensky avec de tels propos ?
09:43Eh bien le président
09:45ukrainien tente de prendre l'initiative
09:47d'essayer d'imposer ses conditions
09:49alors qu'il craint d'être rapidement
09:51obligé de négocier avec la Russie
09:53sous la pression de son allié américain.
09:55Le retour de Donald Trump
09:57à la Maison Blanche d'ici quelques semaines
09:59pourrait conduire à une diminution
10:01drastique du soutien américain à Kiev.
10:03Le Républicain qui affirme
10:05pouvoir résoudre le conflit en 24 heures
10:07qui a nommé cette semaine un émissaire
10:09spécial qui a comme mission d'imposer
10:11des pourparlers à l'Ukraine.
10:13Le temps presse pour Volodymyr Zelensky
10:15et ses propos sont aussi une façon
10:17de pousser les pays européens,
10:19membres de l'OTAN, l'Allemagne, la France,
10:21le Royaume-Uni à se positionner
10:23sur les garanties de sécurité
10:25qu'ils sont prêts à apporter à l'Ukraine
10:27en cas de cesser le feu.
10:29Mais l'adhésion même d'une petite partie
10:31du territoire ukrainien à l'alliance
10:33atlantique reste une ligne rouge
10:35pour le président russe
10:37Vladimir Poutine.
10:39C'est d'ailleurs pour cela qu'il a justifié
10:41l'invasion de l'Ukraine par la Russie
10:43en février 2022.
10:45Pour le Kremlin, la seule voie vers la paix
10:47reste la démilitarisation totale
10:49de l'Ukraine qui doit accepter
10:51un statut neutre. Et pour l'instant,
10:53en position de force, l'objectif de Moscou
10:55n'est pas forcément de négocier
10:57mais de continuer d'avancer
10:59coûte que coûte sur le front.
11:01Merci Nicolas Burnan, spécialiste international
11:03de RTL. Agnès Jaoui,
11:05un mot de l'Ukraine et de cet
11:07éventuel cesser le feu
11:09qui se dessinerait en Ukraine ?
11:11Alors, je ne suis pas
11:13une spécialiste mais mon frère Laurent Jaoui
11:15l'est puisque sa femme
11:17Ina Chemenko
11:19est ukrainienne et elle présentait
11:21un journal télévisé là-bas. Ils ont fait d'ailleurs
11:23un documentaire qui s'appelle Soldats de l'information
11:25qui sera projeté demain
11:27à Mecadeux Bibliothèque. Et bref,
11:29je pense que
11:31l'Ukraine est depuis 3 ans
11:33le rempart à Poutine. On devrait leur être
11:35reconnaissant et cesser de tergiverser
11:37et que l'OTAN devrait se souvenir
11:39que l'Ukraine
11:41a décidé de transférer son arsenal
11:43nucléaire à la Russie en 1992
11:45en échange
11:47de non-agression
11:49de la Russie et de l'appui
11:51des Américains. Donc je comprends
11:53que la situation soit bien compliquée
11:55avec la réélection de Trump
11:57etc.
11:59Que Volodymyr Zelensky
12:01ait envie d'accélérer
12:03ce mouvement-là avant que Donald Trump
12:05n'entre définitivement
12:07en fonction en janvier.
12:09Le Téléthon
12:11c'est tout le week-end. La barre des 17 millions
12:13d'euros de promesses de dons vient d'être
12:15franchie. Des sommes qui permettront de
12:17financer la recherche sur les maladies
12:19génétiques et neuromusculaires comme les myopathies.
12:21Et vous pouvez bien sûr continuer
12:23à donner. C'est au 36-37.
12:25La course
12:27aux achats de Noël est lancée. Les week-ends
12:29vont être chargés dans les magasins
12:31tout au long de ce mois de décembre. Mais
12:33où les Français trouvent-ils leur budget de Noël ?
12:35Et bien de plus en plus souvent
12:37en revendant des produits qu'ils n'utilisent pas
12:39à un mois des fêtes. Easy Cash
12:41spécialiste de la seconde main
12:43constate une augmentation de 20%
12:45de reprises de produits
12:47des produits de maroquinerie, des bijoux
12:49mais surtout des jeux vidéo et des consoles
12:51Tiffaine Dubuart. Porte-monnaie à la main
12:53Christine vient d'effectuer sa
12:55première vente. Un bracelet vendu
12:57plusieurs dizaines d'euros. Ce genre de boutique
12:59permet de financer des prochains
13:01cadeaux de Noël effectivement. Ça va la négociation
13:03n'a pas été trop rude. Chacun y gagne
13:05donc chacun tire de son côté
13:07et c'est du gagnant-gagnant. Négocier mais surtout
13:09repartir directement avec de l'argent liquide
13:11c'est ce qui a poussé Sabrina
13:13à se débarrasser de sa console
13:15de jeux pour une centaine d'euros.
13:17Si je la mettais en vente sur internet, il y aurait sûrement eu des
13:19négociations, j'aurais mis le prix plus haut
13:21de base. Là au moins je sais que même si
13:23je perds 30 euros
13:25sur le prix que j'aurais mis en ligne, je l'ai tout de suite
13:27et en espèces.
13:29Des particuliers qui financent Noël par la vente
13:31d'objets personnels, David, responsable
13:33du rayon jeux vidéo, en voit de
13:35plus en plus. Il y a des gens qui nous expliquent
13:37que c'est très très dur ou ils sont dans une
13:39mauvaise phase, ça peut arriver et que là
13:41par exemple, à contrario, ils sont obligés de vendre le dernier téléphone
13:43qu'ils viennent de s'acheter pour pouvoir faire des cadeaux.
13:45Oui, oui, j'en ai de plus en plus. Leur nombre devrait
13:47d'ailleurs continuer à augmenter ces prochaines
13:49semaines avec un pic attendu
13:51juste avant les fêtes.
13:53Enfin la Ligue 1, la 13ème journée
13:55a commencé par la victoire de Lens
13:57à Reims hier soir. Le RC Lens
13:59est désormais 6ème du classement
14:01en attendant les autres matchs et aujourd'hui
14:03Rennes, Saint-Etienne à 17h,
14:05Rennes-Est, Strasbourg à 19h et PSG
14:07Nantes à 21h.
14:09Voilà pour le journal, on va maintenant
14:11parler de vous Agnès Jaoui.
14:13Le portrait inattendu
14:15S'il y a bien une constante dans
14:17votre vie, c'est l'écriture, la lecture aussi
14:19mais l'un souvent ne va pas sans l'autre.
14:21A l'adolescence, la compagnie
14:23des mots vous la cherchez et vous la trouvez dans le
14:25théâtre, cours Florent, première
14:27pièce, puis les premiers scénarios avec Jean-Pierre
14:29Bakry, cuisine et dépendance,
14:31smoking, no smoking ou encore
14:33un air de famille dans lesquels vous jouez.
14:35Si vous aimez votre belle-sœur,
14:37c'est pour les enfants que c'est terrible.
14:39Heureusement qu'ils n'en ont pas.
14:41Si vous aimez les bêtes,
14:43à quoi ça sert de garder un chien paralysé
14:45comme ça ? C'est décoratif.
14:47C'est comme un tapis, mais vivant.
14:51Scénariser ne vous suffit plus
14:53pour vous réaliser, alors
14:55vous allez réaliser. Années 2000,
14:57Le goût des autres, pour une première
14:59c'est réussi et cela vous vaut le César du
15:01meilleur film, suivront quatre
15:03autres réalisations, notamment
15:05Parlez-moi de la pluie.
15:06C'est à propos d'un documentaire.
15:08Vous ne travaillez pas dans un restaurant
15:10ou dans un hôtel ? Dans un hôtel, je suis réceptionniste
15:12dans un hôtel. Qu'est-ce qu'il y a de rapport avec moi ?
15:14C'est une série de films sur les femmes qui ont réussi.
15:16C'est ridicule. Voilà.
15:18Et on pense à toi.
15:20Vous y révélez Jamel Debbouze sous un jour nouveau,
15:22plus dramatique. Vous vous sentez
15:24Pygmalion à Nesiawi ?
15:26Oh mon Dieu !
15:28Alors non, pas du tout.
15:31Jamel n'a vraiment pas attendu
15:33que je le révèle, ni que je le
15:35Pygmalionise.
15:37Non, par contre, c'est vrai
15:39que des fois on voit toujours
15:41les mêmes acteurs, les mêmes actrices
15:43à l'écran et que j'aime bien
15:45faire découvrir
15:47des acteurs
15:49qu'on ne voit pas assez souvent ou
15:51qui sont merveilleux au théâtre mais que le cinéma
15:53ou la télé n'emploie pas.
15:55Vous aussi, vous vous laissez modeler
15:57par des réalisateurs. Vous n'abandonnez
15:59pas votre carrière d'actrice. Je cite
16:01une femme d'extérieur, le rôle de sa vie,
16:03ma vie, ma gueule, des femmes
16:05en plein bouleversement et jamais fade.
16:07Pour tout cela, et bien plus encore,
16:09pour l'engagement, le sens de l'observation,
16:11l'humour, la délicatesse, vous recevez
16:13un César d'honneur l'an passé, remis
16:15justement par Jamel.
16:17En m'offrant ce prix,
16:19vous saluez aussi, évidemment,
16:21et
16:23essentiellement, enfin, bref,
16:25vous saluez le travail que j'ai
16:27accompli avec Jean-Pierre Dacry.
16:29Applaudissements.
16:31Il y avait beaucoup d'émotions
16:33à ce moment-là.
16:34La vache, je ne me souvenais pas que je...
16:36Evidemment, je ne l'ai jamais réécouté ni revu
16:38donc je suis très étonnée d'entendre
16:40une voix tellement chevrotante
16:42d'émotions, effectivement.
16:44Et d'ailleurs,
16:46vous dites, et vous vous reprenez, vous saluez
16:48essentiellement le travail
16:50comme si vous ne
16:52vous accordiez pas le droit
16:54de recevoir vous et vous seul ce César d'honneur.
16:56Il y a de ça ou pas ?
16:58C'est vrai que je me suis
17:00entendue, pour le coup,
17:02faire ce lapsus
17:04ou pas lapsus, enfin, voilà.
17:06Moi-même, vous avez
17:08très bien compris, effectivement,
17:10le trouble dans lequel j'étais,
17:12aussi pour ça, puisque, oui, oui,
17:14un peu, oui.
17:16De toute façon, je sais que ce qu'on a fait avec Jean-Pierre
17:18est...
17:20Enfin, c'est ce qu'il y a...
17:22Voilà, je refais la même chose.
17:24Voilà, un peu d'émotion dans ce studio.
17:26Alors, on pourrait croire qu'il n'y a
17:28de place pour rien d'autre dans votre vie,
17:30et pourtant, il y a aussi l'écriture.
17:32Vous avez sorti un roman illustré, récit de votre adolescence,
17:34qui s'appelle « La taille de nos seins » et puis « La chanson »,
17:36avec un quatrième album,
17:38« Attendre que le soleil revienne ».
17:40Votre rapport au mot et à la musique,
17:42on en parle dans un instant.
17:44Agnès Jaoui.
17:46Le journal inattendu d'Agnès Jaoui.
17:48Avec Nathalie Renaud sur RTL.
17:50Le journal inattendu d'Agnès Jaoui.
17:52Avec Nathalie Renaud sur RTL.
17:54La soirée était douce,
17:56nous étions seuls au monde,
17:58en plein cœur de Toulouse.
18:00Pas une ombre à la route,
18:02pas de baiser non plus,
18:04au coin de cette rue.
18:06Tu m'avais dit...
18:08« Mon prince ne viendra pas »,
18:10c'est le premier titre de votre album,
18:12« Attendre que le soleil revienne ».
18:14Chantez, vous vous y êtes mis finalement sur le tard.
18:16Votre premier album,
18:18c'est en 2006.
18:20J'ai même lu que vous vous sentiez
18:22illégitime dans ce domaine au départ.
18:24Oui, comme beaucoup de femmes,
18:26je me sens illégitime
18:28dans plein de domaines,
18:30mais je lutte, comme vous pouvez le voir,
18:32puisque je fais quand même des trois choses.
18:34Et j'en ai marre d'ailleurs de me sentir illégitime.
18:36J'ai décidé de me sentir légitime
18:38maintenant, partout.
18:40Et j'en ai marre d'entendre des femmes
18:42qui s'excusent de tout,
18:44et d'exister, et de faire.
18:46Mais j'en fais partie.
18:48Enfin, je chante depuis
18:50très longtemps.
18:52Simplement, ce n'était pas médiatisé,
18:54ce n'était pas enregistré,
18:56mais je faisais des concerts déjà,
18:58avec un ensemble classique qui s'appelle Kanto Allègre.
19:00J'ai toujours chanté,
19:02on a toujours chanté dans ma famille,
19:04et j'étais au conservatoire de musique
19:06du 7ème, bref,
19:08dès l'âge de 17 ans.
19:10Sauf que ce n'était pas
19:12jusqu'à il y a peu, et encore aujourd'hui,
19:14une actrice qui chante,
19:16ça paraît un peu...
19:18Ah bon, elle chante ?
19:20En plus, qu'est-ce que ça veut dire ?
19:22Or, c'est le même organe,
19:24c'est presque le même travail.
19:26Ce qui serait bizarre, c'est une actrice
19:28qui ne chante pas, ou un acteur qui ne chante pas.
19:30C'est des métiers extrêmement liés.
19:32Mais bon, pour toutes sortes de raisons,
19:34je ne chantais pas publiquement.
19:36Enfin, si, je chantais publiquement, mais c'était pas...
19:38Personne ne le savait.
19:40Mais en tout cas, ça y est, on le sait depuis longtemps,
19:42c'est quand même le 4ème album.
19:44Et chanter, c'est aussi se révéler, peut-être un peu plus
19:46que d'incarner un personnage.
19:48Dans l'un des titres, vous évoquez
19:50d'ailleurs, un sujet très personnel,
19:52que vous évoquez rarement,
19:54votre maternité, ce désir
19:56absolu de maternité.
19:58Elle ne savait pas
20:00vraiment pourquoi
20:04Soudain, ce désir-là
20:06faisait sa loi
20:10Ça s'appelle la scène à Rio.
20:12Vous y évoquez vos enfants adoptés au Brésil.
20:14On entend d'ailleurs même la voix d'un d'entre eux
20:16au tout début du titre.
20:18Ce désir de maternité,
20:20on a l'impression qu'il vous a surpris
20:22vous-même.
20:24Disons que
20:26ça n'était pas du tout évident
20:28pour moi quand j'avais
20:3015, 20, 25 ans même.
20:34Voilà, la maternité
20:36et ce désir-là justement.
20:38Et que j'ai été
20:40surprise de sa force
20:42à partir de l'âge de 30 ans.
20:44Puis après, je n'ai pas pu
20:46raconter toute ma vie.
20:48Mais bon, voilà.
20:50Disons que la maternité n'est pas venue
20:52à moi facilement justement.
20:54Donc,
20:56j'aurais pu dire
20:58bon, voilà, je n'arrive pas à tomber enceinte.
21:00Tant pis.
21:02C'était trop fort.
21:04Oui, c'était trop fort.
21:06C'est très curieux, c'est très
21:08irrationnel, c'est très
21:10inexplicable en fait.
21:12Et donc, je suis rentrée dans ce
21:14processus d'adoption qui a duré des années
21:16puisque c'est très long d'adopter, etc.
21:18On va terminer
21:20avec un duo.
21:22Un duo avec Francis Cabrel et c'est le
21:24seul titre dans lequel vous ne chantez
21:26pas en français dans cet album.
21:28Si tu me dis que c'est bien,
21:30je le laisse tout.
21:32Si tu me dis que c'est bien,
21:34ce sera tout pour toi.
21:36Mes moments
21:38les plus occultes.
21:40C'est donc la première fois que vous réalisez
21:42tout un album en français, excepté
21:44ce titre qui est magnifique d'ailleurs.
21:46Qu'est-ce que ça change de chanter
21:48en français ? Je vous pose la question,
21:50et vous me répondrez après les titres de
21:5213h.
21:54...
21:56...
21:58...
22:00...
22:02...
22:04...
22:06...
22:08...
22:10...
22:12...
22:14...
22:16...
22:18Deux rassemblements sont prévus
22:20cet après-midi à Romance sur Isère.
22:22d'ultra-droite, pour rendre hommage à Thomas tué il y a un an dans le village de Crépole dans la Drôme.
22:27L'autre, d'extrême-gauche, qui dénonce une récupération raciste de ce drame.
22:31Sur place, habitants et commerçants craignent des débordements.
22:34La préfecture avait interdit ces rassemblements, finalement autorisés par la justice.
22:40Volodymyr Zelensky ouvre la voie à un cessez-le-feu.
22:43Le président ukrainien pose les contours d'un gel du conflit contre la Russie,
22:47notamment dans les zones occupées.
22:50A condition, demande-t-il, de bénéficier d'une protection de l'OTAN sur le reste du territoire.
22:56Alors que le gouvernement Barnier est sous la menace d'une motion de censure,
23:00le ministre de l'économie Antoine Armand appelle chacun à ses responsabilités.
23:05De son côté, le Rassemblement national reste prêt à la censure.
23:09C'est ce qu'a redit ce matin le député RN Jean-Philippe Tanguy.
23:13Annie Genevard, la ministre de l'Agriculture, en déplacement dans le Loiret ce matin,
23:18elle a annoncé de nouvelles mesures de simplification pour les agriculteurs.
23:22Elle promet de revoir les syndicats avant Noël.
23:26En football, 13e journée de Ligue 1.
23:28A 17h, Rennes reçoit Saint-Etienne.
23:30Strasbourg se déplace à Brest, coup d'envoi 19h.
23:33Et puis le Paris Saint-Germain affrontera Nantes à 21h.
23:37La météo, c'est la tradition, c'est notre invitée qui nous la donne.
23:41Et c'est à vous, Agnès Jaoui.
23:44C'est une belle après-midi qui s'annonce sur la majeure partie du pays.
23:50Et après la dissipation de la grise matinale,
23:55elle restera toutefois tenace dans la vallée de la Caronne,
23:59l'estuaire de la Gironde et Val-de-Loire,
24:03ainsi qu'en Val-de-Saône et pleine d'Alsace.
24:09Le quart nord-ouest restera sous un ciel nuageux toute la journée.
24:14Il en sera même de même pour la Méditerranée,
24:18mais sous une ambiance plus lumineuse.
24:22Les températures resteront contrastées entre le nord-est et le reste du pays.
24:28Il fera 3 degrés à l'Anglais et à Nancy,
24:327 à Paris et à Lyon, 16 à Marseille
24:35et localement jusqu'à 20 degrés dans le pays basque.
24:45On a donné un ukulélé à Agnès Jaoui,
24:47qui nous a fait une météo improvisée en chanson.
24:50Merci beaucoup.
24:53Ce quatrième album que vous avez produit,
24:56« Attendre que le soleil revienne »,
25:00le titre m'échappait,
25:01à ceci de particulier que c'est le premier
25:03dans lequel vous chantez intégralement,
25:05ou presque, en français.
25:07Mais qu'est-ce que ça change ?
25:08Vous allez nous le dire,
25:09mais d'abord, nous nous sommes posés la question.
25:15Et comme chaque samedi, c'est Antoine Decarnes,
25:17bonjour Antoine.
25:18Bonjour, bonjour à tous.
25:19Qui a tendu son micro.
25:20Vous êtes allé chercher la réponse auprès de spécialistes.
25:23Oui, parce qu'Agnès Jaoui,
25:24avant la parution de ce nouvel album,
25:26vous aviez auparavant fait le choix de passer par d'autres langues.
25:32Avec notamment ce titre, « Un sueño ideal »,
25:35on découvrait en 2016,
25:37dans votre premier album « Canta »,
25:39votre amour pour les chansons latines,
25:41« Bossa » ou « Fado ».
25:42On y appréciait aussi cette reprise de « Historia de amor ».
25:55Dans vos albums suivants,
25:56vous avez aussi fait le choix de partir
25:59Dans vos albums suivants,
26:00vous continuez d'explorer les langues.
26:02Vous avez chanté en espagnol,
26:03donc en portugais, en arabe et en hébreu.
26:15Comme vous, de nombreux artistes français
26:17font le choix des langues étrangères
26:19pour essayer de comprendre
26:20ce qui peut pousser à prendre cette décision.
26:22J'ai posé la question à un professeur de linguistique
26:25à l'Université de Paris,
26:26Bernard Cerchiglini.
26:29C'est intéressant.
26:30C'est-à-dire qu'elle a appris des langues
26:31qu'elle parle très bien,
26:32mais qu'elle tenait un peu à distance,
26:34ce qui est peut-être un moyen
26:36de s'exprimer latéralement
26:38avec une langue différente,
26:40avec d'autres structures.
26:42C'est une façon peut-être de se réserver.
26:45Et donc, ce serait le choix intéressant
26:47pour un linguiste
26:48de refuser quelque temps sa langue maternelle
26:51au profit d'une langue autre,
26:53d'une langue légèrement dans l'altérité.
26:55Mais alors,
26:56que suppose le choix du français pour un artiste ?
26:58Est-ce que naturellement,
26:59même sans s'en rendre compte,
27:00on se livre plus dans notre propre langue ?
27:03Écoutez sa réponse.
27:04Le chant, c'est une célébration
27:07de la voix et donc du corps.
27:09Et donc, le rapport au sens le plus profond
27:12et chanter dans sa langue maternelle,
27:14c'est se mettre aussi un peu à nu.
27:17Choisir une langue pour s'exprimer
27:19et surtout pour le lyrisme,
27:21n'est jamais neutre.
27:22Le choix est toujours intéressant
27:24et il est estimable.
27:25Et dans le cas de Agnès Jaoui,
27:27c'est un choix très noble.
27:29Avec ce choix, Agnès Jaoui, du français,
27:31est-ce qu'il était temps pour vous
27:33de vous livrer en chanson ?
27:37Je dois répondre ?
27:38Ah mais oui !
27:39Ah pardon, excusez-moi !
27:43Oui, d'une certaine façon.
27:45Et je suis d'accord avec beaucoup de choses
27:47qu'a dit ce professeur.
27:49Et en même temps, et aussi plutôt,
27:53j'ai donc appris le chant avec...
27:55J'ai une formation lyrique
27:57où on apprend à chanter,
27:59pas en français en fait,
28:00avec l'allemand, avec l'italien,
28:02parce que c'est plus facile,
28:04la place de la voix est plus aisée
28:08et que le français est dur à chanter.
28:10Donc, ça m'était naturel aussi
28:12de chanter dans d'autres langues.
28:14Ce n'était pas du tout bizarre.
28:16Et puis après, en plus,
28:17mes musiciens sont sud-américains.
28:18Ça aussi, ça faisait que
28:20on n'est pas allé vers la bourrée aubergnate,
28:22naturellement,
28:23mais plutôt vers leur répertoire.
28:25Mais pour se livrer,
28:26c'est plus simple en français ?
28:28C'est-à-dire que
28:30je me sens plus à nu,
28:32oui, en français, évidemment,
28:34puisque la langue est tout de suite
28:36compréhensible par le public.
28:38Et puis aussi, je dis « je »,
28:40ce qui n'est pas le cas quand j'écris
28:42des films ou des pièces,
28:44puisque je suis dans plein de rôles différents.
28:48Et puis là, oui, je m'exprime
28:50à la première personne.
28:52Et c'est vrai que c'est plus intimidant pour moi.
28:55Merci Antoine.
28:56Merci à vous.
28:57Et je dirais qu'en plus,
28:59cet album en français,
29:00il intervient au même moment
29:02où vous sortez ce livre illustré,
29:04« La taille de nos seins »,
29:06qui n'est pas un roman,
29:07qui est un récit de votre adolescence
29:09totalement autobiographique.
29:11Donc, on a quand même l'impression
29:13que vous êtes arrivé à un moment de votre vie
29:16où vous vous débarrassez des vêtements,
29:18où il y a une sorte de mise à nu.
29:21Oui, peut-être, sûrement même.
29:23Évidemment, puisqu'effectivement,
29:25il y a aussi ce livre
29:27illustré avec les peintures de Cécile Partous.
29:30Mais oui, d'abord, je vieillis,
29:33donc probablement que j'avance,
29:37j'ai plus envie de m'exprimer,
29:40j'en sais rien, directement.
29:42Et en même temps, ça me pose toujours problème,
29:44pour être honnête.
29:46C'est toujours très compliqué,
29:48parce que moi, je suis très contente
29:50de m'exprimer à travers des œuvres.
29:54Vous n'avez pas envie de livrer trop
29:56de choses de vous, c'est ça ?
29:57Non, ni de livrer trop,
29:59ni d'être un produit de moi-même,
30:01ou me caricaturer moi-même.
30:05On est vite enfermé
30:07dans une espèce d'image.
30:10Et ça, ça m'angoisse complètement, en fait.
30:14J'ai envie d'être plus libre que ça.
30:16Pourquoi vous l'avez écrit, alors, ce livre ?
30:19C'est très beau, d'ailleurs.
30:20C'est une bonne question.
30:22Parce que j'ai eu envie
30:25de faire ce travail avec Cécile Partous,
30:28qui est mon amie d'enfance.
30:30Et vous racontez votre enfance.
30:32Exactement.
30:33Justement, je raconte plutôt
30:35l'arrivée à l'adolescence,
30:36et ce moment où nos corps se transforment,
30:38pas au même rythme.
30:40Certains ont dessein très tôt,
30:41d'autres plus tard,
30:42d'autres pas au même rythme.
30:44Et de ce que ça provoque
30:46comme transformation
30:48du regard des autres sur nous,
30:50et de notre propre regard sur le monde,
30:53c'est bizarrement...
30:56Puis c'est aussi, justement,
30:57la première chose que j'ai écrite
30:58sans Jean-Pierre,
30:59et après sa disparition,
31:00où j'étais un peu...
31:02Je ne savais pas si j'allais réussir
31:03à écrire un film à nouveau,
31:04je ne savais pas
31:06ce que j'allais réussir à écrire d'ailleurs,
31:08tout simplement.
31:09Et voilà.
31:11Il est arrivé à ce moment-là,
31:13ce livre, cette proposition de l'éditrice,
31:15Juliette Joss,
31:17j'y ai trouvé du réconfort
31:19et du plaisir,
31:20et c'est ce qui me guide à chaque fois.
31:22Et pourtant, vous avez été loin aussi
31:23dans les révélations.
31:25Vous racontez cet oncle
31:26qui vous emmène
31:27derrière la colline et abuse de vous,
31:29et je lis vos mots.
31:30« Je n'ai jamais été autant courtisé,
31:32regardé, dragué, peloté, harcelé, abusé
31:34qu'entre mes 10 et mes 13 ans ».
31:36L'adolescence, c'est un moment complexe.
31:39Oui, parce que justement,
31:41notre corps se transforme,
31:42qu'il y a notamment ces seins qui poussent,
31:44et puis qu'on a aussi envie et besoin
31:46en tant que jeune fille,
31:47en tant que jeune adulte,
31:49enfin toute jeune,
31:51d'être regardée, d'exister.
31:52En tout cas, moi, j'en avais fortement besoin.
31:55Et du coup, il y a cette ambivalence,
31:58des jeunes filles qui se baladent comme ça,
31:59puis on les regarde,
32:01sauf que normalement,
32:02on doit s'arrêter au regard.
32:04Mais ce n'est malheureusement pas le cas
32:06de tous les hommes,
32:07et donc, en même temps,
32:09on ne peut rien faire.
32:11C'est très, très, très surprenant.
32:13Moi, vraiment, effectivement,
32:15le regard de tous ces hommes
32:17sur mon décolleté,
32:19c'est quelque chose,
32:20et surtout quand on est une enfant,
32:21et qu'on n'a pas compris encore
32:23ce qu'on provoque.
32:25Et donc, oui, c'est quelque chose
32:27qui m'interroge toujours,
32:30ce désir des hommes
32:32sur des enfants,
32:34ou sur des presque-enfants,
32:38et sur quelqu'un de...
32:42Qui n'est pas encore conscient
32:43de sa sexualité, finalement.
32:45Oui, et qui n'est pas complètement un autre.
32:50Pardon, je repense à cette femme
32:52droguée ou endormie,
32:54ou la princesse qu'on va réveiller
32:55avec un baiser.
32:56Enfin, quelqu'un
32:58qui n'est pas à égalité.
33:00Ça, c'est hyper bizarre.
33:02Enfin, hyper bizarre.
33:04Ça m'interroge beaucoup, beaucoup, beaucoup.
33:06J'ai juste une question, très rapide.
33:08Est-ce que Pascal Légué,
33:09vous l'avez recontacté ?
33:10Et est-ce qu'il vous a recontacté ?
33:11Mais non, pas du tout !
33:13Mais non, j'attends que...
33:15Désespérément, mon premier amoureux...
33:17Voilà, c'est le premier amoureux
33:19d'Agnès Jaoui qui figure dans ce livre
33:21La taille de nos seins.
33:22En plus, j'ai pas changé son nom.
33:23En plus, j'ai changé beaucoup de noms,
33:24mais pas le sien, en espérant qu'il m'appelle.
33:26Eh bien voilà, s'il nous entend,
33:28qu'il vous passe un coup de téléphone.
33:30On vous a entendu chanter tout à l'heure.
33:32On va écouter quelqu'un que vous admirez, à présent,
33:34que vous vouliez entendre dans cette émission.
33:47Nina Simone.
33:48Pourquoi Nina Simone ?
33:49Rapidement, bien sûr.
33:50Parce que c'est une immense chanteuse,
33:52c'est une immense voix,
33:54et c'est une femme qui a mené
33:56un combat bouleversant.
33:58Voilà, qui rappelle
34:00ce que ça a été que la ségrégation
34:02aux Etats-Unis, etc.,
34:04qui voulait être pianiste classique
34:06et qu'on a refusé parce qu'elle était noire,
34:08et qui a tenu bon et qui nous a livré
34:10des chefs-d'oeuvre.
34:12Dans un instant,
34:14on vous retrouve, Agnès Jaoui,
34:16avec votre invitée du jour.
34:18Ce sera le moment d'évoquer vos engagements.
34:20A tout de suite.
34:24Agnès Jaoui, vous avez souhaité inviter
34:26Anne Hirsch, qui est présente dans notre studio.
34:28Bonjour, Anne.
34:30Bonjour.
34:32Vous êtes la fille de Maria Novak,
34:34fondatrice de LADI,
34:36il y a 35 ans.
34:38LADI, c'est une association
34:40qui propose du micro-crédit,
34:42c'est-à-dire du crédit pour les plus précaires
34:44qui ne pourraient pas sans cela
34:46obtenir un prêt bancaire,
34:48pour créer, par exemple,
34:50un prêt bancaire,
34:52pour créer, par exemple,
34:54leur entreprise.
34:56300 000 projets ont été financés en 35 ans.
34:58Ce dossier, vous le connaissez intimement,
35:00puisque vous avez vécu avec,
35:02si je puis dire.
35:04Vous avez d'ailleurs réalisé plusieurs documentaires
35:06sur LADI.
35:08Qui aidez-vous, Anne Hirsch, d'abord ?
35:10Moi, j'essaie d'aider LADI.
35:12Qui LADI aide ?
35:14LADI aide
35:16des gens qui sont
35:18plutôt dans des
35:20champs méprisés,
35:22pas considérés, qui sont des gens
35:24qui restent sur le bord de la route,
35:26qui sont pour un tiers aux minimas
35:28sociaux, un sur deux
35:30sous le seuil de pauvreté, des gens à qui
35:32personne ne va jamais faire confiance,
35:34qu'on va réduire à leurs conditions,
35:36à leur statut.
35:38Et donc, LADI s'est investi
35:40depuis 35 ans sur ce champ-là,
35:42en disant
35:44on a tous une compétence,
35:46on ne peut pas
35:48considérer les gens qu'en les réduisant,
35:50il faut les considérer tant
35:52dans leurs difficultés que dans leurs richesses.
35:54Et en fait, LADI soutient
35:56cette richesse. Et elle le soutient
35:58en finançant
36:00des micro-crédits.
36:02Le micro-crédit vient du Bangladesh,
36:04avec le professeur Yunus,
36:06que ma mère avait rencontré
36:08il y a
36:10plus de 35 ans.
36:12Et en fait,
36:14avec un petit apport
36:16en capital, qui est de l'ordre
36:18en moyenne de 5000 euros,
36:20les gens créent
36:22leur entreprise.
36:24Et tout d'un coup, ils se mettent à exister
36:26socialement, ils se mettent à se
36:28révéler à eux-mêmes, et à se
36:30révéler à la société
36:32comme des acteurs à part entière.
36:34Et on peut considérer,
36:36et Agnès est quelqu'un qui écrit, qui crée,
36:38que la dignité, ça passe
36:40aussi par la possibilité de créer.
36:42Et alors, vous ne faites pas que financer ?
36:44Parce que l'ADI aussi fait du suivi.
36:46Suivi de des projets, accompagnement,
36:48ça n'est évidemment pas
36:50que des euros
36:52sonnants et trébuchés que vous prêtez.
36:54Non, ça ne marcherait pas.
36:56Parce que l'ADI soutient
36:58des gens qui sont dans des situations souvent
37:00précaires, des gens qui
37:02sont immigrés, des gens qui sont
37:04dans des situations sociales
37:06compliquées, 20% dans les
37:08quartiers prioritaires de la ville,
37:10dans des zones rurales
37:12un peu déshéritées, des femmes
37:14solos
37:16beaucoup aussi. Et si
37:18l'accompagnement n'était pas soutenu,
37:20on ne s'en sortirait pas.
37:22Parce qu'on est très fragile
37:24face à des administrations
37:26incompréhensibles, face à
37:28un plan de financement.
37:30Moi, si vous me demandez de faire un plan de financement,
37:32j'en suis parfaitement incapable. Donc l'idée, c'est
37:34d'accompagner à toutes les
37:36étapes de la création d'entreprises.
37:38Et alors, vous soutenez
37:40des populations finalement plus
37:42fragiles que d'autres. Et pourtant, les
37:44remboursements de prêts sont
37:46très souvent honorés, plus que dans la moyenne.
37:48C'est pas très souvent, c'est 95%
37:50des cas honorés.
37:52C'est-à-dire que ça peut faire pâlir tous les
37:54banquiers du CAC 40.
37:5695%
37:58de remboursements, c'est
38:00énorme. Ça n'existe pas.
38:02C'est surréaliste. Et pourtant, ça existe.
38:04Parce que les gens sont tellement plus
38:06motivés que les autres. Enfin, c'est
38:08pas vrai. Les gens sont tellement motivés
38:10à s'en sortir,
38:12à faire vivre leur famille,
38:14que tout est fait.
38:16Ils donnent tout pour s'en sortir.
38:18C'est vital pour eux. Ben oui, c'est ça.
38:20Il y a quelque chose de vital, absolument.
38:22Agnès Jaoui, vous êtes marraine
38:24de l'ADI. Alors, je le précise
38:26pour nos auditeurs, l'ADI, c'est A-D-I-E.
38:28Vous êtes marraine de l'ADI.
38:30Pour quelle raison et qu'est-ce qui vous motive
38:32dans cette association ?
38:34Je suis marraine avec Djamal Debbouze.
38:36Ce qui nous motive,
38:38c'est que c'est exemplaire.
38:40On parle beaucoup de choses
38:42qui ne fonctionnent pas.
38:44Et l'ADI fonctionne.
38:46Il y avait une remise des prix
38:48à certains
38:50des gens qui ont bénéficié
38:52de cette aide, il y a un mois,
38:54au Djamal Comedy Club. C'est
38:56bouleversant de voir ça.
38:58Et je pense que
39:00Agnès devrait être ministre de l'économie
39:02et du travail.
39:04En tout cas,
39:06c'est intéressant
39:08de voir, encore une fois,
39:10qu'effectivement, accordé
39:12par rapport aux premiers titres
39:14du journal, de la dignité
39:16aux gens et leur permettre de
39:18s'inscrire dans la société, ça change tout.
39:20Ça change tout. C'est un vrai
39:22facteur et vecteur de
39:24paix sociale aussi.
39:26Et de compréhension. Au lieu de rester coincé
39:28dans la certitude que le pauvre ne rembourse
39:30pas, que l'immigré
39:32il restera sur le bord de la route,
39:34il crée sa boîte. Dans
39:36ce moment dont parle Agnès,
39:38il y avait un homme qui avait traversé la
39:40Méditerranée sur un pneumatique
39:42sur un Zodiac, qui a monté
39:44sa boîte d'électricité.
39:46C'est incroyable !
39:48C'est magnifique, c'est des exemples positifs
39:50qu'il faut retenir.
39:52Merci infiniment, Agnèche, d'être
39:54venue dans ce studio pour nous parler
39:56de l'ADIE, qui fait du micro-crédit
39:58pour les populations les plus
40:00précaires, pour que certains puissent monter leur entreprise.
40:02Merci infiniment.
40:04On se retrouve dans un instant et on parlera peut-être
40:06un peu cinéma, Agnès Jaoui, si vous voulez bien.
40:08A tout de suite, c'est le journal
40:10inattendu d'Agnès Jaoui.
40:12Le journal inattendu d'Agnès Jaoui
40:14Avec Nathalie Renaud
40:16sur RTL
40:18Le journal inattendu
40:20d'Agnès Jaoui
40:22Avec Nathalie Renaud sur RTL
40:30Le journal inattendu
40:32d'Agnès Jaoui
40:34Alors ça c'est Dom La Nena.
40:36Je ne la connaissais pas, mais
40:38c'est une découverte que vous avez souhaité
40:40nous faire écouter dans le journal inattendu
40:42Oui, Dom La Nena,
40:44c'est une artiste que j'aime beaucoup.
40:46D'ailleurs, elle a aussi composé
40:48un titre pour le film
40:50de Julien Carpentier « La vie de ma mère »,
40:52que j'ai eu la joie de chanter.
40:54Oui, oui,
40:56c'est une artiste franco-brésilienne
40:58qui travaille
40:59avec Rose-Marie Stanley, elles font des disques ensemble magnifiques.
41:03Alors on écoute de la musique mais on va parler un peu de cinéma quand même.
41:07Avec plaisir.
41:08Vous continuez à jouer, votre dernier film en date c'est « Ma vie, ma gueule »,
41:11une femme en crise, crise de mi-vie si je puis m'exprimer ainsi,
41:15qui cherche un sens à cette vie-là, vous vous y êtes reconnue ?
41:19C'est un rôle magnifique, oui j'ai des points communs avec cette femme,
41:23c'est pas moi mais c'est le dernier film de Sophie Filière,
41:29qui était une immense réalisatrice.
41:32Elle est même décédée avant la sortie du film, me semble-t-il ?
41:36Oui, pendant le montage, c'est ses enfants, Adam et Agathe Benizer,
41:40qui l'ont magnifiquement montée, c'est un beau film.
41:45Est-ce que vous allez continuer à écrire et à réaliser ?
41:49Je vous pose cette question parce que jusqu'à présent
41:51vous avez toujours scénarisé avec Jean-Pierre Bacry,
41:53est-ce que vous allez reprendre la plume seule ?
41:57Je l'ai reprise et pas tout à fait seule,
42:00puisque j'ai été accompagnée par différents auteurs-scénaristes,
42:07Noé Debray, Laurent Jadoubif, Laurence Sévos et Emmanuel Saint-Linger.
42:12C'est comme ça que j'ai écrit finalement un scénario
42:17que je vais tourner au printemps, avec l'aide de tous ces grands scénaristes.
42:23C'était très très précieux.
42:25Donc vous repartez sur de la réalisation ?
42:27Oui.
42:28Et vous allez jouer dans votre film ?
42:29Absolument.
42:30Comme d'habitude ?
42:31Comme d'habitude, tout est fait.
42:33Il y a d'autres acteurs et actrices.
42:35Et de quoi s'agit-il ?
42:37Ça se passe pendant la mise en scène des Nos de Figaro,
42:39on reste très proche de la musique.
42:43Ça parle des rapports hommes-femmes et des changements.
42:47Comme d'habitude.
42:48Ils sont opérés et s'opèrent encore.
42:52Vous parlez des Nos de Figaro, opéra.
42:54Vous avez aussi monté un opéra.
42:56C'est pour dire à nos auditeurs l'éclectisme et l'étendue de votre palette.
43:00C'est gentil.
43:01En même temps, tout est lié.
43:03C'est toujours de la musique.
43:05Et oui, ça s'appelle l'Homo Femina de Galoupi.
43:08C'est un inédit.
43:09C'est un inédit, figurez-vous, qui se passe sur une île
43:11où les femmes dominent et les hommes passent leur temps à se maquiller
43:14pour leur plaire.
43:15Comme quoi, c'est une question qui a toujours intéressé
43:19la société et les créateurs.
43:23Ça sera là, à l'Opéra de Versailles, en décembre.
43:26Vous parlez des changements de rapports hommes-femmes.
43:29Effectivement, notre société a été secouée par Me Too.
43:32Vous vous en réjouissez, j'imagine ?
43:34Bien sûr !
43:35Au combien ?
43:36Dans le cinéma, on a vécu, connu, entendu parler de multiples scandales.
43:41Vous en avez vécu vous-même ?
43:43Des scènes qui n'auraient pas dû se produire ?
43:48Oui, bien sûr.
43:49J'en ai parlé et je peux en parler.
43:51Mais il n'y a pas que dans le cinéma, c'est ça.
43:54Je tiens à le dire aussi.
43:55Il n'y a pas que dans le monde de la culture.
43:58Dans n'importe quel PME, dans n'importe quel strat de la société
44:02où il y a un patron et des employés.
44:05Il s'est passé et parfois il se passe encore des abus.
44:09Donc, évidemment, c'est peut-être plus rigolo pour la presse
44:14quand c'est un non-connu qui tombe que quand c'est M. Tartampion.
44:17Mais ça se passe dans tous les milieux, encore une fois.
44:24Une dernière question.
44:25Est-ce que vous avez hâte de retrouver les plateaux de cinéma
44:28et de réaliser à nouveau ?
44:30Oui, forcément.
44:32Oui, c'est incroyable de pouvoir faire un film.
44:36C'est incroyable de pouvoir créer avec plein de gens,
44:40avec toute une équipe,
44:42d'aller au bout de ce qu'on a envie d'exprimer.
44:47On vous souhaite que ce soit heureux comme tournage.
44:50Merci beaucoup.
44:51On souhaite aussi longue vie à votre album
44:52« Attendre que le soleil revienne »
44:54que vous présenterez sur scène à partir de janvier en concert.
44:58Je rappelle le titre de votre livre « La taille de nos seins »
45:02illustré par votre amie d'enfance Cécile Partouche.
45:06Ça ferait un joli cadeau de Noël, tiens ça.
45:08Voilà, une idée pour nos auditeurs.
45:10Merci Agnès Jaoui d'avoir passé cette heure en direct
45:13avec les auditeurs d'RTL.
45:14Merci à vous.
45:15Dans un instant, c'est confidentiel.
45:16Anthony Martin se penche sur le destin de Paul McCartney.
45:19Très bon après-midi sur RTL.