À l'entraînement avec la sabreuse Sara Balzer

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Quand elle était petite, elle s'est mise à l'escrime pour faire comme sa sœur. Aujourd'hui à 29 ans, Sara Balzer a décroché une médaille d'argent aux Jeux olympiques de Paris. Et pour en arriver là, ses entraînements ils ressemblent à ça.

Transcript

00:00Jusqu'avant les 2 mètres, ça va encore, t'es encore bien.

00:03Et puis là tu te dis, bon, il va falloir que je commence à agir.

00:07Là tu vois, ça va encore. Et puis quand t'arrives là,

00:10t'es là, bon, là il te reste, je sais pas, j'ai 10 cm dans la piste, tu vois, donc c'est rien.

00:15Donc là, bon, il faut prendre une décision,

00:17parce que tu commences à être en mauvaise posture.

00:21Mais c'est tout, c'est pas fini.

00:22Des fois, tu peux faire des trucs genre Matrix, t'évites le coup,

00:25il y en a qui sont forts là-dedans.

00:26Je m'appelle Sarah Balzer, je suis en équipe de France Day Scream.

00:29Je fais particulièrement du sabre, j'ai 28 ans

00:32et je suis en préparation pour les Jeux Olympiques de Paris.

00:39Avec ma sœur, du coup, on était dans un centre aéré d'été, il y avait plein de sports.

00:43Elle s'est fait repérer par l'entraîneur parce qu'elle était plutôt pas mal au sabre,

00:46donc elle a commencé.

00:48Et moi, à l'époque, je recopiais tout ce qu'elle faisait, donc j'ai recopié aussi ça.

00:53Et puis en fait, rapidement, on a bien aimé,

00:56on a surtout fait rapidement des résultats et des podiums.

00:58Donc ça nous a donné envie de continuer.

01:00On se battait contre des garçons, c'était aussi cool de les battre

01:03et donc il y avait ce truc un peu challengeant au club

01:06et on avait une super ambiance.

01:08Donc plein de choses qui ont fait que ça nous a donné envie de continuer.

01:15Alors au début, c'était assez simple, on ne posait pas trop de questions, etc.

01:19Et puis quand t'as commencé à voir les compétitions internationales,

01:21les déplacements plus réguliers, etc.

01:23Moi, en fait, toute mon énergie, toute mon attention est allée dans les screams.

01:26Donc j'ai un peu délaissé les cours, les études à ce moment-là.

01:29Donc il y a eu un peu un rappel à l'ordre à un moment donné de ma mère, de mes parents

01:33pour me dire, OK, c'est bien les screams, mais il faut quand même avoir son bac, etc.

01:38Donc j'ai fait un bac S, je l'ai eu, etc.

01:42Mais toute mon énergie était vraiment que dans les screams.

01:44Il n'y avait que ça qui m'intéressait.

01:46Je ne savais pas quel job j'allais faire, je n'avais pas d'études en tête.

01:49J'avais que les screams, faire des screams.

01:51Et puis ensuite, j'ai trouvé les études de communication digitale.

01:53Et en fait, j'ai fait ça par correspondance.

01:55Donc c'était à mon rythme et il y avait moins de pression.

01:58Je suis en pause du coup au niveau des études pour préparer au mieux les jeux.

02:03Ça me permet vraiment de me focaliser et d'avoir toute l'énergie sur les screams.

02:07C'est un entraînement assez physique parce qu'il faut être hyper concentré

02:10et que ça dure un petit bout de temps.

02:12J'ai juste besoin de mon gant, de mon sabre et de mon masque.

02:15Je n'ai pas la tenue des screams parce qu'en fait, lui, il ne va pas me toucher.

02:17Ou alors, en fait, il va retenir ses coups.

02:19Ce sera plutôt moi qui vais le toucher.

02:21Donc lui, il est bien habillé avec un plastron.

02:23Du coup, ça, c'est le masque.

02:27Ça, c'est le gant.

02:28Et donc, ça, c'est un sabre.

02:30Et donc, ce qui différencie les trois armes, le fleuret, l'épée et le sabre,

02:34c'est que moi, je peux toucher avec toute la lame.

02:37Je peux toucher, tu vois, comme ça, avec le tranchant.

02:39Alors que le fleuret et l'épée, ils ne peuvent toucher qu'avec la pointe,

02:42que tu vois en piquant.

02:44Ce n'est pas toujours facile parce qu'on n'a pas beaucoup de temps.

02:48Ce ne sont pas des sacrifices, mais c'est vrai que ce sont des moments

02:50qu'on ne passe pas avec sa famille à ce moment-là.

02:52Ou avec ses amis, ou etc.

02:56Des fois, quand j'y pense, ça me rend triste parce que je me dis,

02:58c'est vrai que ce sont des moments ratés, que je ne verrai plus.

03:02Que ce soit, par exemple, avec mes nièces et neveux, je me dis,

03:05ils grandissent et en fait, on ne reviendra pas en arrière.

03:08Et en même temps, ma famille est très compréhensive par rapport à ces choix-là,

03:12par rapport à tout ça.

03:13Et c'est un soutien énorme.

03:15Ce qui est surprenant, c'est que pendant les Jeux,

03:17tout le monde nous parle des scrims.

03:19C'est le sport le plus médaillé au jeu.

03:21Tout le monde le regarde pendant les Jeux,

03:23parce que c'est un des sports qui ne l'est plus regardé pendant les Jeux.

03:25Et quand les Jeux s'arrêtent, le truc s'estompe et il n'y a plus rien.

03:29En ce moment, j'adore faire une touche.

03:31Ça s'appelle la contre-attaque au-dessus.

03:33Quand l'autre attaque, au dernier moment,

03:36lui, il ne va pas me toucher et moi, je vais toucher sa main.

03:39Donc moi, je vais être là, je vais reculer.

03:41Et en fait, le mouvement, c'est ça.

03:43C'est un truc comme ça.

03:47Si tu ne connais pas un peu les scrims, tu ne sais pas qui a le point.

03:49En plus, les deux crient en même temps.

03:51Les deux pensent avoir le point.

03:53Il y a ce truc qui fait que tu n'en sais rien.

03:55Tu regardes juste les lampes et ça va tellement vite aussi

03:57que si tu n'as pas un oeil un peu des scrimers,

03:59tu ne sais pas ce qui se passe.

04:01Ça, je pense que ça n'aide vraiment pas à ce que ce soit médiatisé.

04:03C'est un jeu.

04:05Il faut essayer de deviner ce que l'autre va faire.

04:07Il faut essayer de piéger. Il faut essayer de surprendre.

04:09Il faut essayer de coincer.

04:11Il y a ce truc vraiment. C'est un jeu.

04:13Et en même temps, c'est aussi un combat.

04:15Tu peux sortir tes tripes. Tu peux sortir ta colère.

04:17Tu peux te lâcher.

04:19Tu peux faire des grandes attaques.

04:21C'est une quête sans cesse d'excellence que j'adore.

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