Julie Boiché, vice présidente de l'université de Montpellier

ici Hérault

19/11/2024

L'université de Montpellier organise toute cette semaine une semaine de lutte contre l'homophobie et la transphobie. Au programme: conférence, projection de film et exposition sur le thème des LGBT+phobies.

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00:008h17, la question du jour, est-ce que l'homophobie ou la transphobie vous préoccupe ?

00:04Vous nous appelez au 0467 58 6000, vous prenez la parole tous les matins à 8h et quart Guillaume.

00:09Vous êtes presque 200 à avoir voté depuis hier, vous êtes 69% à répondre oui que cela vous préoccupe

00:15et 31% à dire non, à dire le contraire, on attend vos appels sans tarder maintenant.

00:20Notre invité, Julie Boischet, vice-présidente de l'université de Montpellier.

00:24Bonjour Julie Boischet, vice-présidente chargée de la responsabilité sociale

00:29et de la vie des campus de l'université de Montpellier, qu'on a appelé pendant longtemps,

00:32c'est pour le préciser pour nos auditeurs, Montpellier a rien à voir avec l'université...

00:36et deux.

00:37Et deux, absolument, l'université Paul-Valéry c'est autre chose.

00:41On parle d'homophobie et de transphobie avec vous ce matin parce que l'université de Montpellier

00:45organise toute une semaine consacrée à la sensibilisation et à la lutte contre l'homophobie

00:51et la transphobie à travers quelques événements qu'on va détailler avec vous,

00:55mais pour vous c'est une préoccupation ça, si vous organisez une semaine comme celle-là,

00:59c'est parce que c'en est une véritablement ?

01:01Oui, tout à fait, c'est un sujet sur lequel l'université de Montpellier est engagée depuis 2015 et la fusion donc.

01:07Donc je suis ravie de pouvoir accompagner le président Philippe Auger sur ce sujet

01:10et d'avoir des directions et des équipes qui y travaillent tout au long de l'année,

01:13même si c'est vrai que là, au mois de novembre, c'est vraiment le temps fort,

01:17donc il y a une semaine d'assignement dédiée chaque année.

01:19Mais c'est un engagement continu en fait, puisqu'on a signé en 2016,

01:23on a été la première université française à signer la charte de l'Autre Cercle,

01:26une association nationale qui promeut l'inclusion LGBT plus dans le contexte professionnel.

01:31Et c'est un engagement qu'on a renouvelé récemment en 2022,

01:34puisque l'Autre Cercle a proposé une version qui inclut désormais aussi les étudiantes et les étudiants

01:38qui sont bien sûr aussi concernés.

01:40Bien sûr, alors cette série d'événements a commencé hier, lundi, elle se poursuit.

01:44Alors aujourd'hui par exemple à 13h, le vernissage d'une exposition des images,

01:49pour ainsi dire, 26 créations originales, signées d'une artiste plasticienne

01:54et également d'étudiants et d'étudiantes de l'université autour de ce thème-là.

01:58Cette expo va durer combien de temps ?

02:00Alors l'exposition en elle-même durera jusqu'au mois de janvier.

02:03Aujourd'hui c'est donc le vernissage, donc c'est l'occasion pour nous d'accueillir l'artiste

02:08et qu'elle vienne nous expliquer la démarche, comment se sont passés les ateliers.

02:11Ce sont des ateliers qui se sont déroulés au mois d'octobre

02:13et qui étaient donc effectivement proposés aux étudiantes mais aussi au personnel de l'université.

02:17Certaines personnes seront présentes, je pense aujourd'hui pour le vernissage, peut-être pas toutes.

02:21Et c'est à l'espace du campus Triolet ?

02:24C'est donc sur le campus Triolet, le bâtiment c'est l'espace,

02:27effectivement c'est une cafétéria qui est au centre du campus.

02:30Et les oeuvres seront exposées pendant plusieurs semaines

02:34pour que les personnes qui ne peuvent pas venir aujourd'hui puissent quand même venir voir les productions.

02:38Très rapidement avant de parler des actions que vous faites tout au long de l'année,

02:41demain à 19h, diffusion d'un film documentaire « Océan » à la maison des étudiants

02:46qui a aimé Schoening sur les cycles de Richter.

02:48« Océan » c'est l'autoportrait intime d'un homme trans que les gens connaissaient jusque-là sous un autre nom d'artiste.

02:53Pourquoi ce film ? Pourquoi vous avez choisi ce film ?

02:56Alors on a choisi ce film qui est un documentaire.

02:59On choisit souvent soit des fictions, soit des documentaires pour appuyer nos actions.

03:04Et on a choisi ce sujet-là et ce documentaire-là justement pour comprendre,

03:10dans la temporalité en fait, ce qui se passe pour une personne qui va vivre sa transition.

03:14Les doutes qui peuvent l'accompagner, les changements qu'elle constate aussi dans son environnement,

03:19toutes les émotions et toute la gamme d'étapes qui ont finalement jalonné ce parcours.

03:26Une association sera présente aussi à la fin pour pouvoir échanger avec les participants

03:29et voir ce que ça leur a procuré comme réaction.

03:32Alors l'engagement de l'Université de Montpellier sur ces questions,

03:34vous avez mis en place vous-même un dispositif interne qui s'appuie sur à la fois des personnes référentes

03:39mais aussi une cellule d'écoute avec des accompagnants.

03:42Pourquoi ? Parce que vous constatez encore aujourd'hui, peut-être pas quotidiennement mais régulièrement,

03:47des propos, des actes homophobes, transphobes à l'intérieur même de l'université.

03:52Oui bien sûr, l'université fait partie de la société.

03:55On sait, et vous le disiez en introduction, que c'est une préoccupation encore aujourd'hui,

03:58même si les mentalités évoluent.

04:01Donc depuis trois ans on a mis en place cette cellule d'écoute et de signalement.

04:05Quelle est un peu la proportion de ces remontées ?

04:09Alors la proportion, je dirais que, parce que c'est une cellule d'écoute qui peut traiter d'autres problématiques,

04:14violences sexistes et sexuelles, harcèlement qui existe aussi,

04:19je dirais qu'elle n'est pas si importante que ça.

04:22Néanmoins elle existe, on continue à communiquer autour de son existence.

04:26Je pense qu'on a eu quelques situations, ça fait trois ans que ça existe,

04:30on a eu quelques situations dans la catégorie LGBT-phobie.

04:33On n'en a pas eu plus, mais ça veut pas dire qu'il y en a plus.

04:37Ce sont des propos, ce sont des écrits, ça peut être dans des conversations,

04:43ça peut être via les réseaux sociaux aussi, effectivement.

04:47Donc aujourd'hui on le sait, notamment entre les étudiantes et les étudiants,

04:50qu'il y a des choses qui se disent en direct pendant les interactions, mais aussi sur les réseaux.

04:55Et dans ces cas-là, qu'est-ce que l'Université de Montpellier fait pour stopper ça ?

04:59Alors nous, on écoute les personnes déjà qui viennent nous voir, pour voir ce qu'elles veulent donner comme suite.

05:04Si ce sont vraiment des actes qui constituent des délits,

05:07ça a pu nous arriver de signaler et de faire remonter au procureur de la République.

05:10De transmettre directement à la justice.

05:12Après c'est une question de droit selon la nature de ce qui se passe.

05:16Et ça a pu arriver aussi à Montpellier.

05:18Ça a pu arriver une fois, voilà.

05:20Notre petit sondage de ce matin, je voudrais vous le faire commenter.

05:2370% des gens qui disent qu'effectivement l'homophobie et la transphobie les préoccupent,

05:28mais 30% qui disent le contraire.

05:30Ça vous inspire quelle réflexion ?

05:32Je ne sais pas ce que les gens ont dans la tête quand ils répondent ça.

05:37Peut-être qu'ils ne sont pas conscients de ce qui se passe.

05:40Est-ce que la banalisation de certains propos est quelque chose dans lequel il faut lutter aujourd'hui ?

05:44Oui, je pense aussi, parce que peut-être qu'il y a des personnes qui considèrent

05:48qu'ils ont le droit d'avoir certaines opinions et que ce n'est pas un problème en soi.

05:51Ou alors c'est des personnes qui ont la chance de vivre dans des environnements

05:54où ils n'ont rien constaté.

05:56Mais à mon avis, elles doivent être peu nombreuses,

05:58parce qu'il y a une enquête aussi nationale d'SOS Homophobie

06:00où il y a quand même une proportion très importante de personnes LGBT+,

06:04qui ont subi une agression au cours de leur vie.

06:06C'est plus d'une sur deux.

06:08Merci Julie Bauchet, vice-présidente de l'Université de Montpellier,

06:10d'être venue nous parler ce matin de cette semaine

06:12Merci à vous pour l'invitation.

06:14autour de la lutte contre l'homophobie et la transphobie.

06:16Bonne journée à vous, merci.

06:18Merci.

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