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Anne Genetet, ministre de l'Éducation nationale, était l'invitée d'Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV, ce mardi 12 novembre. Elle est notamment revenue sur la suppression des 4.000 postes d'enseignants et sur le brevet obligatoire à partir de 2027.

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00:00Apolline de Malherbe.
00:02Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV.
00:05Bonjour Anne Gentay, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:09Vous êtes la ministre de l'éducation nationale et il y a justement de très nombreuses questions à vous poser.
00:13Vous venez nous annoncer l'acte 2 du choc des savoirs, la réforme du brevet, la réforme du bac.
00:18L'objectif c'est de relever le niveau des élèves.
00:21On va aussi parler de la question de la sécurité à l'école.
00:25Et puis je voudrais vous interroger sur les propos de Nicolas Sarkozy.
00:27Vous l'avez entendu bien sûr, pour lui la France n'a plus les moyens d'avoir un million de profs.
00:33Et puis surtout, est-ce qu'il bosse assez en l'écoute ?
00:35On me dit qu'il n'y a pas assez de fonctionnaires dans l'éducation nationale.
00:39Mais c'est d'une démagogie invraisemblable.
00:42Le statut du professeur des écoles, je ne critique personne, je ne veux d'ennuyer avec personne.
00:47Je dis des faits.
00:50C'est 24 heures par semaine.
00:55Mais François-Xavier, est-ce qu'on ne dit pas 6 mois de l'année ?
00:59Eh oui, parce qu'entre les vacances et les week-ends...
01:04Et je sais que c'est un boulot difficile d'être enseignant.
01:07Mais il faut dire la vérité maintenant.
01:11Nous n'avons pas les moyens d'avoir un million d'enseignants.
01:14Vous en dites quoi ?
01:16Que je ne suis pas d'accord.
01:17Je ne comprends pas ses propos, ça m'étonne.
01:19Il parle des faits.
01:20Moi les faits, je suis sur le terrain depuis que je suis ministre de l'éducation nationale.
01:24J'ai rencontré des professeurs qui sont très engagés, très dévoués,
01:28qui sont passionnés par leur métier et franchement qui font un métier très difficile.
01:32Ils me l'ont tous dit.
01:34C'est ce que j'ai observé.
01:36Et je crois qu'aujourd'hui, il faut saluer cet engagement de nos professeurs.
01:40Et je veux leur apporter mon soutien dans des conditions...
01:43Encore une fois, leur exercice est souvent difficile.
01:45Je veux qu'ils sachent que je suis toujours à leur côté.
01:47Mais il dit aussi, Nicolas Sarkozy, en vrai, on n'a pas les moyens d'avoir un million d'enseignants.
01:52Vous dites un peu la même chose, puisque dans ce budget, vous allez en supprimer 4000.
01:55On a surtout 851 000 enseignants qui sont aux côtés de nos jeunes tous les jours
01:59pour essayer de les faire réussir.
02:01Moi ce que je veux dire, c'est que s'agissant des postes,
02:03je me bats tous les jours pour pouvoir avoir les moyens de porter une politique
02:07qui permette à tous nos élèves de réussir.
02:09Et derrière, n'oublions pas que j'observe que dans les deux assemblées,
02:13au Sénat comme à l'Assemblée, il y a un consensus politique sur le soutien à l'école.
02:17Et c'est ça auquel je crois.
02:19Le nombre de postes de profs supprimés, on est bien d'accord, il y en a 4000.
02:23C'est ce qu'il y a dans la copie initiale du budget.
02:25Et maintenant, j'attends de voir qu'elle sera la sortie.
02:28C'est les parlementaires qui sont à la main du budget maintenant.
02:31Donc j'attends de voir ce qu'elle sera la copie qui est sortie.
02:33Vous êtes du côté parlementaire ou du côté gouvernement ?
02:34Moi je suis du côté du gouvernement.
02:35Donc vous êtes pour la suppression de ces 4000 postes ?
02:38Je viens de vous dire, je me bats tous les jours
02:41pour pouvoir avoir les moyens dont j'ai parlé.
02:43Je suis allée présenter mon projet, le choc des savoirs,
02:45dont nous allons parler au Premier ministre Michel Barnier,
02:47qui a compris le projet que je porte,
02:49qui est un projet ambitieux qui va de l'école primaire jusqu'au lycée
02:53et qui a pour objectif de revenir à une école qui permet l'égalité des chances.
02:57Sur le brevet, sur le bac, sur le choc des savoirs,
03:00on va vraiment prendre le temps de comprendre,
03:02mais je m'arrête quand même là-dessus.
03:04Je veux bien que vous soyez engagée pour les moyens,
03:06mais sur le nombre de professeurs, qui est la question qui nous intéresse là,
03:10vous confirmez que vous souhaitez la suppression de 4000 postes d'enseignants ?
03:15Je viens de vous dire, je me bats tous les jours
03:17auprès du ministre du Budget, auprès du Premier ministre
03:20pour pouvoir mener la politique que je souhaite mener,
03:22avec notamment, j'ai besoin de postes également,
03:25mais il ne faut pas oublier une chose,
03:27il y a aussi une vérité qui est très bien.
03:30Si au fond on vous dit, à l'issue de ce débat parlementaire,
03:34on a trouvé des moyens ailleurs,
03:37donc on peut vous garder 4000 postes, vous les garderez, c'est ça votre souhait ?
03:40Oui, tout en disant aussi la vérité aux Français.
03:43On a deux réalités dont il faut tenir compte,
03:45on a une réalité démographique et une réalité territoriale.
03:49La réalité démographique, c'est rien qu'à cette rentrée,
03:51on a perdu 100 000 élèves, c'est juste la démographie, c'est la vérité.
03:55Rentrée prochaine, 100 000 élèves encore de moins.
03:58La réalité territoriale, c'est qu'il y a une grande disparité,
04:01des territoires où il y a vraiment besoin d'enseignants
04:04et des territoires où on a suffisamment d'enseignants.
04:08Ces deux réalités, il faut en tenir compte.
04:12Globalement, on a toujours, tous les ans, supprimé un peu des postes,
04:15heureusement parce que depuis 10 ans, on a perdu 750 000 élèves.
04:19Donc c'était logique de s'adapter, d'adapter notre échelle de nombre de postes
04:23au nombre d'élèves que nous avons à accompagner.
04:27C'est ça qu'il faut voir.
04:28Après, derrière, on a aussi de l'ambition pour l'école
04:30et comment on peut la servir.
04:32Moi, je vois que la copie qui m'est proposée,
04:34je souhaiterais qu'elle soit...
04:36Vous l'ambitez pour parlementaire, rendez-moi les 4000 postes ?
04:39Les parlementaires, ils sont tous seuls,
04:40ils n'ont pas forcément besoin que je leur donne des consignes.
04:42Je vois simplement qu'il y a consensus sur leur banc,
04:44dans tous les groupes politiques, pour dire
04:46que ce n'est pas forcément 4000 postes qu'il faut supprimer.
04:48Je l'observe.
04:49Moins ? Un peu moins ?
04:51Il y a même des groupes politiques, si je ne me trompe pas,
04:55qui ont demandé qu'on ne supprime pas du tout de postes.
04:57Je crois qu'il faut aussi dire la vérité aux Français.
04:59Entre 0 et 4000, il faut surtout se dire...
05:02La réalité est entre 0 et 4000.
05:03Elle est probablement entre les deux,
05:04en tenant compte, encore une fois, de cette vérité qu'il faut dire,
05:06la réalité démographique d'un côté
05:08et la réalité territoriale de l'autre.
05:09Mais le problème, c'est, est-ce qu'il y aura,
05:11de toute façon, suffisamment de candidats pour avoir ces 4000 ?
05:14Je vois que la date limite d'inscription
05:16pour le concours des enseignants était fixée au 7 novembre,
05:18et elle vient d'être repoussée au 21 novembre à midi.
05:22Ça veut dire quoi ?
05:23C'est-à-dire qu'il n'y a pas assez de candidats pour les postes ?
05:25On a un sujet d'attractivité.
05:26Nous y avons répondu déjà,
05:28en travaillant notamment sur les rémunérations.
05:30On a fait un pas important à ce moment-là.
05:33Maintenant, l'attractivité du métier,
05:34c'est aussi les conditions d'exercice du métier.
05:36C'est un enjeu fort.
05:37C'est pour ça que je commençais tout à l'heure
05:39par cette notion à laquelle je tiens beaucoup,
05:41qui est de soutien aux enseignants.
05:43Car aujourd'hui, ils sont contestés dans leurs enseignements,
05:46contestés dans la manière de faire.
05:47Ça, je ne l'accepte pas.
05:48Est-ce que s'il y a moins de candidats,
05:49et visiblement pas suffisamment,
05:51puisqu'on remet deux semaines de plus pour pouvoir candidater,
05:55est-ce que le problème ne va pas être la baisse du niveau ?
05:58Parce qu'évidemment, s'il y a moins de candidats,
06:00techniquement, le concours baisse.
06:02On a, sur certaines disciplines,
06:04on a effectivement parfois un manque, d'abord de lauréats,
06:07de gens qui réussissent le concours derrière.
06:09Nous avons une politique derrière qui nous permet
06:11d'aller rechercher d'autres candidats,
06:13notamment ceux qui étaient juste à la limite.
06:15On a des contractuels également qui sont embauchés après.
06:17Si vous aviez eu plus de candidats,
06:18vous auriez eu des candidats de meilleur niveau.
06:20On a quand même un problème.
06:21C'est-à-dire qu'on veut un meilleur niveau pour les élèves,
06:23mais on va se retrouver avec des profs qui sont au même niveau.
06:26On a tout un dispositif de formation de nos enseignants,
06:28d'accompagnement.
06:29On a d'ailleurs des enseignants qui sont recrutés
06:31comme contractuels et qu'on accompagne,
06:33et qui finalement, en chemin, se disent
06:35« le métier me plaît, je vais passer le concours ».
06:37C'est aussi cette politique d'attractivité qui est très large,
06:39qui permet au bout du compte,
06:41n'oublions pas la formation continue,
06:42qui permet en permanence d'élever le niveau
06:45et d'assurer à nos enseignants qu'ils ont les outils
06:47pour pouvoir élever le niveau de leurs élèves
06:49et assurer leur réussite.
06:50Choc des savoirs, acte 2,
06:53sur un certain nombre de points.
06:55D'abord, le brevet des collèges.
06:57Il n'était plus obligatoire.
06:59Il l'est désormais,
07:01y compris pour passer en seconde,
07:03quelle que soit la seconde, générale, professionnelle ?
07:05L'idée, c'est d'avoir un vrai diplôme.
07:08D'abord, un diplôme qui soit vraiment
07:10avec la vérité des notes.
07:11Il n'y a plus de correctif académique,
07:13il n'y a plus d'académie qui va gonfler artificiellement les notes.
07:15Et au bout du compte, on a quelque chose
07:17que je veux pouvoir être motivant pour les élèves,
07:19qui se disent « j'ai envie de l'avoir ».
07:20C'est quand même une grande étape dans leur vie.
07:22Je passe un vrai examen,
07:23avec toutes les règles que représente un examen,
07:25avant celui qui sera, pour l'entrée éventuellement
07:27dans l'enseignement supérieur, le baccalauréat.
07:29C'est vraiment un temps très important
07:32dans la formation d'un jeune,
07:34et je veux que ce soit motivant pour lui.
07:36Motivant, mais pas non plus couperet.
07:38Nous mettons en place, depuis cette année,
07:40des moyens qui permettent à chaque élève,
07:42à plus d'élèves, d'être en dynamique de réussite.
07:44C'est à cette première cohorte,
07:46qui est aujourd'hui en cinquième, que je dis
07:48« toi en cinquième, j'ai mis à ta disposition
07:50des outils pour réussir. »
07:52Derrière, ton brevet à toi sera obligatoire
07:55pour entrer directement en classe de seconde.
07:57Et ceux qui échoueront, ils iront où ?
07:59Ils auront le choix,
08:01ils auront la possibilité de refaire une troisième,
08:03ils auront la possibilité d'aller vers ce que nous appelons
08:05les classes prépa seconde,
08:07qui sont un dispositif en expérimentation pour le moment,
08:09qui font l'objet d'une évaluation,
08:11pour voir ce que ça va donner.
08:13Ce sont des classes avec une vingtaine d'élèves à peu près,
08:15et qui permettent de revoir les fondamentaux
08:17et de projeter les jeunes, s'ils le souhaitent,
08:19vers une entrée en classe de seconde.
08:21On ne parle plus de brevets à ce moment-là.
08:23En gros, ça permet à des élèves
08:25d'être en réussite sur quatre ans,
08:27avec un parcours lycée derrière,
08:29plutôt que d'être en échec sur trois ans.
08:31Donc ils auront une année de plus pour faire le lycée.
08:33Exactement. Encore une fois, on veut les faire entrer
08:35dans une dynamique de réussite.
08:37Mais il y a aussi la possibilité, pour d'autres qui le préféraient,
08:39d'aller vers une voie professionnalisante comme le sont les CAP,
08:41soit avec une alternance, soit avec un CAP scolaire.
08:43Peu importe. L'idée, c'est de leur donner
08:45la moyen de se projeter et d'être en dynamique de réussite,
08:47que ce soit sur une voie professionnelle
08:49ou sur une voie lycée.
08:51Les maths, les résultats sont en baisse.
08:55Et surtout, une inégalité aussi dans les résultats
08:57entre les garçons, les filles.
08:59Vous allez remettre les maths pour tous ?
09:01Alors, il y a déjà des maths pour tous.
09:03En classe de première, il y a déjà un parcours.
09:05Pour ceux qui n'ont pas l'intention
09:07de poursuivre des maths au-delà de la classe de première,
09:09il y a déjà un parcours d'une heure et demie par semaine.
09:11Mais il n'y avait plus le bac de...
09:13L'idée, c'est que moi, quand je me suis saisie du dossier,
09:15j'ai dit que c'était quand même étrange.
09:17Mettre une discipline qu'on enseigne
09:19et avoir un grand moyen de vérifier, de l'évaluer,
09:21de voir comment ils ont réussi, comment ils ont performé,
09:23c'est étonnant.
09:25Et puis, même chose, on dit
09:27les fondamentaux, c'est maths et français.
09:29Et dans plein de pays au monde, d'ailleurs,
09:31on évalue nos jeunes à l'issue de leur parcours,
09:33leur premier parcours scolaire sur les maths également.
09:35Il n'y a pas de fatalité qui est de dire
09:37que certains sont bons en maths, d'autres ne sont pas bons en maths.
09:39Ça, c'est un mythe très français.
09:41On peut tous être bons en maths.
09:43Avec un niveau qu'il faut adapter.
09:45Et c'est le cas du programme qui est prévu
09:47en classe de première. Moi, ce que je dis,
09:49en classe de première, je veux que les maths soient évaluées.
09:51On évalue bien le français pour tout le monde.
09:53De la même manière, on évaluera les maths pour tout le monde.
09:55Nos deux fondamentaux, maths et français,
09:57seront évalués de la même manière en classe de première.
09:59Donc, ça veut dire qu'à la fin
10:01du bac de première, dans l'épreuve anticipée
10:03du bac, il y a le bac français,
10:05ça peut tout le monde, et il y aura une épreuve de maths
10:07pour tout le monde.
10:09Et qui n'empêche pas ceux qui font des maths experts en terminale
10:11de poursuivre en maths expert et d'avoir leur épreuve
10:13de maths expert en terminale de la même manière.
10:15Et ceux qui ne souhaiteront plus faire de maths, ils ne feront pas
10:17plus de maths en terminale qu'ils n'en font aujourd'hui.
10:19Les groupes de niveau, appelés groupes de besoin,
10:21on a bien compris que c'était quand même des groupes de niveau,
10:23donc en français et en maths, ils sont maintenus,
10:25ils sont étendus.
10:27L'idée, c'est qu'aujourd'hui, ils sont en place pour les
10:29sixièmes et cinquièmes sur la totalité du volume
10:31horaire, donc quatre heures en maths, quatre heures en français,
10:33toutes les semaines, pour permettre à tous
10:35nos élèves d'être dans une dynamique de réussite.
10:37J'allais dire presque des groupes de réussite,
10:39on veut pouvoir réussir. C'est ça qui nous manque aujourd'hui,
10:41n'oublions pas qu'on a un collège
10:45qui sont en très grande difficulté,
10:47et d'autres qui avancent. Donc cette inégalité,
10:49ce fait que certains ne parviennent pas à réussir,
10:51c'est ça que je veux combattre.
10:53Je veux permettre à chacun de pouvoir réussir.
10:55Mais ça marche ? Quand on écoute les témoignages,
10:57il y a quand même de nombreux professeurs,
10:59on en entendait un ce matin sur RMC qui est prof de français,
11:01qui disait en fait, les demi-groupes
11:03de niveau
11:05ont donné le sentiment à certains
11:07qu'ils étaient coincés
11:09chez les plus mauvais,
11:11d'autres au contraire. Il dit, il y a un problème
11:13d'émulation, je n'arrive plus à créer
11:15cette émulation. Alors chacun met,
11:17on a laissé la main aux enseignants
11:19et aux équipes de direction, la manière de mettre en oeuvre
11:21ces groupes. Moi j'ai vu des groupes qui étaient plutôt sur
11:23un mode de vitesse d'apprentissage,
11:25d'autres qui étaient sur une hétérogénéité un peu moindre,
11:27tout en conservant l'hétérogénéité au sein d'un groupe.
11:29Chacun le met en place comme il le souhaite.
11:31L'objectif, et je suis certaine
11:33que ce professeur a le même objectif,
11:35c'est faire réussir nos élèves,
11:37leur donner les moyens de se sentir à l'aise.
11:39Moi j'ai rencontré des élèves qui m'ont dit,
11:41écoutez là pour une fois, moi j'ai besoin
11:43d'un peu plus de temps pour apprendre,
11:45enfin j'ai le temps d'avoir aussi du temps avec mon professeur
11:47pour me réexpliquer, j'ai l'impression d'avancer
11:49plus vite. Et puis au bout du compte,
11:51quand vous retrouvez la classe entière
11:53et que ceux qui étaient en difficulté ont pu progresser,
11:55c'est toute la classe qui en bénéficie.
11:57Donc c'est ça l'esprit de ce qu'on voudrait
11:59mettre en place en quatrième, troisième,
12:01avec des élèves, il ne vous a pas échappé qu'entre
12:03les 12-13 de sixième, cinquième
12:05et les 14-15 voire 16 de quatrième,
12:07troisième, on change beaucoup
12:09et là on ne peut pas tout à fait proposer la même chose.
12:11C'est ça aussi l'idée des groupes de besoins,
12:13proposer un temps où on est
12:15vraiment plus près du besoin, de l'attention
12:17qu'on porte à l'élève, le temps en classe entière
12:19et puis on a le hors classe.
12:21Qu'est-ce que je peux faire hors classe pour continuer à progresser ?
12:23Le hors classe c'est quoi ? C'est les devoirs le soir ? C'est les stages de soutien ?
12:25C'est les devoirs faits, là on va être parfois en tout petit groupe.
12:27Là on va rejoindre des tout petits groupes qui peuvent être à moins de 10 par exemple.
12:29C'est ce qu'était l'étude, mais de manière
12:31plus efficace.
12:33C'est du coup très égalitaire, tout le monde y a accès,
12:35ça c'est important et notamment
12:37ceux qui en ont le plus besoin, on est vraiment sur
12:39un service public
12:41de l'aide aux devoirs.
12:43Et puis on a également les stages de réussite,
12:45on parle de vacances scolaires,
12:47pré-rentrées par exemple.
12:49Moi j'ai rencontré
12:51des stages de réussite aux vacances d'automne
12:53récemment à Besançon avec
12:55un matinier plutôt consacré
12:57aux apprentissages et l'après-midi avec beaucoup de sports.
12:59Les sports c'est en l'occurrence
13:01de rue, je ne sais pas comment on dit précisément,
13:03avec du skate, du BMX,
13:05des choses comme ça, et vraiment les élèves étaient hyper contents
13:07du dispositif, et là ils se sentent à la fois
13:09avec de l'activité, l'action physique.
13:11Donc ça vous allez le généraliser.
13:13Et ça on va l'offrir à beaucoup plus,
13:15on va doubler, ça existe déjà en quatrième,
13:17troisième, mais on va le donner accessible à
13:19800 000 élèves, c'est deux fois plus d'élèves qu'aujourd'hui
13:21parce que nous savons que nous avons des élèves
13:23qui sont en difficulté et qui ont tous envie de réussir,
13:25tous envie d'aller vers le brevet et de poursuivre.
13:27Anne Gentay, vous avez eu immédiatement
13:29la levée de boucliers
13:31d'un certain nombre, Sophie Vénétité
13:33qui est à la tête du
13:35SNEF-SSU, qui dit
13:37avoir déposé un préavis de grève chaque
13:39semaine, il ne suffira pas qu'Anne Gentay
13:41nous dise merci pour la 2732ème
13:43fois, et qu'on est les
13:45chevaliers du chemin des lumières,
13:47on veut des hausses de salaire sans contrepartie,
13:49on veut la suppression du jour de
13:51carence, on veut des postes
13:53en plus, on veut
13:55le, et elle dit même, le
13:57SNEF-SSU est prêt pour nos salaires,
13:59nos métiers, leur est à la riposte, construisons
14:01une mobilisation qui s'inscrit dans la durée.
14:03Je n'ai aucun doute que madame Sophie Vénétité
14:05est tout à fait favorable à ce que nous ayons une école qui
14:07soit juste et efficace.
14:09Je n'en ai aucun doute, et je suis certaine
14:11que nos enseignants sont sur cette ligne également.
14:13Donc vous pensez, vous ne prenez pas au sérieux
14:15cet appel à la riposte ?
14:17Je ne dis pas que je ne prends pas au sérieux, l'appel
14:19social j'ai pris très au sérieux, les syndicats,
14:21l'ensemble des organisations syndicales ont
14:23été reçus par mon ministère dans les 72
14:25heures qui ont suivi leur appel, leur
14:27alerte sociale. Donc oui, je prends les choses
14:29très au sérieux. S'agissant des rémunérations,
14:31elles ont été revues,
14:33largement de plus d'11%,
14:35c'est 268 euros net
14:37de plus par mois, chaque mois, avec vraiment
14:39un gros effort qui a été fait notamment sur
14:41les débuts de carrière. Nous avons un sujet,
14:43une question qui est posée sur ce qu'on appelle les milieux
14:45de carrière, et je sais que madame Vénétité,
14:47nous lui avons proposé d'ouvrir le dialogue
14:49social sur ce sujet-là, et je suis vraiment,
14:51mon ministère est ouvert pour que nous puissions en parler,
14:53voir comment nous pouvons avancer, sur l'attractivité
14:55des métiers. Elle a raison.
14:57C'est vrai qu'on manque de profs,
14:59dans certains secteurs, dans certaines disciplines.
15:01C'est vrai que c'est tout le paradoxe, c'est-à-dire qu'il y a quand même, dans ce projet
15:03de loi de budget, 4 000
15:05postes supprimés, et vous nous dites qu'on manque de postes.
15:07Parce qu'on voit bien qu'on a en plus une inégalité
15:09territoriale, des contraintes démographiques,
15:11ça dépend des disciplines, c'est pas la même chose
15:13au premier degré ou au second degré, il y a beaucoup moins
15:15d'ailleurs de suppressions de postes envisagées au second
15:17degré qu'au premier degré, mais on a un vrai sujet
15:19d'attractivité des métiers, je pense notamment
15:21à certaines disciplines comme maths
15:23et français. Mais quand même, concrètement, le SNES-FSU
15:25réactive son fonds de solidarité
15:27de caisse de grève, avec
15:29effectivement l'idée de pouvoir anticiper
15:31des grèves dans la durée.
15:33L'appel que je veux lancer, c'est aujourd'hui
15:35j'entends Mme Bénédité, elle veut pas
15:37que je lui dise merci, moi c'est ma façon de faire,
15:39j'ai besoin de dire merci aux gens parce que je reconnais
15:41la difficulté de leur métier, je reconnais leur
15:43engagement, je reconnais leur détermination
15:45et je veux qu'au-delà d'ailleurs de
15:47la ministre de l'éducation nationale que je suis,
15:49la totalité de la société française d'ailleurs
15:51soit en soutien de nos enseignants qui font
15:53un travail difficile mais un travail essentiel.
15:55L'école c'est le cœur de la République
15:57et quand l'école réussit,
15:59l'école publique réussit, derrière
16:01c'est la République qui triomphe. Donc moi j'ai besoin
16:03de ça et je suis certaine que nos enseignants
16:05ont à cœur de faire réussir notre élève,
16:07ont à cœur, je suis sûre que Mme Bénédité a à cœur,
16:09de réduire ces inégalités
16:11que nous observons aujourd'hui, qui font que le collège
16:13est devenu profondément inégalitaire dans la réussite
16:15de nos élèves. Donc c'est le projet que je propose.
16:17Faire réussir tout le monde.
16:19Plusieurs questions à vous poser sur la sécurité,
16:21sur la sécurité aussi des élèves,
16:23sur la question de l'islamisation, sur la question du harcèlement.
16:25D'abord sur la question
16:27de l'islamisme ou non
16:29à l'école, est-ce qu'aujourd'hui
16:31ça reste un problème majeur ? On sait que
16:33un de vos prédécesseurs, Gabriel Attal,
16:35en avait fait
16:37un des éléments majeurs
16:39de son combat. Est-ce qu'aujourd'hui
16:41ça reste un problème majeur ?
16:43Ça reste un combat essentiel.
16:45Apprendre la laïcité, expliquer ce que c'est.
16:47Apprendre les valeurs
16:49de la République, expliquer ce que c'est.
16:51Comment on doit, chacun, chaque élève,
16:53chaque parent, chaque enseignant, les respecter.
16:55C'est fondamental. Nos enseignants sont formés.
16:57Mais ils me l'ont dit. Ils me l'ont dit.
16:59Parfois, le contenu de la formation, nous
17:01souhaiterions qu'elle soit plus dense, plus étoffée.
17:03Ils m'ont dit aussi qu'ils avaient besoin d'outils
17:05pour mieux savoir comment passer,
17:07comment transmettre ces valeurs fondamentales à leurs élèves.
17:09Il y a parfois des questions très précises, très concrètes
17:11qui paraissent presque anodines, qui sont
17:13l'endroit où se trouvent le miroir et les toilettes.
17:15Je vais vous prendre un exemple. Cette professeure
17:17qui a été giflée par une élève à qui elle demandait
17:19d'enlever le voile dans l'enceinte
17:21de l'établissement.
17:23Ce qu'on comprend lorsqu'on s'intéresse
17:25un peu au dossier, c'est que
17:27les jeunes filles qui portent
17:29le voile veulent l'enlever
17:31et le remettre devant un miroir.
17:33Ces miroirs sont dans les toilettes.
17:35Les toilettes sont à 20 mètres
17:37à l'intérieur de l'enceinte de l'établissement.
17:39En l'occurrence, la jeune fille avait remis
17:41son voile dans les toilettes et donc elle était encore
17:43dans l'enceinte de l'établissement
17:45lorsqu'elle croit cette professeure qui lui demande
17:47de l'enlever. Il y a certains
17:49lycées qui ont décidé de mettre des miroirs
17:51sur le mur extérieur
17:53de l'enceinte du lycée.
17:55D'autres qui ne le font pas et qui disent
17:57on tolère du coup les 20 mètres.
17:59C'est dans ce genre de détails que
18:01se trouve finalement l'espace aussi de la
18:03confrontation. Qu'est-ce que vous dites ?
18:05Est-ce que vous avez des solutions à leur proposer, y compris sur des
18:07questions aussi matérielles
18:09d'application de la loi ?
18:11Je ne pense pas que ce soit moi, ministre de l'éducation nationale
18:13de rentrer dans les détails. Encore une fois, je crois
18:15beaucoup aussi, et je veux saluer cette
18:17professeure qui a simplement fait appliquer
18:19la loi et le règlement intérieur de son établissement
18:21et c'est ça que nous attendons des professeurs.
18:23C'est ça qu'ils font tous les jours et je veux les soutenir
18:25dans ce travail qui est difficile. Je comprends
18:27qu'ils sont régulièrement contestés,
18:29qu'ils sont régulièrement menacés pour certains
18:31d'entre eux, verbalement, physiquement, moralement
18:33et que c'est totalement inacceptable.
18:35Il y a des cours pour les profs et puis
18:37il y a des cours pour les élèves. Richard Malkin
18:39qui était à ce même micro il y a une semaine
18:41demandait à ce qu'il y ait des cours
18:43de laïcité pour les élèves comme il y a des cours
18:45d'éducation civique.
18:47Est-ce que vous y pensez ? C'est prévu dans
18:49l'enseignement moral et civique, c'est prévu d'expliquer
18:51justement, c'est ce que faisait d'ailleurs M. Samuel
18:53Paty qui expliquait à ses élèves
18:55ce que c'est que la laïcité, ce que c'est que la liberté
18:57d'expression et je veux saluer le courage qu'il a eu
18:59et tous les jours nous avons des enseignants
19:01qui dispensent cet enseignement, souvent
19:03les professeurs d'histoire, mais je note aussi
19:05que certains autres enseignants sont parfois
19:07contestés, je pense certains professeurs de mathématiques
19:09notamment, ce qui est totalement inacceptable.
19:11Donc nous avons cet enseignement qui est déjà
19:13prévu, qu'il faut renforcer.
19:15Oui, je veux que chaque élève comprenne ce qu'est
19:17la laïcité à la française.
19:19N'oublions pas que nos élèves sont également soumis
19:21à, ils sont devant
19:23les enjeux de laïcité à l'anglo-saxonne
19:25qui est très différent de la nôtre, qui est très perturbante
19:27pour eux, raison de plus pour que notre
19:29enseignement moral et civique contienne notre enseignement
19:31d'histoire, contienne comme
19:33il le fait déjà, cet enseignement
19:35à la laïcité et qu'on renforce
19:37les moyens pour nos enseignants de bien
19:39le dispenser. Le ministère de l'Intérieur
19:41va redonner cet après-midi
19:43les tout derniers chiffres de
19:45l'antisémitisme. Est-ce
19:47que vous avez des dernières remontées ? On sait
19:49que l'antisémitisme, y compris dans les toutes
19:51premières classes, c'est-à-dire même en maternelle
19:53est présent dans les écoles
19:55de France. Est-ce que vous avez des chiffres
19:57et des remontées là-dessus ? Je note qu'en effet
19:59les phénomènes de harcèlement d'un côté ou d'atteinte
20:01à la laïcité aux valeurs de la République de l'autre
20:03ne sont pas à l'apanage uniquement des collèges
20:05ou des lycées, que ça existe également
20:07au premier degré en école primaire
20:09de la part parfois de parents d'élèves
20:11et que pour toutes ces raisons
20:13la formation de l'ensemble de nos professeurs
20:15depuis les toutes petites classes
20:17jusqu'aux plus grandes est fondamentale et que la formation
20:19continue doit prévoir cela. Nous avons
20:21à peu près des centaines de milliers
20:23d'enseignants qui sont déjà formés, mais l'objectif c'est que
20:25tous soient formés d'ici
20:272027. C'était un cycle de 5 ans et moi
20:29j'ai demandé d'ailleurs qu'on aille au-delà
20:31de ça car une fois la formation passée
20:33il faut recommencer, c'est un éternel recommencement
20:35il ne faudra jamais
20:37lâcher, jamais, sur les enjeux de laïcité
20:39d'antisémitisme et d'atteinte
20:41aux valeurs de la République. Jamais, jamais
20:43et je veux que nos professeurs sachent que je serai
20:45toujours en soutien, en soutien
20:47très fort et que je n'accepte pas
20:49qu'ils soient contestés. Je veux même dire que
20:51chaque fois qu'ils seront contestés, pas
20:53un soutien ne doit manquer à un seul
20:55de nos professeurs. Et vous soutiendrez y compris
20:57juridiquement chaque professeur qui sera...
20:59Avec un élément important, donc aujourd'hui
21:01ils ont automatiquement, dès qu'ils sont menacés
21:03ce que nous appelons la protection fonctionnelle
21:05je veux pouvoir travailler notamment avec mon collègue
21:07ministre de la fonction publique pour que nous puissions
21:09ajouter un élément qui permettra à un établissement
21:11scolaire de déposer plainte
21:13pour le moment la plainte est déposée à titre
21:15individuel, professeur par professeur
21:17je veux aussi que l'établissement puisse le faire
21:19et montrer ainsi son soutien complet et total
21:21à nos professeurs menacés. Merci Anne Gentay
21:23ministre de l'éducation nationale d'avoir répondu
21:25à mes questions, 8h53 sur AMC BFM TV

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