« Le Salon tactique » revient à l'occasion des test-matches d'automne, ce dimanche à 20 heures en direct sur le site « L'Équipe », avec Jean-François Paturaud, Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe » et Jean-Baptiste Elissalde, notre consultant pour analyser la performance des Bleus face au Japon.
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00:00:00Et bonjour, bonjour à tous, bonjour à toutes, bienvenue dans le Salon Tactique spécial tourné d'automne,
00:00:08tourné de l'équipe de France au lendemain de cette victoire, cette large victoire contre le Japon 52 à 12,
00:00:13huit essais, peut-être moins d'enseignements que d'essais d'ailleurs à propos de cette partie.
00:00:18Le casting habituel vous le connaissez, on n'a pas trouvé mieux pour le moment.
00:00:22Alexandre Bardot sur la gauche, Alexandre le décrypteur fou de la rédaction.
00:00:26Salut Alex, ça va ?
00:00:27Salut, salut tout le monde, ça va, oui. Je suis content de retrouver l'équipe de France.
00:00:32Oui, ça fait du bien un peu de parler de jeu aussi.
00:00:35Au centre de l'écran, vous le voyez, il n'a pas l'air commode comme ça, mais c'est Jean-Baptiste Télissal,
00:00:39et pourtant c'est un poète, si vous lisez ses chroniques, notamment celle d'aujourd'hui où on attaque la Lune.
00:00:44Comment il va Jean-Baptiste ?
00:00:46Ça va bien, bonjour à tous.
00:00:49Ça va, content de parler de jeu aussi, ça te fait du bien, ça te démange toi, non ?
00:00:53C'est une bonne période pour toi.
00:00:55Oui, c'est bien, c'est bien, j'avoue que ça me fait plaisir de te revoir et de rester une heure et dix avec toi.
00:01:00Ah, voilà, parce que justement, la première phrase je l'entends, la deuxième je vais mettre les choses au clair tout de suite.
00:01:06Pour ceux qui ne connaissent pas bien le principe de l'émission, en fait c'est qu'il n'y a pas beaucoup de principes sur la durée,
00:01:11normalement ça dure une heure, on va essayer de respecter ça, plus ou moins une heure, c'est souvent plus que moins.
00:01:18Et aujourd'hui, je les sens un peu d'humeur bavarde, donc on va voir ce qu'on peut faire.
00:01:23Trois thèmes, on va rentrer directement dans le vif de l'émission.
00:01:27Trois thèmes, d'abord le jeu offensif de l'équipe de France.
00:01:29Est-ce qu'on peut parler d'un nouveau visage pour les hommes de Fabien Galtier ?
00:01:33Un deuxième thème sur Antoine Dupont, parce que qu'est-ce que serait un salon tactique si on ne parlait pas d'Antoine Dupont,
00:01:38le capitaine de l'équipe de France qui est de retour dans cette équipe de France ?
00:01:41Est-ce que lui aussi a un petit peu un nouveau rôle, un nouveau rôle sur le terrain ?
00:01:45Et le troisième, attention là, ça fossourait dans la tête de Jean-Baptiste Elissal,
00:01:49parce qu'il va vous dire comment on va battre la Nouvelle-Zélande la semaine prochaine au Stade de France,
00:01:53ou comment on peut les battre.
00:01:55C'est surtout ça, d'abord, qu'on va essayer de les battre samedi soir.
00:01:58Ce sera 21h10 au Stade de France.
00:02:00Le premier thème, messieurs, d'abord le jeu offensif de l'équipe de France.
00:02:04Jean-Baptiste, est-ce que tu as vu les évolutions nettes ?
00:02:07Il y a deux semaines, quand j'avais eu la chance de discuter avec Patrick Arletta-Zamarkoussi,
00:02:11il disait qu'il y avait des évolutions claires dans le jeu de l'équipe de France qu'ils allaient mettre en place.
00:02:15Est-ce que ça s'est ressenti sur le terrain hier contre le Japon ?
00:02:19On les devine.
00:02:21On voit que le profil des joueurs a aussi changé.
00:02:24Des garçons comme Olivier Roumat sont apparus et d'autres.
00:02:29Alexandre, heureusement.
00:02:31C'est vrai qu'Olivier était moins bon.
00:02:34Il y a Amine Tama qui était parfait, c'était dommage.
00:02:37C'est une bonne entame.
00:02:41C'est ma génération, alors j'ai du mal à me projeter.
00:02:44Tu vieillis comme ça, c'est difficile.
00:02:47Ce qui m'a déçu hier, c'est que sur ce match-là, on n'a pas pu voir totalement ce que voulaient faire Fabien et son staff en termes offensifs.
00:03:01Les Japonais se sont jetés dans un rugby fait uniquement deux passes sur toute la largeur,
00:03:09sans trop mettre d'alternance ou même pas du tout.
00:03:14Ils se sont fait punir par des fulgurances.
00:03:17On a décelé sur deux ou trois actions qu'on va vous montrer tout à l'heure,
00:03:21quelques nouveautés qui vont j'espère apparaître très vite
00:03:25et qui vont nous projeter après l'ère de la déposition, au désonnage, au surfing
00:03:32et aux nouveaux mots employés par les grands techniciens français.
00:03:39En fait, il y a une expression, tu as disparu Jean-François, on n'entend plus ta voix.
00:03:46Il y a une expression qu'on a entendue cette semaine à Marcoussix ou au Stade de France, c'est celle de tenir le ballon.
00:03:56Dans le top 14, on entend beaucoup parler de ça, de tenir le ballon.
00:04:00Mais dans l'ère Galtier, c'est assez inédit d'entendre cette expression de tenir le ballon.
00:04:08Le courant crédo jusque là, c'était plutôt la dépossession, enfin jusque là,
00:04:12jusque 2023, on va le dire, jusqu'à la Coupe du Monde.
00:04:15Puis il y a eu, on en a beaucoup parlé ici, mais finalement les révolutions, elles sont assez lentes.
00:04:20Il y a eu un changement de consigne d'arbitrage sur le jeu au sol qui a redonné du pouvoir à l'attaque, on va dire.
00:04:29Et donc l'équipe de France a été obligée de s'adapter à ça.
00:04:32Et on a commencé à avoir une mutation lors du dernier tournoi, notamment se mettre en place en fin de tournoi.
00:04:37Pour prendre quelques stats simples, avant la Coupe du Monde, l'équipe de France était à environ 110-115 passes par match.
00:04:45On est monté à, depuis la Coupe du Monde, excepté la tournoi en Argentine, on est à 140 passes.
00:04:50Et même en fin de tournoi, sur les trois derniers matchs de tournoi, on est à 170 passes.
00:04:54Un autre chiffre qui est intéressant, c'est que jusqu'en 2023, jusqu'à la Coupe du Monde, il y avait 20% des matchs où l'équipe de France avait la possession.
00:05:04C'est-à-dire qu'il y avait plus de 50% du temps de ballon en main.
00:05:07Depuis la Coupe du Monde, on est passé à 80% de matchs où l'équipe de France a la possession.
00:05:11Donc on sentait que ça commençait à arriver, mais c'est sans doute toujours un peu en chantier.
00:05:21En revanche, je trouve que le match face au Japon, il y a des signaux qui montrent qu'il y a une forme d'accélération, qu'il y a davantage de volonté.
00:05:31Je ne sais pas si tu l'as ressenti toi aussi, comme ça, plus de volonté, plus d'organisation.
00:05:36Une meilleure organisation, je ne sais pas si c'est le mot, mais un peu plus de repères par moments, peut-être un peu plus de joueurs pour ce jeu-là aussi.
00:05:45Pour moi, le premier signal, c'est la composition d'équipe.
00:05:48C'est l'apparition du fils d'Olivier Roumat, qui est un joueur de ballon.
00:05:55Regarde, ne te trompe pas, sinon on t'appelle Jean-Pierre.
00:06:01Le positionnement de Thomas à l'ouverture, qui a été forcément décrié,
00:06:11même si Jalibert est un très bon joueur et il a énormément de talent,
00:06:17Thomas connaît ce rugby-là, connaît aussi le moment où il faut arrêter ce rugby-là, ou le continuer.
00:06:24C'est-à-dire que je n'aimerais pas qu'on devienne non plus aussi le Japon d'hier soir, en étant monité magique en jouant.
00:06:31Ils t'ont beaucoup plu les Japonais, Jean-Baptiste, tu les as trouvés excellents.
00:06:34En fait, ils sont en spécialiste du hara-kiri, donc là ils se le sont fait.
00:06:38C'était terrible. Au début du match, ils ont l'occasion de mettre deux pénalités en face des poteaux pour faire 6 à 5.
00:06:45Non, les mecs préfèrent aller en touche, ils se sentent plus costauds, je ne sais pas.
00:06:50Et c'est une équipe, votre collègue l'a bien dit dans un article, qui préfère perdre 60 à 20 que 30 à 10.
00:06:57Du coup, j'espère qu'on ne va pas tomber dans le tout possession, sans créer d'alternance, en oubliant notre jeu au pied.
00:07:05Et on a vu hier que le jeu au pied répondait rond dans le projet de Fabien,
00:07:11puisqu'on a vu des longs coups de pied qui sont restés sur le terrain, en disant à nos amis Japonais
00:07:16« Allez-y, de toute façon, on sait que vous allez contre-attaquer, nous on va vous attendre. »
00:07:19On a vu Louis Biel-Barré qui a continué avec des chasses dans les coins pour mettre la pression.
00:07:25C'est les deux premiers essais qui arrivent comme ça.
00:07:29En fait, ce que je demande, ce n'est pas tout simplement tout possession ou tout dépossession.
00:07:35C'est jouer juste, et je pense qu'un joueur comme Thomas Ramos, des joueurs comme Roumat,
00:07:40sont des personnes qui savent le faire, notamment à Toulouse, et qui l'ont en eux.
00:07:45Pour commencer une tournée, pour commencer un nouveau projet, ce n'est pas étonnant que des joueurs comme ça soient alignés sur le terrain.
00:07:54On va montrer une action qui est un peu symbolique, mais avant je voulais peut-être un peu l'introduire.
00:08:00Grosso modo, on pourrait dire qu'il y aurait trois critères pour évaluer les intentions de jeu d'une équipe, les ambitions de jeu.
00:08:07Le premier critère, c'est à partir d'où cette équipe est prête à attaquer, à lancer le jeu.
00:08:12C'est plus ou moins haut sur le terrain.
00:08:14On sait que l'équipe de France de Galtier, sur les deux ou trois premières années du mandat,
00:08:19elle refusait quasiment d'attaquer depuis ses 50 mètres.
00:08:23Un autre critère, c'est ce que font les joueurs quand ils arrivent au proche de la défense,
00:08:32ou quand ils sont dans la défense.
00:08:33Est-ce qu'ils se sécurisent, est-ce qu'ils gardent le ballon, ou est-ce qu'ils cherchent à le faire vivre davantage ?
00:08:37Avec cette action qu'on va voir maintenant, qui est une action du début de la deuxième mi-temps,
00:08:42on va voir qu'à la fois l'équipe de France a reculé l'endroit à partir duquel elle est prête à attaquer,
00:08:50c'est-à-dire que là, c'est une mêlée à l'entrée des 22 mètres français.
00:08:53Antoine Dupont, il se trouve qu'il y a beaucoup d'espace, donc c'est plus facile,
00:08:56parce que les Japonais défendent très mal, mais Antoine Dupont part sur le fermé,
00:08:59derrière une mêlée, il va donner à Vielle-Biarrec, il va avancer,
00:09:04et après le premier hug, je crois qu'on va voir là ce que les joueurs de cette équipe de France-là
00:09:13font peut-être un peu plus que ceux du premier mandat de Fabien Galtier,
00:09:18c'est-à-dire qu'au contact de la défense, ou proche de la défense, il y a peut-être un peu plus de passes.
00:09:23Là, on voit Houma qui, dans une cellule d'avant, va servir Meafoo,
00:09:27Meafoo qui, au contact, va chercher à libérer les bras pour servir Moefana,
00:09:32Moefana qui est plutôt réputé pour être un puncher davantage qu'un passeur,
00:09:36quand il va saisir du ballon, il ne va pas mettre le ballon sous le bras, il va le garder entre les deux mains,
00:09:40il va comprendre que les défenseurs japonais se sont concentrés sur lui,
00:09:47et il va à son tour lâcher le ballon pour Houma qui avait redoublé,
00:09:51et Houma va à son tour faire une page en plus en pivot vers Ramos,
00:09:55et là, qu'est-ce qu'on voit, c'est qu'en fait, avec ses 1, 2, 3, 4, 5 passes à peu près,
00:10:00sans arrêt, sans rec, il y a un énorme espace qui se libère dans le couloir,
00:10:08et les bleus vont y aller, et cette action, elle va se poursuivre encore un peu,
00:10:13ça va être laissé refuser à Antoine Dupont, c'est une action qui part donc des 22 mètres français,
00:10:20et qui atterrit une minute plus tard dans l'embûte japonais,
00:10:26avec ce format de jeu qui est un peu toulousain, j'en vois…
00:10:33Oui, toulousain et pas que, mais il est sûr que quand tu as la chance d'être sélectionneur en équipe de France,
00:10:40tu peux choisir le jeu que tu veux faire, et surtout choisir les joueurs que tu veux pour faire le jeu que tu veux faire,
00:10:46c'est-à-dire que dans les clubs, des fois, tu t'arrives et tu n'as pas forcément les joueurs que tu veux pour faire le jeu que tu veux,
00:10:52lui, il a la chance de choisir Fabien, et là, il a choisi des joueurs, on le voit à l'image de Houma,
00:10:57qui sont capables de jouer dedans et devant la défense, sans passer par le sol,
00:11:01alors on va revenir à des choses qui sont un peu moins théoriques, un peu moins stratégiques,
00:11:06on va plus rentrer dans le mouvement général, avec le positionnement des soutiens, intérieur, extérieur, dans l'axe,
00:11:13et il faudra passer peut-être des freekens, par des échecs, par des ballons tombés, mais ça prend la bonne voie,
00:11:22et c'est vrai qu'à défaut de puissance, pour Houma, il faut y rajouter Miafou,
00:11:29mais Miafou est capable, lui, d'être très puissant, et aussi de jouer debout,
00:11:34et il faudra trouver cette mixité, trouver ces relais sur le terrain,
00:11:38parce que c'est ce qu'il y a de plus dur à faire, répéter des schémas de jeu très programmés,
00:11:43il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr, tu répètes ce que dit le coach bêtement,
00:11:47mais quand tu dois commencer à produire un rugby comme ça, il faut de la réflexion,
00:11:52il faut de la connexion, il faut du temps passé ensemble,
00:11:55il faut des mains aussi,
00:11:57oui, il faut des mains, et c'est la bonne direction,
00:12:00et donc il faut choisir des mains, c'est vrai que dans le choix de l'équipe,
00:12:04il y a des choix à faire, et aujourd'hui, sur cette action, le choix de Houma,
00:12:10il est très bon, puisque c'est un garçon qui est là, dans le soutien,
00:12:14un joueur rupture qui sait jouer très bien devant et dans la défense,
00:12:18et qui fait vivre le ballon admirablement bien.
00:12:21J'ai une question, Jean-Bas, toi qui fais partie du stade de l'équipe de France,
00:12:26quand justement le fait de mettre Houma plutôt qu'Olivant,
00:12:29c'est pas seulement pour la concurrence, c'est parce que tu fais évoluer ton plan de jeu,
00:12:33c'est aussi ça, c'est parce que tu es des joueurs qui collent mieux à ce que tu veux faire actuellement ?
00:12:37Je pense, comme le fait Thomas Ramos, alors que Mathieu Gelibère est un très très bon ouvreur,
00:12:42il l'a montré en ce début de saison, il y a des connexions entre ces joueurs-là,
00:12:46ils savent se trouver, ils le pratiquent ensemble, sur cette action,
00:12:49Moé Fana est dans le coup, Dupont est dans le coup, Mehafou est dans le coup,
00:12:53Houma est dans le coup, et comme par hasard,
00:12:55ce sont des joueurs qui pratiquent sur une villa tous les week-ends.
00:12:59Pour moi, c'est pas un non-sens.
00:13:02On peut discuter de la composition d'équipe pour Olivant,
00:13:04pour moi, il a fait de très bonnes parties, mais il est peut-être un peu moins dans ce registre,
00:13:08comme Gelonch ou d'autres, et ils sont peut-être aussi un peu moins en forme.
00:13:12Il y a la forme du moment, et il y a aussi ce que tu veux faire sur le terrain.
00:13:15Et aujourd'hui, ce que veut faire l'équipe de France sur le terrain,
00:13:18c'est faire vivre le ballon un peu plus, et qu'il n'y ait pas trop d'accidents de jeu,
00:13:22c'est-à-dire trop de recs. Ils ne veulent pas multiplier les phases de jeu.
00:13:25Ils veulent être, comme l'a dit Fabien, la mi-temps, être juste stratégiquement.
00:13:31C'est-à-dire, OK, on a cette ambition de se faire des passes et de jouer debout, etc.
00:13:35Mais il ne faut pas oublier que les grandes équipes,
00:13:38et on le voit avec Bordeaux aujourd'hui, qui est une belle équipe,
00:13:41qui sait bien jouer au rugby aussi,
00:13:43elles tapent aussi beaucoup dans le ballon pour faire reculer les défenses, etc.
00:13:46Et cette petite mayonnaise va prendre petit à petit.
00:13:50Ce que j'ai regretté un peu hier, c'est que c'était un peu trop facile.
00:13:53Donc, on n'a pas vu encore tout ce qu'ils souhaitaient faire,
00:13:57notamment, on en parlera tout à l'heure, dans la structure du jeu,
00:14:01quand le jeu sera un peu plus ralenti.
00:14:05Alors justement, pour suivre ce que je disais tout à l'heure,
00:14:08il y a un troisième critère qui peut permettre d'évaluer, on va dire,
00:14:11les intentions de jeu d'une équipe, c'est qu'est-ce qu'elle fait, cette équipe,
00:14:16quand il n'y a pas d'avancée ou quand il y a des ballons lents.
00:14:20Là, on a vu que c'était une action avec beaucoup de vitesse,
00:14:22donc quelque part, c'est plus facile de développer ce jeu
00:14:25et de continuer à se faire des passes.
00:14:28Mais qu'est-ce qu'on fait quand le ballon est ralenti,
00:14:30qu'il n'y a pas de vitesse, pas d'avancée ?
00:14:32Et à quel point on étire la possession ?
00:14:35Il faut se rappeler que dans l'ère Galtier,
00:14:38il y avait une règle qu'il avait expliquée lors d'une tournée au Japon en 2022, je crois.
00:14:42C'était le 22-22, je crois.
00:14:44C'est-à-dire qu'ils avaient calculé quasiment de manière scientifique
00:14:50que quand une équipe possédait le ballon,
00:14:53quand l'équipe de France, en tout cas, possédait le ballon,
00:14:5720 secondes à peu près entre les 22 mètres,
00:15:02c'est-à-dire dans la zone centrale du terrain,
00:15:04quand elle possédait 20 secondes sans avoir avancé,
00:15:06elle finissait par perdre le ballon.
00:15:08Et donc, la décision était,
00:15:10si on n'a pas avancé au bout de 20 secondes ou 3 rucks,
00:15:13on tape, on se dépossède du ballon.
00:15:17Là, on va voir une action qui est à l'inverse de ça
00:15:21parce que c'est une action qui va durer 1 minute 30
00:15:23qui s'est déroulée entre les 50 mètres français,
00:15:26enfin entre les 50 mètres et les 40 mètres japonais
00:15:29et où les Français vont multiplier les temps de jeu.
00:15:33Et en plus, ce que Jean-Bab a expliqué,
00:15:36c'est une forme de jeu qu'on n'avait pas encore vue.
00:15:41Jean-Bab, je te montre l'image et après, c'est à toi de bosser.
00:15:44Donc là, il y a le temps de jeu, le ballon est parti côté droit,
00:15:48c'est après une mêlée au centre du terrain
00:15:50et là, on trouve la première passe de l'UQ pour Guillard.
00:15:57Pendant non trop 4 ans, l'équipe de France,
00:16:01donc dans cette zone centrale,
00:16:03avait prévu des chemins assez courts,
00:16:05c'est-à-dire, on appelle ça des relances de jeu,
00:16:07quand le jeu est à l'équilibre, pas tout à fait lent
00:16:10parce que quand c'est très lent, on tape quoi qu'il arrive,
00:16:13mais quand il y a un peu de dynamisme
00:16:15et qu'on n'a pas gagné de lignes d'avantage
00:16:17et ils avaient des chemins qu'ils appelaient des chaînes sous pression
00:16:20faits de cellules et c'était souvent une première cellule,
00:16:23comme on le voit là, avec 3 avants qui venaient taper
00:16:26et un jeu après le 10 avec 3 autres avants
00:16:28qui jouent après le 10 pour prendre le milieu de terrain
00:16:30et se donner deux côtés d'attaque.
00:16:32Si c'était positif, on pouvait continuer à jouer
00:16:35et souvent, comme les défenses sont très bonnes à ce niveau-là,
00:16:39ça se transformait par un jeu au pied ou un retour côté source,
00:16:43c'est-à-dire avec tous les joueurs que vous voyez en bas de l'écran à droite
00:16:45qui viennent de faire le ruck, qui eux vont recharger,
00:16:47vont rester en zone.
00:16:49Aujourd'hui, la différence, c'est que vous voyez Thomas Ramos
00:16:52qui joue arrière, même avec son numéro 10 à ce moment-là du match
00:16:55puisqu'il y a Thomas Jalibert,
00:16:57en se relevant du ruck, la première chose,
00:16:59il y a Ficou aussi, on ne le voit pas sur l'écran,
00:17:02ils vont partir dézonner, partir de ce couloir-là,
00:17:05partir de l'autre côté du terrain pour donner des solutions.
00:17:08Et ça, c'est un peu nouveau parce que, du coup,
00:17:11comme tu as plus de joueurs dans le sens là-bas,
00:17:13tu vas créer une troisième phase de jeu
00:17:16ou une deuxième, on le verra si ça joue dans le dos,
00:17:18pour aller toucher le couloir opposé
00:17:20et re-étirer les fences et faire bouger les joueurs.
00:17:24Et ça, c'est un peu nouveau.
00:17:26On avait commencé à le percevoir pendant le tournoi,
00:17:28en fin de tournoi, et aujourd'hui, on peut s'apercevoir aussi
00:17:30que la structure a changé.
00:17:32Donc, je vous rappelle ce que c'est qu'une 900.
00:17:34Une 900, c'est ces trois avants qui viennent après le 9.
00:17:37900, c'était assez simple à comprendre
00:17:39pour tous les joueurs qui arrivaient dans le Projet France.
00:17:41Et derrière, il faisait une 1000,
00:17:43c'est-à-dire un jeu de trois avants après le 10.
00:17:45Aujourd'hui, pour laisser de l'espace dans le sens là-bas,
00:17:48ils vont faire deux 900.
00:17:50On va le voir. Vas-y, Alex.
00:17:51Ça, c'est la première.
00:17:52Donc, une première qui est...
00:17:53Voilà.
00:17:54Celle-là, elle est sous le dos.
00:17:55On va affronter ruck.
00:17:56Et là, deuxième 900.
00:17:59Voilà.
00:18:00Avec le cul qui transmet, avoir dit.
00:18:02Voilà.
00:18:03Donc, la première 900, vu la densité de défense,
00:18:07il peut y avoir une passe,
00:18:08mais souvent, c'est une cellule d'affrontement
00:18:12qui joue des épaules faibles,
00:18:13qui essaie de faire un crochet extérieur.
00:18:15Et il faut que ce ruck, il dure moins de trois secondes.
00:18:18Si ce ruck dure moins de trois secondes,
00:18:19la deuxième 900, vous voyez, par rapport à la première,
00:18:21la première, elle était à peu près à 10 mètres de l'UQ.
00:18:24Celle-là, elle est à 12, 13 mètres.
00:18:26Vous voyez, l'UQ, moins...
00:18:27Oui, 7, 8 mètres.
00:18:28Et là, celle-là, elle est à 10, 12 mètres.
00:18:30C'est-à-dire que quand Vardy va toucher le ballon,
00:18:32il est en face du quatrième ou cinquième.
00:18:34Et vous voyez Ramos et Ficou,
00:18:38qui étaient dans le ruck avec Atisogbe,
00:18:40qui étaient avec Boudéante et Atisogbe,
00:18:42qui, eux, sont restés pour garder des défenseurs.
00:18:45Trois défenseurs en face 2,
00:18:47plus le mec derrière, ça fait quatre joueurs.
00:18:49Voilà.
00:18:50Quatre défenseurs pris pour deux attaquants.
00:18:52Tous les autres sont partis porter le danger là-bas.
00:18:55Alors, Vardy, il a deux choix.
00:18:57Il a le choix de garder le ballon.
00:18:59Il a le choix de le passer.
00:19:01Alors, il peut le passer à Roumat,
00:19:03qui est à côté de lui,
00:19:04mais ça reste dans la même cellule.
00:19:05Ou alors, il va jouer quasiment à Fix,
00:19:07en joueur pivot,
00:19:08et il va toucher Jalibert, qui passe derrière lui.
00:19:10L'avantage de cette cellule-là,
00:19:12c'est que ça crée un espace plus important.
00:19:18Si Jalibert avait touché le ballon
00:19:20à la place de Vardy,
00:19:22il aurait donné à Roumat ou à Vardy
00:19:25dix mètres plus loin.
00:19:26Et on aurait déjà été
00:19:27dans le deuxième tiers du terrain là-bas,
00:19:29tout au fond.
00:19:30Et on aurait peu eu d'espace.
00:19:32Donc, ce n'est pas déconnant.
00:19:33On se rapproche un petit peu.
00:19:34On joue des passes un peu plus courtes.
00:19:36Par contre, les trois quarts derrière,
00:19:38eh bien, ils désonnent.
00:19:39Et on arrive à trouver aussi un attaquant en plus.
00:19:41C'est-à-dire que Jalibert,
00:19:42en prenant le ballon dans le dos,
00:19:44va être un premier moteur à l'action qui va suivre.
00:19:48Ce que j'aurais aimé, je pense,
00:19:51et ce dont Patrick Arnetaz et Fabien vont bosser,
00:19:56c'est que le premier désonneur,
00:19:57c'est Ficou qui est arrivé.
00:19:59Ficou, pour moi,
00:20:00il aurait dû se placer à la place de Moefana.
00:20:02Moefana aurait dû se décaler encore dans le couloir.
00:20:04Et Thomas Ramos, en arrivant le dernier,
00:20:06aurait dû être dans l'axe de Jalibert
00:20:10pour lui donner une solution
00:20:11dans la verticalité ou à l'intérieur.
00:20:13C'est pour ça qu'on a mis ces petits ronds.
00:20:15Donc, ça, c'est les positions
00:20:16qui, pour toi,
00:20:17auraient été les positions idéales
00:20:18dans le replacement.
00:20:19Les petits ronds,
00:20:20le premier rond,
00:20:21juste derrière Jalibert,
00:20:22c'est Ramos.
00:20:23Ensuite, Ficou et Moefana,
00:20:24et les ronds indiquent là où
00:20:26chacun aurait dû se trouver
00:20:28dans un monde idéal,
00:20:29on va dire,
00:20:30dans un remplacement idéal.
00:20:31Voilà.
00:20:32Et ça, ça va venir.
00:20:33Et puis après,
00:20:34ce n'est pas une science exacte.
00:20:35On peut aussi,
00:20:36des fois,
00:20:37en dépassant un peu le ballon
00:20:38ou en étant un peu en retard,
00:20:39trouver des solutions.
00:20:40Mais ce qui est bien dans cette action,
00:20:43c'est Ficou et Ramos.
00:20:45Ils ont fait le run avec Atti Sogbe.
00:20:47C'est les deux premiers rapides
00:20:48à se relever.
00:20:49Les deux premiers trois quarts,
00:20:50ils n'ont pas réfléchi.
00:20:51Ils sont partis en courant.
00:20:52Il faut savoir que des joueurs
00:20:53comme Mathis Lebel,
00:20:54au Stade Toulousain,
00:20:55sont capables,
00:20:56en sept secondes,
00:20:57de faire le ruck
00:20:58et de se retrouver quasiment
00:20:59où est Moefana, là-bas.
00:21:01Et c'est ce qu'aurait pu faire Ficou.
00:21:03C'est-à-dire que Ficou,
00:21:04pour moi,
00:21:05il a deux petites secondes de retard
00:21:06et Thomas Ramos,
00:21:07il a une petite seconde d'avance,
00:21:08lui,
00:21:09parce qu'il a l'habitude de le faire.
00:21:10Donc, on aurait pu trouver
00:21:11une meilleure animation.
00:21:12Et vous voyez Movaca
00:21:13au milieu du terrain.
00:21:14Lui,
00:21:15il sera en charge
00:21:16de donner une solution main-main
00:21:17à Jalibert
00:21:18quand il va toucher le ballon
00:21:19dans le dos,
00:21:20s'il le souhaite.
00:21:21Voilà.
00:21:22C'est une nouveauté.
00:21:23J'espère qu'on le verra
00:21:24un peu plus souvent.
00:21:25On avait commencé à le percevoir.
00:21:26Mais le fait de passer
00:21:27avec ces deux 900,
00:21:28c'est un gros signal
00:21:29pour le dézonage.
00:21:30C'est-à-dire qu'on raccourcit
00:21:31un peu les passes
00:21:32et on se ménage
00:21:33beaucoup de terrain
00:21:34pour jouer à l'extérieur.
00:21:35Tu vas nous expliquer
00:21:36les 900,
00:21:37les 1000.
00:21:38Les 900,
00:21:39les 1000,
00:21:40c'est bien les chiffres et la lettre,
00:21:42mais tu peux nous expliquer un peu ?
00:21:43Il l'a fait tout à l'heure.
00:21:44Jean-François,
00:21:45il faut que tu suives.
00:21:46J'aimerais,
00:21:47Jean-François,
00:21:48que tu suives.
00:21:49Alors,
00:21:50je vais le réexpliquer
00:21:51pour Jean-François
00:21:52parce que toute la France
00:21:53en a compris et a compris.
00:21:54Merci.
00:21:55900,
00:21:56c'est le code
00:21:57qui sont dans l'équipe.
00:21:58C'est trois avant
00:21:59après le 9.
00:22:00D'accord.
00:22:01Comme là,
00:22:02on voit en vardive.
00:22:03Donc ça,
00:22:04c'est une 900.
00:22:05Le 9 passe aux avants.
00:22:06Et une 1000 à l'époque,
00:22:07c'était le 9
00:22:08qui passait au 10
00:22:09et le 10
00:22:10qui passait à l'avant.
00:22:11Comme tu vois encore
00:22:12beaucoup d'équipes le faire.
00:22:13Voilà.
00:22:14Merci.
00:22:15Aujourd'hui,
00:22:16au lieu de faire 900 et 1000,
00:22:17ils font 900-900.
00:22:18Ça les rapproche un petit peu.
00:22:20Ils gagnent un attaquant
00:22:21avec le 10
00:22:22et ça leur donne
00:22:23beaucoup de terrain
00:22:24pour aller dézonner
00:22:25et aller de l'autre côté
00:22:26du terrain là-bas
00:22:27et avoir un peu plus d'espace
00:22:28pour jouer des duels.
00:22:29Merci Jean-Baptiste.
00:22:30Et ça,
00:22:31donc,
00:22:32toi,
00:22:33je crois que tu ne l'avais jamais vu
00:22:34avec l'équipe de France
00:22:35cet enchaînement de 900
00:22:36comme ça.
00:22:37Non.
00:22:38Par contre,
00:22:39j'avais vu des 900
00:22:40par exemple,
00:22:41face à l'Afrique du Sud
00:22:42qui a une défense très haute,
00:22:43l'équipe de France
00:22:44faisait 900-900
00:22:45mais ils restaient en zone
00:22:46les trois quarts
00:22:47et ils voulaient rejouer
00:22:48de là où le ballon venait,
00:22:49côté source,
00:22:50de là où le ruck était
00:22:51avec Atisogbe
00:22:52et c'était plutôt
00:22:53pour s'opposer
00:22:54à des défenses très hautes
00:22:55et des défenses rush.
00:22:56Aujourd'hui,
00:22:57je pense que là,
00:22:58c'est des 900
00:22:59qui sont un peu différentes.
00:23:00Elles ne sont pas d'affrontements
00:23:01la première,
00:23:02oui,
00:23:03mais la deuxième,
00:23:04elle est très différente.
00:23:05Elle n'est plus la même
00:23:06défense.
00:23:07Donc,
00:23:08elle est très différente.
00:23:09Elle est plus large.
00:23:10Vardy,
00:23:11il est quasiment à fixe.
00:23:12Il ne fera que pivot
00:23:13et si Jalibert lui dit
00:23:14garde, garde, garde, garde,
00:23:15eh bien,
00:23:16il ira jouer son duel
00:23:17en face de lui
00:23:18et il y aura une possibilité
00:23:19de faire le fameux
00:23:20troisième temps
00:23:21avec un 10,
00:23:22un 15,
00:23:23un 13,
00:23:24un 12,
00:23:25un 14,
00:23:26peut-être un homme
00:23:27de couloir Movacca,
00:23:28ça fait 6 joueurs.
00:23:29On peut faire des semi-attaques
00:23:30sur des moitiés de terrain
00:23:31et on va donc prolonger
00:23:32le mouvement un peu plus
00:23:33que ce qu'il était
00:23:34il y a encore deux ans
00:23:35où on se sera arrêté
00:23:36à une fois,
00:23:37ça ne marche pas,
00:23:38on tape dans le ballon,
00:23:39une chandelle de récupération
00:23:40ou une dépossession
00:23:41qui va dans les angles,
00:23:42ça sera encore possible
00:23:43parce que le jeu
00:23:44est fait d'alternance
00:23:45mais on sent
00:23:46qu'il y a quand même
00:23:47une volonté
00:23:48d'aller bouger
00:23:49le ballon et les hommes.
00:23:50Tu me contrediras peut-être
00:23:51mais ce week-end
00:23:52face au All Black,
00:23:53on devrait voir
00:23:54un match de déshonneur
00:23:55et de déshonnage
00:23:56parce que côté All Black,
00:23:57il y a aussi
00:23:58des spécialistes,
00:23:59je pense à Will Jordan
00:24:00par exemple.
00:24:01Oui,
00:24:02ils le font aussi
00:24:03un peu moins
00:24:04parce qu'ils ont
00:24:05énormément
00:24:07de skills
00:24:08et ils ont la priorité
00:24:09de prendre le milieu
00:24:10de terrain
00:24:11toujours avec deux côtés
00:24:12d'attaque,
00:24:13des avants qui sont capables
00:24:14beaucoup de manipuler
00:24:15le ballon aussi,
00:24:16pour avoir les conditions
00:24:17climatiques aussi
00:24:18mais je pense qu'on verra
00:24:19un peu plus
00:24:20ces séquences-là
00:24:21parce que le jeu
00:24:22va être un peu plus structuré,
00:24:23l'opposition va être
00:24:24un peu plus dense,
00:24:25il y aura beaucoup
00:24:26moins de ballons
00:24:27avec de l'avancée
00:24:28ou des breaks
00:24:29comme il y a eu
00:24:30face aux Japonais,
00:24:31très directs,
00:24:32en deux passes
00:24:33et donc peut-être
00:24:34qu'on en verra,
00:24:35dans le match
00:24:36face au Black.
00:24:37Tout du moins,
00:24:38je l'espère
00:24:39et après il faudra
00:24:40que la charnière
00:24:41sache si elle est bonne
00:24:42ou si elle n'est pas bonne
00:24:43tout simplement.
00:24:44La mi-temps,
00:24:45Fabien Galtier
00:24:46n'était pas
00:24:47franchement ravi
00:24:48alors qu'il y avait
00:24:4931-0.
00:24:50Est-ce que toi
00:24:51tu as vu une vraie progression
00:24:52entre la première
00:24:53et la deuxième mi-temps
00:24:54dans le jeu offensif ?
00:24:55Non.
00:24:56J'ai vu le même match
00:24:57avec un peu plus
00:24:58de scourie
00:24:59en deuxième mi-temps.
00:25:00Je pense que Fabien,
00:25:01alors oui,
00:25:02peut-être qu'il y avait
00:25:03un manque de justesse
00:25:04stratégique comme il a dit
00:25:05sur une ou deux sorties de camp
00:25:06où le discours proposé,
00:25:07c'est-à-dire lâchez-vous
00:25:08d'un peu plus loin,
00:25:09on peut tenter des coups,
00:25:10on est moins dans
00:25:11le jeu stéréotypé
00:25:12a provoqué
00:25:13quelques deux
00:25:14ou trois erreurs
00:25:15et c'est peut-être là
00:25:16où il a dit
00:25:17il faut réfléchir à ça,
00:25:18on ne peut pas faire
00:25:19non plus n'importe quoi
00:25:20et je pense aussi
00:25:21que c'était une forme
00:25:22pour dire
00:25:23on est à 31-0,
00:25:24on fait quand même
00:25:25une bonne mi-temps,
00:25:26je n'ai pas envie
00:25:27qu'à la française
00:25:28on se relâche
00:25:29et que ça finisse
00:25:30à 40-40
00:25:31et que ça finisse
00:25:32à 40-40
00:25:33et que les japonais
00:25:34gagnent la deuxième mi-temps
00:25:35parce qu'on a coaché
00:25:36etc.
00:25:37D'ailleurs le coaching
00:25:38dans l'ensemble
00:25:39a fait plaisir
00:25:40parce que Bouddhan
00:25:41a fait une belle rentrée
00:25:42donc voilà
00:25:43ils ont eu des problèmes
00:25:44aussi,
00:25:45Morabka
00:25:46avait passé
00:25:473e ligne L,
00:25:48c'est un peu désorganisé,
00:25:49ils avaient fait
00:25:50un 5-3
00:25:51mais je pense que
00:25:52Fabien était
00:25:53au fond de lui
00:25:54content de cette
00:25:55première mi-temps
00:25:56après plusieurs mois
00:25:57sans avoir vu
00:25:58ses joueurs
00:25:59et je pense que
00:26:00Fabien a été
00:26:01très content
00:26:02de ne pas avoir
00:26:03vu ses joueurs
00:26:04et il était en train
00:26:05de les prévenir
00:26:06inconsciemment
00:26:07qu'il ne fallait pas
00:26:08non plus tomber
00:26:09dans la facilité
00:26:10pour ne pas faire
00:26:11n'importe quoi
00:26:12en deuxième mi-temps.
00:26:13Ok.
00:26:14J'ai une question
00:26:15juste sur
00:26:16le match d'Accélère,
00:26:17j'ai une dernière
00:26:18question.
00:26:19Est-ce que
00:26:20tu continuerais
00:26:21toi avec le même
00:26:2215 de départ
00:26:23contre la Nouvelle-Zélande ?
00:26:24Et donc avec
00:26:25le même style ?
00:26:26Oui voilà
00:26:27c'est ça en fait
00:26:28la question en direct.
00:26:29C'est très difficile
00:26:30de répondre à ça
00:26:31quand on est extérieur,
00:26:32j'ai entendu le débat
00:26:33sur, je vous le dis
00:26:34encore une fois,
00:26:35j'ai entendu
00:26:36plein de spécialistes,
00:26:37plein d'anciens joueurs
00:26:38dire oui Ramos,
00:26:39non Ramos,
00:26:40oui Jalibert
00:26:41mais non il faut laisser
00:26:42arrière etc.
00:26:43Je pense que
00:26:44Barré leur donne
00:26:45de l'assurance
00:26:46mine de rien sur les ballerots,
00:26:47c'est un peu hubide
00:26:48le soir au mois de novembre
00:26:49en France,
00:26:50voilà je pense que
00:26:52Thomas maîtrise
00:26:53et il l'a prouvé encore,
00:26:55maîtrise le rugby
00:26:56à une vitesse d'exécution,
00:26:59une finesse dans son jeu,
00:27:00il sent, il voit
00:27:01tout avant les autres
00:27:03et il a une connexion
00:27:04avec Antoine
00:27:05et dans ce rugby-là
00:27:06qui est primordial pour Fabien,
00:27:08je pense qu'il l'a vu
00:27:09à l'entraînement,
00:27:10après est-ce qu'on met
00:27:11un peu plus de densité physique,
00:27:13on sort Roumade
00:27:14pour mettre un gelon,
00:27:16ça c'est son ressenti,
00:27:19c'est là au bout de deux ans,
00:27:20c'est l'analyse
00:27:21qu'ils vont en faire
00:27:23de l'équipe adverse,
00:27:25voilà.
00:27:26Parce que là,
00:27:27la question Jean-Bas
00:27:28c'est est-ce qu'on a vu
00:27:30cette équipe de France
00:27:31avec ces intentions-là,
00:27:33parce que c'était le Japon
00:27:34et que quelque part
00:27:36c'est un adversaire
00:27:37plus facile
00:27:38qui peut permettre
00:27:39de se libérer
00:27:40ou d'aller chercher
00:27:41des nouvelles solutions,
00:27:42est-ce que ça c'est possible
00:27:45de le renouveler
00:27:46face au All Black
00:27:49ou est-ce qu'il faut revenir
00:27:50à quelque chose
00:27:51de plus rude ?
00:27:55Les Blacks sont très rudes
00:27:57face aux Irlandais,
00:28:00ils ont fait un choix fort
00:28:03de mettre des mecs
00:28:04qui frappent fort,
00:28:05la troisième ligne
00:28:06elle ne fait pas rire,
00:28:08mais si on veut passer
00:28:11pour faire ce rugby-là,
00:28:13il faut qu'on en passe par là,
00:28:15peut-être que Fabien
00:28:16va mettre la même équipe,
00:28:17en plus il n'aime pas
00:28:18trop changer,
00:28:19il y a rarement de surprises
00:28:20quand même,
00:28:21d'ailleurs il donne
00:28:22l'équipe à tout le monde,
00:28:23il s'est ouvert à tous,
00:28:25donc s'il veut passer par là
00:28:28et qu'il pense
00:28:29que c'est la bonne solution,
00:28:30il faut y aller à fond,
00:28:31et après il ne faut pas penser
00:28:33que Roumat non plus
00:28:34ne s'est pas plaqué
00:28:37ou prend un contact,
00:28:38et il ne faut pas penser
00:28:39que Barré est incapable
00:28:42de jouer une situation
00:28:44et qu'il est stéréotypé
00:28:45par rapport à son jeu
00:28:46du stade français,
00:28:48les garçons
00:28:49c'est des mecs de haut niveau,
00:28:50ils s'adaptent vite
00:28:51et je ne vois pas
00:28:52pourquoi il y aurait
00:28:53du changement,
00:28:54ce qu'il a fait,
00:28:55ses choix là,
00:28:56fort,
00:28:57c'est qu'il a une idée
00:28:58derrière la tête,
00:28:59et peut-être qu'il a prévenu
00:29:00certains de ses garçons,
00:29:01toi tu joues le premier,
00:29:02je veux voir ce que ça donne,
00:29:03c'est une forme de récompense,
00:29:04etc.,
00:29:05mais il n'est pas trop là-dedans,
00:29:06dans son discours,
00:29:07dans ce que je perçois
00:29:08depuis des années,
00:29:09il aime bien quand même
00:29:10avoir une certure
00:29:11et donner du practice
00:29:12aux mecs ensemble
00:29:13et répéter des choses,
00:29:14donc voilà,
00:29:15il y a peu de chances
00:29:16que ça bouge,
00:29:17peut-être un ou deux
00:29:18semaines,
00:29:19certainement à la marge
00:29:20et en fonction
00:29:21de ce que propose
00:29:22la Nouvelle-Zélande aussi.
00:29:23On va évoquer
00:29:24le deuxième thème,
00:29:25lui a priori,
00:29:26à moins qu'il se passe
00:29:27quelque chose
00:29:28sur la planète,
00:29:29Antoine Dupont sera
00:29:30titulaire samedi prochain
00:29:31contre la Nouvelle-Zélande,
00:29:32on a vu un peu
00:29:33une nouvelle utilisation,
00:29:34un nouveau rôle
00:29:35d'Antoine Dupont
00:29:36qui faisait son retour,
00:29:37on le rappelle,
00:29:38après 13 mois d'absence
00:29:39dans le 15 de France,
00:29:40Alex, tu as relevé
00:29:41plusieurs choses,
00:29:42est-ce que c'était flagrant
00:29:43et est-ce que c'était
00:29:44dès le début du match,
00:29:45comment ça s'est passé ?
00:29:46Alors,
00:29:47la première chose
00:29:48qu'on a vue,
00:29:49qui était plutôt
00:29:50facile à voir
00:29:51d'ailleurs au stade
00:29:52qu'à la télé,
00:29:53c'est qu'Antoine Dupont
00:29:54qui jusque-là
00:29:55défendait majoritairement
00:29:56ou quasiment
00:29:57exclusivement
00:29:58en premier rideau,
00:29:59s'est retrouvé
00:30:00régulièrement
00:30:01dans le troisième rideau
00:30:02et on l'a vu,
00:30:03ça,
00:30:04dès la deuxième minute,
00:30:05on va montrer
00:30:06et puis après,
00:30:07Jean-Baptiste,
00:30:08tu pourras l'expliquer
00:30:09parce que c'est vrai
00:30:10que tout le monde
00:30:11s'est un peu interrogé
00:30:12sur pourquoi ça ?
00:30:13Donc,
00:30:14c'est vrai
00:30:15qu'il n'y a pas
00:30:16d'explication,
00:30:17c'est vrai
00:30:18qu'il n'y a pas
00:30:19d'explication
00:30:20sur pourquoi
00:30:21il a fait ça.
00:30:22Donc,
00:30:23je vais montrer.
00:30:24On est donc à 2 minutes 30 au chrono.
00:30:25Dupont dégage le ballon.
00:30:26On voit Barré
00:30:27qui s'était mis dans l'axe
00:30:28pour dégager.
00:30:29On va dire
00:30:30que dans le premier mandat
00:30:31jusqu'à la Coupe du Monde,
00:30:32dans cette situation-là,
00:30:33Ramos,
00:30:34l'ouvreur
00:30:35qui était
00:30:36en Tamac
00:30:37plutôt à l'époque,
00:30:38ne se mettait pas
00:30:39en situation
00:30:40de monter
00:30:41comme là
00:30:42on voit Ramos
00:30:43très vite.
00:30:44Il est allé
00:30:45dans le cadre
00:30:46de la première phase
00:30:47de la Coupe du Monde
00:30:49Tamac,
00:30:50oui,
00:30:51à l'époque,
00:30:52restait au fond du terrain
00:30:53avec l'arrière
00:30:54et Dupont tapait
00:30:55et suivait
00:30:56ensuite
00:30:57son coup de pied
00:30:58dans un
00:30:59deuxième rideau
00:31:00parce qu'il ne peut pas
00:31:01non plus,
00:31:02même s'il est
00:31:03capable de beaucoup de choses,
00:31:04il ne peut pas taper
00:31:05et monter
00:31:06dans le premier rideau
00:31:07en même temps.
00:31:08Là,
00:31:09on va voir
00:31:10qu'il va rester.
00:31:11Il y a eu
00:31:12réception du coup de pied.
00:31:13Ramos,
00:31:14lui,
00:31:15est bien monté.
00:31:16On voit qu'il y a un rideau
00:31:17entre huit joueurs,
00:31:18je crois.
00:31:19Les Japonais vont choisir
00:31:20de retaper
00:31:21et,
00:31:22au fond du terrain,
00:31:23on va voir
00:31:24Hébaré et Dupont.
00:31:25Ça,
00:31:26c'est l'action.
00:31:27C'est dans la continuité.
00:31:28Dupont va trouver
00:31:29un espace
00:31:30avec une passe
00:31:31osée
00:31:32lobée au-dessus
00:31:33de la défense
00:31:34pour attisoper
00:31:35et ça sera
00:31:36au coup
00:31:37laissé
00:31:38de pied le pied arrêt.
00:31:39Pourquoi,
00:31:40Jean-Bas,
00:31:41quelle est,
00:31:42toi,
00:31:43ton explication
00:31:44sur le fait
00:31:45qu'on ait retrouvé
00:31:47tout simplement,
00:31:48elle vient de ta
00:31:49seconde image,
00:31:50si tu peux le remettre.
00:31:51C'est-à-dire que
00:31:52en laissant
00:31:53le 10 et le 15
00:31:54directement au fond
00:31:55et ce 9
00:31:56qui tape
00:31:57et a toujours
00:31:58un temps de retard
00:31:59pour entrer dans la ligne,
00:32:00tu perds
00:32:01un joueur
00:32:02de plus
00:32:03sur le premier rideau.
00:32:04Là,
00:32:05je pense que
00:32:06pour connaître
00:32:07Fabien
00:32:08et
00:32:09les gens
00:32:10qui sont
00:32:11autour de lui,
00:32:12ils ont analysé
00:32:13qu'il y avait
00:32:14sur cinq coups
00:32:15de pied comme ça,
00:32:16les
00:32:17japonais allaient
00:32:18rendre une fois
00:32:19le ballon directement
00:32:20comme ils le font là
00:32:21mais les quatre autres fois,
00:32:22ils allaient tenter
00:32:23une contre-attaque
00:32:24parce que c'est une équipe
00:32:25qui aime attaquer,
00:32:26qui aime se faire des passes,
00:32:27qui joue sur ses qualités,
00:32:28etc.
00:32:29Donc,
00:32:30tout simplement,
00:32:31le fait de mettre
00:32:32Ramos là,
00:32:33ça te fait gagner
00:32:34un joueur de plus.
00:32:35Donc,
00:32:36si vous envez sur cette image
00:32:37Ramos,
00:32:38il aurait pu avoir
00:32:39des opportunités
00:32:40pour les
00:32:41japonais
00:32:42de contre-attaquer,
00:32:43de trouver des espaces
00:32:44un peu plus faciles
00:32:45parce que
00:32:46tu perds un joueur
00:32:47sur le terrain.
00:32:48Pour moi,
00:32:49c'est
00:32:50uniquement ça.
00:32:51Sachant que
00:32:52tu peux aussi rajouter
00:32:53les qualités
00:32:54d'Antoine
00:32:55au fond du terrain
00:32:56mais Thomas
00:32:57est capable
00:32:58de le faire aussi.
00:32:59C'est-à-dire que là,
00:33:00il voulait vite passer
00:33:01en 13-2,
00:33:02se mettre
00:33:03vite en ligne
00:33:04pour rendre ton tiro.
00:33:0513 joueurs
00:33:06dans le premier rideau,
00:33:07deux au fond du terrain.
00:33:08Voilà.
00:33:09Les avants font
00:33:10un gros effort
00:33:11pour rentrer là-dedans
00:33:12et au premier point
00:33:13sur le premier rideau
00:33:14et deux qui couvrent le fond
00:33:15et s'ils arrivent
00:33:16à rentrer dans nos 22,
00:33:17vous verrez tout à l'heure,
00:33:18on est quasiment
00:33:1915-0
00:33:20parce que
00:33:21les japonais
00:33:22n'utilisent quasiment
00:33:23jamais le jeu au pied.
00:33:24C'est des statistiques,
00:33:25c'est de la data,
00:33:26c'est un choix.
00:33:27Moi, je sais que
00:33:28j'ai pu le faire
00:33:29à Montpellier
00:33:30quand j'avais
00:33:31Kobus Renak
00:33:32qui restait au fond.
00:33:33Il tapait,
00:33:34il restait au fond.
00:33:35Avec Benoit Payot
00:33:36par exemple
00:33:37qui est un autre profil,
00:33:38il tapait,
00:33:39il montait
00:33:40et je restais à deux derrière.
00:33:41Je me dégarnissais
00:33:43je préférais avoir
00:33:44deux longs pieds derrière
00:33:45et deux mecs
00:33:46un peu plus sûrs
00:33:47sous les ballons hauts
00:33:49même si Benoit
00:33:50ne manquait pas
00:33:51de mental.
00:33:52Quand tu fais un mec 70,
00:33:53c'est un peu plus compliqué
00:33:54pour aller choper
00:33:55les ballons hauts.
00:33:56Là, on sait qu'Antoine
00:33:57dans ces situations-là
00:33:58en plus,
00:33:59est capable de débloquer
00:34:00des solutions
00:34:01et une fois,
00:34:02les japonais ont tapé
00:34:03dans le ballon
00:34:04et Antoine a trouvé une brèche
00:34:05qui a amené
00:34:06le premier essai
00:34:07de Biel Barré.
00:34:08Deuxième chose
00:34:09qui a marqué
00:34:10alors qui n'est pas
00:34:11non plus totalement
00:34:12une nouveauté
00:34:13parce qu'Antoine Dupont
00:34:14est capable
00:34:15d'énormément de choses
00:34:16et on l'a déjà vu
00:34:17être un excellent passeur
00:34:18capable de faire jouer
00:34:19des joueurs autour de lui
00:34:20mais là,
00:34:21il y a eu à la fois
00:34:22une récurrence
00:34:23et une forme d'organisation
00:34:24on va dire.
00:34:25Il a ouvert
00:34:26beaucoup,
00:34:27beaucoup d'intervalles
00:34:28en jouant
00:34:29autour des rugs
00:34:30et il est devenu
00:34:31l'un des meilleurs
00:34:32joueurs au monde.
00:34:33Il est devenu
00:34:34l'un des meilleurs
00:34:35joueurs au monde.
00:34:36Il est devenu
00:34:37l'un des meilleurs
00:34:38joueurs autour des rugs
00:34:39en portant le ballon
00:34:40autour des rugs.
00:34:41Ça a rappelé
00:34:42ce que pouvait faire
00:34:43George Gregan à l'époque
00:34:44avec l'Australie
00:34:45et on va montrer
00:34:47quelques exemples.
00:34:58Ici,
00:34:59c'est à la 9e minute
00:35:00on voit Antoine Dupont
00:35:01qui est parti
00:35:02en travers
00:35:03derrière le rug
00:35:04et on voit
00:35:05tous les joueurs ici
00:35:06qui viennent se proposer autour de lui, donc il y a Houma qui s'était proposé en croisé au départ,
00:35:11Atisogbe qui avait enclenché derrière Houma en se disant que peut-être l'intervalle viendrait,
00:35:15que le jeu se ferait là, Bielbiare qui vient en croisé également,
00:35:19Movaca qui vient en croisé également et Mehafou qui se propose.
00:35:25Quand autant de joueurs viennent se proposer autour d'un seul,
00:35:30c'est qu'il y a une volonté stratégique, non Jean-Baptiste ?
00:35:35Oui, en effet, ce n'est pas un hasard du tout et je pense que quand on a un phénomène comme ça dans l'équipe,
00:35:40avec bien évidemment des défenseurs très focalisés sur ce mec-là,
00:35:46lui donner beaucoup d'options quand il porte les ballons autour de lui,
00:35:49c'est lui donner une chance en plus peut-être de prendre des intervalles et surtout de faire entrer les autres.
00:35:56L'avantage qu'il y a sur ces animations aussi, c'est que tu mets en difficulté les deux ou trois premiers défenseurs,
00:36:04on le verra tout à l'heure et sur d'autres images,
00:36:07le but d'Antoine étant d'aller attaquer le deuxième, voir l'extérieur du deuxième s'il peut le faire, on le voit là,
00:36:13et d'avoir des solutions à son intérieur, proche de lui, un peu plus large,
00:36:18et après son flair, ses qualités vont faire la différence pour le choix.
00:36:25Ce qu'on peut être sûr, c'est qu'Antoine en faisant ça, monopolise des gens,
00:36:30déjà ne serait-ce que par sa présence et par ses qualités athlétiques
00:36:34et le genre de rugby qu'il est, les joueurs se focalisent dessus.
00:36:37Donc quand tu es défenseur, en général tu es trois au bord des rucks,
00:36:39les trois premiers là, c'est ceux qui sont dans la difficulté,
00:36:43et c'est par cet endroit-là qu'on commence nos exercices de défense quand on est entraîneur.
00:36:48Ces trois-là, c'est très difficile.
00:36:50Donc quand Antoine porte le ballon et qu'il a deux ou trois personnes autour de lui,
00:36:53voire quatre là sur cet exemple, qui arrivent un peu partout, c'est très compliqué à défendre.
00:36:59Et je pense qu'en effet, ils se sont aperçus de ça et ça facilite le jeu axial,
00:37:03ce qu'ils appellent le jeu en black, Jeff, tu le marqueras sur ton petit cahier.
00:37:07C'est arrivé à prendre l'axe…
00:37:09Je suis en black et je commence à être un peu propre.
00:37:13Voilà, quand Antoine porte le ballon, ça s'appelle une neuf.
00:37:18Donc neuf, neuf, neuf, et là il va porter une solution intérieure,
00:37:22on l'a vu mettre des schisteras comme le faisait très bien Greg Hahn,
00:37:24mais aussi Yash Vidi ou d'autres.
00:37:26Une solution presque main-main dans son axe là, qui vient dans le même intervalle que lui,
00:37:31et une solution un peu plus large comme Néa Fou.
00:37:34Et c'est vrai que deux, trois fois on l'a vu et tu vas le montrer sur une prochaine séquence,
00:37:40ça apporte quand même de grandes difficultés pour l'analyse.
00:37:45Là c'est plus structuré que tout à l'heure, tout à l'heure les joueurs arrivaient de manière un peu désordonnée,
00:37:48on va dire là on voit quelque chose qu'on va revoir ensuite, c'est-à-dire trois joueurs qui sont en fait,
00:37:52je pense Jean-Bal, les trois joueurs de la cellule, de la première cellule d'avant,
00:37:58qui quand ils voient Antoine Dupont démarrer derrière un rug, partir en travers et aller chercher le deuxième ou le troisième défenseur japonais,
00:38:06ils viennent se projeter à sa hauteur pour lui proposer une solution.
00:38:09Là on voit Flamand, Néa Fou et Gros qui viennent,
00:38:13et on voit aussi le regard d'Antoine Dupont qui est en fait en train de regarder quasiment dans son dos là,
00:38:17et il va lâcher une schistera pour Tata Fou qui va venir en croiser et ça va ouvrir un intervalle.
00:38:25Et on va retrouver quasiment la même situation sur l'essai de Jean-Baptiste Gros,
00:38:30là on a une caméra aérienne, donc Antoine Dupont est dans le rond jaune,
00:38:37il a trois joueurs qui viennent à sa hauteur, Rouma, Gros et Moefana,
00:38:41et en face il y a trois défenseurs, il a le numéro 6, le numéro 1 et le numéro 3 japonais.
00:38:47Jean-Bas, je te laisse développer.
00:38:51Dans ces cellules-là et dans ce type de fonctionnement, donc la 9,
00:38:59Antoine en portant le ballon va essayer d'aller attaquer le joueur numéro 1, le deuxième.
00:39:04Si le joueur numéro 6 le suit, ce qu'il ne faut pas faire normalement,
00:39:09il faudrait laisser le 1 prendre Antoine, mais c'est très dur quand tu as un mec comme ça,
00:39:13sous la fatigue, après avoir fait des rugs et des mêlées,
00:39:16c'est souvent les avants qui se situent au bord du rug, vous voyez les numéros.
00:39:20Si ce numéro 6 suit Antoine, Moefana va entre les poteaux,
00:39:23il lui met une petite schistéra ou une petite passe croisée,
00:39:27et c'est lui qui va prendre l'intervalle.
00:39:29Si le 6 reste sur Moefana, le 1 est forcément obligé de défendre sur Antoine.
00:39:36Sauf que du coup, ça ouvre une épaule faible pour Gros ou pour Roumat à l'extérieur.
00:39:42En fait, en portant le ballon et en n'étant simplement pas juste un transmetteur,
00:39:48en ramassant le ballon par terre et en le donnant aux autres,
00:39:50en portant le ballon, il arrive à créer un 4 contre 3.
00:39:54Un 4 contre 3, un peu plus dans la profondeur et plus près des rugs.
00:39:59Je pense qu'avec un personnage comme lui, mais même avec d'autres,
00:40:04mais surtout avec ses qualités, ça peut poser de grandes difficultés aux défenses.
00:40:10Et avec le profilage de nos joueurs, c'est-à-dire des Movaka, des Gros, des Roumat,
00:40:16et même maintenant, on voit des Tatafou qui a joué deux bouts dans la dernière action.
00:40:20Ça crée de suite des brèches dans l'axe du terrain.
00:40:25Ça resserre les défenses aussi à terme et ça nous libérera des espaces sur les extérieurs.
00:40:32Dans mon souvenir, la fin de l'action, c'est qu'en fait, le numéro 6 ne va même pas être pris de vitesse.
00:40:38Il ne va pas tellement réussir à défendre et que le 1 et le 3 vont se resserrer sur Antoine Dupont
00:40:44et ça va libérer l'espace pour Gros.
00:40:48Je crois que c'est ça, la fin de l'action, oui, c'est même sûr,
00:40:51parce que le 3 va tellement se resserrer que Gros va passer entre les deux joueurs ici,
00:40:57parce que le 13 va se rafraîchir.
00:40:59En tout cas, ça crée un énorme danger.
00:41:02Ce qui est intéressant, c'est qu'on sait qu'Antoine Dupont, il prend beaucoup de contacts.
00:41:11Son jeu, il défend beaucoup aussi et il prend beaucoup de contacts offensivement
00:41:17parce qu'il a les qualités pour ça.
00:41:19Je pense que tu en prenais beaucoup moins, toi, à ton époque, Jean-Paul, tu avais des qualités.
00:41:25Mais on sait aussi qu'il y a une sorte de recherche d'économie.
00:41:33Je sais que c'était une question à un moment avec Fabien Galtier, il s'évoquait ça.
00:41:38Je me souviens, dans une interview, qu'il avait souligné, Antoine Dupont,
00:41:40qu'il avait joué tout un match sans avoir pris un seul contact.
00:41:44Et donc là, est-ce que c'est aussi ça, la volonté ?
00:41:47Est-ce que c'est aussi ça, l'idée ?
00:41:48C'est-à-dire qu'il perde moins d'énergie dans des chocs,
00:41:51qu'il y ait une structure autour de lui qui lui permette de peser sur la défense sans prendre les contacts ?
00:41:58Pour moi, il y a trois choses.
00:41:59Il y a une question d'énergie, en effet.
00:42:02Moins Antoine prendra de contacts,
00:42:05plus il aura des espaces, meilleur il sera, et plus frais il sera.
00:42:09Tant est qu'il soit encore meilleur, il portera encore plus de dangers sur les défenses adverses.
00:42:16La deuxième chose, c'est qu'un demi-mêlée par terre, ça peut casser le rythme.
00:42:23Il n'y a que très peu, encore une fois, très peu d'endroits dans le monde
00:42:26où, même s'il y a deux demi-mêlées par terre, un joueur arrive et joue comme un demi-mêlée,
00:42:29avec le même automatisme, c'est assez rare dans la suppléance.
00:42:33Voilà, ça peut casser un peu la courroie de distribution, on va dire.
00:42:38Et la troisième chose, c'est que je pense qu'aujourd'hui,
00:42:43au vu des défenses qui sont, et on verra tout à l'heure, il y a un petit lien qui est fait avec les All Blacks,
00:42:48au vu des défenses qui sont de mieux en mieux organisées, pas celles des Japonais mais d'autres,
00:42:54le jeu axial et le jeu debout dans ces intervalles-là, au milieu du terrain, sera de plus en plus important.
00:43:01Alors, fait par Antoine ou par un autre, mais je pense qu'on est en train de redéfinir un peu le jeu d'une demi-mêlée,
00:43:08qui était, au début, il y a une période où il était très éjecteur, il fallait coller au ballon, faire des passes,
00:43:12ça a été un peu ma période à moi, c'est ce que nous demandaient nos entraîneurs.
00:43:15Moi, ça m'allait bien parce que je portais très peu le ballon,
00:43:18il fallait vraiment qu'il y ait la bonne ocase et le bon positionnement, je savais le faire,
00:43:24mais je ne le gardais pas, ou très peu, parce que je savais que j'étais en danger dans les collisions,
00:43:29alors qu'Antoine en voulait beaucoup moins,
00:43:31et je pense que ça va être une nouvelle façon de développer leur jeu en black
00:43:35et de redémarrer des actions qui seront peut-être un petit peu moins dans la vitesse au départ et un peu plus dans la difficulté.
00:43:44Et si les joueurs sentent Antoine, ils sentent ce qu'il veut faire, un peu comme Tatafu,
00:43:50qui a pourtant trois entraînements avec Antoine Dupont, sur cette action-là, il a joué debout,
00:43:55il y a un autre joueur qui est arrivé, qui a joué un duel, qui a rejoué debout lui à son tour,
00:43:59et on en vient à des actions, comme la première que tu as montré, où le ballon va plus vite que les défenseurs,
00:44:05les défenseurs viennent se fixer, mais le ballon est déjà parti,
00:44:08et là tu crées du rugby qu'on aime tous voir, et qu'on voit beaucoup dans d'autres équipes.
00:44:16Est-ce que vous voulez passer au troisième thème ?
00:44:18Parce que justement, tu le disais un peu Jean-Bat,
00:44:21tu commençais à dire qu'il y avait une petite transition qu'on allait faire,
00:44:23parce que dans ton plan Marshall, dans ton grenelle de comment on va écraser la Nouvelle-Zélande samedi,
00:44:31il y a un point sur lequel tu avais repéré, c'était peut-être qu'on pouvait attaquer le 9 adverse,
00:44:36c'est ça que tu disais notamment ?
00:44:39Exactement, sur ces phases-là, Alex va le montrer, la particularité de la défense All Black,
00:44:44c'est que le 9, il le faisait très bien d'ailleurs avec Aaron Smith,
00:44:47il vient se mettre autour des rucks, notamment le premier défenseur pour décaler ses avants,
00:44:54et leur donner un peu d'oxygène dans la circulation, il compense les brèches,
00:44:59et c'est devenu un automatisme dans le jeu All Black, donc ils ont changé de demi de mêlée,
00:45:04ils n'ont pas encore trouvé le 9 avant de Smith d'ailleurs.
00:45:07Il nous disait qu'ils étaient excellents leur demi de mêlée.
00:45:11J'aurais bien aimé le voir à ce niveau-là quand même Jeff, on ne peut pas dire qu'ils sont...
00:45:15Je suis là pour la bataille à lui.
00:45:18Ils sont moins bons que d'autres demi de mêlée qui sont passés avant, pour l'instant,
00:45:24ils sont aussi très jeunes et pareil, ils ont moins de vécu avec cette équipe,
00:45:30mais ils défendent toujours pareil, ils sont là au bord des rucks,
00:45:35et j'imagine que si Antoine porte les ballons et qu'il en met une paire à son intérieur
00:45:40pour jouer sur ce demi de mêlée, il y aura peut-être dans le temps d'après,
00:45:44ou même directement, parce qu'un demi de mêlée est quand même moins costaud pour plaquer,
00:45:48il y aura peut-être là du jeu debout à faire,
00:45:50et il y aura peut-être dans un second temps, vous allez le voir sur la vidéo,
00:45:53des opportunités derrière, parce que ce demi de mêlée a la particularité chez l'All Black
00:45:57de défendre dans le premier rideau, près des rucks, pour combler Smith,
00:46:01et de partir, quand le ballon part au numéro 10, dans le second rideau.
00:46:08Donc là, l'image est arrêtée à ce moment-là.
00:46:12Là, c'est le demi de mêlée, il se trompe un peu, il est venu se mettre du mauvais côté du ruck,
00:46:17normalement, il aurait dû se mettre là où est Barrette,
00:46:20le joueur de deuxième ligne, là, avec le bandeau sur les cuisses,
00:46:23et le décaler Barrette un petit peu, pour gagner un joueur.
00:46:27Il est souvent là.
00:46:28Si Antoine le sent, ça, en plongeant avec la même animation que tout à l'heure,
00:46:32avec un mec qui va venir de son intérieur, dans le dos là, plus deux mecs qui vont plonger,
00:46:37ils vont certainement pouvoir attaquer ce joueur-là.
00:46:40Vas-y, Alex, montre.
00:46:42En théorie, quand il n'est pas attaqué, ce joueur-là, ce numéro 9,
00:46:46le ballon part, et là, qu'est-ce qu'il fait ?
00:46:48Il fait le deuxième rideau, il fait la couverture.
00:46:53Et là, c'est une autre arme à utiliser, si jamais on arrive à le faire plaquer, c'est que...
00:47:01On aura des espaces, donc, dans le deuxième rideau,
00:47:03parce que comme beaucoup d'équipes, et on va voir, on l'a vu avec l'équipe de France,
00:47:08très peu d'équipes se séparent du ballon quand elles arrivent dans les 22 mètres adverses.
00:47:12C'est une zone, la zone de conclusion, la zone de scorch, tous les entraîneurs lui donnent un nom.
00:47:17Les gars, quand on est là, c'est tellement difficile d'y aller qu'on garde le ballon.
00:47:20Et on voit l'arrière de Zolandé, tout en bas de l'écran, là,
00:47:24votre voix là, qui est déjà carrément dans la ligne,
00:47:28parce que lui, il sait que c'est le demi de mêlée qui fait le double rideau.
00:47:31Sauf que si on arrive à jouer sur lui, entre guillemets, à le faire plaquer,
00:47:34ou à l'occuper par les courses d'Antoine avec tous ses soutiens qu'on a vus tout à l'heure,
00:47:38peut-être que dans un second temps, quand on transmettra le ballon au numéro 10,
00:47:41il est demi de mêlée par terre, il y aura peut-être des petits bugs de compensation
00:47:46des autres ailiers ou de Will Jordan qui sera un peu trop dans la ligne.
00:47:50Et il y aura peut-être des opportunités dans le jeu au pied derrière cette défense.
00:47:54Old Black a été très agressive et très haute face aux Irlandais.
00:47:58C'est une façon aussi de la contourner.
00:48:01On prépare l'émission, on se disait aussi que, là je reviens à la capture précédente,
00:48:06si ce numéro 9 recommet l'erreur de ne pas demander à ses avants de s'écarter,
00:48:13il y a aussi beaucoup d'espace pour les cellules qu'on a vues tout à l'heure,
00:48:17pour les départs d'Antoine Dupont avec des avants qui arrivent à hauteur.
00:48:21On voit qu'entre Barrette et le deuxième défenseur néo-zélandais, il y a 4-5 mètres.
00:48:26Imaginez Dupont qui part dans cette zone-là avec trois avants qui arrivent à sa hauteur,
00:48:31trois avants, un ailier, potentiellement ça peut faire beaucoup de dégâts.
00:48:36Après, il faut percevoir le truc, il faut que le mec recommette l'erreur,
00:48:39mais en tout cas, ça peut être intéressant.
00:48:42Tu m'as dit hier en discutant qu'ils laissaient beaucoup d'espace autour des rucks, les Old Black.
00:48:47Enfin, qu'ils laissaient des espaces.
00:48:49Ils laissent des espaces, ils circulent très vite,
00:48:53ils sont assez nombreux sur ce premier rideau, souvent dans ces zones-là.
00:49:01L'image d'après, elle est parlante, vas-y, si tu peux la remettre.
00:49:05Voilà, vous voyez, ils occupent bien les espaces,
00:49:09mais pour bien occuper ces espaces à l'extérieur et défendre haut,
00:49:12ils ont tendance peut-être de temps en temps à faire trop confiance justement à ce demi-mêlé
00:49:17qui vient combler les trous et les pousser vers l'extérieur.
00:49:21Et bien, il y a des petits bugs.
00:49:23Je pense que c'est une particularité qu'on a.
00:49:26On a des joueurs puissants qui savent jouer au ballon,
00:49:30qui savent jouer dans les duels, qui savent jouer debout.
00:49:33Et je pense qu'on aurait tort de se priver de ce jeu, entre guillemets, axial,
00:49:37de ce jeu en black face aux New Zealand.
00:49:40Et après, c'est facile à décrypter comme ça, le mettre en place.
00:49:45C'est un peu plus compliqué, mais je pense qu'Antoine va le comprendre très, très vite
00:49:49s'il ne l'a pas déjà compris.
00:49:51Et Thomas Ramos, une fois que tu vas lui montrer une image comme ça ou deux,
00:49:54vous allez voir que s'il y a l'espace, il la mettra dans le dos.
00:49:57Et Mathieu Jalibert, je n'en parle même pas, puisque c'est sa spécialité,
00:50:00les par-dessus, et il les sent aussi très bien avant les autres.
00:50:05Attention quand on vient les adresser, les par-dessus ou les coups de pied haut,
00:50:11parce qu'on a vu les Irlandais tenter de le faire.
00:50:15Mais par contre, quand il y a un problème dans un coup de pied un peu trop long
00:50:20ou un problème dans la montée, on va dire, ça crée des espaces.
00:50:23L'essai all black contre l'Irlande, pour l'auditoire,
00:50:26vient d'une chandelle sous laquelle il y a un Irlandais, mais il n'y a qu'un seul Irlandais.
00:50:31Et les joueurs qui arrivent ensuite sont en retard et ça laisse de l'espace pour sortir,
00:50:35disparaître, pour passer.
00:50:38Je n'en suis pas friand au milieu du terrain.
00:50:41Il faut que ça soit vraiment pensé au moins à deux ou trois.
00:50:46Il faut qu'il soit très bien distribué le jeu au pied ou pour soi-même.
00:50:50C'est une chose que fait très bien Jean-Hibert.
00:50:54Mais au milieu du terrain, les équipes défendent souvent 13-2
00:50:58et elles sont un peu moins agressives sur les extérieurs.
00:51:01Les deux du fond ont une couverture pour ce genre de choses.
00:51:05Et ça peut être dangereux, en effet, quand tu le perds.
00:51:08L'exemple qu'on vient de voir, c'est souvent du 14-1,
00:51:12voire du 15-0 et il y a le temps de se retourner
00:51:16parce qu'il faut défendre encore plus haut et près de ta ligne.
00:51:20Et même s'il est mal adressé ou que le ballon va rouler dans l'embute ou qu'il est récupéré,
00:51:24tu es quand même sous pression, sous tes poteaux.
00:51:28Ce sera un coup de manqué, mais ce ne sera pas catastrophique, même s'il faut se méfier.
00:51:32En bas, tu n'as pas que des Jeff Paturro, tu as des mecs qui jouent bien au rugby.
00:51:36Merci, Jean-Baptiste.
00:51:40Ça, c'est pour les mille-mille netherlandais, tu ne peux pas parler comme ça.
00:51:44J'ai dit qu'ils étaient moins bons que ce qu'il y avait à bord, c'est-à-dire qu'ils sont nuls.
00:51:48Tu as dit que c'était les trompettes, mais bon, je vais enregistrer.
00:51:52Le deuxième point, la priorité, c'est de surveiller les intérieurs, c'est ça, samedi soir ?
00:51:56Oui, Alex a pris encore une fois quelques photos.
00:52:00Ce n'est pas que samedi soir,
00:52:04mais encore plus face à ces joueurs-là,
00:52:08parce que ce sont des garçons qui se projettent très vite, qui jouent beaucoup de duels,
00:52:12les McKenzie, avec les Elier qui arrivent autour de lui.
00:52:16Souvent, quand j'ai préparé des matchs, notamment face au Stade Toulousain ou face à Bordeaux,
00:52:22quand il y a des joueurs très véloces qui se proposent un peu partout,
00:52:26qui dézonent et qui viennent autour du 9, à l'intérieur du 10,
00:52:30dans l'axe du 10, comme on est dans le cul,
00:52:34souvent les intérieurs doivent être très forts,
00:52:38parce que si tu lâches et que tu penses déjà circuler en passant
00:52:42derrière le mec qui va plaquer et que tu commences à décrocher
00:52:46d'un ou deux mètres, tu laisses des portes ouvertes
00:52:50et c'est là où tu prends des épaules faibles.
00:52:54Tu ne loupes pas forcément le plaquage, mais ton épaule est faible,
00:52:58tu concèdes du terrain et c'est là où les mecs s'engouffrent et font des offloads.
00:53:02Alex va le montrer sur une ou deux photos.
00:53:06C'est assez typique du jeu All Black, ça a toujours été.
00:53:10Ils ont beaucoup de mecs qui arrivent avec des passes courtes sur les intérieurs
00:53:14et ils jouent, vous voyez, le mec qui a le ballon rouge.
00:53:18C'est Geordie Barret qui remet à l'intérieur à l'Omax ?
00:53:22Pas Geordie, Scott Barret.
00:53:27C'est sur une 900 aussi.
00:53:31Si le joueur à l'intérieur, celui qui est en face du porteur de balle,
00:53:35déjà il a deux mecs à défendre.
00:53:39Celui-ci, s'il lâche et commence à mettre ses épaules vers le double rideau
00:53:45en pensant que ça va partir de l'autre côté,
00:53:49s'il n'est pas connecté,
00:53:53ils vont s'engouffrer là-dedans et faire un offload.
00:53:57Ces joueurs-là, il ne leur faut pas 26 surnombres.
00:54:01Ils sont tellement à droit avec leurs mains et ils se connaissent tellement bien
00:54:05que si tu te fais braquer à cet endroit-là, ils vont être plaqués 5 mètres plus loin.
00:54:09Toute la défense va être sur les talons et ils auront des semi-attaques derrière
00:54:13et ils nous feront mal.
00:54:17Un autre exemple, c'est sur cette mêlée. Mackenzie est servi en premier attaquant.
00:54:21Jordan se propose à son intérieur.
00:54:25On voit que la zone est fragile puisque le défenseur en face de Mackenzie,
00:54:29son numéro 10, il est à 10 mètres à son intérieur.
00:54:33C'est extrêmement délicat.
00:54:37Ils vont finir par rétablir la situation, les Irlandais.
00:54:41Mackenzie va servir Jordan et il va se faire plaquer, mais il y aura quand même une petite avancée.
00:54:45Parfois, on va avoir un autre lancement de jeu sur une touche.
00:54:49Mackenzie a grosso modo 5 solutions autour de lui.
00:54:53Il y en a une très profonde dans son axe. Il a deux joueurs à son extérieur.
00:54:57Il a aussi à son intérieur son aîlé et son numéro 8.
00:55:01Les deux viennent vraiment pleine balle en étant une vraie menace.
00:55:05Ils ne viennent pas juste pour venir.
00:55:09On va voir que ces appels multiples,
00:55:13Mackenzie ne va pas utiliser les joueurs à son intérieur.
00:55:17Il ne va pas leur faire une passe, mais ça va lui libérer un petit espace entre deux défenseurs.
00:55:21Il va réussir à s'infiltrer un peu.
00:55:25Quand on parlait de jeu intérieur, on parlait de ces remises à l'intérieur.
00:55:29Ce qu'ils font très bien aussi, c'est les remises à l'intérieur du ruck.
00:55:33Et là, on va voir que Mackenzie, sur le ruck qu'il crée,
00:55:37Ratima va soulever le ballon et il va tout de suite inverser le sens du jeu
00:55:41et retrouver Caleb Clark qui était un des deux joueurs à l'intérieur de Mackenzie.
00:55:45Ils reviennent dans une zone où il y a des joueurs qui sont en train de se replacer.
00:55:49Les joueurs irlandais étaient sur la touche précédente.
00:55:53Ils sont en train de se replacer.
00:55:57Il ne faut pas être à l'abri dans son replacement.
00:56:01Il faut ensuite bien se remettre dans la ligne de hors-jeu.
00:56:05Il faut vite se remettre en jeu, prêt à plaquer.
00:56:09Les Irlandais vont être pris hors-jeu.
00:56:13C'est un numéro 9 qui est clairement au-delà de la ligne des 22 mètres.
00:56:17Il va y avoir pénalité.
00:56:21Au-delà même de ces capacités à remettre le ballon à l'intérieur par la passe,
00:56:25ils ont ces capacités à changer le sens du jeu très vite et à venir dans des zones
00:56:29où des joueurs sont en train de se replacer.
00:56:33Si tu peux mettre l'image d'avant, Alex.
00:56:37Ce dont on vient de parler autour d'Antoine Dupont,
00:56:41c'est-à-dire quelqu'un à l'intérieur, quelqu'un à l'extérieur.
00:56:45C'est exactement la même image mais autour de Mackenzie.
00:56:49C'est plus loin d'un ruck.
00:56:53Mais si Dupont avait le ballon là et que le ruck était plus près,
00:56:57c'est Mackenzie qui court. Il a des mecs à son intérieur et à son extérieur.
00:57:01C'est très difficile à défendre.
00:57:05Sur le lancement de jeu, dans le jeu courant,
00:57:10en venant à l'intérieur d'un mec, même pas comme Dupont quand il a franchi
00:57:14et qu'il a juste un 2 contre 1 à faire, c'est dans le contact.
00:57:18Ils arrivent à se passer des passes courtes ou juste devant le plaquage.
00:57:22Si les défenseurs à l'intérieur du ballon ne sont pas vigilants
00:57:26et ne réduisent pas les intervalles, c'est terrible pour les défenses.
00:57:34On peut aborder le dernier point.
00:57:38On est presque dans les temps, ne vous affolez pas.
00:57:42C'est peut-être le thème le plus long.
00:57:46Il y a une seule image.
00:57:50Jean-Baptiste, tu disais que pour toi,
00:57:54il fallait être capable de faire la guerre.
00:57:58On a vu les Irlandais faire la guerre au All Black dans les rucks pendant la première mi-temps.
00:58:02Ils ont réussi à les gêner et à ralentir les ballons.
00:58:06Ce sont les rucks en bord de touche.
00:58:20Je crois que c'est l'action de l'essai néo-zélandais.
00:58:24C'est l'une des seules fois où ils ont réussi à faire l'essuie-glace.
00:58:28Il y a un ruck dans le couloir des 5 mètres.
00:58:32Pour toi, il faut réussir à batailler sur ces rucks-là.
00:58:36Peux-tu nous expliquer pourquoi ?
00:58:40La Nouvelle-Zelande est une équipe très structurée.
00:58:44Des 900, des 1000, des 1000 avec juste 2 joueurs,
00:58:48des fausses croisées, des leurs, etc.
00:58:52Ils répètent ces systèmes à volonté.
00:58:56Quand tu fais la guerre dans ces rucks-là, si tu ralentis les ballons,
00:59:00tu vas pouvoir un peu mieux te mettre,
00:59:04si tu as 2 ou 3 secondes de plus, un peu mieux t'étirer.
00:59:08Malgré tout, les Irlandais sont en place.
00:59:12On ne peut pas dire qu'ils soient mal positionnés en défense.
00:59:16Mais ils ont de tels skills, de telles bonnes courses.
00:59:20Ils le répètent tellement.
00:59:24C'est vraiment des anglo-saxons.
00:59:28C'est vraiment des anglo-saxons.
00:59:32C'est vraiment des anglo-saxons.
00:59:36C'est vraiment des anglo-saxons.
00:59:40C'est vraiment des anglo-saxons.
00:59:44C'est vraiment des anglo-saxons.
00:59:48C'est vraiment des anglo-saxons.
00:59:52C'est vraiment des anglo-saxons.
00:59:56Ces rucks en boudelle, le fameux double job qu'on demande aux plaqueurs,
01:00:00de se relever, d'essayer de contre-rucker.
01:00:04Si on sent que c'est possible d'y aller, peut-être en rajouter un,
01:00:08quitte à perdre un défenseur pour aller mettre la pression.
01:00:12Et dans le jeu courant, ce que fait très bien François Croce,
01:00:16dans son club et aussi en équipe de France,
01:00:20c'est sous ce travail invisible.
01:00:24Il y a un mec qui plaque en bas, un mec qui plaque au ballon.
01:00:28Celui qui plaque en bas, il faudra bien évidemment qu'il se relève à vitesse grand V pour pouvoir alimenter.
01:00:32Mais celui qui plaque au ballon, s'il a la chance de pouvoir jeter le plaqué par terre avec le ballon
01:00:36et d'avoir une autre action de contre-ruck,
01:00:40on n'utilise pas plus de joueurs, mais on est pénible dans les rucks.
01:00:44Alors ça demande énormément d'énergie, ça demande aussi de dominer son contact.
01:00:48Mais si on a la chance de faire ça et qu'ils ont un rugby un peu plus lent,
01:00:52ce ne sont plus les mêmes blagues.
01:00:56On l'avait très bien fait il y a 2 ou 3 ans au Stade de France.
01:01:00Ça avait été difficile pour eux dans les rucks,
01:01:04parce que leur championnat aussi n'est pas fait de batailles dans les rucks.
01:01:08C'est un championnat qui est basé sur la rapidité, sur la vitesse, l'arbitre.
01:01:12Et il y a très peu de batailles dans ces endroits-là.
01:01:16Ils n'aiment pas ça, personne n'aime, mais eux encore moins.
01:01:20Si on veut être performant en défense face à eux ce week-end.
01:01:24Ils ne sont pas terribles en plus ces blagues que tu lisais.
01:01:26Globalement, quand même, c'est nos Irlandais, ils sont un peu décevants.
01:01:28Là, quand même, je sens que ça retrouve un peu d'appétit.
01:01:32Il y a eu la période du changement d'entraîneur,
01:01:36ça a été un peu compliqué pour eux.
01:01:38Je me rappelle quand même qu'on ne les attendait pas.
01:01:42Oui, ils ont fait un faux pas contre nous en ouverture de la Coupe du Monde,
01:01:44mais ils se sont vissés à la finale.
01:01:46Ils ont pris un carton rouge à la huitième minute, ce qui n'est pas anodin.
01:01:50Ils jouaient à 14 tout le long, ils étaient là.
01:01:54Ils ont des joueurs d'exception.
01:01:56Ils sont à leur troisième match de tournée.
01:01:58C'est souvent là où tu es en pleine possession de tes moyens, en pleine forme.
01:02:02Alors oui, ils sont en fin d'année pour eux, en fin de saison,
01:02:06mais ils ont tellement de plage de repos que pour moi, ils sont frais.
01:02:10Et je pense qu'ils ont cet arrière-goût au fond d'eux de ce qui s'est passé
01:02:14en ouverture de la Coupe du Monde il y a trois ans au Stade de France, ou deux ans, je ne sais plus.
01:02:18Et qu'ils n'ont pas envie que la série continue aussi de défaite au Stade de France.
01:02:24Ça promet un beau combat.
01:02:26Je ne peux pas dire qu'on va les battre à coup sûr.
01:02:28Je ne peux pas dire qu'ils vont gagner.
01:02:30Je ne suis pas nevin.
01:02:32Mais ça va être acharné comme ça l'a été ce week-end en Irlande.
01:02:34Pour l'instant, il y a des petits signaux qui sont un peu inquiétants pour l'hémisphère nord.
01:02:40C'est que l'Irlande est battue à nos missiles par les All Blacks.
01:02:43L'Angleterre est battue à nos missiles par les All Blacks et par l'Australie.
01:02:46Alors que l'Australie ne dominait pas franchement le rugby dans l'hémisphère sud.
01:02:52Est-ce que c'est le début d'une tendance ?
01:02:56Est-ce que c'est autre chose ?
01:02:59On verra.
01:03:00Il faudra faire les comptes à la fin.
01:03:01Mais là, pour l'instant, on est encore au début de la tournée.
01:03:05Mais ce n'est pas anodin.
01:03:07Les Blacks qui vont gagner en Angleterre et en Irlande,
01:03:10les Irlandais réussissent à taper les Blacks chez eux récemment.
01:03:14Ils sont en route pour le Grand Chlem.
01:03:17Parce que s'ils nous battent, ils vont en Italie derrière.
01:03:20L'Italie vient d'en prendre 50 et quelques contre l'Argentine.
01:03:24Les Sud-Africains, cet après-midi, j'ai vu.
01:03:26Il y a eu le nouveau carton rouge.
01:03:29J'y vais, je n'y vais pas.
01:03:31Je sors 20 minutes et puis ça rentre.
01:03:33Mais ça n'a pas suffi.
01:03:34Ils en ont pris 35 aussi, les Écossais.
01:03:38C'est vrai qu'en tout cas, on a les voyants un peu dans le rouge, dans le nord.
01:03:43Les Galois se sont fait battre par les Fidjis.
01:03:45Et donc, on va renverser la tendance, nous.
01:03:49On va les empêcher de faire le Grand Chlem ou le Black.
01:03:51Et puis, c'est toujours un match un peu particulier.
01:03:54Le stade sera plein.
01:03:55C'est bouillonnant.
01:03:57Damien Penaud va revenir et va nous faire encore des trucs lunaires, j'espère.
01:04:01En tout cas, je leur souhaite, ne serait-ce que pour le staff
01:04:05et pour remettre en ce qu'on aimerait tous voir un peu plus,
01:04:07c'est-à-dire un jeu un peu plus offensif, fait d'alternance
01:04:11et de passe un peu plus dans les contacts,
01:04:15ça serait le bon moment.
01:04:17C'est le bon moment qu'il y ait des trucs pas mal qui se passent.
01:04:22C'est le bon moment.
01:04:23On va leur dire.
01:04:24Merci, messieurs.
01:04:25Une heure 4 d'émission.
01:04:27Franchement, j'ai bon espoir.
01:04:29On est restés dans le cadre.
01:04:31Avec peu de gaudrier à l'emprise, finalement.
01:04:33Le peu de cadre de vie, cadre de jeu.
01:04:35Bravo, Jean-Baptiste.
01:04:36Les 900, les 1000, tout ça.
01:04:38Bref, c'était une farde.
01:04:40Je ne sais pas s'il a signé la charte, Jean-Baptiste.
01:04:44Je n'étais pas un fervent du cadre.
01:04:47Mais sur le terrain, moi, on aimait la liberté un petit peu.
01:04:51Et puis, en dehors, on était quand même dans une belle période de notre vie.
01:04:57On était un peu...
01:04:59Je ne suis pas sûr qu'on était plus responsable.
01:05:01Un peu fou, mais...
01:05:04Aujourd'hui, c'est un peu triste d'en arriver là.
01:05:07Parce que cette fameuse troisième mi-temps,
01:05:10elle est quand même aussi l'actrice de beaucoup de cohésion,
01:05:15beaucoup d'amitié, beaucoup d'amour entre nous.
01:05:19C'est un peu particulier pour moi.
01:05:21Mais je ne suis pas abnésique non plus.
01:05:23Et je sais qu'on a fait des conneries, nous aussi.
01:05:25En tout cas, ils ont bu de l'eau gazeuse après match.
01:05:28On a regardé toutes les photos de toutes les stories Instagram
01:05:31de tous les joueurs et de la FEDE.
01:05:33Ils ont bu de l'eau.
01:05:35Mais vous savez, Jeff, quand tu mets des GPS au mec,
01:05:38que tu regardes ce qu'il mange,
01:05:40combien de mètres parcourus à haute intensité,
01:05:42combien de GPS, des grands écrans, des drones, des machins,
01:05:45des suppositoires et tout le truc,
01:05:47tu te demandes pourquoi ils finissent dans des endroits avec beaucoup d'alcool.
01:05:53Boire quelques bières, ça n'a jamais rendu fou.
01:05:56Mais prolonger les choses,
01:05:58quand tu es en pleine période de compétition,
01:06:00je pense que ça n'a plus d'usage,
01:06:02tout simplement parce qu'aujourd'hui, on mesure tout.
01:06:05Par contre, je pense qu'en effet,
01:06:08ce moment où on se retrouve après le match,
01:06:11c'était souvent autour d'une bière, oui, je dois l'avouer.
01:06:14Mais c'était quand même des moments assez sympas.
01:06:17Ça fait partie aussi de notre sport et de notre éducation.
01:06:20On verra comment tout ça se passe.
01:06:22Je vous dis, il ne faut pas que nous, les anciens,
01:06:25on soit trop sous-polés parce qu'on a fait aussi beaucoup de conneries.
01:06:33Bon.
01:06:34Ça vaudra un salon tactique à soi, ça me semble.
01:06:39Quand vous voulez.
01:06:41Ça pourrait durer trois heures.
01:06:43Merci en tout cas, messieurs.
01:06:45On se retrouve dimanche prochain pour l'un de ce match.
01:06:48On vous rappelle que France Nouvelle-Zélande,
01:06:5021h10, au Stade de France.
01:06:52Merci.
01:06:53Dans la journée de dimanche, à quelle heure on se retrouve ?
01:06:56Ça va dépendre d'Alex, savoir s'il va à la piscine,
01:06:59s'il n'a pas un petit cours de cuisine.
01:07:01C'est le moment d'arrêter cette émission.
01:07:03C'est le moment d'arrêter cette émission.
01:07:05Grandiament.
01:07:06Au revoir.
01:07:07Au revoir, messieurs.
01:07:08Ciao.