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Le ministre délégué à la Sécurité du quotidien Nicolas Daragon a appelé à "reprendre le contrôle" sur l'immigration. Des propos largement salués par les députés du Rassemblement national.

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Transcription
00:00La politique avec d'abord un rendez-vous, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sera l'invité du face-à-face avec Neyla Latrouf tout à l'heure à 8h30 avant de se rendre cet après-midi à Rennes.
00:09Vous revenez ce matin, Mathieu, sur les propos, choc, du ministre de la Sécurité digne du quotidien, Nicolas Daragon.
00:16Nicolas Daragon, c'était hier à l'Assemblée, à propos des étrangers. On l'écoute.
00:22L'étranger qui assassine, dehors. L'étranger qui viole, dehors. L'étranger qui a un lien quelconque avec une entreprise terroriste, dehors.
00:31L'étranger islamiste, dehors. L'étranger voleur, harceleur, agresseur... L'étranger voleur, harceleur, agresseur, 3 fois dehors, nous devons reprendre le contrôle.
00:49Comment vous qualifiez ces mots ?
00:50Très durs. On se demandait un peu à quoi servait un ministre chargé de la Sécurité et du quotidien. On en a une petite idée depuis hier.
00:56Des mots très durs, prononcés sous les applaudissements, on l'a vu, des députés du Rassemblement national, dont certains se sont même levés pour l'occasion.
01:03Alors, je vais vous donner quelques mots du contexte. D'abord, c'était hier la niche parlementaire du RN. Vous savez, c'est le jour où c'est le RN qui dictait l'ordre du jour.
01:11Et le RN avait fait une proposition de loi pour assouplir les conditions d'expulsion des étrangers, constituant une menace grave pour leur public.
01:19Une menace grave, par exemple, quelqu'un qui serait condamné à 3 ans d'emprisonnement. En gros, c'est ce qu'on appelle la double peine.
01:26Le texte n'a pas été adopté, il n'a pas été voté. Le ministre d'Aragon avait d'ailleurs donné un avis défavorable au texte pour des raisons très pragmatiques,
01:34et notamment l'inconstitutionnalité des certaines mesures. Mais il n'a pas caché qu'il en partageait l'objectif avant de se lancer dans cette diatribe.
01:41— Diatribe qui a fait, on l'a vu, beaucoup réagir sur les bancs de l'Assemblée. — Oui. Alors applaudissements à l'extrême-droite. Mais les propos ont choqué, évidemment, à gauche.
01:50Et ils ont aussi créé un profond malaise dans ce qu'on appelle le socle commun, c'est-à-dire ces partis qui sont censés soutenir le gouvernement.
01:56Permettez-moi de vous dire que quand vous avez commencé, nous nous sommes posés la question si c'était le socle commun qui parlait ou si vous représentiez une autre couleur politique.
02:03Lui a par exemple lancé Ludovic Mendes, qui est député ensemble pour la République de Moselle. C'est très troublant. C'est même pas du Le Pen, c'est du Zemmour,
02:10a confié aux services politiques de BFMTV un pilier de l'ex-majorité présidentielle. Le RN, lui, buvait du petit lait. La députée Edwige Diaz, qui était à l'origine
02:19de cette proposition de loi, a même ironisé en expliquant qu'elle avait failli demander une suspension de séance pour aller chercher dans son sac un bulletin d'adhésion
02:26pour le Rassemblement national et le faire signer au ministre. — Mais vous dites quoi ? Que c'est un dérapage ? C'est quoi ?
02:31— Non, c'est pas un dérapage, c'est un virage assumé. On a eu les propos du ministre de l'Intérieur. Vous vous souvenez, Bruno Retailleau, pour lequel l'immigration
02:38n'était pas une chance. On est dans la même logique avec cette diatribe. Et il est d'ailleurs inimaginable que la réponse de Nicolas Daragon n'ait pas été visée
02:46par son ministre de tutelle. On ne fait pas une réponse devant l'hémicycle sans que le ministre de tutelle la relise. Et c'est en fait symptomatique de ce qui est en train
02:54de se passer dans le débat public, où la figure de l'étranger n'est plus vue que comme une menace pour la France. Je rappelle qu'il y a 5,5 millions d'étrangers sur notre territoire
03:02qui vivent pour la plupart d'entre eux dans le respect de la loi, de nos valeurs, de nos principes. Et qu'un ministre de la République omette de rappeler ça et se lance
03:09dans une diatribe pareille, c'est un signal inquiétant. C'est déjà arrivé dans notre histoire. L'étranger, c'est toujours la cause de tous les maux en temps de crise.
03:16C'est bien simple. Quand il travaille, il prend le travail des Français. Quand il est au chômage, il vit au crochet des Français. C'est toujours la même chose.
03:21A tous les coups, il perd. Dans les années 30, le thème de l'invasion faisait déjà des étrangers, des criminels en puissance, qui représentaient un triple danger
03:28économique, politique, moral même. On sait hélas où conduisent ces discours xénophobes.

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