En direct sur France 5 dans "C Médiatique", l'écrivaine Mazarine Pingeot est revenue sur la révélation médiatique brutale de son existence en tant que fille cachée en 1994.
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00:00et vous décrivez le séisme que c'est pour vous dans le livre.
00:05Ah oui, parce que je suis passée d'un statut à un autre radicalement opposé.
00:11De l'ombre à une lumière extrême, aveuglante.
00:16J'avais pris l'habitude d'essayer de passer à peu près inaperçue,
00:20et là tout le monde me regardait comme si j'étais un objet, une chose.
00:26Ce qu'on est, lorsqu'on est réduit à une image, on est très objectifié.
00:31« Mon visage s'est affiché partout sur les colonnes maurices et a infecté ma géographie. »
00:36Oui, parce que partout où j'allais, il y avait des yeux qui me regardaient,
00:41et je ne pouvais plus y échapper, et donc il a fallu que je change.
00:47Ce n'est pas juste quelque chose qui s'est passé,
00:49c'est que ça a changé intégralement mon rapport au lieu, au monde, aux autres.
00:55Et donc il a fallu que moi je m'adapte à cette nouvelle donne,
00:59qui était violente, parce qu'elle est arrivée d'un coup, brutalement.
01:03Les coulisses, oui, de cette photo, tu peux y revenir.
01:05« Nous sommes allés à l'été 94, des paparazzi, course Isabelle Adjani,
01:08qui est une des plus grandes stars de cinéma de l'époque,
01:10et ils tombent sur vous et votre père, qui sortaient d'un restaurant étoilé
01:13près des Invalides, le Divelec, et ces photos volées,
01:17elles ont été publiées plusieurs mois plus tard.
01:20Paris Match a toujours dit qu'ils avaient prévenu l'Élysée de l'existence de ces photos,
01:24et du fait qu'ils allaient les publier.
01:26Ça a été démenti par les proches de François Mitterrand.
01:29Est-ce que vous, vous pensez que votre père voulait que ça sorte de son vivant ? »
01:33Je n'en sais rien, je n'étais pas dans le secret des...
01:37On ne vous en a pas parlé ?
01:38Non. Mais après, je pense, même s'il ne l'a pas voulu,
01:43je sais qu'on dit que c'est lui qui a autorisé tout ça,
01:44enfin Paris Match, ça donne aussi bonne conscience.
01:47Mais je pense que même s'il ne l'a pas voulu, il a été soulagé, malgré tout.
01:53Que ça se fasse de son vivant.
01:55Parce que les choses étaient dites, le secret était brisé,
01:58que sa fille, il l'assumait aussi.
02:02Oui, il l'assumait de toute façon.
02:04Publiquement, je veux dire.
02:05Non, mais parce que, par exemple, on déjeunait dans des restaurants,
02:09ça nous allait.
02:10Devant tout le monde.
02:10Devant tout le monde, donc il le faisait en même temps.
02:12Mais c'est vrai que je pense que, quelque part, ça l'a libéré de quelque chose.
02:17Et donc, finalement, ce n'était pas plus mal.
02:22Mais ce n'est pas pour envoyer des fleurs à Paris Match.
02:25Parce que ce n'était pas plus mal pour eux non plus.
02:28C'est bien content.