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Punchline - Toxicomanie à l'Assemble nationale : les Français en faveur de sanctions plus lourdes contre la consommation de drogues ?
Europe 1
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24/10/2024
Aujourd'hui dans "Punchline", Florian Tardif et ses invités débattent des sanctions contre la consommation de drogues.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
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Transcription
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00:00
Nous allons aborder cette question autour de ce député, Andy Kerbrath,
00:05
et notamment Kerbrath, député de la France insoumise.
00:08
On en parle depuis plusieurs jours, et notamment de la perception
00:11
des Français vis-à-vis des consommateurs de drogue,
00:14
disons-le très clairement, qui participent
00:17
de ces trafics de stupéfiants qui gangrènent de nombreux,
00:20
de trop nombreux territoires de la République.
00:24
77 % des Français souhaitent pour sanctionner
00:29
plus durement les consommateurs pour tenter de lutter
00:31
contre le trafic de drogue.
00:33
Il y a eu de nombreuses prises de parole ces dernières années,
00:37
que ce soit celles de Gérald Darmanin, d'Éric Dupond-Moretti
00:40
ou encore plus récemment de Bruno Rotailleau sur le fait que,
00:43
effectivement, le goût du joint avait le goût du sang,
00:48
que l'ensemble des consommateurs avaient du sang sur les mains,
00:52
tout simplement parce qu'ils alimentent ces trafics
00:54
assez régulièrement sur ce plateau.
00:56
Je dis ça et j'estime que c'est vrai que ça résume un tout petit peu
01:01
la situation et l'ampleur des trafics dans notre pays.
01:05
Si le trafic de drogue était une entreprise, elle serait cotée en bourse.
01:11
Elle figurait parmi les entreprises du CAC 40,
01:14
pour vous donner un tout petit peu l'ampleur des trafics.
01:17
Et malheureusement, les Français voient très bien que, certes,
01:21
il y a eu cette amende forfaitaire qui a été mise en place
01:24
par Gérald Darmanin, amende forfaitaire de 150 euros.
01:28
Là encore, pour vous donner une idée, je ne pense pas qu'elle soit
01:33
et vraisemblablement, elle n'est pas dissuasive
01:35
si elle est payée dans les 15 jours, cette amende forfaitaire,
01:38
puisque 150 euros, compte tenu des informations qui nous remontent,
01:42
c'est le prix de 2 grammes de cocaïne.
01:44
Pour quelqu'un qui consomme de la cocaïne ou pour quelqu'un
01:47
qui consomme du 3-MMC,
01:49
visiblement, c'est un tout petit peu moins cher.
01:50
Ce n'est pas grand-chose.
01:52
Mais malheureusement, est-ce que vous constatez ça sur le terrain,
01:56
Grégory Joron, secrétaire général Unité ?
02:00
C'est dissuasif ?
02:01
Non, non, non, mais justement, je pense qu'il faut voir.
02:04
C'est intéressant comme sondage, mais qu'est-ce qu'on fait derrière ?
02:08
Parce que la réalité, c'est que l'amende forfaitaire d'électuel,
02:11
qui est d'ailleurs maintenant mise en place en expérimentation
02:14
aussi sur le port d'armes de catégorie D, c'est-à-dire les couteaux,
02:16
en fait, c'est une réponse à une carence.
02:20
En fait, on ne peut plus gérer.
02:22
On sait que les tribunaux, de toute façon, ne poursuivent pas
02:24
parce que malheureusement, ils sont totalement engorgés.
02:27
Donc, on essaie d'avoir une réponse à un délit
02:30
qui devient malheureusement commun.
02:32
Et en fait, on se tourne vers l'amende forfaitaire d'électuel.
02:35
C'est ce qui a été fait sur les stupéfiants.
02:36
Vous l'avez rappelé, vous avez rappelé les montants.
02:38
Il y a d'autres obligations.
02:40
On ne peut pas l'appliquer aux mineurs.
02:41
On ne peut pas l'appliquer dans X situations.
02:44
Moi, ce qui m'intéresse, c'est savoir, surtout, comment ça porte.
02:48
Est-ce que c'est recouvert ?
02:50
Cette amende-là, une fois qu'elle est traitée, c'est intéressant de savoir
02:53
qu'en gros, c'est 35 % seulement qui sont recouvertes
02:56
et que finalement, normalement, celles qui ne sont pas recouvertes
02:58
devraient faire l'objet d'une commune, d'une, d'une, d'une, comment dire,
03:03
d'un rappel du tribunal et d'une convocation
03:08
pour être justement jugé comme consommateur.
03:10
C'est-à-dire qu'en fait, malheureusement, on met en place un système qui...
03:14
Moi, je ne comprends toujours pas comment on n'arrive pas dans ce pays
03:17
à ne pas recouvrir les amendes.
03:19
C'est-à-dire qu'on a mis en place l'impôt à la source.
03:22
Et à un moment donné, vous avez une amende à payer.
03:25
Si l'amende doit être payée en prenant à la source,
03:28
qu'elle soit prise à la source,
03:30
quitte à ce qu'elle soit étalée sur deux mois, trois mois, quatre mois.
03:34
On en revient malheureusement au fait que même une amende forfaitaire
03:38
délictuelle, finalement, il n'y a aucune certitude de la peine derrière.
03:42
Et c'est la preuve et c'est le mal absolu parce qu'en fait,
03:44
on ne règle finalement rien.
03:46
Maître Pierre-Henri Bovis, qui n'est visiblement pas d'accord avec vous.
03:51
Non, il faut apporter un peu de nuance sur le recouvrement des amendes
03:53
puisque vous avez les aviataires-détenteurs
03:55
que l'administration connaît très bien et dont elle se sert allègrement.
03:59
Alors après, encore faut-il que celui qui fasse l'objet de cette amende
04:02
soit solvable.
04:03
Ça, c'est encore un autre sujet.
04:05
Mais en tout cas, pour ceux qui le sont,
04:06
généralement, ils se retrouvent avec des aviataires-détenteurs
04:08
au bout d'un certain moment s'ils ne règlent pas leur amende.
04:09
C'est précisément pour les téléspectateurs ou les auditeurs qui nous écoutent.
04:13
Envoyer à son employeur, par exemple.
04:15
Exactement, c'est l'administration qui va directement piocher sur le compte bancaire
04:18
ou alors qui va effectivement toquer à la porte de l'employeur
04:22
qui prélève sur le salaire qui est versé au mois suivant.
04:25
Donc oui, ça marche, mais encore faut-il que celui qui fasse l'objet d'une amende
04:29
soit salarié, soit solvable.
04:31
Donc voilà, effectivement, ça répond à certaines conditions.
04:33
Le vrai problème, et ce que vous disiez à l'instant,
04:35
c'est est-ce que, oui ou non, ces amendes sont suffisamment dissuasives ?
04:39
Et la réponse est effectivement non, puisque le sujet est simple.
04:42
Pas de consommateurs, pas de vendeurs.
04:44
Et aujourd'hui, s'attaquer aux vendeurs, c'est un problème qui est beaucoup trop difficile
04:48
puisque ça dépasse même l'échelle nationale,
04:49
et d'ailleurs même l'échelle européenne.
04:52
Donc il faudrait savoir dans quelle mesure on pourrait
04:56
renforcer la dissuasion pour la consommation de la drogue.
05:00
Est-ce qu'il faudrait prévoir peut-être de la prison sur des très courtes durées ?
05:06
Mais évidemment, on va se poser la question des places de prison.
05:10
C'est un peu le... C'est moi qui se prends la queue.
05:12
On n'a pas vraiment de solution à apporter à ce sujet qui est quand même très compliqué.
05:16
En tout cas, il me semble que ces dernières années,
05:18
on a laissé s'installer une forme de banalisation de l'usage de stupéfiants.
05:22
Quand on compare, par exemple, les campagnes qui sont faites sur l'alcool
05:26
ou sur la cigarette en France, et qui sont très bien
05:28
parce qu'elles permettent de réduire effectivement leur usage,
05:30
mais il n'y a rien sur le cannabis, rien sur les drogues.
05:33
Vous n'avez pas de campagne.
05:34
Parce que comme ça n'existe pas, c'est illégal.
05:36
On considère qu'on n'a pas besoin de faire de campagne pour dissuader les gens d'en prendre.
05:39
On estime que ça n'existe pas, alors qu'on en parle quasiment quotidiennement.
05:42
Il faudrait faire des campagnes beaucoup plus fortes pour dissuader les gens de commencer à en prendre.
05:45
Et moi, je suis assez frappée de voir l'espèce de vision bienveillante qu'a la gauche de la drogue,
05:50
comme si finalement, ce n'était pas grave.
05:52
En tout cas, c'était une sorte d'addiction qu'il fallait soigner, certes.
05:56
Mais en même temps, on demande la dépénalisation.
05:58
Et quand on voyait par exemple Kamala Harris aux États-Unis,
06:00
qui a promis ça dans sa campagne, la légalisation de la marijuana,
06:03
quand on sait que ça touche justement les populations souvent les plus précaires, les plus fragiles,
06:08
souvent, aux États-Unis, les Noirs américains,
06:10
et à quel point ça ravage le cerveau, quand même, la drogue.
06:13
Et ça ne permet pas de progresser et de s'en sortir dans la vie.
06:16
Je trouve qu'il y a quand même une espèce de vision assez bienveillante,
06:20
issue de la culture d'ailleurs des années 68, etc.
06:23
C'est-à-dire, c'est l'espèce de vision récréative de la drogue
06:25
comme une espèce de symbole de la culture subversive et de la transgression,
06:29
alors qu'en fait, la drogue, ça tue.
06:31
Il y a quand même plus de 300 personnes qui meurent chaque année du trafic de drogue,
06:35
sans compter effectivement les victimes de la drogue elle-même,
06:38
qui sont victimes d'addiction.
06:40
Donc je trouve qu'il y a peut-être un choc culturel à mettre en œuvre.
06:44
Il y a effectivement le volet répressif,
06:46
mais il y a aussi le volet de diaboliser la consommation de drogue.
06:49
Moi, je suis convaincue que même dans des milieux bourgeois de centre-ville,
06:52
de gens, de familles soi-disant très bien,
06:55
on a un usage de la drogue qui est complètement banalisé.
06:57
C'est pas grave, on achète sa drogue.
06:59
C'est un acte complètement normal.
07:04
Sur le député Kerbrat.
07:08
Est-ce qu'il peut continuer, d'après vous, à exercer son mandat de député ?
07:12
Bien sûr.
07:13
Bien sûr.
07:14
Donc on peut être sous l'effet de la drogue et exercer son mandat de député.
07:19
On peut enfreindre la loi et exercer son mandat de député.
07:22
On dit Kerbrat, il demande des soins,
07:23
parce que ça fait longtemps qu'il se bat justement contre l'addiction.
07:27
Il demande des soins une fois qu'il a été pris en flagrant délit.
07:29
C'est pas tout à fait spontané.
07:30
Non, non, non, vous trompez.
07:31
Vous connaissez pas sa situation, c'est pas le cas.
07:33
Contre les addictions, etc.
07:35
Il est très engagé pour lui et pour les autres.
07:37
Évidemment, on va le conserver avec nous.
07:40
Et fut un temps, il plaidait.
07:42
Je pense que c'est toujours le cas pour la légalisation,
07:46
non pas de toutes les drogues, mais de certaines drogues, dites-vous.
07:48
Ce qui m'a frappé dans cette histoire,
07:50
c'est pas tant le fait qu'il ait pris de la drogue qui ait créé un scandale à la gauche.
07:53
C'est que ce soit dévoilé par Valeurs Actuelles.
07:55
Le journal d'extrême droite, trois guillemets, sur la gauche.
07:57
Mais le scandale a été déplacé.
08:00
C'est pas la consommation et l'achat de drogue qui posent problème.
08:05
C'est le fait que Valeurs Actuelles ait divulgué l'information.
08:07
Ça, c'est le premier point.
08:08
Et le deuxième point, après, toute la gauche s'est réfugiée derrière l'addiction.
08:12
Alors après, encore faut-il, derrière, démontrer une addiction à la 3MMC.
08:16
Il faudrait rappeler ce que c'est, justement, la 3MMC.
08:18
On le voit dans beaucoup de dossiers d'affaires sexuelles.
08:21
C'est une drogue récréative qui est utilisée pour booster les performances sexuelles.
08:25
Donc après, effectivement, on peut être dépendant pour s'amuser,
08:29
partir batifouler, mais sans rentrer dans le détail.
08:33
C'est quand même le contre-feu qui a été allumé par la gauche.
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