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"Les Deux Anglaises et le Continent", le film raconté le monteur Yann Dedet
Télérama
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14/10/2024
Le film est disponible sur Arte.tv
Catégorie
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Court métrage
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00:00
Par exemple, il envoyait des montages idéaux d'une séquence.
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Il me disait, voilà l'éclairage de cette séquence,
00:04
ça serait bien que vous la montiez en 35 plans,
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description de tous les plans, etc.
00:08
Ce qui a été formidable, c'est que souvent sur les 35 plans,
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il y en a, disons, 5 qui n'existaient pas.
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Donc, il fallait trouver quelque chose qui ressemble à son désir du plan idéal.
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Je crois que notre éducation nous a caché des choses essentielles.
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Par exemple, je comprends le mot vierge seulement depuis que j'ai lu Germinal.
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Et toi, Muriel ?
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Pour choisir entre deux choses, il faut les connaître toutes les deux.
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Je ne peux pas choisir entre le vice et la vertu.
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Par hasard, je ne connais que la vertu.
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Comme très souvent, Truffaut est totalement à l'opposé de son époque.
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C'est-à-dire, il ne veut pas parler de l'époque comme on parle de l'époque.
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Donc, il en parle de façon plus littéraire, de façon moins directe,
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bien qu'il n'hésite pas à intégrer dans ses films des choses frappantes
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comme la tâche de sang dans celui-ci, etc.
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Et comme le journal sur la masturbation de Muriel,
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qui est effectivement directement adressé à ça.
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Mais ce ne sont pas les mots de l'époque quand même.
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Voilà, il n'en parle pas à la façon de l'époque.
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Il en parle très crûment et ça vient d'ailleurs majoritairement du Rimbaud.
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Mais il a cette espèce de...
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J'ai toujours pensé que les films de Truffaut, il y avait un petit peu de poussière dessus
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déjà quand ils apparaissent, c'est-à-dire qu'ils sont de l'époque.
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Il y a des choses, il y a Jean-Pierre Léo qui est typiquement de l'époque, etc.
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Mais quelque chose fait que quand on les voit, même Bézévolé,
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même des films soi-disant très modernes à l'époque,
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il y a quand même quelque chose qui est un peu passéiste,
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un peu un goût du passé qui reste là,
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comme moi j'appelle ça une petite couche de poussière,
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qui fait que les films de Truffaut vieillissent très très bien.
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C'est une scène où il y avait beaucoup de rush, pas mal de grosseur et tout ça,
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elle n'est pas très longue, mais elle était assez découpée.
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Et puis comme souvent il y avait pas mal d'improvisation par rapport à Léo,
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il voulait le laisser libre de faire ce qu'il voulait.
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D'ailleurs, il a gardé ce geste bizarre en enlevant le son et tout ça.
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On voit que Léo rit de lui-même après et tout ça.
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Donc, c'est vraiment, moi, la famille des acteurs que j'aime bien
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parce que c'est comme quelqu'un qui aime laisser les « erreurs » ou les dérapages,
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ce qui rend les choses souvent plus vivantes que quelque chose de très carré et tout ça.
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Alors que dans ce film, il y a beaucoup de choses très littéraires, très écrites
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et qui ne débordent pas.
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Sinon que Léo a cette façon un peu particulière avec tout le temps son doigt en l'air.
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D'incarner ça à la Léo, absolument.
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Le plan de séquence, évidemment, il doit être parfait,
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mais non de cette perfection esthétique et formelle totale.
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Une perfection, justement, qui comporte les aléas de la vie,
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qui comporte des glissements de terrain, etc.
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Sinon, effectivement, si ce n'est qu'une beauté formelle, c'est très ennuyé.
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Puis ça se sent, ça sort du film d'une certaine façon.
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Ça fait exploit, voilà, ça fait exploit et c'est très douloureux.
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Mais ce que j'apprécie beaucoup, justement, c'est le truc fou puisque j'en ai monté cinq
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et j'ai travaillé sur dix avec les cinq assistadas.
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C'est que tous ces films sont très alternés.
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Il y a un plan de séquence, une séquence très montée, des plans de séquence,
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souvent pas aussi long qu'il les a tournés, raccourcis un peu par le début ou par la fin.
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Quelques fois avec un jump cut au milieu, ça arrive aussi.
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Mais j'aime beaucoup cette alternance de temps, de temps réel qui se développe,
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ce qui est le sentiment quand on envoie un plan de séquence,
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c'est des séquences tout d'un coup très, très montées.
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Cette alternance est très riche.
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Je crois que je n'ai pas remarqué ça autant que chez lui.
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Voilà, c'est quelque chose qui me faisait aimer beaucoup son cinéma.
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J'admire complètement parce que c'est, je veux dire,
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c'est le contraire de l'imaginaire que nous sommes.
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C'est comme l'imaginaire de la langue.
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C'est que tu es aussi une langue, tu as une langue, tu es sans-dépense,
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tu as un impact sur la langue.
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Tu n'as pas de raison de faire de la langue une langue qui était lain,
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qui évitait les valeurs qu'on avait.
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Ça, c'est une aigne qui était avec nous.
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Et puis, il y en a une autre qui est là.
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Ça, c'est la langue...
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C'est celui de La Malinche, qui est en train d'être en train d'être une langue.
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C'est un knight, qui est en train d'être une langue.
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L'histoire, j'admire complètement puisque c'est le contraire de l'image cinématographique
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où les gens sont sous des projecteurs et pour qu'on voit bien leur visage, c'est
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des jeux d'ombre et de lumière, des films éclairés à la bougie, comme disait François,
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etc.
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C'est quand même une photo justement très, très… Oui, c'est des tableaux.
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Ça, c'est le côté, j'allais dire bêtement non-vivant, c'est pas non-vivant, mais en
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tout cas classique.
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C'est ça, de peinture classique à l'intérieur duquel une vie justement avec ses hasards
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truffaut la fenêtre à l'intérieur d'un cadre picturalement très, entre guillemets,
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parfait.
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Comme toute belle photo, c'est-à-dire qu'on a d'autant plus de plaisir à monter un film
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que la photo est belle, pas belle pour mettre l'esthétique en premier, mais pour mettre
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l'esprit du film, voilà, en premier, je dirais.
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Il y a donc de l'espoir.
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Il y a un début d'espoir.
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Un début d'espoir.
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Bien.
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François avait très peur que ce film ne marche pas.
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Avant la sortie, une semaine avant la sortie ou deux, on avait préparé avec lui et Martine
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Barraquet, je crois que c'est huit coupes.
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C'est-à-dire si le film ne marchait pas le mercredi, jeudi, vendredi, pour le week-end,
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on allait raccourcir le film.
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Ce qu'on a fait avec Martine Barraquet le vendredi, on est allé dans les 10 salles,
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je ne sais plus, dans lesquelles passaient les films et sur l'enrouleuse, on a coupé
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nos huit séquences prévues.
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Donc, c'était assez criminel.
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Mais François était tellement, ça fait tellement longtemps qu'il voulait faire ce film qui
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était plus difficile, d'une certaine façon, parce que c'est plus ludique que Jules et
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Jim, qui est plus sautillant, je dirais.
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Et donc, on avait préparé ça et le film n'a pas mieux marché pour autant, bien évidemment.
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Et donc, en 82, je crois, deux ans avant sa mort, il a remis toutes ses coupes avec Martine
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Barraquet et refait une sortie.
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Je crois qu'ils ont en profité pour refaire quelques commentaires, quelques voix de François
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et des choses comme ça.
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Tu as une grande curiosité, les hommes, une curiosité, qu'il y a quelque chose de sacré.
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À cause de cela, tu auras plusieurs amours, tu crois ? Je ne sais pas, je veux travailler
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et encore travailler.
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Je ne veux pas faire des enfants, mais des statues, des statues.
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J'ai l'impression que les films de François vieillissent très bien, autant les films
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romantiques à photo d'Almenrose que les films énergiques à photo William Gled, quelque
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chose quand même reste très, très vivant, même s'il a été taxé un peu de classicisme
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légèrement académique sur certains films, etc.
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Il y a quand même quelque chose dans la vie de ces personnages, dans le goût qu'il a
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pour les personnages et pour la littérature autant que le cinéma, etc.
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Tout ce mélange fabrique quelque chose qui continue à attirer.
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Moi, je rencontre beaucoup de gens, peut-être plus que avant, d'ailleurs, je pense que le
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temps augmente ça, qui aiment beaucoup Truffaut.
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Philippe Léchin, par exemple, est un immense Truffaldien, les gens d'aujourd'hui, disons.
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